Véhicule stratégique pour Renault, mais aussi première nouveauté de l’après Carlos Ghosn. La Clio 5 se renouvelle, prête à attaquer de front le segment le plus concurrentiel d’Europe.
La Clio, on en a tous conduit une un jour. A l’auto-école, en location, celle d’un copain, peu importe. Elle fait partie du paysage automobile français, ayant remplacé la vaillante Renault 5 dans le rôle de la bagnole à tout faire passe partout. C’est dire si son renouvellement est attendu. Elle a cependant un peu perdu de sa superbe depuis l’éclosion des SUV et l’arrivée dans la gamme Renault de sa meilleure ennemie : le Captur.
La Clio 5 ne va bouleverser le monde, mais va résoudre les principaux griefs que l’on pouvait émettre à l’encontre de la Clio 4. La première évolution concerne le design. Lauren van den Ackers vient de “boucler la boucle” de la gamme avec ce nouveau modèle. Son premier dessin pour Renault a été la Clio 4, dont le style a été ensuite étendu petit à petit à toute la gamme.
Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, les évolution stylistiques de cette Clio 5 sont plutôt timides. Renault, qui avait coutume de tout changer à chaque nouvelle génération d’un modèle, passe à une philosophie “à l’allemande”, toute en évolution douce. Selon votre avis sur la Clio 4, vous serez ravis ou déçu.
La nouveauté la plus évidente est évidemment la nouvelle face avant. Elle conserve le “papillon” (losange et calandre noire) quasi inchangé, mais les optiques LED sont totalement redessinées pour incorporer la signature lumineuse en crochets de Renault. Le bouclier est également redessiné et intègre de larges entrées d’air dans sa partie basse, hébergeant les antibrouillards.
Le profil évolue peu : la ligne de caisse se relève toujours sur la custode pour dynamiser l’ensemble et les poignées de porte arrières restent dissimulées dans le montant. La troisième vitre latérale disparaît. Les versions hautes reçoivent un entourage totalement chromé. Les bas de caisse évoluent un peu en adoptant une moulure moins prononcée et une simple baguette horizontale en lieu et place de la complexe baguette courbe de la Clio 4.
La poupe subit quant à elle de nombreuses évolutions. Le hayon se pare d’une arrête venant faire écho à la lunette arrière et les feux s’allongent sensiblement pour déborder plus généreusement sur ce même hayon. Le bouclier est lui aussi redessiné. Il intègre un mini-diffuseur dans sa partie basse pour une allure plus sportive sur la version R.S. Line. La Clio 5 garde des dimensions sensiblement identiques avec une longueur de 4,04 m et une largeur de 1,79 m. Le coffre gagne en volume avec 391 litres.
Contrairement à la carrosserie, le bond en avant dans l’habitacle est énorme par rapport à la Clio 4, qui a fort mal vieilli esthétiquement, et dont les matériaux n’étaient pas vraiment à la hauteur. Ici, Renault est parti d’une page blanche pour tout refaire, et ça se voit. Si le concurrent Peugeot a instauré le i-Cockpit, Renault ne veut pas rester à la traîne et lance le “Smart Cockpit”. Un nom similaire pour une recette quelque peu différente.
Ici, pas de petit volant ou d’instrumentation surélevée, mais deux grands écran LCD, les plus grands de leur catégorie selon Renault. L’instrumentation classique à aiguille est ainsi remplacée par une dalle LCD (de 7 à 10 pouces selon les versions), une première pour la Clio. Ce bloc d’instruments est secondé par une dalle multimédia de 9,3″, de forme verticale, incurvée et orientée vers le conducteur. Là aussi il s’agit du plus grand modèle visible chez Renault, tout modèles confondus. A sa base, un série de boutons type “piano” permettent d’accéder rapidement aux fonctions essentielles (toute ressemblance….). Les commandes de climatisation ont le bon goût de rester sous la forme de molettes manuelles.
Le dessin de la planche de bord, tout en courbes douces, est plutôt harmonieux et moderne. Les aérateurs sont à présent rectangulaires. La dalle multimédia de très grande taille phagocyte littéralement la console centrale, au point que son intégration esthétique n’est pas une franche réussite. Le volant, enfin plus compact, a été redessiné et comporte des commandes plus nombreuses et rétroéclairées. La console centrale dorénavant surélevée peut recevoir une aire de recharge par induction pour téléphones portables. Le choix des matériaux est voulu plus valorisant, plus haut de gamme. Ce sera à vérifier lors d’une première prise de contact en situation.
La Clio 5 sera disponible dès le lancement en finition sportive R.S. Line (remplaçant la GT Line). Elle recevra des boucliers et jantes spécifiques, une sellerie plus enveloppante à surpiqûres rouges, un pédalier alu et des inserts imitation carbone. En haut de gamme, la finition Initiale Paris est de la partie, là aussi avec divers éléments distinctifs chromés, des jantes exclusives, des sièges cuir ou un volant spécifique.
Renault continue les cachotteries car aucune information technique ou tarifaire n’a été communiquée. Il faudra donc patienter jusqu’au Salon de Genève pour compléter le puzzle. On peut néanmoins sans trop se tromper penser que la Clio 5 héritera des moteurs de Nissan Micra : des 3 cylindres essence 1.0 de 75 et 100 ch, et le 1.3 TCe de 130 ch. Le diesel subsistera avec le 1.5 BluedCi en 85 et 115 ch, mais la grande nouveauté sera l’apparition d’une version hybride chez Renault. Mais nous aurons plus d’informations à ce sujet en cours d’année.
Crédits photos : Renault