Bon ben, ça aussi c’est fait ! Le constructeur néerlandais Spyker a annoncé ce mardi 2 décembre qu’il avait déposé son bilan et demandé la nomination d’un administrateur pour gérer la possible restructuration de l’entreprise.
Sale année 2014 pour le petit constructeur puisque cela a commencé par un tribunal américain qui l’a débouté dans sa demande face à GM. On se rappelle tous que Spyker accusait dur comme fer le groupe automobile US d’avoir fait échouer son projet de revendre Saab à un acheteur chinois différent de celui qui l’avait finalement repris… la société NEVS.
Il y a quelques semaines un tribunal néerlandais a ordonné à l’entreprise de V.Muller de quitter les bâtiments de son usine aux Pays-Bas à cause d’un arriéré de loyer qui s’élevait à 125.000€ (affaire réglée in extremis par V.Muller).
On n’oubliera pas que les fameux accords de partenariat avec Youngman (qui était déjà sur le coup pour le rachat de Saab) ont fait long feu et ont du disparaitre dans les canaux de Hollande ou en mer de Chine.
Les pré commandes de la B6 Venator, pierre angulaire du redressement du Spyker ne sont pas là. Pourtant Victor Muller persiste en expliquant qu’il veut mener à bien un nouveau plan de restructuration de l’entreprise basé sur la mise en production de ce coupé développé sur les restes de la défunte Artega GT. Toujours à mettre au chapitre des déboires, il ne faut pas oublier que Spyker a quitté la bourse (et donc les investisseurs) l’an passé déjà du fait de gros problèmes financiers.
Amateur du jeu de l’autruche, de la langue de bois et de la procrastination, Victor Muller explique dans un communiqué :“Spyker a été confronté à de graves difficultés provenant, entre autres, des retombées de l’aventure en F1 et de l’acquisition de Saab. L’entreprise procède au montage d’un prêt destiné à la maintenir à flot tout en poursuivant ses opérations industrielles au jour le jour. Nous comptons sortir de cette restructuration plus forts et plus innovants”. Le PDG de Spyker d’ajouter aussi que le plan de restructuration prévoit une fusion (ou une prise de participation) d’un fabricant d’avions électriques américain dont le nom est bien évidemment encore tenu secret.
Pas de commandes, des dettes importantes, un avenir matériel incertain, des justifications du placement sous le régime des faillites néerlandais un peu vieilles (l’affaire de la F1 date de 2007/2008) font qu’on voit mal comment Spyker géré à la façon Muller pourrait vivre encore très longtemps.
Si l’affaire était prévisible quand on connait la gestion “un peu légère” de V.M, on regrettera la disparition annoncée d’un constructeur singulier et de voitures de sport atypiques dans la production automobile actuelle.
Via AP, Spyker.