Pour présenter son système quatre roues motrices le constructeur munichois n’hésite pas à sortir l’artillerie lourde… L’occasion pour moi de faire un triple lutz piqué et de passer en revue la quasi totalité des gammes BMW et Mini.
L’hiver arrive ! Et les journaux télévisés se délectent déjà de cet événement exceptionnel. Pour un 20h quoi de mieux qu’une magnifique tempête de neige en région parisienne avec son lot de glissades artistiques et de pauvres ères perdus en rase campagne contraints à passer une nuit terrible dans un gymnase tout en râlant copieusement contre la DDE locale… les marronniers ont la vie dure.
Face aux problèmes d’adhérence il existe pourtant selon les marques une solution technique toute faite qui résonne comme la formule magique anti-tête à queue… Chazam ! Les quatre roues motrices !
A grands renforts de communication et de petits noms aussi imaginatifs que bankable genre Quattro, 4matic ou 4motion les constructeurs, allemands en particulier, nous garantissent stabilité, adhérence, efficacité et sécurité. Et chez BMW on ne déroge pas à la règle teutonne en mettant en avant son système de transmission intégrale baptisé pour sa part xDrive (ici le X évoque la notion de 4×4 et non la référence à un genre de film tout aussi glissant que les chaussées hivernales, ne nous y trompons pas).
Et on n’est pas peu fier de ce système chez BMW car il préserve le dynamisme cher aux habitués de la marque, en gardant une transmission typée propulsion, mais il ne se contente pas d’être un système qui ne s’enclencherait que lors des pertes d’adhérence, il agit en permanence sur les quatre roues pour également optimiser les liaisons au sol dans toutes les circonstances, que ce soit parce qu’il y a un patinage quelconque ou plus simplement parce que vous êtes en appui en virage et qu’il faut faire passer toute la puissance des motorisations… et sur ce dernier point il y a de quoi faire…
Maintenant ne nous leurrons pas, aucun système de transmission intégrale aussi remarquable soit-il ne vous sauvera la vie dans une situation extrême, mais peut-être pourra-t-il vous aider un peu. Et pour mieux s’en rendre compte rien de tel qu’une petite session de glissades sur un circuit prévu à cet effet. Au programme perte d’adhérence du train arrière qui, poussé par une plaque au sol, va soudainement décider de vous dépasser, et par la droite encore. En temps normal on a droit à cette cabriole sur un sol en résine (façon parking public) copieusement arrosé mais comme c’est Noël et qu’il faisait -2° mercredi dernier nous voila gratifié des championnats de patinage artistique (terme discutable d’ailleurs) une semaine en avance sur Strasbourg. Bref, ça glisse sévère ! Pour s’initier à ce genre de figure non contrôlées quelques engins divers et variés : X1, X3, X6, série 3 coupé ou encore Mini Countryman (et chez mini on ne dit pas xDrive de peur de faire un peu vieux jeu mais All4, nettement plus rebelle et d’jeun).
Seulement voila on fait moins le malin quand on s’engage sur la piste. La vitesse est pour le moins modeste, 40 km/h, on serre fermement le volant et on se tient prêt à utiliser toutes les pédales disponibles mais lors des premiers passages on se retrouve immanquablement à balayer le paysage à 360° et à attendre patiemment la note du jury : un zéro bien pointé comme il se doit, n’est pas Candeloro qui veut. Quatrième passage en X6, je donne un bon coup d’accélérateur et je me sors miraculeusement du traquenard mais au passage suivant je retombe dans mes travers, un mot bien adapté ici… On se croit bon conducteur et on doit ravaler son ego bien comme il faut car être pilote, même du dimanche, ça s’apprend et le xDrive ne vous rattrapera aucunement ici.
