Le renouvellement est clairement en cours chez Aston Martin, et ça fait plaisir à voir ! Après une DB11 plutôt innovante et son élégante version Volante, voici la petite teigneuse de la famille : la Vantage.
Douze années d’existence sur un marché aussi exigeant et volatile que celui des GT sportives, ce n’est pas loin d’être un record. Il était en effet grand temps pour Aston Martin de remplacer son plus petit modèle, la Vantage. Et on peut dire que ça valait le coup d’attendre. Loin de cloner les anciens modèles (DB9, Vanquish…), la nouvelle Vantage part sur des idées neuves en puisant aussi son inspiration dans les productions limitées de la marque (Vulcan ou DB10).
De la DB10 apparue fugitivement dans Spectre, elle reprend une allure générale plutôt compacte (4,47 m de long), de portes à faux réduits, des hanches arrières très marquées et des petites optiques en amande. Mais là où elle se distingue, c’est en apportant de nombreuses touches plus agressives et plus sportives : une calandre inspirée de la Vulcan, un très massif et peu élégant diffuseur arrière et une aération latérale manquant nettement de discrétion.
Les feux arrières sont également d’un dessin original, tout en fin liseré de LED. C’est moderne et réussi. Le design diffère totalement de la DB11, et c’est tant mieux ! On évite au moins l’effet copié/collé des précédentes générations, qui donnait l’impression de tourner en rond. La petite Vantage devient clairement le “bad boy” sportif de la famille, laissant le marché GT/Luxe à la grande soeur DB11 et à une future Vanquish Mk.3. Le prochain engagement en compétition de la marque passera d’ailleurs par une Vantage en version GTE qui reste encore à dévoiler.
Si esthétiquement c’est du neuf, techniquement aussi. Le châssis aluminium est dérivé de celui de la DB11 tandis que le moteur est le V8 biturbo de 4 litres d’origine AMG que l’on retrouve déjà sous le capot de la DB11 V8. Il développe ici 510 ch (contre 436 ch pour l’actuelle Vantage S) et un couple de 685 Nm. Il est pour l’instant accouplé exclusivement à une boîte automatique ZF à 8 rapports, mais une boîte manuelle pourrait arriver ultérieurement. Le gain de poids de l’ensemble est très sensible avec 80 kg gagnés sur la balance pour un poids total de 1530 kg (à sec, avec quelques options d’allégement). La répartition des masses est idéale avec 50/50 sur les deux essieux. Aston gagne un peu en technologie embarquée avec, outre un amortissement piloté, un nouveau différentiel électronique hyper réactif. La Vantage est créditée d’une Vmax de 314 km/h et d’un 0 à 100 km/h en 3,7 secondes.
Si la carrosserie et les spécifications techniques sont plutôt de bon aloi, l’habitacle laisse un peu plus circonspect. La patte du partenaire Mercedes AMG se fait clairement sentir avec la reprise de certains éléments de la marque allemande comme l’écran multimédia non tactile, sa molette de commande ou quelques autres détails. Ce n’est peut être pas plus mal au vu de l’archaïsme des solutions présentes sur l’ancienne Vantage. Mais si l’ambiance est clairement sportive et luxueuse, il manque peut être cette British Touch qui fait (faisait ?) le charme des Aston. Pas sûr que la touche de couleur optionnelle sur la console ou les contre-portes soit dans la tradition. J’imagine que cela dépendra des configurations ! Allez, une Vantage en British Green Racing, avec un intérieur en cuir couleur beige et c’est banco !
La nouvelle Vantage sera en vente au printemps 2018 pour une prix de base proche des 150 000 €. Elle semble bien armée pour aller tacler la concurrence, Porsche 911, Ferrari 488 GTB ou Jaguar F-Type en tête.
Crédits photos : Aston Martin