La Villa d’Este est un palais Renaissance datant du XVIème siècle avec un jardin attenant de 25 hectares de style italien, devenu un hôtel de luxe en 1873. Bâti sur les rives du lac de Côme à Cernobbio en Lombardie, il fait partie des « Villas » de luxe en bordure du lac à l’instar de la Villa Olmo, Villa Balbianello, Villa Carlotta, Villa Erba, Villa Melzi…[1]
C’est toujours avec des yeux d’enfant que j’assiste au Concorso d’Eleganza Villa d’Este. Organisé par BMW Group Classic, ce concours d’élégance rassemble depuis 1929 les plus belles automobiles de collection sur les rives magiques du lac de Côme en Italie. Vous l’aurez compris, tous les ingrédients de la Dolce Vita sont rassemblés pour en faire un événement majeur que je ne manquerai pour rien au monde chaque année.
Cette année, je décide de partir le jeudi matin pour arriver sur place jeudi après-midi et admirer les voitures qui seraient déjà arrivées. Le concours débute officiellement le samedi matin à 10h mais les voitures arrivent dès le jeudi, et en plus grand nombre encore par camion le vendredi. Malheureusement, le jeudi n’a pas été très prolifique. Le temps était maussade et, en dehors de la Chrysler Special GS-1, aucune voiture ne s’est montrée.
Mais heureusement le vendredi sera bien plus intéressant. Après un réveil suffisamment tôt pour arriver sur place de bonne heure, direction la Villa d’Este. Mais cette année, j’avais peur de devoir rester à l’entrée. Comme je l’ai indiqué, le concours débute officiellement le samedi matin, et il est indiqué noir sur blanc sur l’accréditation officielle « samedi et dimanche », donc pas le vendredi. Les gardiens de l’entrée ne m’ont pas laissés entrer, ce qui est compréhensible, mais il faut savoir que depuis des années l’entrée des jardins de la Villa d’Este était autorisée aux photographes accrédités dès le vendredi, d’où ma surprise cette année. La foule commençait à grandir devant le portail d’entrée car mes collègues journalistes ou photographes faisaient face au même refus, et avaient la même incompréhension.
Mais les ordres sont les ordres et je les respecte, même si la perspective de manquer ce jour clé ne m’enchante guère. Car le vendredi est essentiel pour voir les voitures arriver, faire des photos des vérifications techniques et, plus encore, pour organiser des séances photos improvisées dans de meilleures conditions que durant le Concours en lui-même (pelouse dégagée, pas de spectateurs,…).
Un coup de téléphone à un représentant de BMW Group Classic et le problème est réglé. La sécurité reçoit pour instruction de nous laisser passer. Ouf ! L’efficacité de BMW Group Classic est à nouveau prouvée.
Je suis maintenant à pied d’œuvre, installé au bout de l’allée principale. De là, je peux voir arriver les camions qui déchargent les voitures, mais aussi garder un œil sur les camions qui restent garés près de l’entrée pour voir ce qui en descend. Les camions arrivent. La circulation est compliquée sur cette route étroite mais ils trouvent toujours un endroit pour décharger leur précieuse cargaison. La première voiture arrive : la Lancia Stratos de Stefano Macaluso est la première à être déchargée.
Je m’avance un peu vers le parking de l’hôtel pour varier les angles et les arrière-plans juste au moment où arrive ma Ferrari classique préférée : la 250GT SWB Berlinetta de Nigel Allen dans une magnifique teinte bleu foncé. Une véritable merveille
Après leur déchargement, les voitures s’alignent pour attendre leur passage aux vérifications techniques qui se font sous une tente installée sur le parking. C’est le moment pour les photographes de prendre des vues de détail des moteurs (et les numéros de châssis pour les plus mordus !). Les simples passionnés prennent des photos avec leur téléphone ou admirent simplement les voitures sous tous les angles.
En dehors des voitures de collection qui participent au Concorso d’Eleganza Villa d’Este, cet évènement garde toujours son lot de petites surprises : les clients de l’hôtel viennent souvent avec des voitures d’exception. Nous avons déjà pu voir par le passé une Pagani Zonda Cinque, une RUF CTR 3 Clubsport, une McLaren F1, etc…
Cette année, une Pagani Huayra marron avec jantes dorées s’est invitée quelques heures à l’hôtel avant de repartir. Nous avons aussi vu deux McLaren P1, une Ferrari LaFerrari rouge et une Lamborghini Miura SV noire (celle de Simon Kidson, négociant en voitures de luxe et célèbre speaker du Concorso d’Eleganza Villa d’Este).
