Essai Skoda Karoq 1.5 L TSI : l’art de viser juste

L’art de viser juste, ou comment résumer en quatre mots seulement le positionnement de Skoda parmi les marques grand public du Groupe Volkswagen. Design consensuel, praticité exacerbée, astuces en tout genre et si possible, un positionnement prix/équipements des plus avantageux. Skoda, c’est tout cela à la fois. Voyons si notre Karoq du jour obéit à cette règle du “simply clever”. 

Avec 39 000 véhicules écoulés en 2021, 5% du mix total des ventes européenne et une 8ème place dans le classement des constructeurs automobiles en terme de volumes de ventes sur le vieux continent, Skoda a de grandes ambitions, de très grandes ambitions. Si grandes que l’on se demande bien quel atout la marque tchèque cache dans sa manche pour affirmer vouloir viser le top 5 européen d’ici à 2030. Un nouveau SUV peut-être ? Électrique ? Les hypothèses sont nombreuses, d’autant que Skoda dispose déjà d’une véritable panoplie de SUV à son catalogue, avec le fameux “K” comme lettre fétiche : Kodiaq, Karoq et désormais Kamiq. Ou bien est-ce le “Q” ? L’Enyaq en effet, premier véhicule 100% électrique de la marque rompt avec une tradition pourtant pas si vieille et abandonne le K, mais pas le Q.

Restons pour l’instant du côté du SUV traditionnel, thermique en l’occurence. Le Karoq, apparu dans nos contrées courant 2018 s’offre un premier lifting au début de l’année 2022, léger et surtout principalement esthétique, sachant en plus que les modifications apportées sont mineures. 4 finitions sont disponibles : Ambition, Business, Style et Sportline. Côté motorisations, c’est également le chiffre 4 qui revient avec un ratio de 50/50 essence et diesel. On retrouve donc respectivement le 3 cylindres 1.0 L TSI 110 ch et le 4 cylindres 1.5 L TSI 150 ch, disponibles en traction uniquement. Le 4 cylindres Diesel 2.0 L TDI se décline quant à lui en deux version : 116 ch en traction et 150 ch en 4×4. Les tarifs démarrent à 29 530 €. Avec le 2.0 L TDI 150 4×4 DSG7, dans la finition la plus haute et en cochant la totalité des options disponibles au catalogue, on flirte avec les 55 000 €, un vrai tarif premium. Pour notre modèle d’essai, nous avons choisi d’opter pour la motorisation qui se vendra sans doute le plus dans l’Hexagone, le 1.5 L TSI 150 associé à une boîte DSG7 et dans une finition haute dite “Style”. Prix de notre configuration : 40 905 € (à retrouver ici).

Design ….. simple

Sur le plan du design, le Karoq est à l’image du reste de la gamme Skoda : consensuel. Discret mais aguicheur, Skoda place le curseur au millimètre pour ravir le plus grand nombre. Seule la calandre proéminente re-dessinée pour l’occasion semble jurer avec le reste notamment en raison de son chrome épais. Le bloc optique principal voit apparaitre un petit décroché, accentué par la nouvelle signature lumineuse plutôt simpliste. Grosse nouveauté en revanche, l’apparition des feux Matrix LED. Quelques retouches mineures autour de la grille d’aération inférieure et le tour est joué.

Le profil ne change évidemment pas, seules des jantes “aéro” matérialisées par des enjoliveurs en plastiques par dessus le corps principal de la jante en alliage font leur apparition pour permettre d’améliorer sensiblement le CX (0,30) et de gagner quelques précieux millilitres de carburant et milligrammes de CO2.

La proue s’offre un très joli coup de jeune avec de nouveaux feux arrières au coup de crayon réussi, affinés et bien évidemment à LED. Le logo Skoda disparait au profit d’un lettrage fin et chromé, marque habituelle de produits premium. La palette de couleurs proposée est étonnamment large et colorée. Outre le Bleu Lave de notre modèle d’essai, Skoda propose un Rouge Velvet, un Orange Phoenix ou bien encore proposé sans surcoût, le Bleu Énergie (n’y voyez ici aucun lien avec les célèbres couleurs d’un non moins fameux fournisseur …. d’énergie). Globalement, le style de ce Karoq me plait beaucoup. Il fait l’impasse quasi totale sur des appendices inutiles qui alourdissent bien souvent la ligne globale d’un véhicule. Le résultat est sobre, sans fioriture et plutôt valorisant. Une case de cochée pour ma part.

Technologies ….. intelligentes

À bord, le Karoq fait la part-belle aux matériaux de qualité, à une finition et à des assemblages impeccables. L’ambiance est cosy, notamment grâce à cet intérieur beige (option à 260 €). Vos doigts glissent en alternant entre cuir et plastiques moussés de qualité. Pour le coup, cette Skoda n’a strictement rien à envier à la qualité de fabrication d’une Volkswagen, ce serait même plutôt le contraire. Les sièges à réglages électriques (à mémoire pour le conducteur et pour le passager) sont moelleux et enveloppant, chauffants par la même occasion, l’accoudoir parfaitement placé, bref, les impressions sont plutôt excellentes à peine installé à bord. Mes yeux se promènent ensuite sur le nouveau volant 2 branches au design aérien, emprunté à la nouvelle Fabia. Les commandes au volant sont lisibles, peu nombreuses et parfaitement accessibles. Les petites touches de chrome sont parfaitement dosées pour ajouter de l’élégance à l’ensemble sans tomber dans la caricature. Le tableau de bord est matérialisé par une dalle numérique de 10,25 pouces (une taille désormais standard pour la catégorie) aux innombrables menus et possibilités de personnalisation. Prenez bien le soin de configurer votre affichage préféré avant de prendre à la route au risque de quitter la route bien trop longtemps des yeux le temps de trouver l’information que vous cherchez. On aurait aimé quelque chose d’un peu plus simple, surtout à bord d’une Skoda.

