Un peu moins d’un an après le début de sa commercialisation la berline bavaroise se porte bien, sa gamme se développe progressivement et après la présentation d’un élégant break en mai dernier c’est le coupé et sa nouvelle numérotation en chiffre pair (série 4) qui est attendu pour le début de l’année prochaine avant les autres déclinaisons de la gamme (coupé 4 portes, GT, cabriolet… Fred vous explique tout ici http://wp.me/p1Dir1-HJI ). En attendant c’est au volant d’une berline 318d en finition Luxury que je vous emmène rapidement faire un petit tour.
Par rapport à sa devancière cette série 3 F30 a plus évolué qu’il n’y parait au premier coup d’œil. Un peu plus large, un peu plus grande, elle parait plus posée et plus statutaire tout en affirmant sa sportivité par son profil dynamique et son capot long et ultra plongeant à la manière d’un Z4. Les phares plus fins qui rejoignent les traditionnels haricots de la calandre ont un regard très acéré et les xénons de cette version, qui dotent la voiture de feux de jours à DEL, renforcent encore cette agressivité. Dans cette livrée noire le côté luxueux de la voiture n’est pas non plus oublié par exemple avec le cerclage chromé de profil et les petites touches du même métal à l’avant et à l’arrière du véhicule. On y rajoute les jantes de 18 pouces (en option) de ce véhicule d’essai on obtient une berline séduisante à la fois racée, élégante et moderne. Bref, j’aime mais tout le monde n’y trouvera pas son compte et les détails qui séduisent les uns pourront chagriner les autres et dans tous les cas des critiques sont possibles. On peut ainsi notamment regretter le traitement de l’arrière très (trop ?) proche d’une série 5, le fait que les clignotants ne soient plus équipés de DEL comme c’était le cas sur la version restylée de la E90, ou encore que la sortie d’échappement ne soit plus ovale mais simplement ronde et que pour en avoir deux il faut toujours soit un 6 cylindres soit une 328i, grrrr.
A l’intérieur aussi la transformation par rapport à la précédente génération est sensible. Les sièges ont été complètement redessinés, ils peuvent apparaitre plus plats au premier abord mais ils maintiennent tout aussi bien et sont très confortables. La planche de bord conserve quelques touches propres à BMW comme la légère orientation de la console vers le conducteur et un habitué de la marque y trouvera ses repères quasi instantanément. Mais que les autres se rassurent ils ne passeront pas des heures à chercher dans tous les sens tel ou tel commande car l’ergonomie ne souffre guère de critique.
L’ensemble présente bien, fait clairement haut de gamme et semble même avoir légèrement progressé par rapport aux premiers véhicules produits mais on pourra là aussi trouver potentiellement à redire par exemple en constatant que les inserts ou les parties recouvertes de cuir sont bien moins nombreuses que dans la précédente génération, notamment sur la contre-porte. Il n’empêche que dans cette version Luxury la planche de bord bicolore est plaisante (mais là encore ne plaira pas à tout le monde) et l’insert en bois souligné d’une fine lamelle d’aluminium au milieu duquel trône un grand écran haute résolution est du plus bel effet.
Une pression sur le bouton start, le moteur s’ébroue, l’insonorisation est bonne mais la concurrence fait parfois mieux, en tout cas au ralenti car dès qu’on roule ce bloc diesel se montre discret. Ce moteur est le 4 cylindres de 1995 cm3 que l’on retrouve sur les 320d, mais légèrement dégonflé, il offre ici une puissance de 143 ch. et un couple de 320 Nm. Ce n’est pas une M3 mais cela autorise des performances tout à fait honorables (la marque annonce un 0 à 100 en 9 secondes) et il possède en tout cas toutes les armes nécessaires à la destruction de votre permis de conduire. Accouplé ici à la boite automatique maison à 8 rapports (option à 2200 euros…) le moteur s’avère réactif et souple, il reprend aisément même dans des régimes très bas et ne rechigne pas forcément à monter dans les tours. La boite quant à elle se montre toujours très douce et capable de choisir le bon rapport en toute circonstance, il n’y a hélas pas de palettes au volant mais il est possible de la paramétrer selon trois modes de conduite qui la rendent plus ou moins réactive mais qui influent également sur d’autres paramètres de la voiture. Vous pouvez en effet opter pour le mode sport qui raffermi la direction, permet un passage des vitesses plus rapide et rend la pédale d’accélération plus sensible, un mode confort intermédiaire et un mode éco qui vous incite à la conduite la plus coooool possible en rétrogradant moins, en rendant la pédale d’accélérateur plus molle et en vous tendant une carotte au tableau de bord : combien d’autonomie avez-vous gagné en conduisant de la sorte, mais l’ordinateur de bord ne fait pas le calcul financier selon que le gazole gagne ou perd un centime de taxe, un scandale auquel BMW ferait bien de remédier rapidement… En tout cas c’est ludique et on se prend au jeu même si on est toujours très tenté de basculer du coté obscur en réenclenchant le mode Sport…
Le châssis vous invite d’ailleurs fortement à l’amusement, la voiture est dynamique, parfaitement stable en virage, la direction est précise, le volant agréable à prendre en main et malgré la monte pneumatique de 18 pouces le confort est au rendez-vous et c’est un point sur lequel cette nouvelle série 3 a bien progressé.
Cette série 3 est donc une berline qui reste fidèle à son blason, elle est typée premium, offre des prestations routières enthousiasmantes (même avec 143 ch. alors imaginez avec un 6 cylindres essence de 306 ch…) et se permet même le luxe d’afficher une consommation très mesurée (4,5 l selon le constructeur, disons qu’il est vraiment aisé de rester largement en dessous de 6 litres au quotidien). Mais comme il se doit également pour une berline germanique premium le prix affiché est également fidèle au blason puisque dans la configuration essayée nous dépassons allègrement les 45 000 €… avec certes un équipement plus que décent (cuir, GPS, Xénons, boite auto, démarrage sans clé…) mais néanmoins un moteur d’entrée de gamme (si l’on excepte la version 316d…) et une liste d’options particulièrement tentantes et particulièrement préjudiciables à votre portefeuille…
Il n’empêche que la voiture est séduisante, attachante et convaincante et que le proverbe (idiot comme tous les proverbes) dit bien que quand on aime on ne compte pas. Le problème c’est que le proverbe ne connait pas l’état de votre compte en banque…
Merci à Thomas Thias de l’Espace H à Strasbourg pour son accueil, sa gentillesse et sa disponibilité.
Crédit photos Eddy P.