Retournons vers les contrôles techniques dont je vous parlais tout à l’heure, car il s’agit d’un instant clé pour les photographes. Normalement après les vérifications techniques les voitures descendent directement au parking souterrain jusqu’au lendemain matin, pour le début du Concours. Mais lors de mes premières visites les années passées, j’avais remarqué que certains photographes parvenaient à convaincre des propriétaires de leur accorder une séance photo dans les jardins derrière l’hôtel, et qu’ils partageaient ce moment avec tout le monde, sans en réclamer l’exclusivité.
Bien décidé de recommencer cette année et même d’en être à l’origine, je pars en “chasse” de propriétaires avec mon ami Kévin Stec qui m’accompagne lors de tous les évènements automobiles. Le but est de leur expliquer notre souhait en nous présentant en tant que photographes, et de leur dire que nous souhaiterions faire de belles photos au calme derrière l’hôtel. Il ne faut pas perdre de vue que les propriétaires sont là pour ça après tout. Après leur avoir expliqué comment rejoindre les jardins en empruntant la route qui fait le tour de l’hôtel, les premiers propriétaires sont convaincus. Le début d’une longue série ! Selon Nicolas Jeannier, un habitué de la Villa d’Este, on avait rarement vu ça. Le rythme est très soutenu cette année, les voitures se suivant l’une après l’autre à l’emplacement mythique au bord du lac.
La Ferrari 250 GT SWB Berlinetta prend place près du porche du restaurant. Il s’agit du châssis #3367GT de 1962. Elle est pomponnée jusqu’au dernier moment pour arriver en tête de sa catégorie ! Difficile de rester de marbre devant ce profil !
Continuons avec les berlinettes et cette Maserati A6G/54 2000 Berlinetta Zagato. Présentée en 1954 au Salon de l’Auto de Paris, la Maserati A6GCS/54 était disponible en plusieurs versions (Berlinetta, Barchetta et Spider). En tout, près de 60 exemplaires furent fabriqués, et comme il était courant à l’époque, le client pouvait la faire habiller chez le carrossier de son choix (Frua, Allemano ou Zagato).
La voiture suivante est une des plus exceptionnelles Ferrari de toute l’histoire, et même de l’histoire de l’automobile toute entière. Il s’agit de la Ferrari 250 GT California Spider. Dessinée par Pinin Farina et construite par la Carrozzeria Scaglietti, c’est une des plus belles Ferrari et un des plus beaux cabriolets de l’histoire de l’automobile.[2]
L’exemplaire amené par Staffan Wittmark date de 1958. C’est le châssis #1057GT, un des 50 exemplaires de la version LWB (Long Wheel Base, châssis long) produite de 1958 jusqu’à 1960. L’autre moitié de la production, réalisée de 1960 à 1962, était la version SWB (châssis court).
Les amateurs de Ferrari seront bien servis cette année car la plupart des voitures exposées dans les jardins portaient un cheval cabré.
Après la SWB et la California, la série des 250 continue avec la 250 GT LWB Berlinetta “Tour de France” (TDF), numéro de châssis #0723GT. En tout, 4 séries de “Tour de France” seront produites. L’exemplaire devant vos yeux est un des 15 de la 3ème série, produite en 1957. Elle se caractérisait par 3 entrées d’air (ou « louvres ») sur les panneaux ¾ arrière, et des ailerons plus fins.
Elle tient son surnom de “Tour de France” de l’évènement sportif du même nom : le Tour de France automobile qui était une compétition comportant des courses dans tout le pays. Cet évènement a été créé en 1899 par l’Automobile Club de France et organisé par le journal Le Matin. Il a été interrompu en 1986 avant de renaître en 1992 sous le nom de Tour Auto, pour éviter la confusion avec le Tour de France cycliste.[3]
Après une première victoire en 1956, c’est en 1957 que la Ferrari 250 GT Berlinetta LWB se voit baptisée “Tour de France” après avoir occupé les trois premières places du Tour de France Automobile, un triplé exceptionnel qui se répètera tous les ans jusqu’en 1961.[4]
Une Ferrari 365 GTS/4 Daytona Spider accompagnée de son restaurateur, Pietro Cremonini, se joint à la fête avant de poser devant le Lac de Come.