Côté simplicité en revanche, la gestion d’activation/désactivation des aides à la conduite ne l’est on ne peut plus. Via l’écran central, un menu dédié permet de retrouver sur un seul écran ergonomique les icônes de chaque aide : assistance angle morts, aide au maintien dans la voie de circulation etc. En seulement deux clics, j’active ou désactive chacune de ces dernières. Ça c’est simply clever ! Nul besoin d’aller chercher durant des heures le sous-menu caché je ne sais où. Le Karoq soigne qui plus est l’ergonomie à bord en ayant le bon goût de conserver plusieurs commandes physiques telles que le réglage de la climatisation ou un raccourci pour régler les modes de conduite (l’amortissement piloté est en option). Le ratio touches physiques/tactiles est savamment dosé ! On regrette juste l’emplacement un peu surprenant du bouton de démarrage qui prend tout simplement la place exacte du bon vieux neiman (voir photo ci-dessus).

L’une des principales forces du Karoq, c’est sans doute son habitabilité. Avec un design tout ce qu’il y a de plus classique à l’intérieur, le conducteur et le passager avant ne se sentent pas oppressés par des écrans démesurés ou un tunnel de transmission trop imposant. Le SUV tchèque regorge de petits espaces de rangement et se distingue par une modularité exemplaire avec par exemple, une banquette arrière dite “Varioflex” (de série sur notre finition) permettant indépendamment d’incliner ou de faire coulisser chacune des 3 places arrières. On peut aussi tout simplement démonter complètement la banquette pour se retrouver ainsi avec un volume utile de 1810 L (contre 521 L tous sièges en place). Cerise sur le gâteau, la présence à bord d’un système audio Canton, équilibré dans les graves comme dans les aiguës, bref un excellent compagnon de voyage tout au long de cet essai.

Au volant : tout en sobriété, sauf à la pompe

Quel que soit le profil de route, allons droit au but, le Karoq est un modèle d’homogénéité. Encore une fois, Skoda semble savoir trouver le juste équilibre, à un détail près. Sur le papier comme dans la réalité, le Karoq délivre des performance tout à fait satisfaisantes avec un 0 à 100 km/h abattu en 8,9 secondes. Le couple maximum de “seulement” 250 Nm est disponible très bas, dès 1500 tr/min et permet de confortables relances dans le cadre d’une conduite de bon père de famille, avec toutefois un bruit de moteur un peu trop présent à mon goût lors des phases d’accélération. La direction est précise, consistante quelle que soit la vitesse. Le châssis est sans aucun doute bien né : malgré un roulis conséquent (plus que sur le Tiguan par exemple), le Karoq est solide sur ses appuis, ne dévoile aucun mouvement de caisse intempestif et donne une sensation sécurisante pour le conducteur comme les passagers, c’est du très sérieux. Là où le bas blesse, c’est lors du passage à la pompe. Skoda annonce 6.5 L / 100 km sur un parcours mixte : c’est une valeur quasiment impossible à atteindre. J’ai tout de même joué le jeu de l’éco-conduite 50 km/h en traversée de villages puis à 80% sur les départementales de la Franche Comté et ai réussi à atteindre 6.4 L de moyenne dans des conditions disons-le plus qu’optimales. Attendez vous plutôt à une moyenne située aux alentours des 7.5 L, qu’il vous sera d’ailleurs aisé de dépasser. Je suis peut-être complètement à l’Ouest en rendant cet avis mais avec un Cx prometteur, un poids à vide plutôt contenu (1305 kg), une désactivation des cylindres lorsque les conditions le permettent et un petit 1.5 L essence sous le capot, je m’attendais à mieux de la part du Karoq sur ce plan là.

Quasiment dans le mile

Je ressors plutôt très satisfait de cet essai. Le Skoda Karoq millésime 2022 est clairement un très bon produit. J’ai toujours pensé que les produits Skoda étaient les choix les plus intelligents parmi ceux du groupe Volkswagen tout entier et cet essai me conforte dans cette idée. Le Karoq offre sur le papier des prestations tout ce qu’il y a de plus classiques sur le marché actuel et positionnant le curseur à chaque fois pile au bon endroit, sauf peut-être le disais-je du côté de la consommation, où le curseur a ici ripé de quelques millimètres. Le prix de l’impasse sur la micro-hybridation ?

Quelques chiffres 

Dimensions : 4380x1840x1600
Poids à vide : 1305 kg
Volume coffre :  521 L
Volume réservoir :  50 L 
Consommation mixte annoncée (WLTP) :   6.5 L/100 kms 
Rejet CO2 moyen annoncé (WLTP) : à partir de 140 gCO2 / km 
Moteur : 4 cylindres essence 1498 cc
Puissance max combinée : 150 ch à 5000 tr/min
Couple max : 250 Nm à 1500 tr/min
Vitesse max : 207 km/h
0 à 100 km/h : 8.9sec

Crédits Photos : Maurice Cernay

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