Essai Kia EV6 GT : hop tu me vois plus !

Je n’ai pas résisté à l’envie de reprendre en main la Kia de série la plus puissante de l’histoire. Essai de la Kia EV6 GT et ses 585 chevaux !
Essai Kia EV6 GT 585

Mon cher collègue Ugo vous a déjà présenté rapidement la Kia EV6 GT il y a quelques mois lors d’un essai sportif. Mais au regard de sa fiche technique, je n’ai pas résisté à l’envie de la prendre en main… Allons voir ce que ça donne dans une utilisation quotidienne !

On ne va pas beaucoup s’attarder sur les présentations cosmétiques. Car en matière de style, les concepteurs de l’EV6 GT n’ont à mon goût pas assez poussé le délire jusqu’au bout. Tout d’abord extérieurement, presque rien ne change. Sans tomber dans l’excès avec des fausses ailettes en carbone ou un énorme aileron inutile, quelques clins d’œil sportifs auraient été bienvenus. Là, au premier coup d’œil, elle est presque identique au modèle d’entrée de gamme. Seuls les boucliers avant et arrière ont été légèrement modifiés, avec des éléments qui passent de l’horizontale à la verticale. Les jantes grimpent à 21 pouces, et les étriers de frein de couleur verte donnent un petit indice quant à sa vocation. Peut-être que ma configuration n’aide pas non plus. Elle est tellement plus jolie en bleu ou rouge métallisé ; en tout cas pour la GT, ce Gris Comète Mat, n’est pas le plus élégant. Et puis une telle peinture est généralement plus salissante… Alors n’hésitez plus, mettez de la couleur dans votre vie ! 😀

À l’intérieur, c’est pareil. En reprenant l’habitacle de la GT-Line essayée précédemment, on pourrait presque croire qu’une erreur s’est glissée à l’usine. Mais non, les jolis sièges baquets et les surpiqûres vertes prouvent le contraire. Là aussi on aurait aimé quelques touches de sportivité supplémentaires, avec des matériaux différents, une planche de bord légèrement redessinée ou encore un tout nouveau volant. Seul le bouton GT dédié fait office de détrompeur. Quant au registre des qualités, cet habitacle est au moins bien fini et accueillant. À bord, on a une véritable sensation d’espace, qui donne envie d’y passer du temps. L’ergonomie est plutôt bonne, bien que la touche tactile pour basculer entre les commandes de clim et audio n’est pas tellement pratique. Heureusement que le système d’infodivertissement est bien pensé. Puis, la Kia EV6 GT regorge d’équipements de série. On notera par exemple le toit ouvrant, les projecteurs Full LED matriciels, le différentiel à glissement limité, le système audio Meridian ou encore les suspensions pilotées.

Alors qu’à contrario sous la carrosserie, on retrouve un petit délire d’ingénieurs. Une puissance surréaliste, accessible à presque monsieur tout le monde. Car pour un « petit » billet de 74 690 € – pour les détails tarifaires, rendez-vous un peu plus bas – on jouit de 585 chevaux. Et si 585 chevaux ça dépote, 585 chevaux en électrique ça dépote grave ! Pour y parvenir il a fallu revoir pas mal de composants mécaniques et électriques. Grâce par exemple à un savant réglage des onduleurs (pour la faire courte), les moteurs peuvent atteindre 21 000 tr/min. Leur puissance a donc pu être copieusement augmentée : 218 chevaux à l’avant, et 367 chevaux à l’arrière. De quoi offrir une motricité irréprochable, en toutes circonstances. On notera également l’ajout d’un système de freins hautes performances, avec disques ventilés de 380 mm à l’avant et de 360 mm à l’arrière. En revanche, la batterie ne change pas. La Kia EV6 GT reprend celle de 77,4 kWh afin de maximiser l’efficacité.

Même si je le savais déjà, là je me rends bien compte qu’une accélération en électrique surpuissante ne procure pas la même émotion qu’avec une supercar. Encore moins aux passagers qui n’ont pas le volant entre les mains et le compteur devant les yeux. En effet, sans chercher du tout à faire le défenseur du thermique, en l’absence de sonorité mais surtout des claques dans le dos provoquées par un passage de rapport, on ne sent pas du tout la poussée phénoménale de l’EV6 GT. Attention, ça reste très impressionnant, et je ne boudais pas mon plaisir à écraser la pédale à la moindre occasion. Surtout que parfois, disparaître à la vitesse de l’éclair sans pour autant se faire remarquer par tout le monde autour, ça a des avantages. Et puis, comment ne pas apprécier les dépassements ou insertions qui se font en un claquement de doigt. Ou encore, littéralement déposer la moindre petite sportive qui pensait avoir à côté de lui le gros SUV pataud d’une famille rentrant d’un déjeuner chez papy…

