Ce jeudi 31 juillet 2014, le tribunal de commerce de Niort n’a retenu aucune offre de reprise pour le fabricant de voitures électriques de Cerizay dans les Deux Sèvres. Placé en liquidation judiciaire au printemps dernier, tous les actifs vendables de Mia Electric seront mis aux enchères et dispersés dans environ 5 à 6 semaines.
Ainsi le tribunal explique que le juge-commissaire a fait le choix de ne pas retenir les offres qui lui ont été soumises car peu viables ou peu réalistes. Après avoir analysé tous les éléments des dossiers même ceux de la transformation de Mia Electric en une Start Up automobile, il a décidé de faire vendre aux enchères les actifs de l’entreprise. Cette décision de justice sonne la fin de tout espoir de retrouver un emploi pour les quelques 76 ex salariés de Mia Electric qui pouvaient encore espérer être reclassés dans la structure industrielle d’un possible repreneur.
Alfredo Dias Couto, représentant syndical CFDT et élu au comité d’entreprise de dire :“Tout cela est très symbolique: la marque Mia est morte et du point de vue social, c’était joué bien avant”. Ces propos laissent clairement entendre que depuis mai dernier, date de la remise à plat de la liquidation judiciaire et l’annonce du passage d’une cession d’activité à une cession d’actifs, l’emploi n’était plus une priorité du liquidateur.
Reste la tristesse de la disparition d’une marque et d’une entreprise automobile ce qui n’est pas bon signe pour l’activité et même si nous avons souvent souri en parlant de Mia Electric. On ne peut que regretter la douloureuse fin de cette société qui fut depuis des des années un enjeu politique pour des élus locaux et nationaux peu au fait de l’affaire, du marché et de l’économie du secteur privé.
On rappellera que Mia était un dossier quasi emblématique pour la région Poitou-Charentes et qu’à ce titre l’entreprise a profité de fonds publics et bénéficié (ou pas ?) du soutien appuyé, au moins apparent, de l’ancienne présidente de la région et actuelle ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal. Enfin on n’oubliera pas que la région Poitou-Charente détient 12% des parts de Mia Electric et que ce soir ce sont 12% de rien…
Entre 2011 et 2014, l’entreprise de Cerizay aura fabriqué quelques centaines d’exemplaires de voiture électrique bien des 10 à 12.000 unités annuelles annoncées au moment du lancement de la marque. Ce soir on est aussi surpris par le silence assourdissant de Ségolène Royal sur le dossier surement du au fait qu’on ne commente pas une décision de justice et que l’entreprise fut essentiellement un faire valoir politique pour l’ancienne présidente de la région.
En trois années d’existence Mia Electric n’aura connu que des déboires et aucun succès sauf celui, éphémère, de faire la une des médias lorsque l’ancienne ministre Cécile Duflot avait débarqué dans la cour de l’Elysée dans une version noire. Bien peu de choses au demeurant pour une auto probablement bien envisagée dans son concept mais mal développée, peu adaptée à la demande, chère à son lancement et, reconnaissons le pas très sexy, ni même mignonne !
Mia Electric n’est plus, Renault et sa Zoé, leader du marché hexagonal des VE, va pouvoir désormais capter quelques clients supplémentaires chaque mois.
Via LaCharenteLibre, Alouette, LePoint, AP.