Avec 55 000 exemplaires vendus en France depuis le lancement en 2011, le modèle à l’honneur aujourd’hui est une réussite commerciale. Pourtant, à l’opposé de ce qu’il a pu nous habitué depuis pas mal d’années, le constructeur a fait le choix de prendre quelques risques et revoir en profondeur son tout nouveau SUV Q3. Alors a-t-il toujours toutes les cartes en main pour séduire une large clientèle ? Réponse du côté de Taghazout au Maroc !
C’est pour le moment avec 4 motorisations possibles sous le capot que ce nouveau Q3 a fait son entrée en concession. Un seul moteur diesel est proposé contre 3 moteurs essence. L’entrée de gamme 35 TFSI propose un bloc 4 cylindres de 150 ch avec le système de cylindres à la demande associé à la boite automatique S Tronic 7 rapports en traction (une boite manuelle arrivera prochainement). On retrouve ensuite les 40 TFSI de 190 ch et 45 TFSI de 230 ch tous deux disponibles en S Tronic Quattro. Quant au diesel, seul le 35 TDI de 150 ch avec BVM6 est aujourd’hui proposé. La S Tronic arrivera ultérieurement, tout comme une version plus puissante de 190 ch. Pour ce petit week-end d’essai, nous avons eu entre les mains le 35 TDI puis le puissant 45 TFSI.
Mais tout d’abord, rapide revue de l’intérieur. Pas vraiment de surprise car on retrouve déjà les grandes lignes de cet habitacle dans les dernières A6 ou A7 et même la petite A1 découverte à Marseille en décembre dernier. Toutefois, avec un seul écran de 10,1”, le Q3 se dévoile forcément un peu moins technologique que les berlines et avec tout autant de disgracieux plastiques dans les parties basses que la citadine. Passé ce fâcheux détail on apprécie la qualité d’assemblage au-dessus des genoux et la parfaite prise en main de l’ensemble. Grâce au programme “Audi Exclusive”, votre Q3 peut en plus bénéficier d’une large panoplie de personnalisation, dans les moindres détails en choisissant une couleur à appliquer sur quelques éléments indépendamment les uns des autres. C’est ainsi qu’on observe par exemple ici un joli alcantara orange sur la planque de bord ou les accoudoirs latéraux mais un accoudoir central laissé noir.
Côté pratique, l’un des points les plus critiqués lors de la précédente génération a été corrigé et l’auto se révèle bien plus habitable avec des espaces aux jambes comme à la tête améliorés ou encore une modularité accrue grâce à la banquette coulissante. Comme souvent la 5ème place n’est à considérer uniquement comme une place d’appoint, surtout si ce n’est pas pour trimballer un enfant en bas-âge. Le volume du coffre y gagne lui aussi avec une augmentation de 70 litres en proposant de 530 à 675 litres de chargement.
Mais vous l’aurez remarqué, le plus gros changement est à relever du côté du style extérieur. A l’image de l’A1 (encore elle), les designers ont choisi de laisser tomber l’allure féminine pour un design plus marqué, incisif voire sportif. Fini donc les rondeurs et le dessin globalement classique pour plus d’arêtes vives et de prestance sur route. Il arbore évidemment la calandre Singleframe octogonale entourée par des phares au look plus perçant et disponibles en 3 versions toutes à LED dont les puissants Matrix. Une finition S Line (voir photos) accentue encore le dynamisme global avec d’imposantes prises d’air factices à l’avant comme à l’arrière.
En tournant autour, on apprécie notamment ses larges épaules musclées qui apparaissent en fonction de la lumière ou la qualité de fabrication largement améliorée. Mais ce renouveau augmente également les dimensions de l’engin. Il s’étire notamment de 10 cm pour un total de 4,49m, tout comme son cousin Volkswagen Tiguan, mais plus long que les rivaux BMW X1 ou Range Rover Evoque. La largeur est elle aussi légèrement augmentée de 18 mm pour 1m85, tout comme l’empattement à 2m68 (+78 mm). Seule la hauteur est abaissée de 5 mm (1m585) pour à nouveau accroître cette volonté de sportivité.
Là aussi, la personnalisation est de mise. Avec 11 teintes proposées dont de très jolies Rouge Tango à 900 €, Bleu Turbo ou Pulse Orange à 500 €, le parc automobile pourrait, si vous osez enfin la couleur, s’égayer d’une belle manière. Pour se démarquer, une teinte bi-ton, un pack proposant notamment une calandre noire mais aussi une dizaine de jantes de 18 à 20 pouces sont à choisir au catalogue.
