Le quattro à l’honneur en Autriche : essai Audi SQ7 et A6 allroad

Alors que l’offre du constructeur allemand est toujours plus pléthorique, Audi nous a conviés il y a quelques semaines à redécouvrir les talents de son système quattro. Au programme, deux vaisseaux nommés SQ7 et A6 allroad pour un petit roadtrip entre Munich et Salzbourg (Autriche).

Un habitacle soigné

Alors que j’avais décerné la palme du plus bel intérieur au Q7 e-tron essayé en juillet 2016, je retrouve ici un style et des finitions toujours aussi bien travaillés. Nos SQ7 et A6 allroad du week-end partage à quelques détails près une planche de bord similaire. Vous remarquez notamment, ce qui est à la mode en ce moment, l’abondance d’écrans. Deux sont tactiles pour afficher toutes les infos habituelles sur la planche de bord, et quelques raccourcis juste en dessous pour les réglages de climatisation par exemple. Quant au troisième, c’est évidemment le fameux Virtual cockpit, ici de série. Alors que j’aime encore retrouver quelques boutons physiques en montant dans une nouvelle voiture, l’ergonomie et la fluidité de l’ensemble permettent de tolérer cette orientation vers le tout numérique.

Sinon à bord, toute une famille pourra se sentir à l’aise grâce à un espace aux jambes et à la tête bien suffisant pour la plupart des morphologies. Et cela dans nos deux autos du jour. Si les sièges de l’A6 demanderaient un meilleur maintien latéral on apprécie globalement les positions de conduite proposées et le côté accueillant de cet habitacle. Rappelons par ailleurs que le Q7 est le seul véhicule de la gamme à être proposé en version 7 places (option à 1325 €), de quoi charger pas mal de monde !

En ce qui concerne la coffre, c’est le SQ7 qui remporte la bataille avec 865 litres de chargement en configuration 5 places et jusqu’à 2050 l avec les sièges rabattus. Le break propose quant à lui de 565 à 1680 litres tout de même.

Virilité assumée

Nos deux montures arborent un style toujours plus agressif tout en reprenant évidemment les codes stylistiques de la marque avec la grande calandre Singleframe, régulièrement redessinée, et de grosses entrées d’air plus ou moins factices. Ce restylage du Q7 de deuxième génération dévoilé en 2015 donne déjà un sacré coup de vieux à son grand frère ; une signature lumineuse à l’avant comme à l’arrière revue permet de bien moderniser l’ensemble et on notera également l’apparition d’une nouvelle barre chromée sur le coffre. Sans oublier les impressionnantes doubles sorties d’échappement qui donnent le ton !

Pour célébrer cette année ses 20 ans d’existence, cette quatrième génération d’A6 allroad dévoilée mi-2019 offre une belle cure de jouvence au modèle en reprenant le dessin de la berline. On retrouve évidemment tout ce qui a fait son succès, à savoir, un style baroudeur assumé avec sa garde au sol surélevée, des boucliers spécifiques, des barres de toit alu et des passages de roues contrastés. A ma grande déception, ces derniers ne sont pas une obligation comme sur mon exemplaire ici présent…

Un régal au volant

Autant le dire tout de suite, le SQ7 impressionne énormément. Avec sa carrure d’armoire à glace et ses 2,5 tonnes sur la balance il expédie tout de même le 0 à 100 km/h en seulement 4,8 secondes. Sans parler des reprises dignes d’une sportive, notamment sur autobahn, où sa V-max de 250 km/h peut facilement être atteinte. Forcément, avec un V8 TDI de 435 chevaux et un couple dantesque de 900 Nm, on ne pouvait pas s’attendre à moins que ça. D’autant que les ingénieurs ont bien bossés pour lui faire bénéficier d’un compresseur électrique (sur batterie 48v) permettant de compenser les creux à bas régimes, en alimentant plus rapidement les deux turbos. Avec tout ça, on enrhume les autres voitures avec une aisance assez excitante. Le tout, dans une sonorité rauque plutôt sympathique, si tant est qu’on n’ouvre pas les fenêtres au feu rouge, où l’horrible claquement typique d’un bloc diesel viendra troubler vos oreilles…

Pourtant le plus dingue, c’est que ces gros paquebots ne sont plus performants qu’en ligne droite. Ils excellent aussi dans le sinueux. Alors si je ne pourrais peut-être plus employer la formule « digne d’une sportive » on reste tout de même bluffé par les passages en courbes. Les 4 roues directrices, une des innovations (ou retour) majeures de ces dernières années selon moi, le font pivoter sur lui-même. Presque trop d’ailleurs, mais ce n’est qu’une question d’habitude, car une fois le coup de volant pris on est surpris de pouvoir se faufiler partout aussi facilement, dans un rythme effréné. Coté technologie on peut continuer avec les barres stabilisatrices actives et des suspensions adaptatives qui lui permettent presque de virer à plat. Il s’écrase quand même un peu sur ses appuis quand on le pousse dans ses retranchements mais rien de trop perturbant. Toujours très confort même en mode dynamique, Madame (ou Monsieur) ne pourra rien vous dire si vous vous lâchez dans les virolos de montagne tellement on ne se rend pas compte de son comportement musclé. Seul un freinage qui manque un peu de mordant et qui fatigue rapidement pourra calmer vos ardeurs. (Une option frein céramique à 10 000 € existe au catalogue)

Mais le SQ7 c’est aussi « la force tranquille » avec un confort digne des meilleures limousines. Les énormes jantes ou les irrégularités de la route ne seront pas un obstacle à votre bien être.  Avec tout son attirail technologique cité plus haut et une boite Tiptronic 8 parfaitement en accord avec ce V8, douce et précise, les monotones trajets du quotidien ou les fastidieux départs en vacances deviennent tout de suite plus agréables. D’autant plus que l’insonorisation est très réussie : moteur discret en étant sage, bruit de vent faible et bruit de roulement inexistant.

