Faire du tout-terrain et aller jouer dans la boue en plein été, sous le soleil Autrichien, ça ne se refuse pas. C’est ainsi qu’à l’occasion du Jeep Camp 2018, je me suis retrouvé à essayer pour la première fois le tout nouveau Jeep Wrangler JL rien que pour vous !
Malgré les apparences, le 4×4 au plus de 5 millions d’exemplaires vendus se voit presque entièrement revu. En effet, le design change très peu mais la voiture est totalement nouvelle dans sa conception et se voit même allongée. Pour des néophytes il sera alors très compliqué de réaliser qu’il s’agit de la dernière génération. Les feux, bien plus modernes, pourront certainement mettre la puce à l’oreille. Tout comme l’apparition d’un capot bombé et d’une jolie prise d’air derrière les passages de roues avant. Sinon on retrouve évidemment cette carrure impressionnante, les 7 mythiques fentes à l’avant, le pare-brise qui s’abaisse, les portes démontables et bien sûr le toit entièrement découvrable. D’ailleurs à ce sujet, un toit en toile qui s’ouvre électriquement est maintenant disponible pour toujours plus de facilité, rapidité et luxe.
Les ingénieurs de la marque ont surtout misé sur l’amélioration de l’aérodynamisme et du poids. Pour cela, le pare-brise ou encore la calandre ont été inclinés et de nombreuses pièces sont fabriquées dans un aluminium plus léger. Autre changement notable, la ceinture de caisse a été abaissée laissant ainsi la place à de plus grandes vitres pour une meilleure visibilité.
Et quand on l’a face à nous, avec de jolies livrées telles que le rouge Firecracker ou le jaune Hellayella (1200 €), on en vient rapidement à se dire « Pourquoi changer ? ». De toute façon, comme peut-être plus de la moitié des clients, ce nouveau Wrangler passera par la case modification grâce à des catalogues de pièces tels que Mopar et ses 5000 références. Accentuant encore davantage les possibilités de tout-terrain et de personnalisations. Évidemment, la législation française permet beaucoup moins d’excentricité que nos amis d’outre-Atlantique. Dommage !
Sous le capot tout est nouveau. Nous avions ici le bloc diesel 2.2 l turbo MultiJet II développant 200 ch et 450 Nm de couple. Un bloc essence de 272 ch et 400 Nm (4 cylindres 2.0 l turbo) sera disponible début 2019. Tous deux sont équipés d’une agréable boîte automatique ZF à 8 rapports et offrent des performances bien suffisantes pour un tel engin. Les 100 km/h sont par exemple atteints en 8,9 secondes pour un Sahara 2 portes (et jusqu’à 10,3s pour un Rubicon 4 portes). Malheureusement pas de V6 au programme pour le marché français.
Dans les montagnes du côté de Spielberg nous attaquons rapidement les parcours prévus pour ces mastodontes. Alors que je n’ai pas de grosses expériences en tout terrain je me rends compte tout de même très rapidement que peu d’obstacles vont l’effrayer. Mon coéquipier du jour, un spécialiste, lui, me confirme bien qu’il restera un des leaders de la catégorie même si notre parcours serait loin de pouvoir mettre réellement à l’épreuve le Wrangler. Grâce en effet à des spécificités techniques toujours bien présentes, gamme courte, blocage du différentiel avant et arrière, barres stabilisatrices déconnectables pour favoriser les croisements de pont ou encore une petite nouveauté, le Hill Descent Controler qui freine seul la voiture en descente (jusqu’à 8 km/h), le JL est prêt à tout affronter sans broncher.
Cette sensation de stabilité accrue sur les chemins, même en haussant le rythme est assez impressionnante, tout comme celle de pouvoir passer partout. Avec un tel engin, on prend vite plaisir à éviter de prendre le moindre raccourci et à s’aventurer là où toute autre voiture aurait envie de faire demi-tour. Avec des angles d’attaque et de fuite de 36,4° et 30,8° mais aussi la possibilité de traverser des gués de 76 cm d’eau, on aurait tort de se priver. Et d’ailleurs, on ne s’est pas privé…
Après cette petite expédition, j’en reviens à ce que je connais le plus, la route. Les équipes se seraient fortement concentrées sur cet aspect en particulier. On nous promet effectivement une nette amélioration de l’amortissement et un comportement routier plus sécurisant. L’innovation notable vient de la création d’un mode 4H Auto qui permet un renvoi du couple sur le train avant jusqu’à 50 % lorsque les conditions (une route humide ou du verglas par exemple) le demandent. Le mode peut être activé en roulant jusqu’à 72 km/h, sinon le Wrangler restera une pure propulsion.
