Le week-end du 22-24 juillet 2022 se déroulait dans nos contrées le Grand Prix de France 2022. Le Circuit Paul Ricard, situé sur la Côte d’Azur, dans le Var, accueille à nouveau le Grand Prix de France depuis 2018, après l’avoir accueilli entre 1971 et 1990.
La Summer Race avait tous les éléments pour être à la fête : les vacances pour bon nombre de français, le soleil, des pilotes et une écurie bleu-blanc-rouge. Mais malheureusement le Grand Prix de France 2022 avait comme un goût de dernière, et pour cause. Les rumeurs pressantes dans le paddock ces derniers temps font part d’une mise à l’écart du calendrier 2023 de l’épreuve française en faveur d’autres rendez-vous.
Bon nombre d’acteurs de la F1 ne soutiennent pas franchement le Circuit Paul Ricard. Le tracé varois souffre de sa transformation en piste de test avec ces bandes abrasives colorées qui perturbent à l’œil nu les amateurs de sport automobile. En parallèle, le circuit de Spa-Francorchamps, lui aussi menacé, est nettement plus soutenu. A tort ou à raison. Le Grand Prix de France n’est toutefois pas enterré. S’il a été évoqué l’hypothèse d’une épreuve dans les rues de Nice par le patron de la F1, Stefano Domenicali, cette possibilité s’est éloignée. La priorité est donnée au maintien d’une épreuve française au Paul Ricard.
En tout état de cause, ce Grand Prix de France 2022, qui a réuni un record de 200 000 spectateurs, a été une belle fête pour tous les amoureux de la catégorie reine. Retour en images sur le Grand Prix de France 2022.
Les Essais Libres en images.
Globalement sur les trois séances d’Essais Libres du GP, les Ferrari semblent les plus compétitives mais Verstappen est également dans le coup, en s’adjugeant le meilleur temps de la dernière séance.
Malheureusement pour Ferrari, si ses monoplaces sont compétitives, Sainz partira loin sur la grille, subissant une pénalité pour changement d’éléments moteur. Il partira du fond de la grille.
Les Qualifications : Ferrari en fin stratège !
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Q1 : la déception Gasly
La séance de qualifications s’ouvre avec Gasly, symbole du local qui voulait être le premier sur la piste ? Le français réalise une saison en demi-teinte. Loin de sa superbe de la saison dernière, l’AlphaTauri version 2022 n’est pas des plus performantes et le normand a aussi souffert d’erreurs stratégiques (en qualifications notamment). En plus, il fût souvent impliqué dans des accrochages qui le contraignent à l’abandon ou aux dernières places (seulement 3 fois dans les points).
Malheureusement, la France ne lui sourit pas non plus. Gasly n’améliore pas son chrono, notamment dû à un drapeau jaune pour Albon. Les autres pilotes améliorent et Gasly se retrouvent à la limite. Finalement, la participation de Magnussen et Sainz aux qualifications (malgré leur garantie de partir du fond de la grille) joue un mauvais coup au pilote tricolore, qui glisse dans la zone rouge, synonyme d’élimination. Leclerc signe le meilleur temps de la session en 1:31.727 devant Verstappen et Sainz.
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Q2 : Les pénalisés à la fête
Lors de la Q2, Sainz, pourtant assuré de partir de la dernière ligne, signe un tour stratosphérique en 1:31.081, pratiquement une seconde devant Verstappen, encore une fois deuxième. Magnussen également pénalisé, réalise le 8e chrono qui lui permet de se qualifier.
Du côté des Mercedes, qui ont apporté un gros package d’évolution, on fait un peu la soupe à la grimace. Les Flèches d’Argent restent loin des Red Bull et Ferrari et étaient même sorties de la zone de qualification de Q2 avant d’améliorer lors d’un dernier tour lancé.
Deuxième déception dans le clan français avec l’élimination d’Ocon, 12e sur la grille, quand son coéquipier Alonso réalise le 5e chrono de la session.
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Q3 : Le génie de Ferrari
Si l’on se demandait à quoi pouvait servir la qualification de Sainz en Q3, Ferrari nous le fera vite comprendre. En piste rapidement, Sainz et Leclerc sortent en tir groupé. Lors du tour de sortie, on comprend que les deux pilotes ne veulent pas être séparés.
Pour cause. L’espagnol, condamné, va jouer le rôle de l’équipier modèle pour donner toutes les chances à Leclerc. Sainz offre alors une aspiration dans la deuxième partie de la ligne droite du Mistral et dans la courbe de Signes avant de s’écarter aux abord du double droite du Beausset. Cela fonctionne sur le premier tour lancé des pilotes puisque Leclerc est premier pour … 0.008 secondes devant Verstappen !
Pour le deuxième tour lancé, les deux pilotes Ferrari réitèrent l’expérience à la perfection. Leclerc signe le record dans le premier secteur alors que Verstappen n’améliore pas. Le néerlandais conserve son record dans le deuxième secteur (réalisé au premier tour lancé), mais n’améliore pas. Leclerc écrase la concurrence et colle trois dixièmes à Verstappen.
