Avec la reprise d’Opel par Magna il y a une semaine, on se doutait qu’il y allait se passer quelque chose d’autant plus que Siegfried Wolf du groupe magna avait clairement annoncé les choses en disant ” depuis le 31 mai dernier nous n’avons pas modifié d’un pouce notre concept et notre projet” et il fallait bien comprendre, nous avons remis un peu d’argent pour la reprise d’Opel, nous avons garanti la majorité des emplois en Allemagne maintenant, il faut mettre en place les suppressions d’emplois initialement prévues dans le projet russo-candien.
Au final, ce sont entre 10.500 et 11.000 emplois qui vont être supprimés sur les 50.000 environ que compte actuellement la marque au blitz. Ainsi on apprend que toutes les usines du groupe ( sauf pour l’instant en Allemagne ) qui sont établies en Europe seront concernées par les suppressions d’emplois. En gros chez Magna, on ventile, on pulvérise, on saupoudre et on atomise les destructions d’emplois afin de les rendre moins visibles et surtout moins aptes à la contestation. Reste que dans ce projet c’est la Belgique et le site Opel d’Anvers ( déjà sur la sellette au printemps ) qui devrait payer le prix fort avec 2600 emplois supprimés et la possible fermeture du site anversois. La France ne sera elle aussi pas épargnée mais dans une moindre mesure ( si l’on peut employer cette expression ! ) tout comme l’Espagne et les pays de l’est de l’UE où Opel a des sites. Au bout du compte, ce sont 20% des salariés d’Opel qui vont quitter l’entreprise en 2010 dès que la prise de particpation de Magna/Sberbank avec GM sera finalisée, signée et que l’équipementier canadien et son partenaire russe auront leurs 55% du capital de la marque. Et pour 2011, 2012, 2013, attendons, mais il se pourrait que ce ne soit pas fini surtout si le marché automobile repart à la baisse comme les prévisionnistes semblent l’annoncer pour fin 2010 et 2011. Une affaire à suivre avec attention.
La deuxième entreprise concernée c’est Avtovaz ou plus surement Lada pour les non initiés aux noms russes. Les rumeurs apparues en fin de printemps étaient donc bien fondées pour ne pas dire réelles quand à la crainte d’un très gros plan de suppressions d’emplois au sein du groupe russe. A ce jour, Avtovaz compte environ 105.000 salariés et ce n’est pas moins qu’un quart des emplois qui va être supprimé..non pas en 2010, non pas en 2012 mais avant la fin de cette année. Ainsi le groupe va supprimer quelques 27.600 emplois dans les semaines à venir. Toutes ces disparitions d’emplois ne vont pas se faire sèchement mais tout de même; ainsi on dénombre quelques 13.000 départs en retraite, environ 5000 mises en pré retraite d’office et environs 9600 jeunes salariés qui seront purement et simplement licenciés avant la fin 2009.
Pour faire bonne figure, Avtovaz annonce que presque 6000 jeunes seront prioritairement embauchés lorsque ce mettra en place le projet commun Avtovaz/Renault qui doit voir le jour courant 2012. Ce plan social très important est aussi la suite quasi logique à une activité industrielle et productive qui ne fonctionne qu’à 65% de ses capacités, au passage à une seule équipe par jour et à une baisse de la demande sur les marchés d’exportation. On peut néanmoins ce demander quelle est la part de Renault dans cette décision sachant que le groupe français détient tout de même un quart du capital d’Avtovaz. On peut presque poser la question de savoir si cela ne serait pas du cost killing façon Ghosn qui avancerait masqué et ne dirait pas son nom….Toujours est il que Renault n’ a fait et ne fera aucune déclaration sur cette affaire, étonnant tout de même ! Au delà de ce très grand dégraissage social, Lada ne se porte pas trop mal sur son marché intérieur puisque la marque construit les 4 voitures les plus vendues en Russie…serait ce l’effet ” Achetez une auto russe presqu’obligatoirement ” de V.Poutine, premier ministre de toutes les Russies à défaut d’être président pendant 4 ans !
Une chose est sure, en un seul article ce sont plus de 38.000 qui ont disparu…va peut être falloir arrêter d’en faire des articles.
Via Auto Challenges, Reuters, AFP