Tout Peugeot… dans un canapé design. C’est le sens du “Sofa Onyx” exposé au salon du design de Milan par le Lion.
Le design d’une voiture pour les salons de réception
C’est au Peugeot Design Lab que l’on doit cette création originale. Pour ceux qui ne le savent pas encore, le Peugeot Design Lab est le studio de design de Peugeot consacré à tout ce qui n’est pas de l’ordre de l’automobile : cycles, planches de surf, moulins à poivre, piano avec la défunte firme Pleyel, et plus généralement tout ce qui de près ou de loin se rapproche du design, d’un savoir faire esthético-industriel, et pour lequel le “Lab” met à disposition ses compétences en matière de dessin et de dessein. Nous avions pu découvrir leurs locaux et leurs créations il y a quelques mois.
En 2014, le Lab présente donc à Milan son “Sofa Onyx”, qui s’inscrit dans la lignée des concept-cars Onyx (scooter, vélo, supercar en 2012), au 32 de la Via Tortona à Milan, pour la semaine du design (la “Design Week”). Sur 750 m² et en trois pièces, les produits du Lab sont présentés, dont cette nouvelle création, longue de 3 mètres, faite de carbone et de lave de Volvic. Une belle rencontre des éléments, séparée par la désormais célèbre signature en “coupe franche” oblique du studio Peugeot. Ce sofa est annoncé comme “le manifeste d’un concept de mobilier sur mesure” signé par les équipes de Cathal Loughnane, soit le déploiement sur un nouveau segment de produits de ses talents.
Histoire d’un projet
Le responsable du Peugeot Design Lab explique dans le communiqué de presse que “ce projet est né en mai 2013. Très vite, nous avons eu un sketch très brut, très puissant. A l’arrivée, le sofa Onyx est une illustration d’un nouveau champ que nous nous proposons d’explorer : des pièces de mobilier unique, faites sur mesure ou en petite série, qui correspondent au choix, à l’origine et à la personnalité des commanditaires, mais qui respecteront toujours un même principe : l’union via une coupe franche exacerbée de matière hyper technologiques -carbone, fibre de verre, aluminium…- à des matières brutes et naturelles -roches, bois, cristaux de pierres.” Il expose la démarche du “Lab” comme étant “une réassurance dans une technologie respectueuse du naturel, de l’artisanat ancestral, un mariage harmonieux entre la performance et la responsabilité”.
Un bel objet à mettre dans son salon (quoiqu’il ne rentrerait pas dans une chambre d’étudiant !), à condition d’avoir les 135 000 € nécessaires à son achat. Le prix pour avoir une œuvre unique, “œuvre” car la recherche esthétique et la conception artisanale justifient l’emploi d’un tel terme, dont la réalisation a demandé 70 jours de travail manuel, et qui pèse au total 400 kg.
Dans son espace de la Via Tortona, le “Lab” ré-expose le Piano conçu avec Pleyel, au clavier duquel trois pianistes se relaieront. Une dernière pièce est consacrée à “l’espace anthologie”, sorte de rétrospective des 200 ans de savoir faire de Peugeot dans les moulins, l’outillage, les robots de cuisine, une moto… et même un moteur d’avion, datant de 1905. Autant de domaines où le Lion, symbole de solidité pour les Frères Peugeot, sut rugir, et rugit encore pour ce qui est du petit outillage ou des moulins avec des mécanismes garantis à vie.
Qu’en penser ?
Le Peugeot Design Lab existe pour deux choses : donner du relief au design Peugeot en apportant la valeur ajoutée de productions sophistiquées dans des domaines où le Lion est inattendu (notamment l’ameublement) et donc apporter de la profondeur à l’image de marque ; et plus prosaïquement, rapporter de l’argent, puisque le Lab se doit d’être rentable et qu’il lui faut pour cela écouler des productions. C’est pourquoi sept sculptures accompagnent le sofa, représentant un lampe, une étagère, un fauteuil, une table, toujours avec un mélange des matériaux, “de l’obsidienne au béton, du jaspe ferreux rouge à de l’acier, du quartz cristal à de l’aluminium, du bois cathédrale à de l’impression 3D, du palmier noir à du basalt, du chêne des marais à du corian” annonce Peugeot.
Reste que le rôle d’ambassadeur du “Lab” imposé au Sofa Onyx n’est pas sans rappeler la création, en 2013, du Sofa DS par les équipes de Thierry Metroz. Là aussi l’objectif était de valoriser l’image naissante de DS dans un domaine de haute couture, de culture et de design propre à faire connaître la marque et à forger le regard que l’on porte sur elle. De si beaux meubles que l’on n’a presque pas envie de s’asseoir dessus, de peur de les abimer. Voire de les approcher. Pour un peu, on croirait au retour du monolithe noir de 2001 – L’Odyssée de l’Espace…
Via Peugeot