Si vous n’êtes pas un “tifosi” (expression italienne désignant le fan de l’équipe de Formule 1 de Ferrari), il est temps de vous accorder une pause à la terrasse du restaurant de la Villa d’Este.
Il est temps pour moi de prendre un déjeuner rapide avec un sandwich bresaola/mozzarella fait sur place avec du pain frais, le tout pour 5€. Vive l’Italie !
Entre deux sessions photos, j’en profite pour me balader et photographier les voitures se déplaçant dans les 25 hectares de la Villa d’Este. Je vous rassure, elles restent assez concentrées près de l’hôtel, comme cette magnifique Mercedes Benz 710 SS Tourer de 1930 garée devant la boutique de souvenirs de la Villa d’Este.
Le temps de me retourner, le coupé rouge American Motor Corporation AMX/3 Bizzarrini croise la Ferrari 166MM Barchetta Touring dans sa livrée bicolore bleu et vert. Quelle beauté ! Il s’agit du premier des 5 exemplaires construits. 30 étaient prévus avant l’abandon du projet de vente de ce modèle [5]
Concernant la Ferrari, il s’agit du chassis 0064M, un des 25 produits de 1948 à 1950.
Le temps de faire cette dernière photo de la Ferrari 166MM Barchetta Touring devant le lac de Como, je vois une Miura arriver et aller vers les jardins. La séance photo continue ! Je parviens à la rattraper et à la prendre du haut des jardins, avant de reprendre sa place sur les berges du lac, comme les autres voitures ce matin.
L’endroit est toujours le même car il n’y a pas beaucoup d’autres possibilités et que cette endroit permet de prendre des photos depuis un point surélevé.
La Ferrari 212 Europa Berlinetta Vignale #0257EU s’installe à son tour. Sa couleur noir et vert est adorée par certains, tandis que d’autres la trouvent « particulière ». Sur une centaine de Ferrari 212, seulement 6 exemplaires ont été construits dans cette version Europa Vignale surnommée “Geneva Coupe” (Europa indiquant que les exemplaires étaient prévus pour l’Europe, Vignale étant le carrossier).
Le propriétaire ouvre le capot et les photographes se ruent dessus !
La Berlinetta Lusso de Touring apparaît, accompagnée de son designer Louis de Fabribeckers. Vous aurez remarqué sur le capot l’absence du logo au cheval cabré de Ferrari car il s’agit ici d’une version proposée par le carrossier Touring Superleggera sur base d’une F12, rappelant la silhouette d’une 250 GT Berlinetta Lusso.
C’est le moment pour la Ferrari 166MM Barchetta Touring dont nous parlions auparavant de prendre place près de la piscine flottante. Piscine flottante ? Oui oui, en voici la preuve.
Avec un bon éclairage et un bon angle, les flancs verts sont enfin visibles.
La petite barquette Ferrari prend place juste à côté de la Berlinetta Lusso. Toutes deux construites par Touring Superleggera, 65 ans séparent ces deux créations de Touring !
Pendant que certains prennent une collation en admirant les canots Riva sur le lac, la Maserati Tipo 60/61 Birdcage Spider termine en beauté cette journée chargée en sessions photo. Tellement chargée qu’en en discutant avec mes amis photographes nous en concluons que nous pourrions presque rentrer chez nous, travail terminé ! Et pourtant de fort jolies choses nous attendaient encore durant ce week-end à l’atmosphère si particulière.
Revenons à la « Birdcage » (cage à oiseaux), dont le surnom vient de son châssis en fins tubes d’aluminium soudé (plus de 200 au total). Bien que n’étant propulsée que par un 4 cylindres de 250ch, elle produit un bruit très violent. L’inscription Camoradi qui décore la voiture vient de l’équipe américaine Camoradi qui était propriétaire de l’exemplaire et l’a utilisée dans plusieurs courses aux Etats Unis, en Argentine et en Europe. Des pilotes prestigieux ont participé aux succès de cette équipe : Stirling Moss, Dan Gurney, Caroll Shelby, Nino Vaccarella, Jo Bonnier, Graham Hill. [6]
Dessinée par by Giulio Alfieri, la Maserati Tipo 60/61 Birdcage Spider a été produite de 1956 à 1961. Son objectif premier était la manœuvrabilité, ce qui imposait des portes à faux avant et arrière courts, parfaits pour les course de côtes et les courses de vitesse. Mais à son entrée au Mans, vint le temps de l’aérodynamique. [7]
Alfieri modifia alors la base de la Birdcage, inadaptée aux contraintes du Mans, ce qui donna naissance à ce modèle “Long Tail ” (longue queue) à la vaste poupe plus profilée que celle de la Birdcage originale. Elle possède également un pare-brise agrandi (plutôt un saute-vent d’ailleurs) qui fait le tour du compartiment passager.[8]
A la fin de la journée d’autres voitures font leur apparition : la Lamborghini Countach LP 400 d’Albert Spiess.
