Opel : entretien avec Christophe Duchatelle

Entre deux spots de pubs nous vantant la Deutsche Qualität de voitures parfois produites en Espagne, Pologne, Italie, Royaume-Uni ou Corée du Sud, Opel a profité du Mondial de Paris pour dévoiler l’Adam, sa citadine chic. Nouveauté si importante que les autres voitures de la gamme étaient absentes du salon lors des journées presse. Produite à Eisenach en Allemagne, sur l’ancien fief de la marque Est-allemande Wartburg (et de BMW avant cela), l’Adam est un véhicule de conquête pour la firme au Blitz. Christophe Duchatelle, directeur des ventes d’Opel France a eu la gentillesse de répondre à nos questions au sujet de ce nouveau modèle et de la marque.

Eric E. : Parlez-nous du positionnement de l’Opel Adam, sera-t-elle plus proche d’une Fiat 500 (segment A) ou des Mini et DS3 (segment B), quel sera son prix d’appel sur le marché français ?

Christophe Duchatelle : Elle sera proche de l’Opel Adam ! On arrive sur le marché des citadines chics, nous prenons le meilleur de celles que vous avez cité. Si nous gardons des codes de citadines chic, nous restons en phase avec la personnalité d’Opel, qui est celle d’un généraliste accessible, on a ainsi voulu des voitures très personnalisables tout en gardant un prix d’appel inférieur à 11 000 €. Nous estimons le prix moyen entre 15 et 17 k€ (options incluses). Nous avons aussi cassé les codes traditionnels des finitions auxquelles nous avons substitué des ambiances : Jam qui se veut jeune, Glam, plutôt glamour, chic, peut-être un peu plus féminine et Slam, plus sportive avec un châssis adapté. L’idée étant de choisir ce que l’on veut selon son état d’esprit. Autour de ça, il y a un grand jeu de pack d’options, nous estimons que nous vendrons entre 1500€ et 2000€ de packs d’options (couleurs incluses) par voitures [un positionnement tarifaire finalement très proche de la Lancia Ypsilon NDLR]. L’Adam sera livrée en mars.

E² : Une montée en gamme plutôt axée sur les packs d’options que sur des finitions, donc…

C.D. : Il n’y a pas de montée en gamme. On a affaire à trois ambiances auxquelles le client ajoutera des packs en fonction de ses affinités (technologiques, design extérieur, intéreur…)

E² : Quelles sont vos ambitions sur le marché français en année pleine ?

C.D. : On peut estimer nos ventes à 10 000 véhicules en 2013, c’est un segment nouveau pour Opel. Nous avions jusqu’à présent notre mini citadine fonctionnelle, l’Agila et notre citadine de référence, la Corsa. L’Adam est une 4 places avec 3 moteurs essence entre 75 et 100 ch qui vient compléter l’offre. Encore une fois, nous sommes sur un principe de personnalisation : chaque voiture est unique. On n’a pas forcément envie de s’habiller comme son voisin, on ne veut pas non plus la même voiture que les autres, c’est comme ça que l’on a conçu la voiture.

E² : Il sera difficile de montrer l’ensemble des personnalisations dans un showroom, quelle sera votre stratégie pour renseigner le client à ce sujet ?

C.D. : Il sera purement impossible de montrer toutes les combinaisons dans un showroom, on s’est amusé à compter : il y a plus de 30 000 combinaisons extérieures ! Notre parti pris sera de placer 2 ou 3 voitures par concession, une de chaque ambiance pour montrer des versions très typées. Nous avons beaucoup travaillé avec le digital pour permettre au client de visualiser avec son conseiller commercial la voiture en en 360° afin de visualiser le véhicule de manière plus efficace que ce qui existe aujourd’hui chez nous.

 

 

 

 

 

E² : Quels sont, selon vous, les plus grands déclencheurs d’achats sur le véhicule.

C.D. : En termes de personnalisation, chose à laquelle je tiens beaucoup, on a bien évidemment une personnalisation du pavillon avec des toits de couleur comme ça se fait ailleurs (blanc, noir, « cocoa » [ne dîtes pas marron]), mais aussi à l’intérieur du pavillon : on peut avoir un échiquier, un ciel bleu, des feuilles d’automne et aussi de petites lumières, comme un ciel étoilé…

E² : Comme chez Rolls Royce…

C.D. : Comme chez Rolls Royce, même si ce n’est pas tout à fait une concurrence directe. On a 63 petites LED [bon, OK, c’est mieux chez Rolls Royce] ; en termes de technologie, on compte beaucoup sur notre système d’infotainement  à écran tactile, de série dès le niveau de finition, pardon, d’ambiance intermédiaire. On récupère le miroir de votre iPhone ou de votre Android. On retrouvera également le porte vélo intégré dans le pare-choc arrière ou le park assist.

E² : La Corsa sera amenée à voir son cycle de vie s’allonger. Un nouveau restylage est-il attendu ?

C.D. : Nous avons une année chargée en nouveautés, nous avons présenté le petit SUV Mokka, l’Adam, nous attendons notre futur cabriolet Cascada [basé sur l’Astra avec une capote en toile] que nous lançons tous en 2013. Nous faisons partie des constructeurs avec une gamme des plus modernes, nous gérons nos produits et nos priorités, Corsa sera remplacée en son temps.

 

 

 

 

 

E² : Quelques mots sur le Mokka : sa commercialisation, son positionnement tarifaire sur le marché français ?

C.D. : Nous prenons les commandes dès le Mondial de Paris, les premiers véhicules seront dans les showrooms dès janvier. C’est un véhicule de 4,30 mètres, un SUV compact avec 5 places et un vrai coffre, qui peut être le véhicule unique du foyer. Son design est typé aventure. Côté technologie, on aura bien entendu l’Opel Eye et la caméra de recul que l’on cherche à démocratiser. On commence à moins de 19 000 € et le modèle de volume sera à 23 200 €.

E² : Un positionnement légèrement supérieur au Meriva, donc ?

C.D. : On se situe sur deux types de clientèles, même si l’on peut effectivement avoir des croisements. Même taille mais deux concepts différents, le Meriva se voulant plus familial.

 

 

 

 

 

E² : Le Zafira Tourer n’a pas directement remplacé l’ancien Zafira. Est-il destiné à être secondé par un autre véhicule proche du Zafira Classic (Zafira de seconde génration, toujours au catalogue) ou est-il amené à être seul ?

C.D. : Nous avons fait ce qu’on fait beaucoup de concurrents : voir s’il y avait un potentiel de ventes de la version que l’on allait arrêter. Au vu de la conjoncture et du marché, on s’aperçoit qu’une partie de la clientèle voulait un véhicule avec un bon volume sans pour autant avoir la dernière technologie en date. Le Zafira Classic a été un vrai succès, nous l’avons laissé en parallèle. Un tiers de ventes se fait sur cette version, le Zafira Tourer faisant les deux tiers restants. Nous vendons plus de Zafira Classic cette année que l’an dernier car on a remis le focus sur la famille Zafira.

E² : Quelles sont vos ambitions en termes de volume en 2013 pour la gamme Opel ?

C.D. : Nous arrivons avec 3 nouveaux produits sur des segments nouveaux pour Opel, nous ambitionnons de la croissance en 2013. Mais il est avéré que la lisibilité du marché est loin d’être évidente.

Au nom de Blog Automobile, je vous remercie.

 

Crédits photos : Ugo Missana, Eddy P, Opel.

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