Si vous êtes un habitué du site, vous vous souvenez de l’essai, en juin dernier, de la BMW Série 3 Touring restylée en hybride rechargeable. Et comme Ugo roule lui aussi en Série 3 Touring, lui de génération précédente et en diesel, nous n’avons pu résister à l’envie de les comparer. Voici ce qu’on en a tiré.
Tu nous présentes ?
A ma droite, nous avons une Série 3 Touring. Celle-ci est de 2013, c’est donc une génération F31 et, comme toutes les voitures de 2013, celle-ci carbure au diesel : le sigle 318d à l’arrière est formel, c’est un quatre cylindres 2.0L diesel de 143 ch qui officie sous le capot du break noir. Et ce break noir, il s’avère qu’il est la propriété de notre cher Ugo, qui nous abreuve de ses sublimes images depuis déjà plus de dix ans. Voici ce qui l’a fait craquer :
J’ai acheté cette Série 3 F31 il y a 18 mois. J’avais besoin d’une voiture fiable, qui consomme très peu et capable de charger beaucoup de matériel dans le coffre avec mon métier de photographe et vidéaste. Je fais entre 40 et 45 000 km par an, je me suis donc tourné vers une motorisation diesel pour que ce soit plus rentable. Et puis j’avais aussi envie d’avoir une belle voiture. Et lorsqu’on met bout à bout tous ces critères, il n’y a pas beaucoup de choix sur le marché pour moins de 20 000 € et 100 000 km.
Au bout de ces 18 mois, je suis très content de cette voiture. D’une part la fiabilité est vraiment présente. La boîte ZF8, qui en plus d’être longue comme un jour sans pain, est la même que sur les versions 35d qui ont deux fois plus de couple. Elle ne se fatigue jamais et entraîne donc sur autoroute une consommation très faible avec un régime à 130km/h à 1500 tr/min. De plus, c’est l’une des premières BMW disposant des technologies Efficient Dynamics qui permettent de moins consommer comme la roue libre. Une technologie aujourd’hui présente sur beaucoup de voitures du marché mais très peu à l’époque ! Je m’en sors sans soucis avec un 5.6 l / 100km sur autoroute et un 6.5 en ville. J’arrive même à descendre à 4.5 sur le réseau secondaire tant j’adore jouer avec la roue libre.
A ma gauche, nous avons une Série 3 Touring. Celle-ci est de 2023, c’est donc une génération G21 LCI (le “LCI” -acronyme de life cycle impulse– indiquant une version restylée) et, comme toutes les voitures de 2023, celle-ci est hybride rechargeable : le sigle 330e à l’arrière est formel, c’est le mariage entre un quatre cylindres 2.0L essence de 184 ch et un moteur électrique de 109 ch qui officie sous le capot du break gris. En bonus, le petit logo xDrive accolé nous fait comprendre que la transmission intégrale maison est de sortie.
Et ce break gris, il s’avère que je l’ai essayé en juin dernier. Si vous ne vous en souvenez pas ou que vous ne l’avez pas lu, il est disponible juste ici, mais voici une version condensée : autant j’ai adoré la voiture, belle, confortable, bien finie, excellente autoroutière et dynamiquement au top, autant la partie hybride m’a un peu déçu, avec une batterie qui empiète pas mal sur le coffre, qui se recharge lentement et qui, une fois vide, fait uniquement carburer le moteur essence, faisant tomber la puissance disponible de 292 ch à 184 ch… Pas ouf, lorsqu’on doit dépenser 63 000 € minimum pour y accéder.
La Belle et la Bête
Pour ce qui est de l’extérieur, autant nos deux Série 3 Touring partagent des proportions proches, avec cet interminable capot, l’habitacle reculé et le pli Hofmeister à l’arrière (quand bien même il est plus suggéré qu’autre chose sur la G21 contemporaine), autant le ressenti face à chacune diffère remarquablement. Déjà à cause de l’inflation des dimensions (4.71 m de long, 1.82 m de large & 1.44 m de haut pour “ma” G21, soit + 9 cm en longueur, + 1 cm en largeur et + 1 cm en hauteur vs la F31 d’Ugo), mais aussi par la différence des finitions : là où Ugo a craqué pour une très élégante finition Luxury, je suis arrivé avec une version M Sport bien plus tapageuse -que le restylage a rendu encore plus…expressive.
De fait, là où la Ugomobile distille une classe assez discrète, avec des détails chromés, une calandre raisonnable et des jantes à 1000 bâtons, je fais preuve de bien moins de subtilité, avec une grosse calandre noire, des gros haricots noirs, un gros diffuseur noir et des grosses jantes diamantées. Je vous laisse faire votre propre jugement, mais force est de constater que les onze ans de la F31 lui glissent dessus sans l’abîmer. La G21 pourra-t-elle en dire autant ?