Pourtant ! C’est bien en regardant le compteur très régulièrement (c’est vraiment important hein), qu’on se rend compte à quel point ça pousse, et à quel point on peut prendre sans pression des courbes à des vitesses vertigineuses. Car fort heureusement, les ingénieurs n’ont pas cherché à bosser que sur une caisse de ligne droite. Elle est capable de prendre des virages comme une sportive, malgré ses 2,2 tonnes. À mon niveau, je la trouve très efficace. Elle plonge avec panache vers le point de corde, non sans une petite dérive du train arrière et les 740 Nm nous catapultent instantanément en dehors du virage. Les Michelin Pilot Sport 4S de série vont avaler tout le besoin de motricité et on se laisse très vite entraîner par l’envie de jouer. Si vous voulez prendre la mesure de ce que j’ai vécu, sachez que l’exercice du 0 à 100 km/h est réalisé en moins de 3,5 secondes. Presque comme une 992 GT3 ! Pour autant, ses aptitudes ne m’empêchent pas de me rendre compte que la Kia EV6 GT reste un crossover, et non une supercar justement. L’inertie est bien là, et il faut faire gaffe à ne pas se faire surprendre par un excès d’optimisme. De toute façon, le plus frustrant là-dedans, c’est qu’il est vraiment très compliqué de profiter pleinement de ses capacités. Je n’ai ni le talent, ni la possibilité de l’emmener dans ses retranchements, et voir à quel point elle peut être fun, notamment avec son mode drift (je vous invite à regarder l’essai de Soheil Ayari avec Caradisiac). Combien d’acheteurs vont véritablement l’emmener sur circuit ?

Malgré ses compétences sportives, on garde le confort tant apprécié sur une Kia EV6 un peu plus classique. Elle va sincèrement confirmer son appellation Grand Tourisme. L’amortissement filtre parfaitement les irrégularités de la route et les modes de conduite Eco ou Normal, qui limitent la puissance, nous donnent l’opportunité de voyager en douceur. Puis, je ne vais pas répéter encore et encore que le silence est de mise dans un tel véhicule, mais l’insonorisation est vraiment bien travaillée. Masquant parfaitement les bruits de vent et de roulement, malgré les grosses jantes. De coup, un périple condensé dans le Cotentin s’est fait avec la plus grande des facilités. Elle est aisée à prendre en main, sa direction devient plus légère, son freinage est naturel et elle sait se faire oublier. En bref, l’EV6 GT devient une vraie familiale qui sait rester sage, et sûre, au quotidien. Sans oublier à quel point je suis toujours aussi fan du système i-Pedal en ville, qui renforce en permanence ma zénitude au volant.

Puis, sans utiliser toute la puissance, l’autonomie de la KIA EV6 GT reste bien suffisante dans la vie de tous les jours. Elle est homologuée pour 424 km en cycle mixte WLTP, mais bien sûr en fonction de la météo, de la route ou de votre conduite, ce chiffre change fortement. Lors d’un trajet sur routes secondaires, je me suis par exemple stabilisé à 22 kWh/100 (de quoi réaliser 340 km). Et même 18 kWh/100 sur un petit parcours urbain (415 km). En s’amusant, ça ne monte pas forcément très haut (28 kWh/100). Enfin sur autoroute, elle se stabilise à 25 kWh/100 (soit 300 km). L’occasion au moins de trouver facilement une station de charge rapide. En acceptant jusqu’à 239 kW de puissance, elle vous permettra de passer de 10 à 80 % en 18 minutes officiellement (comptez souvent une trentaine de minutes en réalité). Et sinon, avec le chargeur embarqué 11 kW, tablez sur 5 heures.

Comme je vous le disais, la Kia EV6 GT s’échange pour moins de 75 000 € en tarif de base. Contre minimum 53 690 € pour une version deux roues motrices, grande autonomie. À ce prix, presque tout est compris. En plus de ce que je précisais plus haut, on a par exemple toutes les aides à la conduite, les sièges et volant chauffants, ou encore les deux écrans de 12,3 pouces. Hormis le gris mat ici présent à 1 050 €, tout le nuancier est compris. Il n’y a pas de choix de jantes, ni de garniture intérieure. Et côté options, il n’y a que le pack pompe à chaleur + V2L à 1 400 € de sélectionnable. De quoi s’en sortir au final pour 77 140 €. Bien sûr n’espérez pas être éligible au bonus écologique.

Le véhicule de série le plus puissant jamais construit par Kia tient toutes ses promesses. Non sans défaut à cause de son poids ou de son manque de sportivité stylistique, la Kia EV6 GT propose quand même des performances à couper le souffle. Sans oublier qu’elle saura choyer les passagers une fois le mode GT désenclenché.

Crédit photos : Thomas D. (Fast Auto)
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