Essai Porsche Cayenne Coupé Turbo : pachyderme que ça !

Porsche nous a invité dans la région de Monaco pour découvrir la déclinaison coupé de son SUV qui a maintenant le droit de vote, le Cayenne. Est-ce une vraie Porsche ? Pourquoi lui plutôt que la version normale ? C’est ce que nous allons voir.

Pour être honnête avec vous, avant d’essayer le Cayenne, je n’étais vraiment pas fan de cette voiture. J’aime les SUV, même les sportifs. Mais son image peu flatteuse ne m’avait jamais amené à m’intéresser à celui-ci. Comme dans la vie, il ne faut pas rester sur une impression, surtout mauvaise, j’ai sauté sur l’occasion pour prendre en main cette version plus trapue du SUV de Porsche, le Cayenne Coupé.

Premier contact à l’aéroport de Nice. Tout de suite, je me dis que cette version coupé est beaucoup plus harmonieuse et dynamique. Elle est plus bestiale. Sa face avant plus élargie et sa bouche béante, prête à avaler les kilomètres à des vitesses proscrites même en Allemagne, me donnent envie de sauter à son volant sans perdre une minute.

C’est ce que nous faisons avec JB du Billet-Auto, mon acolyte habituel. A son volant, plus de clé physique. La tradition demeure, un contacteur se trouve toujours sur la gauche du volant pour débuter la symphonie en V8 de 4 litres de cylindrée.

Le compteur, lui aussi, gagne en modernité sans oublier le passé. Le compte-tours central est toujours présent et trône fièrement sous la casquette. Il est entouré de deux écrans de 7 pouces qui peuvent vous afficher, au choix : le GPS, la télémétrie ou encore les 5 compteurs. Très fluide et très bien fait, Porsche réussit le parfait mix entre modernité et tradition.

Les mains posées sur ce volant en alcantara d’une finition irréprochable, on a envie de parcourir les kilomètres par centaines. Petite remarque, j’aurais aimé avoir une jante plus épaisse, pour mieux la sentir et mieux l’agripper. Derrière, se trouve l’une des plus belles paires de palettes du marché. Elles sont en métal, parfaitement dimensionnées et tombent juste sous les doigts pour un passage des rapports optimal.

L’écran central tactile de 12,3 pouces est gigantesque. Il est très fluide et la définition est particulièrement précise. On a accès à toutes les différentes informations de la voiture, mais aussi à tous les systèmes multimédia embarqués ainsi qu’au GPS avec la carte Google Maps satellite.

Dès les premiers tours de roues, la voiture est très maniable malgré sa taille et son poids. Pourquoi ? Grâce à ses 4 roues directrices qui permettent de se faufiler sans problème ! De plus, on jauge très rapidement les 4m93 de long et les presque 2m20 de large de l’auto (avec les rétroviseurs).

Nous avons pu avoir sous la main deux versions. La première, une version V6 avec le pack sport de conception allégée qui est reconnaissable à son toit en carbone et ses sièges à motifs pied de poule. La seconde, Turbo, sur laquelle nous allons nous attarder car nous avons pu l’essayer bien plus longuement sur route.

Notre version Turbo est dotée du V8 bi-turbo 4.0 litres de 550 ch et un couple camionnesque de 770 Nm. Même moteur que sur les dernières RS6 d’Audi – c’est d’ailleurs Porsche qui produit pour le groupe ce moteur – et je dois dire qu’il est fabuleux !

Plus proche de la sonorité d’un V8 américain que d’un V8 de BMW, le moteur de ce Cayenne Coupé Turbo produit un bruit assez déconcertant lorsqu’on sait qu’aujourd’hui les moteurs sont limités en volume a cause des filtres à particules qui les étouffent.

En plus de ce son qui réveillera vos ancêtres, le V8 est là pour vous coller au fond du siège d’une manière que j’ai très rarement ressentie dans un SUV. Surtout lorsque l’on passe en mode Sport Plus grâce au sélecteur de modes placé sur le volant et qui se compose d’un bouton tournant. 4 modes sont disponibles : Normal, Sport, Sport Plus & Individuel.

Il est temps d’essayer de vous transmettre avec des mots les qualités dynamiques incroyables de cette voiture. Oui, c’est un SUV mais ça reste une Porsche. La marque de Stuttgart sait faire des modèles sportifs et ça se sent vraiment à son volant malgré les 2,2 tonnes du gros bébé.

Comment ont-ils réalisé cet exploit ? Tout d’abord, le châssis est différent de celui d’un Cayenne normal. L’essieu arrière est élargi de 18 mm pour plus de stabilité physique. De série, la version turbo embarque une suspension pneumatique adaptative qui permet de maintenir les mouvements de caisse. Couplée au système PASM (Porsche Active Suspension Management) de Porsche, elle permet à la voiture de gagner en réactivité, en confort de conduite ou en sportivité car ce système régule activement, et en continu, la force d’amortissement pour chaque roue.

En option, d’autres systèmes viennent aider pour ajouter de la sportivité. Comme par exemple, le PDCC (Porsche Dynamic Chassis Control) qui vient agir sur l’inclinaison de l’auto pour lui permettre de passer la plupart des virages totalement à plat. Vraiment bluffant. Les 4 roues directrices aident également à gagner en dynamisme et en agilité en braquant les roues de 3 degrés au maximum.

Ou encore au moyen du PTV Plus (Porsche Torque Vectoring Plus) qui est en réalité un système de blocage de différentiel électronique. Ce dernier va agir sur la roue arrière intérieure pour la freiner et pour permettre de passer plus rapidement les courbes et favoriser l’effet de lacet. Une fonctionnalité qu’on a pu découvrir sur les magnifiques route de l’arrière pays niçois.

Mais vous allez me dire : “‘C’est bien beau d’aller vite, il faudrait réussir à freiner quand même à un moment.” Porsche y a réfléchi. Outre les étriers à 10 pistons qui viennent arrêter la bête plus vite que si elle heurtait un mur, la marque d’outre-Rhin y a appliqué un revêtement en carbure de tungstène pour leur permettre d’être plus endurants et plus écologiques car ils dégagent moins de poussières de frein. L’écologie ce n’est pas que des moteurs moins polluants.

Vous l’avez compris, Porsche frappe très fort avec ce tout premier Cayenne Coupé. Arrivé à la fin de notre essai, on se pose une question avec JB : “Pourquoi ce n’est pas ça le Cayenne ? Pourquoi Porsche n’a pas sorti uniquement celui-ci ?” Le Cayenne coupé reprend l’esprit de Porsche avec cette ligne de toit s’inspirant de l’ADN des 911. Malgré cette ligne de coupé, la banquette arrière étant 30 mm plus basse que celle d’un Cayenne normal, on se sent vraiment bien à l’arrière. Surtout grâce à ce toit panoramique fixe gigantesque de 2,16 m².

Porsche a réussi le tour de force de faire oublier le Cayenne normal avec ce Cayenne coupé ! Reste qu’à partir de 85 737 € pour la version de base et presque 180 000 € pour notre version Turbo avec sa liste d’option longue comme un bras de mante religieuse, il faut avoir un compte en banque bien garni. Mais c’est un peu vulgaire de parler de sous, non ?

Alors on profitera encore de ce moteur fabuleux, du confort bluffant de notre Cayenne coupé ainsi que de l’efficacité surréaliste de son châssis avant que les écolos ou les législations viennent anéantir le plaisir de conduire, oui même avec un SUV.

Merci à Porsche France pour l’invitation et la confiance témoignée.

Crédit Photo : Ugo Missana

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