C’est aux commandes du bloc diesel que s’est déroulée la première journée dévoilant un bilan tantôt positif et tantôt mitigé. Alors si en termes d’agrément et de confort, ce Q3 n’aura rien à prouver on sera vite déçu par sa puissance. Avec environ 1650 kg à vide à trimballer, les 150 chevaux se montrent un poil juste pour offrir un caractère dynamique et il est nécessaire de bien jouer du levier de vitesse pour satisfaire nos besoins en relances. Il propose pourtant un honorable 0 à 100 km/h en 9,3 qui ne reflète pas totalement ses performances globales. De même que la prise de roulis mériterait d’être un peu plus jugulée pour revendiquer une conduite plus sportive – adjectif pleinement assumé dans les communiqués -, tout comme la direction qui selon moi manquait de consistance et ne me mettait pas suffisamment en confiance quant à la remontée d’informations. Passé ces quelques constations techniques peut-être invisibles du conducteur lambda, il affiche une tenue de route exemplaire et sereine, bien aidée par l’excellent système Quattro. Avec une insonorisation réussie et son comportement routier équilibré, on le sent taillé aussi bien pour le quotidien que pour les longs trajets, pour des départs en vacances en toute quiétude. [Point conso. Ce bloc s’avère assez économique en permettant de se stabiliser sous les 6 litres aux 100 km facilement, plutôt proche des promesses de vente.]
En passant derrière le volant du 45 TFSI on oublie rapidement quelques défauts apparus avec le TDI. Alors qu’on retrouve malheureusement l’absence de feeling dans la direction, il fait preuve cette fois-ci d’une véritable ardeur dans son tempérament. En atteignant les 100 km/h en 6,3 s, mieux qu’une petite GTI, les accélérations et relances sont plutôt impressionnantes quand on parle de chiffres, mais il ne faut pas se leurrer, il n’y a aucune émotion. A la fois lisse, sans aucune sonorité ou quelconques coups de pied au derrière ce n’est pas lui qui vous donnera la banane à chaque excursion. Néanmoins on se réjouit de bénéficier de relances et possibilités de dépassements énergiques. Puis, avec un freinage facile à doser et efficace, ce Q3 s’est avéré idéal dans la sublime et tortueuse Vallée du Paradis. A la fois souple et vigoureux, il est aussi encore plus confortable grâce à l’option suspensions pilotées qui effacent les nombreuses irrégularités de ces routes marocaines. L’excellente boîte automatique S Tronic à 7 rapports qui lissent totalement les rapports ou les sièges au maintien et accueil irréprochables sont enfin tout autant de critères positifs à souligner. [Point conso, aie ça pique. En se faisant plaisir on monte rapidement à 16 l/100. Il se stabilise facilement à 12 l/100 en alternant ville/montagne/accélérations mais se laisse aussi dompter entre 7 à 8 litres en restant (très) raisonnable sur de la petite départementale.]
La gamme s’articule autour de 5 finitions de 33 670 € à 41 770 € avec la motorisation de base 35 TFSI. Le 45 TFSI débute quant à lui dès 46 700 € ou 50 500 € avec la S Line ici présente (45 100 € en 35 TDI quattro). Comme à son habitude le constructeur fournit une ribambelle d’options qui vous laisseront quelques heures avec le vendeur ou sur le configurateur en ligne. A choisir plus ou moins impérativement : le toit ouvrant à 1550 €, les suspensions pilotées à 850 €, le système Audio 3D Bang & Olufsen à 930 € ou même les jantes 20 pouces à 2500 € pour au final grimper à 64 600 €. Et attention aux fâcheux oublis, même avec une configuration à 55 660 € pour notre 35 TDI, pas de caméra de recul (!!), qui est à choisir en option pour 460 € ou 890 € en caméra 360°.
Malgré ces tarifs excessifs il vous sera impératif de quitter le bitume pour vivre quelques aventures et vous rendre compte de ses très bonnes capacités en offroad. Si la polyvalence est pour vous un argument primordial, vous avez fait le bon choix en vous intéressant à un Q3 Quattro. Et on ne peut que confirmer que notre exemplaire a bien mangé (et avec brio) pendant notamment la première journée. Dune de sable, chemins, crevasses : peu de choses l’effraie et il continue à se montrer étonnamment confortable sur ces diverses pistes. Oui ce n’est pas un franchisseur et vous resterez bloquer au moindre petit fossé mais quand la balade s’arrête là pour bon nombre de SUV, le Q3 continuera son trajet. De quoi prouver qu’il n’est pas conçu uniquement pour grimper les trottoirs. 😀
Alors qu’Audi se porte très bien, avec 1 812 500 ventes à travers le monde en 2018, ce nouveau Q3 arrive quand même à point nommé dans l’univers féroce du SUV compact. Spacieux, polyvalent et confortable : voilà trois adjectifs qui le résume parfaitement et devrait lui permettre de continuer à surfer sur la vague du succès.
Crédit photos : Thomas D. (Fast Auto)