Et justement nous sommes là pour apprendre, une petite explication sommaire mais concrète : pour faire simple, ne pas baisser les yeux ou les laisser aller vers le sens où tourne le véhicule mais fixer un point sur l’horizon initial, ne surtout pas freiner, embrayer en boite mécanique et dans tous les cas continuer à diriger son véhicule au volant. On repart pour quelques tours et, ô miracle ça marche, on finit par rester en ligne, surtout quand on est à bord de la série 3 coupé parce qu’en X6 on continue parfois à faire la toupie…
Tout cela est bien sympathique et formateur mais maintenant qu’on a été des gentils élèves méritants on a droit à une bonne grosse récompense, en l’occurrence l’essai sur route de quelques jolis fleurons de la gamme BMW et Mini : au programme Mini Cooper S, 318d (essayée par mes soins il y a quelques semaine ici : http://wp.me/p1Dir1-I4g), 535d, 740d xDrive et, cerise sur le gâteau, 640d GC. L’occasion pour moi de vous livrer quelques sensations générales.
La Mini est la plus petite du lot mais dans cette version Cooper S elle se dote d’une puissance de 184 ch. du coup la petite chic des beaux quartiers se mue en une vraie teigneuse dévergondée. La sonorité du moteur est rageuse et ça pousse particulièrement fort au delà de 3000 tours. L’amortissement est très ferme mais il permet à la voiture de rester rivée à la chaussée et ainsi de pouvoir profiter largement des capacités sportives du moteur. A l’intérieur on retrouve l’univers Mini avec ses avantages et ses défauts, la position de conduite est assez droite, le pare-brise tombe à la verticale devant votre nez et la gamelle centrale gigantesque qui indique la vitesse est assez illisible, heureusement pour votre permis de conduire le compte-tour sous vos yeux comprends également un rappel digital de la vitesse. Une voiture rigolote mais un point négatif en ce qui me concerne, le levier de vitesse avec son pommeau rond et trop gros est assez désagréable à manipuler d’autant que le guidage est également un peu étrange, glissant ou fuyant alors que les verrouillages sont excellents.
Dans la série 5 on change d’univers. Espace, position de conduite excellente, ergonomie remarquable, silence de fonctionnement, confort de premier plan, boite automatique et surtout 6 cylindres diesel de 313ch. Ca pousse copieusement, on sent rapidement une voiture dont les limites sont difficiles à atteindre et surtout un véhicule qui compte tenu de son gabarit déjà généreux aime enchainer les virages comme si de rien n’était.
Il y a cependant plus gros chez BMW, le porte drapeau de la gamme, la limousine série 7 ici équipée du même moteur que dans la série 5 et équipée en plus de la technologie xDrive. Les sensations sont proches mais l’ensemble est nettement plus lisse que dans sa petite sœur, la sensation de flotter sur la route est encore accentuée tant il devient difficile de percevoir les inégalités du revêtement et du coup les sensations tout court sont assez largement gommées mais il est vrai que ce n’est pas la philosophie première de la voiture. Néanmoins les informations transmises par les compteurs digitaux (dont on peut s’amuser à changer les couleurs et l’aspect en fonction des modes de conduite) ainsi que par l’excellent affichage tête haute ne trompent pas, vous êtes hors la loi alors qu’il vous reste plus de vitesses à passer que celles que vous avez déjà engagé. Et si vous en voulez un peu plus le mode sport+ rend l’ensemble du véhicule encore plus réactif. Le plus impressionnant : la voiture pèse plus de deux tonnes et mesure près de 5m10 mais l’agilité se rapproche de celle de la Mini…
Enfin vient le tour en 640d GC. La voiture est impressionnante, longue, racée, basse, très réussie esthétiquement même s’il est possible de la trouver trop proche d’une berline et pas assez marquée coupé. Pourtant en pénétrant à son bord le doute n’est pas permis, les fenêtres sont sans encadrement, on est assis très bas et entouré par une planche de bord intégralement gaînée de cuir. La sportivité est également plus marquée, par l’amortissement tout d’abord, nettement plus ferme, mais aussi par les réglages moteur à la sonorité retravaillée. C’est toujours un mazout de 313 ch. mais il fait un bruit qui en épatera plus d’un et là encore il pousse fort, très fort… J’aurai peut-être l’occasion de vous reparler plus longuement de cette bestiole dans les semaines qui viennent.
Merci à l’équipe de l’Espace H de Strasbourg