Le pilote Ferrari s’élancera devant les deux Red Bull et les deux Mercedes ! C’est la 16e pole position du monégasque, qui devient le troisième meilleur poleman de la Scuderia.
La Course : Soupe à la grimace pour Ferrari
C’est sous la chaleur méditerranéenne que vont s’élancer les pilotes pour le Grand Prix de France 2022, Leclerc en pole. Les feux éteints, Leclerc conserve sa première place face à Verstappen. Derrière, Pérez démarre moins bien et c’est Hamilton qui en profite. Alonso réalise lui aussi un superbe départ, le positionnant 5e au premier virage. Cette fois les pilotes ne profitent pas des largeurs de la piste qu’offrent les bandes abrasives, comme cela a pu être le cas lors des éditions précédentes. Le départ est d’ailleurs plutôt calme.
C’est à la chicane Nord que les choses se compliquent légèrement. Ocon, qui tente de se défaire de Tsunoda, le touche et envoie le japonais en tête à queue. Pas de dégâts apparents sur l’Alpine, mais le Français est jugé fautif et écope d’une pénalité de 5 secondes.
Leclerc domine et conserve le leadership mais Verstappen n’est pas très loin, dans la zone DRS et collé à l’amorce du double droite du Beausset sur quelques tours. Parallèlement, Perez est à la poursuite d’Hamilton. Leclerc et Hamilton résistent aux attaques des Red Bull.
Au 16e tour de ce Grand Prix de France 2022, Verstappen s’arrête pour chausser des pneus durs et aller au bout du Grand Prix. L’idée est aussi de forcer Leclerc à anticiper son arrêt aux stands. Leclerc reste en piste, encore rapide avec les médiums. Jusqu’au 18e tour.
Au tour 18, Leclerc perd l’arrière de sa Ferrari dans le double droite du Beausset et finit sa course dans le mur de pneumatiques, alors qu’il menait la course. La voiture de sécurité est sortie. Le monégasque est fou de rage à la radio, mais semble s’en vouloir plus à lui qu’à son équipe.
Les pilotes qui ne se sont pas encore arrêtés en profitent pour se jeter dans les stands. Sainz, qui était sur une stratégie décalée fait de même. Ferrari ne veut pas perdre de temps avec sa dernière voiture en piste. Problème, elle relâche trop rapidement l’espagnol et Latifi qui traversait la voie des stands est contraint d’esquiver et d’appuyer sur les freins. Sainz est naturellement pénalisé de 5 secondes pour un “unsafe release”.
Le GP de France est relancé à la fin du 20e tour, Verstappen devant Hamilton, Perez, Russel et Alonso. Tout de suite, Sainz entame sa remontée, en 8e position au restart, l’espagnol dépasse rapidement les deux McLaren, puis l’Alpine dès le 22e tour. En effet, Sainz est sur une stratégie complètement décalé au reste de la grille, lui qui partait en hard. Le no55 a donc dû passer aux médiums plus performants, mais à la durée de vie plus courte que les pneus durs.
Au 30e tour, Sainz déchaîné entame un superbe dépassement sur Russell par l’extérieur dans la courbe de Signes. Onze tours plus tard, il s’attaque à la Red Bull de Perez de la même façon qu’avec la Mercedes. Le mexicain se montre plus robuste dans sa défense, à la limite du raisonnable. Ferrari le rappel aux stands pour chausser de nouveaux pneus. “Pas maintenant ! Pas maintenant !” coupe Sainz. Le pilote Ferrari ne capitule pas et entame un dépassement entre le virage du lac et le virage du pont sur Perez avec succès, et bénéficie en plus du DRS pour se défendre dans la ligne droite.
Un tour plus tard, au 42e tour, une bataille s’engage entre Perez et Russell. Le pilote Mercedes est revenu et tente de dépasser à l’intérieur à l’amorce de la chicane Nord, mais ne laisse pas suffisamment de place à Perez. Le mexicain décide donc de court-circuiter la chicane sans passer par l’échappatoire et repasse même quelques instants devant Sainz qui l’avait dépassé, avant de rendre immédiatement la position. Russell est fou de rage et demande à ce que Perez soit pénalisé. Wolff en personne remobilise son pilote pour qu’il aille chercher la 3e place en piste.
A dix tours de l’arrivée, Sainz, pourtant performant, est rappelé par son équipe pour chausser un nouveau train de pneus mediums. Ferrari craignait que les pneus actuels, chaussés à la fin du 18e tour n’iraient pas jusqu’au bout. L’espagnol ressort 9e derrière Ocon mais colle 2,5 secondes par tour à tout le monde.
Au 49e tour, Zhou est à l’arrêt dans les bandes abrasives pour abandonner. La voiture de sécurité virtuelle est déployée. Mais le “ENDING” de la voiture de sécurité virtuelle met un certain temps à s’effacer pour annoncer la relance de la course. A la relance, Russell, collé à Perez, le surprend au virage du lac et passe devant le mexicain. S’il reste proche, Perez n’est pas en mesure de répliquer, malgré le DRS.
Verstappen remporte le Grand Prix de France 2022 devant les Mercedes d’Hamilton et Russell et creuse l’écart considérablement sur Leclerc, au classement des pilotes.
Crédits photos : Formula 1