Le nouveau Touareg se modernise et enlace à bras ouverts l’univers du premium. Deux ans après mon essai de la précédente génération, retour à bord du vaisseau amiral de Volkswagen !
Tout en faisant dans le classique, ce nouveau Touareg se veut extrêmement statutaire. En faisant face à lui ou à simplement observer dans le rétro il en impose réellement grâce à une très grosse calandre chromée et un large regard chargé de LED. Tout en perdant en muscle, l’arrière est pourtant très réussi et le design des feux fera son petit effet à la nuit tombée. Il garde en revanche toute sa virilité sous le capot avec un V6 TDI de 286 ch et 600 Nm qui promet de bonnes performances.
Une fois passé la petite seconde où il faut mettre en mouvement ou relancer le bestiau de 2 tonnes (plus de 100 kg de perdus / à l’ancienne génération), l’accélération est assez monumentale et devrait en bluffer plus d’un. En effet, avec un 0 à 100 promis en 6,1 secondes il écrase quelques petites sportives facilement. Pourtant, en mode Eco notamment, il sait se montrer très sage et d’un confort à toute épreuve. Le savoir-faire en termes d’agréments moteur et boîte de vitesse de Volkswagen n’est plus à prouver et le Touareg en est le parfait exemple avec des passages de rapports (Tiptronic 8) précis et invisibles. La souplesse du moteur s’oppose à la vivacité dont il peut faire preuve sur demande. A cela, on ajoute des suspensions adaptatives (3 060 €) offrant une douceur irréprochable quel que soit l’état de la chaussé. Tandis que dans le même temps on est terriblement bluffé par son aisance, notamment en ville, grâce aux 4 roues directrices. Elles demandent d’ailleurs un certain temps d’adaptation pour ne pas se manger de trottoir en tournant trop franchement ; puis on se joue alors facilement de la circulation et surtout les petites épingles en ville qui demandent habituellement une marche arrière disparaissent sous nos roues (diamètre de braquage à 11,2m).
Pendant ces quelques jours aux commandes, j’ai été très étonné de voir une consommation très contenue. Pour des trajets péri-urbains ce Touareg V6, de je le rappelle 286 ch, peut se stabiliser entre 7 et 8 litres aux 100 km. Dans une circulation dense, en ville ou en activant le mode sport il devient évidemment très glouton mais les départs en vacances ne seront pas des plus effrayants. Il est clairement taillé pour les grands espaces et se veut à la fois silencieux et idéal sur des longs rubans d’asphaltes.
Lorsqu’on entre dans du sinueux, levier sur Sport, suspensions abaissées au maximum, on le sent plaqué au sol et il répond avec une grande précision à nos sollicitations. J’imagine rapidement qu’avec un bloc essence à la sonorité travaillée on pourrait prendre presque autant de plaisir que derrière le volant d’une bombinette. Les capacités de freinage en moins. Alors attention, il freine très bien mais il n’est quand même pas conseillé d’entrer trop fort dans une courbe. Et si la direction peut paraître bien trop assistée en mode Confort – je vous invite d’ailleurs à corriger cela avec le mode Personnalisé – elle devient ici bien plus consistante pour une parfaite remontée d’informations. De quoi se surprendre à nettement hausser le rythme dans une grande sérénité.
On prend rapidement une petite claque en montant à bord de ce nouveau Touareg. Tout d’abord, l’énorme écran central de 15 pouces attire franchement le regard. Ce dernier propose en plus un système d’info-divertissement agréable aux yeux et très bien conçu, rappelant aisément l’utilisation d’un smartphone ou d’une tablette. On apprécie en effet les grandes possibilités de personnalisation avec quelques raccourcis à mettre en favoris ou les diverses infos possibles au centre des compteurs.
Après ça, on aperçoit le combiné d’instrumentation lui aussi digital, c’est devenu la norme aujourd’hui, qui ne procure pas le même effet « whaou » avec un design bien trop classique cette fois-ci. Même la Night Vision à 1 955 € fait un peu cheap. Le reste est ensuite bien réalisé, les sièges, la bande lumineuse, la planche de bord en cuir, tout ça nous procure un sentiment qualitatif. En revanche, il faut le reconnaître, j’ai quand même été assez déçu de retrouver dans cette gamme de prix autant de plastique dans les parties basses. Rassurez-vous ils sont de bonnes factures et, avec ce coloris clair, tout de même assez invisibles à l’œil. Quoiqu’il arrive le degré de finition est toujours au niveau.
Pour rebondir sur le tarif d’ailleurs, voici quelques chiffres clés. La très forte montée en gamme du Touareg se ressent rapidement avec une telle configuration. Mon modèle d’essai s’établissait à environ 93 000 € en finition Carat Exclusive avec quelques options telles que la peinture métallisée à 1 250 € ou le son Dynaudio à 1 820 €. Sinon, le Touareg débute à 56 100 € avec le V6 231 en finition de base. Pour le 286 on débute à 70 460 € avec la finition Carat. Uniquement disponible actuellement avec deux blocs Diesel, le SUV devrait voir prochainement apparaître un bloc essence de 340 ch, un V8 TDI de 420 ch puis une version hybride. Bien sûr, n’oubliez pas le malus écologique de 7340 € (173 g/km)…
Enfin, je ne vais pas vous mentir en affirmant que j’ai éprouvé à 100 % les capacités tout terrain de ce Touareg. Je n’aurais malheureusement pas eu l’occasion de tester les connaissances acquises en essayant le Wrangler en Autriche. Il n’est clairement pas fait pour ça, mais sa bonne stabilité hors des sentiers battus et tout son attirail technologique, sans oublier des angles d’attaque/fuite à 31° et une garde au sol jusqu’à 26 cm, sont tout autant d’arguments en sa faveur. Au fil des chemins, même si ça peut paraître assez (voire très) futile je me mets à penser qu’en choisissant le Touareg plutôt qu’une Passat par exemple, le propriétaire pourra s’amuser à prendre quelques raccourcis en rentrant à la maison. Il pourra aussi découvrir des balades environnantes méconnues habituellement en s’enfonçant un peu plus dans les chemins, en forêt ou en grimpant quelques côtes difficiles. Surtout qu’avec l’aide à la descente point de stress pour retrouver le bitume, il gère pour vous.
En conclusion et pour être honnête avec vous, c’est sans grande émotion que je rends les clés de ce nouveau Volkswagen Touareg. Pourtant il remplit totalement sa mission, et même plus. Confort, tenue de route exceptionnelle, baroudeur, technologique : voici une liste non exhaustive sans le grain de folie que je recherche toujours dans une auto. Mais il dévoile tout ce qu’il faut pour convaincre et malgré ma première phrase je reste néanmoins « fier » d’avoir passé quelques jours à son volant tellement il en impose et ferait une voiture irrésistiblement excellente au quotidien.
Crédit photos : Thomas D. (Fast Auto)