Lorsque BMW a décidé de décliner ses modèles avec d’un côté les coupés, et de l’autre les berlines, la Série 1 n’a pas échappé à la règle et la gamme a vu arriver la Série 2. S’est alors presque immédiatement posée la question d’une version M Performance de cette compacte, dans la lignée de la BMW 1M. Elle s’est faite attendre, mais elle est (enfin) là !
Il faut dire que la BMW 1M avait marqué le coeur des amateurs de sportives : une voiture compacte, gonflée aux hormones, animée par un 6 cylindres en ligne biturbo de 340cv en position avant, qui transmettait le tout aux roues arrières. Pour avoir moi même été derrière le volant, je vous assure que j’ai eu un coup de coeur pour cette voiture qui jouissait d’un équilibre, d’une vigueur et d’un agrément tout bonnement jouissifs. Alors penchons-nous un peu plus sur le sujet de notre article et voyons si on peut en espérer tout autant de cette BMW M2.
En tout premier lieu, faisons le tour du propriétaire et attaquons dans le vif du sujet. Par rapport à une Série 2 classique, la M2 prend 55 mm de largeur sur le train avant, ce qui est déjà énorme, mais surtout 80 mm sur le train arrière. A l’instant même où je l’écris, j’ai peine à y croire. Si son aïeule 1M était tout autant élargie à l’avant par rapport à la berline, elle ne l’avait été que deux fois moins à l’arrière. Ceci a pour but bien évidemment de contribuer à la tenue de route, mais aussi de pouvoir accueillir les nouvelles jantes spécifiques de 19 pouces. En prenant de la largeur, la nouvelle venue du département Motorsport s’équipe bien sûr d’un kit spécifique qui tend à la rendre plus agressive. Non mais franchement, vous avez vu cette face avant ? Ces lignes tendues, cette énorme bouche, ces deux naseaux et ces grandes ouvertures en-dessous des phares. Sans omettre le pare-choc arrière qui surplombe les quatre sorties d’échappement. L’esprit bodybuildé de la 1M est bien là. Du point de vu des coloris, quatre couleurs seront au catalogue: bleu, blanc, noir et gris.
En ce qui concerne la partie châssis, BMW est allé piocher dans sa banque d’organe pour extraire les essieux avants et arrières de la M3/M4. Il y a pire comme origine. Outre le haut niveau de performance qu’on leur connaît, ils sont également plus légers grâce à l’emploi d’aluminium. A noter que le châssis est lui aussi en aluminium. Pour ce qui est des équipements un peu plus spécifiques, BMW a doté sa voiture de certaines fonctions de gestion électronique bien intéressantes. Bien évidemment elle dispose de l’ESP maison (DSC), qui peut se régler au choix sur un contrôle total ou partiel, laissant la possibilité de laisser l’arrière dériver en sécurité. Il permet aussi de répartir la puissance et le couple jusqu’a 100% sur une seule roue motrice. Est aussi disponible le Stability Cluch Control (SCC), déjà présent sur les M3/M4, qui permet, lorsque la voiture sent un survirage imminent, d’ouvrir les embrayages de façon à redonner une certaine stabilité à la voiture. Enfin, il convient d’évoquer la direction qui possède deux modes d’assistance au choix du conducteur (Sport et Confort), afin de s’adapter à la situation. Grâce à l’utilisation de la technologie électromagnétique elle permet d’économiser 0.3 l/100 km. A savoir que le développement de la M2 a eu lieu sur le tracé du Nürburgring, à l’instar de la M4 GTS.
Et maintenant, le coeur de la bête. La BMW M2 est animée par le classique 6 cylindres en ligne BMW, adjoint d’un turbo. Si le moteur en lui même ne change pas fondamentalement et conserve tous ses cylindres ainsi que sa cylindrée de 3 litres, la nouveauté réside dans son turbo. La BMW 1M était dotée de deux turbos, un pour les bas régimes et l’autre pour les hauts régimes. Ici la M2 bénéficie d’un seul turbo mais issu de la technologie “twinpower turbo”. En fait par ce terme BMW ne fait que renommer le fameux turbo “twinscroll” (un turbo à double entrée). Mais là où la marque innove, c’est en le plaçant au coeur du collecteur d’échappement. Ceci permet de réduire le temps de réponse du turbo, de réduire le temps de chauffe du moteur et donc de réduire les émissions et la consommation. Ainsi cette M2 développe 370 cv à 6500 trs, une puissance plutôt haut perchée : qui a dit qu’un moteur turbo ne prenait pas de tours ? La plage de couple s’établit quant à elle de 1400 trs à 5560 trs pour une valeur de 465 Nm, valeur qui peut grimper à 500Nm par l’overboost. Ce moteur s’annonce plein à tous les régimes, j’en veux pour preuve le 0-100 km/h abattu en 4.3 s pour la version à boite automatique et 4.5 s pour celle à boite manuelle. La vitesse maximale sera bridée à 250 km/h mais par l’ajout d’un pack “M Driver” la vitesse maximale passera à 270km/h. Ce pack donnera aussi droit à un stage de pilotage. Espérons que la sonorité ne soit pas en reste, défaut de la BMW 1M. M Performance nous a gratifié d’un échappement avec clapets permettant d’influer sur la musique du 6 en ligne, gageons que cela ne peut être que prometteur.
Vous aurez noté ci-dessus la référence à une boîte manuelle, car en effet BMW laisse le choix à ses acheteurs et c’est fort appréciable ! La boîte manuelle est une boite classique à 6 rapports, soulignons tout de même la présence du coup de gaz au rétrogradage qui permet de gratifier d’un double débrayage de façon automatique. La boîte automatique avec palettes au volant dispose en revanche de 7 rapport et d’un double embrayage. Elle donne droit au Launch Control, à des passages de rapport éclairs, au SSC mentionné ci-dessus, mais surtout elle permet de contenir la consommation à 7.9 l/100 km en mixte, contre 8.5 l/100 km avec la boîte manuelle…
Concernant le système Connected Drive, le système d’infotainment maison, BMW est venu intégrer des programmes spécifiques à l’utilisation d’une voiture M Performance. On a ainsi, directement depuis la voiture, la possibilité de gérer une caméra Go Pro, on peut aussi enregistrer ses temps au tour sur circuit ou même enregistrer sa vitesse ou ses points de freinage et les partager sur Facebook.
Nous l’attendions, BMW l’a fait. Il est vrai que je ne suis pas la personne la plus partiale pour donner mon avis sur cette BMW M2, tant l’essai d’une BMW 1M m’a enjoué. Mais si toute nouvelle voiture était au moins aussi aboutie que son ancêtre, cela se saurait. Alors oui, je peux reprocher des choses à cette voiture. Aussi magnifique soit-elle, je la trouve moins exclusive que son aînée qui avait sa propre personnalité. Elle a perdu ses jantes absolument superbes, ainsi que ses rétro si spécifiques. Par ailleurs, BMW ne semble pas avoir fait la chasse au poids, elle pèse presque le même poids que sa grande soeur, la M4 GTS. Enfin, elle ne propose pas de configuration spécifique pour la piste : pas de sièges baquets, pas de harnais, pas d’extincteur, etc. Mais en fait, je viens de résumer ce dont a besoin une version GTS non ? C’est en effet ce qui manquait à la 1M : une version encore plus orientée circuit. Allez BMW, au boulot ! Cette M2 est parfaite, ne lui manque qu’une version encore plus spécifique !
Crédits photo : BMW