Essai Volkswagen Taigo 1.5 L TSI 150 R-Line : carton assuré

Apparu en 2020 sous l’appellation “Nivus” en Amérique du Sud, la déclinaison coupé du SUV urbain T-Cross fait son apparition sur le vieux continent sous le doux nom de Taigo. Espérant bien surfer sur la tendance des SUV coupés lancée il y a déjà près de 14 ans par BMW avec le X6, le Taigo est le premier du genre sur le segment des SUV urbains et également la deuxième déclinaison coupé d’un SUV chez un constructeur généraliste (après le Renault Arkana, appartenant au segment supérieur). Dissection d’un succès en devenir.

Le casse-tête du positionnement produit

Dévoilé en fin d’année 2021, le Taigo pourrait bien être la prochaine poule aux oeufs d’or de Volkswagen. Techniquement, il repose sur le plateforme MQB A0 que partageaient jusqu’à présent la Polo et le T-Cross, ainsi que le fameux Nivus dévoilé au Brésil il y a quasiment deux ans. Techniquement, aucune nouveauté majeure à signaler puisque l’intégralité des technologies présentes sur le Taigo sont éprouvées a minima par les modèles cités précédemment. La firme de Wolsburg limite ainsi les coûts de développement tout en proposant un nouveau véhicule dans sa gamme à la forme de carrosserie tout à fait inédite.

La question épineuse demeure toutefois celle du positionnement produit du Taigo dans la gamme des SUV Volkswagen, désormais au nombre de 5 : T-Cross, Taigo, T-Roc, Tiguan (disponible en deux longueurs) et Touareg. Du côté du marketing, on insiste bien sur le côté jeune et dynamique d’un SUV Coupé pour le distinguer du T-Cross, urbain et familial et du T-Roc, plus axé vers une clientèle Premium. Si l’on regarde d’un peu plus près les dimensions, le Taigo est le plus long du trio cité avec 15.8 cm de plus qu’un T-Cross et 3.2 par rapport à un T-Roc. Pour ce qui est du chapitre habitabilité, le Taigo se veut donc plus logeable à l’arrière qu’un T-Cross et dispose d’un coffre plus grand de 83 litres lorsque la banquette arrière coulissante du T-Cross est réglée au plus loin. Bref, des dimensions et une habitabilité sensiblement identiques pour le trio des SUV stars de la marque mais l’écart de positionnement se fait finalement ressentir sur le plan des motorisations. Alors que le T-Cross s’arrête au 1.0 L TSI 110, le Taigo a le droit lui au 4 cylindres 1.5 L TSI 150, à l’agrément nettement supérieur et pour des rejets de CO2 atteignant seulement 138 g (soit 260 € de malus). La différence de coût entre les deux motorisations associées à une boîte automatique DSG7 s’élève à “seulement” 1620 €, soit environ 5% du prix neuf sur les finitions hautes Style et R-Line. C’est donc le 1.5 L TSI qui obtient mes faveurs pour cet essai. Le T-Roc semble quant à lui jouer dans une catégorie supérieure puisque son éventail de motorisations embarque des blocs Diesel et bien évidemment le sulfureux 2.0 L TSI poussé à 300 ch en version R. 

Simplicité au rendez-vous

Avant d’aborder le chapitre du design extérieur & intérieur, petit tour d’horizon des possibilités de configuration qui rend ses lettres de noblesse au sacro-saint Dieu de la simplicité, habituellement chéri par les constructeurs japonais. Volkswagen a souhaité rendre la lecture de la gamme la plus accessible possible pour simplifier les choix de la clientèle. Le Taigo s’affiche donc à 23 850 € en entrée de gamme dans sa finition “Life” associée au 3 cylindres 1.0 L TSI de 95 ch en BVM5. Plusieurs possibilités s’offrent ensuite à vous pour faire grimper la note finale :

  • les finitions : Life Business (+ 1600 €), Style (+ 4320 €) ou R-Line (+4 060€)
  • les motorisations : 1.0 L TSI 110 BVM6 (+ 840 €) / DSG7 (+ 2 570 €) ou 1.5 L TSI 150 DSG7 (+ 1 620 € vs TSI 110 DSG7, seulement sur Life Business, Style et R-Line)

