Essai GrandlandX 1.6D 120 : le PeugeOpel, et alors ?

Personne ne peut s’échapper du marché du SUV. Opel y arrive avec ce Grandland X dont les esprits avisés feront remarquer qu’il s’agit d’un Peugeot 3008 restylé. Et en fait, on s’en fout complètement !

Oh, un 3008 ! Eh ben non, pas du tout…

Un vendeur automobile me faisait récemment remarquer que, quand ils tournent dans la concession autour d’une auto qu’ils ont l’intention d’acquérir, moins d’un acheteur potentiel sur dix ne demandaient à ce qu’on ouvre le capot, pour voir ce qu’il y avait dessous. En fait, Mr Martin et Mme Michu, ils s’en foutent. Totalement.

Donc, à partir de là, savoir que l’Opel GrandlandX est basé sur la même plateforme EMP2 que le Peugeot 3008, que les nuances d’empreinte au sol sont ténues vu que l’empattement est identique à 2275 mm (4,45 m de long et 1,84 m de large pour le 3008, 4,48 m et 1,86 m pour l’Opel), ça leur en touche une sans secouer l’autre, à nos prospects.

De plus, ce n’est pas la première fois qu’une auto est construite sur la base technique d’une autre et ce n’est pas cela qui empêche le succès commercial. Regardez le carton de la Skoda Citigo, dérivée de la VW Up ! (non, je déconne, là).

Bref, Opel avait déjà dans sa gamme des Mokka (1èregénération) et Antara qui dataient de la collaboration avec Chevrolet & Daewoo ; ils ont fait la même chose avec Peugeot, avant, d’ailleurs, la signature du rachat de l’allemand par PSA. Rien de neuf sous le soleil.

Il faut aussi reconnaître que les similitudes sont bien cachées : mon voisin de parking a un 3008 dernière génération et on n’a pas l’impression d’avoir un clone non plus

Un style propre

Et d’ailleurs, faut reconnaître qu’à part des êtres avisés (ce que vous êtes si vous lisez ce mirifique blog), peu de gens savent finalement que les deux autos ont des bases communes et les stylistes d’Opel ont suffisamment travaillé pour que la filiation n’ait vraiment rien d’évident. A titre perso, je trouve d’ailleurs le GrandlandX plus harmonieux que le CrosslandX (essayé ici), ce dernier me semblant un peu haut sur pattes. Le GrandlandX est bien en phase avec les codes du style Opel (phares à LEDs avec signature lumineuse façon boomerang sur deux niveaux, pavillon de toit flottant, et ces espèces d’ailes chromées sur la calandre) : oh, ce n’est pas non plus le grand frisson esthétique, mais face à un 3008 qui tranche avec le reste de la production, l’Opel est sobre et rentre dans le rang. C’est parfait pour une clientèle en quête de discrétion et de conformisme : y’en a forcément chez les acheteurs d’un segment qui représente 20 % des parts de marché en Europe !

120 chevaux de feu !

Sous le capot, c’est aussi les propositions de PSA que l’on va retrouver : il y a bien entendu l’excellent 1.2 Puretech 130, qui constitue la seule proposition essence, tandis qu’en Diesel, non ce n’est pas le 1.5 BlueHDi de dernière génération de chez PSA, mais le 1.6 D dont le 1560 cm3 développe 120 ch à 3500 tr/mn et 300 Nm à 1750 tr/mn, ce qui ne provoquera pas non plus le grand frisson, vu que l’auto pèse 1392 kilos à sec (ce qui n’est pas si mal, quand on sait que les anciennes Opel n’avaient pas la réputation d’être des poids légers). Si les perfs sont dans la norme pour ce genre d’engin (0 à 100 en 11,8 secondes et 189 km/h en pointe), on notera que les régimes d’obtention de la puissance et du couple sont assez bas, ce qui peut être un atout au quotidien. On en reparle plus bas, puisqu’il s’agissait de mon modèle d’essai.

Plus haut en gamme, on trouve aussi le 2.0 D (en fait le 2.0 HDi Peugeot, avec 177 ch et 400 Nm, et surtout la possibilité d’avoir la boîte EAT8 de chez PSA. Là, forcément, les performances grimpent : 0 à 100 en 9,1 secondes et 214 km/h en pointe.