C’est quoi, la modernité ?
C’est la question qu’on se pose lorsqu’on s’assoit à bord des deux Série 3. Là où la F31 reste “traditionnelle” dans son approche, avec des compteurs à aiguille et plein de boutons pour les réglages, la G21 envoie tout balader au profit du Curved Display, cet immense assemblage de deux écrans incurvés posés au sommet de la planche de bord. Le changement de paradigme est pour le moins présent. Seulement retrouvera-t-on la molette de l’iDrive sur la console centrale des deux générations pour nous rappeler que oui, ces deux voitures ont bien un lien de filiation.
Côté finitions, matériaux et assemblages, on frise le sans-faute à bord de la G21 contemporaine ; la F31, elle, est un peu plus légère sur certains points. Elle se rattrape cependant niveau habitabilité où, malgré ses 9 cm de moins, elle propose un coffre de 495 litres, là où la batterie de ma G21 grève le volume total à un bien maigre 410 litres ! Reste que, pour les deux, les parois bien verticales permettent d’optimiser au maximum le remplissage et que la lunette arrière ouvrante est un vrai plus en termes de praticité.
Et Ugo d’approuver : “Les points noirs seraient une finition pas toujours au top concernant les plastiques un peu trop présents et le fait qu’avec le temps, ça craque un peu. Et surtout l’isolation phonique du toit ouvrant qui n’est plus au niveau des standards actuels. Quand on voit aujourd’hui une G21, on se rend compte du pas en avant de géant qu’à fait la marque en termes de niveau de finition et d’insonorisation. De plus, les rangements à bord sont plus grands dans la nouvelle génération et le CarPlay manque quand même pas mal dans ma F31. Côté praticité, le coffre n’est pas le plus grand de sa catégorie mais il dispose d’un seuil de chargement bas, d’une ouverture au pied avec le keyless -oui, déjà en 2013 !- et surtout une ouverture du coffre en 2 parties qui, pour moi, est une des raisons qui devraient vous faire craquer a elles seules pour une BMW Touring”.
Le plaisir de conduire
Bah oui, une BMW, c’est quand même fait pour être conduite. Sur ce point, Ugo annonce d’avance à propos de sa 318d: “c’est pas la voiture la plus performante du monde mais la gestion moteur boîte est très bonne et permet d’avoir une puissance tout à fait acceptable pour les 143 ch et les 320 Nm annoncés. Ceci dit, la rigueur du châssis de la G21 est encore en hausse et elle met à mal l’ancienne génération malgré un poids en hausse.“
Et cette rigueur, je l’ai bien ressentie : dynamiquement, la G21 est remarquable. Et même lorsque la batterie est à plat, faisant fondre la puissance totale de plus de 100 ch, la voiture répond bien, la boîte de vitesse est excellente, les liaisons au sol n’appellent à aucune critique. Batterie chargée, la motorisation hybride permet d’effectuer une quarantaine de kilomètres en tout électrique, de quoi bénéficier d’une qualité de vie à bord au quotidien de haut niveau…là où la 318d d’Ugo tire un peu la langue, avec la sonorité bien plus rustre de son diesel. Reste que, niveau comportement routier, elle n’a vraiment pas à rougir ; alors, certes, je ne l’ai conduite que quelques minutes, mais cette F31 m’a paru très douce et très agréable à conduire. Je n’en attendais pas moins !
Alors, c’était mieux avant ?
Épineuse question. Force est de constater que la “vieille” Série 3 F31 est une super caisse. Très élégante, ergonomique, sobre et agréable à conduire, notre Ugo est manifestement comblé -et à raison, serais-je tenté d’ajouter. La BMW ne dépareille pas dans bien des domaines, même onze ans après sa présentation, et c’est à noter. La G21 actuelle, elle, cède aux dernières tendances : écrans XXL, hybridation, style bien plus spectaculaire… C’est elle aussi une excellente voiture, mais je l’ai rendue en me disant qu’une version 100% thermique serait peut-être un meilleur choix ; la comparer à la F31 d’Ugo m’a en outre fait remarquer que, les boutons, c’est quand même pas si mal -avec cette nouvelle ergonomie, on active des fonctions (clim, sièges chauffants etc) en deux clics sur l’écran au lieu d’une seule pression sur un bouton auparavant. Comment va-t-elle vieillir ? Ma réponse : rendez-vous dans dix ans !
Merci Ugo pour les photos <3
Je suis sur Twitter : @JBPssx