La Zagato Mostro vient ensuite. A l’origine, la Mostro est une Maserati 450S de course née en 1957, impressionnante tant par son allure que par son moteur[9]. Zagato en présente ici une réinterprétation, 57 ans après l’originale, équipée d’un V8 Maserati installé en position centrale avant. Les photos de presse communiquées par Zagato la montrent avec un aileron arrière. Il semble que cela n’était pas adapté la Villa d’Este ; il a donc été retiré.
Je m’apprête à quitter les lieux quand je tombe sur la Maserati A6 1500 Zagato Panoramica garée près du lac. Je dis « la » car il s’agit d’un modèle unique.
Enfin, la Mercedes-Benz 540 K Special Roadster descend de son camion avant de venir se garer le long des arbres de l’allée principale. Ce cabriolet était la crème de la crème de Mercedes à son époque. Seulement 26 ont été fabriquées.
La journée s’achève. Je pense pouvoir enfin aller manger une bonne pizza dans mon restaurant habituel. C’était sans compter sur un des deux exemplaires de la BMW Turbo construite en 1972 qui surgit de nulle part. Cette voiture est présente tous les ans mais ne participe pas au Concours. C’est une voiture d’exposition amenée par BMW Classic, l’organisateur.
La plus grosse nouveauté de ce 86ème Concorso d’Eleganza Villa d’Este est la BMW 3.0 CSL Hommage. Dévoilée par petits bouts depuis 2 semaines, elle a effectué plusieurs sorties en ce vendredi 22 mai, bien que sa présentation officielle ne soit prévue que pour la soirée.
Elle était ainsi sous une bâche portant des motifs noir et blancs identiques à ceux des prototypes parcourant le Nurburgring. Je n’avais aucune envie de devenir célèbre en enlevant la bâche : se mettre à dos l’organisateur est une décision des plus stupides !
J’ai ainsi attendu patiemment la présentation officielle, espérant qu’elle n’ait pas lieux dans la pénombre, conditions de travail difficiles pour nous les photographes !
Mais tout s’est bien passé : la voiture arrive enfin et les flashes crépitent. Une première mondiale qui signe la fin d’une bonne journée, plus prolifique que jamais. La nuit de sommeil qui arrive est la bienvenue, mais si elle sera (très) courte.
Nuit courte car le lendemain samedi il faut se lever à 6h15 pour être sur place à 7h30, l’heure à laquelle les premières voitures sont installées.
Parmi les premières, arrive cette Pegaso Z-102 BS 2.5 Cupula Coupe qui devient mon chouchou de l’année. Sa couleur, sa forme, ses roues, ses échappements latéraux, tout est incroyable et improbable.
Pegaso est un constructeur espagnol, issu de l’Empresa Nacional de Autocamiones Inc. (Enasa), que l’on peut traduire par “société publique de camions”. Enasa est connue pour avoir conçu et produit des poids-lourds. Mais c’était aussi une marque de voitures de sport et de prestige au travers de sa marque Pegaso et aussi en tant qu’héritière d’une autre marque espagnole célèbre : Hispano Suiza.[10]
Le gouvernement espagnol avait décidé de construire des camions et des bus pour lutter contre le manque de véhicules utilitaires et relancer l’économie au sortir de la deuxième guerre mondiale. Pour donner une image prestigieuse à la marque, il fut décidé de construire également des voitures de sport. [11]
La Z-102 BS 2.5 Cupula Coupe fut produite à cette fin en 1952. La Z-102 est une des voitures les plus puisantes et les plus chères des années 50. Les 3 versions de son V8 suralimenté par un compresseur Roots en faisant une concurrente des Aston Martin DB2 et Lancia Aurelia. [12]
Cette version “Cupula” (dôme en espagnol) est équipée d’un couvercle de coffre en verre teinté en forme de dôme justement. Elle a été présentée au New York Motorshow de 1953, équipée d’un V8 compressé de 250ch, donnée pour 225 km/h. A l’origine, elle existait en 2 exemplaires mais celui-ci (châssis 0102 150 0121) est le seul survivant.