Pour ma part je regrette le manque de consistance dans le volant et l’affaissement trop prononcé en courbe. Ce n’est pas l’idéal sur nos petites routes sinueuses et étroites. Mais je garde à l’esprit mon envie de conduite dynamique, qui n’est pas la vocation première de ce baroudeur et reconnaît volontiers son relatif confort et tout de même une certaine agilité quand on commence à mieux le connaître, tout en lui faisant de plus en plus confiance. On retient également à sa décharge la monte de pneus tout-terrain (BFGoodrich Mud Terrain KM2) qui dégrade évidemment beaucoup les capacités routières. Je me dis à ce moment qu’un essai plus complet « à la maison » serait très utile pour compléter ce premier ressenti. C’est donc à vous de nous montrer votre intérêt au sujet de ce Wrangler.
Enfin, un gros travail sur l’insonorisation a été fait mais le JL restera toujours bien plus bruyant qu’un luxueux 4×4 de ville, de quoi peut-être déplaire aux clients citadins (qui représentent une grosse majorité de la clientèle européenne).
Pour toucher du doigt le rêve américain il faudra débourser à partir de 46 000 € (+ 2800 € en Unlimited 4 portes) pour la finition sport. Les versions Sahara et Rubicon sont quant à elles disponibles dès 52 600 € (+ 2500 €). Pour un intérieur tout cuir il faudra ajouter 2100 € et c’est à peu près tout ce qu’il y a comme option. A savoir, une version plug-in hybrid devrait voir le jour dès 2020, avec un surcoût on imagine d’au moins 10 000 €. Et je ne vous embête pas avec la consommation que je n’ai pas pu analyser lors de cet essai. Officiellement la conso mixte s’établit à 7,5 l/100 km (ou 7,8 pour l’Unlimited) et le taux de CO2 de 197 g/km (ou 206) imposera un malus de 10 500 €. Cela devrait être sensiblement la même chose pour le bloc essence.
Après tout ça, je ne vous ai pas encore parlé de l’habitacle qui bénéficie d’une refonte totale. Avec une précédente génération sortie en 2007, le Wrangler avait un gros cran de retard à ce niveau-là. Tout en gardant un côté rustique, l’intérieur devient aujourd’hui plus moderne et accueillant. Des écrans font leur apparition au centre du combiné d’instrumentation et la console centrale. Sur cette dernière on bénéficie d’un écran tactile de 7 à 8,4 pouces en fonction des finitions regroupant toutes les fonctionnalités habituelles, sans oublier tout ce qu’il faut pour rester connecté. Et même si les matériaux choisis et les finitions sont toujours perfectibles on ressent un véritable effort et on s’y sent bien à bord. En plus comme toujours chez Jeep, l’auto regorge de petits détails à identifier (je vous laisse les trouver sur les images). Et à noter quand même, qu’après vos sorties boueuses, pas de stress, l’intérieur est entièrement lavable.
Si vous êtes arrivés sur cette page pour vous rassurer avant de changer votre Wrangler vieillissant, rassurez-vous ce JL reste conforme à sa légende lorsqu’on parle d’offroad, avec en bonus un style faisant la part belle à la modernité et le bien-être des passagers. Pour finir de vous convaincre, le nouveau Wrangler peut maintenant, grâce à un comportement routier fortement améliorer, se vanter d’être une voiture du quotidien presque idéale et non plus seulement la voiture plaisir. Un argument qui s’avère également essentiel pour conquérir une toute nouvelle clientèle.
Je me suis fait plaisir photographiquement parlant, alors voici l’ensemble des images avec quelques inédites.
Crédit photos : Thomas D. (Fast Auto)