Initiation : au volant de l’Audi R8 LMS GT4

Dans la lignée de l’initiation au volant de l’Audi RS3 LMS, Audi France nous avait réservé une belle surprise afin de conclure en beauté cet événement “40 ans d’Audi Sport”, avec un baptême en pilote d’une véritable Audi R8 LMS GT4, actuellement classée au championnat ! Bien que l’expérience fut courte, je ne résiste pas à l’envie de vous en parler avec mes propres mots et mes souvenirs encore tous frais !

Intimidante 

Intimidante oui, c’est le premier mot qui m’est venu ce jeudi matin où je suis arrivé au circuit, découvrant devant moi parmi la lignée des modèles présentés à l’essai, cette Audi R8 LMS GT4, aux couleurs pourtant joyeuses. Il faut dire que le contexte est directement posé lors du premier briefing matinal : la voiture court actuellement le championnat GT4 2023 et figure en bonne position depuis quelques courses pour batailler sur les podiums, pas la moindre égratignure n’est envisageable. On se rend vite compte également d’une certaine tension palpable parmi les mécaniciens qui se ruent sur la R8 LMS GT4 à chacune de ses rentrées aux stands pour inspecter l’état tant cosmétique qu’esthétique de la bête et surtout voir si un rigolo (je parle de moi là) n’a pas esquinté leur précieux outil de travail. Ce sera donc 3 tours par personne, pas un de plus. Fort heureusement pour moi, je fais partie du groupe qui commence par les duos RS3 LMS et nouvelle RS3 en Pirelli Trofeo R. J’ai une matinée complète pour apprendre le circuit afin de, le moment venu, me concentrer uniquement sur les sensations à bord de la R8 LMS GT4.

Au coeur du programme Customer Racing

De même que l’Audi RS3 LMS, la R8 LMS GT4 fait partie intégrante du programme Audi Customer Racing, c’est à dire qu’elle est proposée à la vente à des écuries privées qui peuvent ainsi aligner le modèle sur les courses répondant aux règles du championnat GT4.

Mécaniquement parlant, on est plusieurs crans au dessus de la RS3 LMS qui pourrait passer pour un enfant de coeur à côté. La R8 LMS GT4 embarque évidemment le V10 5.2 FSI maison, développant ici jusqu’à 495 ch et 550 Nm. Pourquoi jusqu’à ? Tout simplement car une bride peut être appliquée selon la BOP (Balance Of Performance) du championnat concerné. La transmission est assurée au seules roues arrières à l’aide d’une boite automatique S-Tronic 7 rapports à double-embrayage. Si la version LMS GT4 développe 45 ch de moins qu’une R8 V10 RWD, en comparaison, elle propose 10 Nm de plus mais pèse surtout 135 kg de moins sur la balance à vide, pour atteindre les 1460 kg malgré l’adjonction d’un arceau intégrale en acier rigidifiant la coque Audi Space Frame en aluminium. 

À l’intérieur, l’ambiance est encore plus déroutante que bord de la RS3 LMS. La position de conduite est bien plus basse et il est logiquement plus compliqué de se glisser à bord du baquet intégral. On retrouve devant nous un véritable volant de course qui n’est cette fois-ci plus rond. Mise à part la partie supérieure de la planche de bord et deux commodos, il ne subsiste rien d’autre de l’habitacle d’une R8 civile. Le tableau de bord est remplacé par une dalle numérique plus rudimentaire mais ô combien fonctionnelle. Enfin, chose particulièrement appréciable, le pédalier m’est tout à fait familier, aucune bizarrerie dans le positionnement des pédales, je trouve mes aises très rapidement au moins dans la position de conduite lorsque c’est enfin mon tour de démarrer la bête.

Quand faut y aller…

Faut y aller ! C’est non sans une petite hésitation que je me rapproche de l’Audi R8 LMS GT4, toutes portes ouvertes, qui attend sagement son pilote de quelques instants : moi en l’occurence. S’il y a de quoi sauter de joie, d’aucun pourrait se demander si sa place à ce moment précis est bien justifiée. Arriverai-je à faire de ce moment un souvenir inoubliable ? Ou bien la peur de faire une bêtise me terrassera-t-elle au point de gâcher l’instant ? Une fois harnaché comme il faut, bien installé dans mon baquet et la porte conducteur fermé, je sais que ce sera la première option ! Un large sourire se dessine peu à peu sur mon visage et ne me quittera plus les 3 tours durant, puis bien après encore. Ça commence fort avec l’instructeur qui m’annonce dans l’intercom en sortant des stands « bon, tu accélères franchement mais tu restes bien à gauche, je vois rien de ce qui arrive avec l’angle mort qu’on se tape ». Ambiance.

Au bout d’un virage, je me rends compte que je suis seul en piste. J’ai eu le temps ce matin puis encore en début d’après-midi de bien mémoriser le circuit ainsi que les trajectoires, aidé de quelques plots matérialisant les points de corde à viser. L’instructeur ne me donne que peu de consignes et me laisse finalement accélérer à l’envie. De toutes manières, je serai tout le long bien en deçà de mes limites et encore plus, de celles de la voiture. Au bout d’un tour je me mets à vraiment aimer cette auto. L’architecture de la R8 rend le train avant plus léger, plus incisif, rien à voir avec les sensations de la RS3 LMS. Le bruit du moteur est bien présent mais les envolées lyriques encore discrètes et pour cause, l’instructeur m’annonce que je passe mes rapports bien trop tôt, parfois avant même que les premières diodes de rappel du régime sur le volant ne s’allument.

Je prends enfin toute la mesure de la bête que j’ai entre les mains et décide de faire hurler le plus possible le V10, rien que pour le plaisir des oreilles. Le moteur en veut, jusqu’au bout du compte tours et je me surprends même à laisser s’allumer les diodes rouges avant de passer mon rapport supérieur. Quel kiff ! Évidemment, il est très difficile de cerner les limites du comportement de la voiture que je n’ai pas mise en défaut une seule fois (j’imagine déjà la tête des mécaniciens lors du retour au stand si cela avait été le cas). La R8 LMS GT4 est taillée pour la course, et donc pour le grip. Le long virage à droite dans lequel je levais le pied un bref instant au volant de la RS3 LMS se prend quasiment à fond si tant est que la trajectoire est bonne. On se retrouve au bout du virage à remettre les roues droites un court instant avant de chopper les freins à fond. J’arrive plus vite dans ce virage qu’avec la RS3 LMS et ça se ressent particulièrement ici. Si le freinage demeure non assisté et que l’ambiance à l’intérieur de l’habitacle est résolument différente d’une R8 civile, au bout de 3 tours je reconnais pourtant les liens serrés avec la version routière. On est bien à l’intérieur d’une voiture de course certes, mais avant tout au volant d’une R8.

Ce lien entre voiture de route et voiture de course ne me sautait pas aux yeux en passant du volant d’une RS3 LMS de première génération à celui d’une RS3 civile de dernière génération, notamment en raison du changement de moteur. Une R8 de route par contre, c’est 60% de pièces communes à la R8 LMS GT4, et ça se ressent. Quel privilège ont donc ceux qui peuvent abriter l’une de ces R8 dans leur garage, et quelle chance ai-je pu avoir de toucher du doigt même durant quelques tours, le volant d’une R8 LMS GT4. Il faut dire que les 40 ans d’Audi Sport, c’était une belle occasion vous ne trouvez pas ?

Crédits Photos : Maurice Cernay

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