Les officiels et les propriétaires profitent du matin calme pour astiquer les voitures et les nettoyer. Voici une petite sélection :
Les voitures évoluent entre le parking et les jardins, comme cette Ferrari Dino 206 S Spider et l’Alfa Romeo 8C 2300 Spider Zagato qui remportera le Trofeo BMW Group, Best in Show par le jury.
Le but du Concours est de rassembler environ 50 voitures, groupées en plusieurs categories autour d’un théme (9 cette année) :
- Classe A : Flamboyance en mouvement
- Classe B : Antidépresseurs
- Classe C : Histoire de Phantoms
- Classe D : Sur mesure
- Classe E : Gentlemen drivers
- Classe F : Hollywood sur Lac
- Classe G : L’arrivée des GT
- Classe H : Rapide, vous avez dit rapide ?
- Classe I : Deux fauteuils contre la montre
Et une classe supplémentaire pour les concept cars : Concept cars et prototypes
Après avoir passé les vérifications techniques, les voitures sont exposées sur les pelouses de la Villa d’Este, un jury de renom passe alors dans les allées examiner les voitures en attendant la très attendue parade pendant laquelle toutes les voitures quittent leur place pour passer devant le jury.
Sous les commentaires très instructifs de Simon Kidston, le jury attribue alors des prix.
La Coppa d’Oro Villa d’Este, Best of Show par vote du public de la Villa d’Este est attribué à la Ferrari 166MM Barchetta Touring, la barquette bleue à flancs verts.
Samedi à 10h00 les portes de la Villa d’Este ouvrent au public. La pression se relâche sur les photographes qui changent de sujets en passant des voitures aux personnes. Beaucoup prennent des photos, certains lisent les informations sur les voitures, certaines posent dans leurs robes adaptée à l’ambiance, même les animaux se prennent au jeu. Après ces quelques photos d’ambiance, il est temps de s’installer pour déjeuner avant le début de la parade à 14h30.
Les tables sont prises d’assaut dès midi. Aussi il est nécessaire d’arriver tôt pour assister assis à la parade. Le portefeuille bien garni est aussi nécessaire, le simple sandwich étant facturé 30€. Pour ma part, je me glisse entre les tables en essayant de ne gêner personne. Les premières voitures arrivent.
Après leur passage devant le jury, elles retournent à leur emplacement ou au parking.
J’en profite pour prendre en photo celles que je n’ai pas encore eues, tells que le magnifique concept Bentley EXP 10 Speed 6. J’adore ! La Scuderia Cameron Glickenhaus SCG 003C la suit de près.
Les fins de journée réservent toujours des surprises : la Lamborghini Asterion se présente à nous, à côté d’un Lamborghini Miura SV. Un duo coloré.
La journée se termine, la soirée commence. Pas de repos ce soir car tous les deux ans se tient la vente aux enchères de la maison RM Auctions à la Villa Erba (une autre Villa de luxe dans un immense parc, juste à 800m de la Villa d’Este).
Plutôt que d’y aller à pied, je decide d’utiliser le canot gracieusement mis à disposition de la presse par BMW Group. La manière dont le pilote actionnait le canot était vraiment impressionnante.
Sur place, les voitures sont exposées l’une à côté de l’autre dans un hangar temporaire. Certaines voitures s’offrent une promenade comme cette Ferrari 212 Export Barchetta Touring, vendu pour 6 720 000€ … Je pense que vous serez d’accord avec moi pour dire que, même si les voitures sont scrutées par les experts de RM Auctions, il est toujours mieux de la tester soi même avant d’enchérir des millions dessus, non ?
Le passager qui nous gratifie d’un signe de la main est Max Girardo. Un sacré bonhomme ! Vous ne verrez jamais un autre commissaire-priseur aussi plaisant. Avec beaucoup d’humour il arrive à vous faire oublier les millions qui passent devant vous et s’en amuse même, n’hésitant pas à taquiner les enchérisseurs.