Dans tout cela, on remarquera que, par radinerie (?), le groupe PSA n’a pas tout donné à Opel : ainsi, le 1.6 THP 165 et le 1.5 HDi de 130 ch manquent à l’appel.

Tout comme chez PSA, il faut rester appuyé longtemps sur le bouton « start » pour lancer ou couper le moteur. On s’y fait…

Un intérieur plus sobre… mais efficace

Sobriété dehors, sobriété dedans…

L’intérieur est en phase avec l’extérieur : c’est sobre, presque clinique. On n’a pas ici l’extravagance du 3008 avec son petit volant et ses commandes à basculeurs, mais quelque chose dont la conventionalité frise presque l’impersonnel. Certes, mais tout est à sa place, et c’est bien équipé, lisible, ergonomique. Tableau de bord clair, système d’info-divertissement IntelliLink efficace et facile à appréhender, toutes les commandes tombent sous la main et il n’y a pas d’effort d’acclimatation à faire, contrairement au Peugeot. Ça aussi, ça plaira à certains.

Au volant de cette auto, la vie est un long fleuve tranquille. Rarement je n’ai eu aussi peu de chose à ressentir et à exprimer après un essai : tout est normal, tout est normalement à sa place, tout est normalement dans la norme de ce segment.

Quelques sentiments quand même : Opel est réputé pour ses sièges AGR, fabriqués selon une méthode ergonomique récompensée par l’association allemande pour la santé du dos. Or, au premier abord, j’ai trouvé qu’ils étaient un peu durs, ces sièges en cuir Sienna (de série sur la finition Elite de mon modèle d’essai). Et pourtant, au fil des kilomètres, j’ai commencé à apprécier leur assise sans jamais ressentir de fatigue. Comme quoi, les premières impressions…

Autre chose : les débattements un peu longs du levier de vitesse. Mais à part ça, c’est d’une folle neutralité que s’en est même effrayant. Que dire de cette auto ? Que le moteur Diesel n’est en fait pas si bruyant que cela. Que les chiffres n’ont rien d’ébouriffant, mais que dans la vraie vie, ça fait super bien le job, grâce à la souplesse du moteur et au couple disponible assez tôt (1750 tr/mn), ce qui fait que dans le cadre d’une conduite quotidienne bien chargée ou d’une conduite familiale apaisée, l’Opel CrosslandX est là, pour vous, public !

L’école allemande

Le coffre est de bonne contenance (de 514 à 1652 litres, avec en plus une zone de chargement plane) et l’espace intérieur est vaste, même à l’arrière. Bref, on est bien, et malgré la puissance modeste dans l’absolu, le couple disponible assez tôt et ce moteur, bien silencieux, tout cela fait que finalement, ça fait le boulot d’une bonne auto familiale. Du coup, comme c’est silencieux et confortable, on adopte naturellement une conduite assez coulée et c’est bénéfique pour la consommation, puisque je m’en suis sorti avec une consommation moyenne de 5,8 l/100 (pas mal du tout, même si logiquement supérieure aux 4,4 l/100 de la valeur officielle mixte).

Côté tenue de route, c’est évidemment très neutre là aussi, mais il me semble avoir ressenti un peu plus de roulis que lors de mon essai du 3008 (qui certes était en finition et châssis GT Line, et avec le petit volant, le feeling de conduite est un peu différent).

Au final, on voit qu’il n’y a pas grand-chose à reprocher à ce nouveau SUV, à part de ne pas être disponible en vrai 4×4 et d’avoir une offre de moteurs plus limitée que son cousin français… Un dernier mot sur le tarif : l’Opel Crossland X commence à 25 600 € et dans la finition Elite, ma version 1.6 D débute à 33 800 €, et mon modèle d’essai était à 36 670 € avec quelques options (dont le pack AllRoad et l’IntelliGrip à 290 €, la peinture métal à 630 € et on note en général que les options sont à des prix plutôt raisonnables). Certes, ça commence à faire une somme pour un SUV Diesel de 120 ch, mais c’est parfaitement équipé…

Crédit photos : Gabriel Lecouvreur

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