Si je vous ai un peu fait saliver avec le SQ7, rassurez-vous, l’A6 allroad n’est pas en reste non plus. Avec ici le V6 50 TDI de 286 chevaux, les performances sont elles aussi très satisfaisantes avec entre autre un 0 à 100 km/h claqué en seulement 5,9 secondes. Excusez du peu ! Le bloc 3.0 litres est là encore aidé d’un compresseur électrique placé au plus près pour plus de réactivité. Sa vivacité (en mode dynamique) et son couple de 620 Nm permettent des insertions ou dépassements énergiques pour plus de sérénité sur la route. Avec un confort là aussi irréprochable – à nouveau merci aux suspensions pneumatiques – on se sent d’attaque pour enquiller avec joie quelques milliers de kilomètres avant de rejoindre un meilleur terrain de jeu. Les 4 roues directrices sont là aussi de la partie, pour des pif-paf très vigoureux. Avec sa direction précise et surtout un typage propulsion, elle peut en outre s’avérer un peu plus joueuse que son cousin pour un plaisir de conduire décuplé.

Pour ne pas être trop dithyrambique, on relève ici un étonnant manque de fluidité de la boîte (Tiptronic 8 également) qui semble plus facilement perdue, notamment en situation urbaine. On ajoute à cela une désagréable latence à la pédale d’accélération, due principalement à l’introduction des nouvelles normes WLTP. Une pédale trop sensible faisant rapidement exploser les chiffres de conso. Rien de rédhibitoire évidemment, mais c’était important de le souligner.

Comme habituellement avec Audi, nos deux modèles nous procurent un véritable sentiment de sécurité avec un système quattro toujours plus efficace. Gommant toute perte d’adhérence, à moins de vraiment le vouloir, on apprécie de pouvoir faire confiance à la voiture en tout temps. Enfin, ils vous permettront en plus de vous échapper quelques peu du bitume pour s’aventurer en tout-terrain ou peut-être plutôt en tout-chemin, notamment pour l’A6 allroad. Avec une garde au sol surélevée jusqu’à 184 mm, cette dernière vous permet surtout d’aller à la pêche aux champignons. Mais au moins, elle a le mérite de se jouer des pièges de la ville avec des trottoirs parfois bien trop hauts. A l’inverse pour les Q7/SQ7, sans être de véritables franchiseurs, on le sent capable de quelques jolies prouesses pour se sortir d’une situation délicate ou bien d’aller volontairement s’amuser en le poussant dans ses derniers retranchements. En somme, la polyvalence du SQ7 vous permet de grandement varier les plaisirs !

Essai Audi SQ7 V8 TDI 2020

On touche au porte-monnaie

Pour les consos pas de secret, les chiffres descendent bas (6 litres aux 100 km pour l’A6 allroad et 7 l/100 pour le gros bébé) mais une fois quitté les longs rubans d’asphalte un V6 ou un V8 seront toujours assoiffés. En conduite énervée il est facile de monter à 10 l/100 pour notre A6 allroad 50 TDI ou 14 l/100 pour le SQ7. Pas si mal tout de même pour de si grosses bestioles !

Côté tarifs, ce n’est pas donné, l’A6 allroad débute à 64 960 € avec le 45 TDI de 231 ch et finition de base. Il est également possible d’opter pour le 55 TDI de 349 ch dès 84 200 € (Avus) ou le 55 TFSI de 340 ch dès 83 570 € (Avus). Notre 50 TDI quant à elle débute à 79 810 € en Avus ou 90 110 € en Avus Extended (toit panoramique ou sono Bang & Olufsen de série par exemple). De quoi faire grimper la facture à plus de 100 000 € avec quelques options telles que la peinture métallisée (1250 € + 1200 € en intégrale) ou le quattro sport (1800€). Sans oublier le malus de 3552 € en 2020.

Enfin, si le Q7 restylé débute à 70 350 € avec le 45 TDI de 231 ch notre Audi SQ7 attaque directement à 112 300 € ! Avec le jeu des options il est très aisé de franchir la barre des 150 000 €. Vous n’hésiterez probablement pas à prendre une jolie peinture métallisée (ici Bleu Navarre) à 1250 €, de grosses jantes 22 pouces à 3500 €, le toit panoramique à 2200 € ou bien la sono Bang & Olufsen Advanced à 6250 €. (Malus 2020 : 12 500 €)

A vous de choisir

Plutôt SUV ou break de chasse surélevé ? Audi vous laisse le choix en proposant deux véhicules à la fiche technique très alléchante. Mêlant sportivité et confort, dans un écrin suffisamment spacieux pour trimballer toute la petite famille, nos SQ7 et A6 allroad devraient fortement marquer des points quand il s’agira de choisir votre prochaine familiale. Une familiale acidulée…

Crédit photos : Thomas D. (Fast Auto)

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