Cette année la vente commence bien plus tôt qu’il y a deux ans, et c’est tant mieux car cela permettra d’avoir une meilleure lumière pour prendre des photos.
Les voitures sont alignées en file indienne devant la Villa Erban, attendant de passer devant le public. C’est l’occasion de prendre des photos
Je retourne vers les tribunes pour m’immerger dans I’atmosphère de la vente. Les euros s’envolent par dizaines de milliers, voire par centaines de milliers selon les modèles en jeu. Les enchérisseurs sont en salle ou par téléphone, il en vient de partout. Ce n’est vraiment pas le moment pour faire un coucou de la main à un collègue photographe …
Deux lots phare sont en vente : une Ferrari 250 GT SWB Berlinetta Competizione et une Ferrari 250 GT SWB California Spider. Mais bizarrement ces deux modèles n’ont pas été vendus, car ils n’ont pas atteint leur prix de réserve.
J’ai remarqué qu’après le passage devant les tribunes pour être vendues, les voitures parcouraient une centaine de mètres pour rejoindre un hall d’exposition temporaire. Je repère un endroit pour faire des photos en mouvement. C’est toujours mieux qu’arrêtées et garées.
Après le vertige à cause des montants évoqués pendant la vente, il est temps d’aller se coucher. Il est déjà tard et demain le réveil sera tôt (6h15) pour rejoindre le site tôt et faire les traditionnelles photos derrière la Villa Erba avec vue le lac de Côme.
Dimanche, les voitures sont ainsi transférées de la Villa Erba vers la Villa d’Este à 800m de là. A 7h53, la première voiture à ouvrir le bal est mon coup de cœur de l’année : la Pegaso Z-102 BS 2.5 Cupula Coupe, qui remportera quelques heures plus tard le Trofeo BMW Group Ragazzi par vote du jeune public (moins de 16 ans). Je vous disais bien que j’avais des yeux d’enfant …
Les voitures se suivent l’une après l’autre. Il est difficile de varier les angles, d’autant que la lumière est rapidement à contre-jour. Mais en prenant les voitures juste à leur arrivée ou en essayant de faire plus original, on arrive à une certaine variété.
Je me hâte vers l’autre côté de cet immense immeuble pour essayer de faire de bonnes photos des concept cars, notamment l’Asterion dont je n’ai pas beaucoup de photos. Et c’est finalement la Bentley EXP 10 Speed 6 qui remportera le Design Award for Concept Cars & Prototypes, prix du public, à la Villa Erba.
Après presque 2 heures de prise de vue, je décide de me poser un peu au soleil au bord du lac de Côme. Pas de pluie cette année, à part quelques gouttes samedi soir.
J’esquive la parade de 14h30 à la Villa Erba. Elle est moins photogénique que celle de la Villa d’Este et j’ai bien assez de photos comme ça. Après un excellent repas pris au gigantesque buffet, je reprends la route pour rejoindre ma Côte d’Azur tard dans l’après-midi.
Mais à peine rentré, la dolce vita de cet évènement à l’atmosphère si particulière me manque déjà. Vivement l’année prochaine !
Ciao !
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Toutes les photos du Concorso D’Eleganza Villa D’Este 2015 :
Crédits photos : Raphaël Belly
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Villa_d%27Este_%28lac_de_C%C3%B4me%29
[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Ferrari_250_GT_California_Spyder#cite_note-mot1-4
[3] https://fr.wikipedia.org/wiki/Tour_de_France_automobile
[4] https://fr.wikipedia.org/wiki/Tour_de_France_automobile
[5] https://en.wikipedia.org/wiki/AMC_AMX
[6] https://fr.wikipedia.org/wiki/Maserati_Birdcage
[7] https://www.classicdriver.com/en/article/maserati-tipo-61-streamliner-birdcage
[8] https://www.classicdriver.com/en/article/maserati-tipo-61-streamliner-birdcage
[9] http://www.caradisiac.com/Villa-d-Este-2015-Zagato-devoile-sa-Maserati-Mostro-102768.htm
[10] https://fr.wikipedia.org/wiki/ENASA
[11] http://autoconcept-reviews.com/cars_reviews/pegaso/pegaso-z-102-cupula-coupe-enasa-1952/pegaso-z-102-cupula-coupe-enasa-1952.html