Enfin, la liste des options est réduite au maximum puisque le premier niveau de finition embarque de série le Digital Cockpit, la conduite semi-autonome de niveau 2 (grâce au Travel Assist) ainsi que des projecteurs LED. Dans le sens contraire, les finitions Style & R-Line font également la part-belle à la dotation de série en embarquant les phares matrix LED, l’assistant de conduite semi-autonome, le Digital Cockpit Pro, l’accès sans-clef, la climatisation automatique bizones et le chargeur mobile à induction. En d’autres termes, le Taigo se positionne en véritable benchmark du segment sur le plan des équipements. 

Lignes tendance

Une chose est sûre, Volkswagen n’a pas terminé de surfer sur la vague des SUV, cette catégorie aux déclinaisons de carrosserie infinies dont le Taigo propose un savoureux mélange : l’élégance d’un coupé, la robustesse d’un SUV. En revanche ne vous y trompez pas, malgré sa hauteur de caisse suffisante et ses ailes élargies par des sabots en plastique noir, le Taigo demeure et demeurera une simple traction, à l’image du Taigo duquel il reprend la plateforme. 

Du côté du design extérieur, le Taigo arbore un  bandeau lumineux entrecoupé par le logo VW au centre. C’est le troisième modèle de la marque après la Golf et la Polo facelift à opter pour cet élément de style. On retrouve un bouclier avant spécifique à notre finition R-Line avec quelques appliques noires, une fine touche de chrome au niveau du joint de capot et bien évidemment, le petit logo stylisé “R”.

De profil, la ligne générale du Taigo est très élancée avec quelques éléments caractéristiques sur un SUV coupé à savoir une ceinture de caisse rectiligne assez haute et plongeant vers l’avant et une lunette arrière particulièrement inclinée pour appuyer la ligne “coupé” du Taigo. Les arches de roues en plastique mat permettent au Taigo d’afficher un petit côté aventurier bien qu’il n’en soit rien dans les faits. À noter que les barres de toit son optionnelles et non compatibles avec le toit ouvrant.

À l’arrière, le Taigo reprend un dessin d’optiques assez similaire au T-Cross mais garde pour lui l’exclusivité d’un bandeau lumineux pour les amateurs de symétrie et/ou perfectionnistes. L’effet de nuit est garanti en plus de renforcer l’effet premium. Le bas du bouclier arrière spécifique encore une fois à la finition R-Line me plait en revanche moins, notamment à causes des sorties d’échappement factices et de la ligne réfléchissante rouge abritant les capteurs du radar de recul. Elle est toutefois moins visible sur notre modèle d’essai grâce au coloris extérieur Rouge Roi du plus bel effet qui dévoile d’ailleurs toute sa profondeur au soleil.

Taigo très techno

Si le Taigo reprend trait pour trait l’habitacle de la Polo Facelift, il se distingue du reste de la gamme par quelques nouveautés. À noter tout d’abord que le Digital Cockpit est livré de série, plus de compteur à aiguilles disponible sur ce modèle. Le caractère inédit du Taigo réside dans son modèle de mises à jour, effectuées à distance (OTA = over the air) mais surtout dans la possibilité (via le programme We Upgrade) pour un acheteur d’ajouter des options à son véhicule directement en ligne. Il est ainsi possible moyennant une certaine somme d’ajouter par la suite à son véhicule la navigation ou encore la commande vocale. À noter que cette possibilité n’est pas uniquement réservée au primo-acquéreur du véhicule mais également aux propriétaires futurs sur le marché de l’occasion. 

Au niveau des couleurs et matières de l’habitacle, le Taigo est loin d’être exempt de toute critique. Plastiques durs règnent en maitres bien que les ajustements ne souffrent d’aucune critique. On retrouve également cette satanée commande tactile de climatisation peu ergonomique et je suis surpris de l’absence de cuir même synthétique parmi les options proposées. Autrefois véritable marqueur d’identité pour une véhicule premium, il semble que la mode soit au tissu sous toutes ses formes, même pour un véhicule dépassant les 35 000 €.

Sur la route : quelques lacunes

J’aurais bien souhaité bâcler ce chapitre en résumant les impressions de conduite par “soyez tranquille, c’est une Volkswagen” mais quelques quelques petites notes effectuées tout au long de cet essai m’y empêchent. Nous avons démarré et terminé cet essai par plusieurs dizaines de kilomètres sur l’A8, un parcours autoroutier plutôt exigeant mêlant changements d’allures, nombreux péages, trafic important et une diversité de reliefs permanente obligeant régulièrement à relancer ou bien relâcher la pédale de droite. Au péage, pied dedans comme il est de coutume pour mettre à mal l’insonorisation du Taigo en phase d’accélération. Le résultat est peu reluisant vu le bruit très peu flatteur du 1.5 L dans les tours, la boite de vitesses qui semble hésiter beaucoup trop longtemps à passer le rapport supérieur une fois la vitesses stabilisée et la pêche moteur qui semble aux abonnés absents malgré un temps très honorable sur l’exercice du 0 à 100 km/h de 8 secondes, la faute sans doute à un couple un poil juste de 250 Nm. Passons, le résultat à rythme stabilisé est tout à fait satisfaisant, l’insonorisation que ce soit au niveau des bruits mécaniques, aérodynamiques ou de roulement est parfaitement maîtrisée. Vos passagers voyagerons en toute quiétude sur ce plan là. Petit problème d’ergonomie à noter : pour désactiver l’assistant au maintien dans la voie de circulation, il vous faut appuyer sur le bouton au bout du commodo gauche, appuyer sur OK à droite du volant pour décocher la case “Lane Assist” qui s’affiche sur le tableau de bord, puis presser de nouveau sur le bouton du commodo pour revenir à votre affichage normal.

Sur le réseau secondaire, ça se gâte quelque peu. Le confort d’assise reste de mise, le feeling de direction est bon et les commandes plutôt consistantes, on se sent à bord d’une voiture sérieuse. Pourtant, à plusieurs reprises lors d’aspérités sur la route présentes en virage (un trou, une plaque d’égout), le train avant faisait mine de se dérober, pas de problème dans la motricité ou de patinage loin de là, une sensation de sautillement, comme si le train avant se décalait légèrement. Sans doute le résultat d’un mix peu convaincant entre des jantes au diamètre important et un châssis typé confort (pour ne pas dire chewing-gum). C’est d’autant plus embêtant que cette situation risque de revenir régulièrement étant donné que le réseau routier français se désagrège à vue d’oeil. Du côté des consommations, nous avons relevé une moyenne avoisinant les 7.0 L / 100 km, pas excessif mais loin d’être un bon score vu le poids contenu de l’engin.

Le bon produit ?

On peut l’affirmer sans trop d’hésitation, Volkswagen s’est rarement trompé lors du lancement d’un nouveau produit en Europe, alors s’il s’agit d’un SUV urbain, ce sera un carton plein à tous les coups. Le Taigo présente de nombreux avantages à commencer par un style flatteur, une offre de motorisations complète, une habitabilité très satisfaisante et des équipements habituellement réservé aux segments supérieurs présents dès la version de série. Malgré quelques lacunes à mon goût sur la route, le Taigo enfonce le clou avec un positionnement tarifaire intéressant et une nouvelle offre de LOA totalement flexible : vous pouvez en effet désormais ajuster le kilométrage annuel (seulement à la hausse) ou bien tout simplement opter pour un autre véhicule de la marque également en location sans avoir à arriver au terme du contrat. De quoi allécher une part de clientèle encore frileuse à la LOA et remplir encore un peu plus les carnets de commande de la marque de Wolsburg.

 

Quelques chiffres 

Dimensions : 4266x1757x1518
Poids à vide : 1304 kg
Volume coffre :  438 L
Volume réservoir : 40 L 
Consommation mixte annoncée (WLTP) :   6.1 – 6.8  L/100 kms
Rejet CO2 moyen annoncé (WLTP) : 138 gCO2 / km (gamme à partir de 124 gCO2 / km)
Cylindrée : 1498 cc
Puissance max : 150 ch
Couple max : 250 Nm à 1500 trs/min
Vitesse max : 212 km/h
0 à 100 km/h : 8.3 sec

 

Crédits Photos : Maurice Cernay

 

 

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