Essai : Hyundai Tucson 1.7 CRDi 115 Executive – Une bonne alternative

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Les SUV on en essaye beaucoup sur le site : des français, des allemands ou encore des nippons. Mais les coréens en font aussi, et le Tucson et son design très moderne en est la preuve. En revoyant son approche stylistique avec cette nouvelle version, Hyundai essaye de marcher sur les plates-bandes de ses concurrents que sont le 3008, le Kadjar ou encore le Qashqai. Y arrive-t-il ?

Il est vrai que le modèle que j’ai eu à l’essai ne reflète pas l’effort fourni par Hyundai sur le design de ce nouveau modèle. La livrée “Blue Ara” ainsi que les jantes 17 pouces ne lui rendent vraiment pas hommage. Choisissez plutôt un joli gris nommé “Platinium Silver” ou encore le magnifique rouge/bordeaux, certes moins discret, mais tellement classe nommé “Ruby Wine”. Mais surtout ne passez pas à côté des sublimes jantes 19″ des photos officielles. Mais pour cela, il ne faut pas choisir le 1.7 CRDI, sur lequel elles ne sont pas disponibles, même au niveau de gamme le plus haut “Executive”. Une petite pingrerie ? Je trouve, surtout à 33 400€, prix de base de cette finition haut de gamme. Mis à part ce mauvais point, le Tucson est vraiment statutaire, la calandre avant est vraiment imposante. Les 2 feux effilés de part et d’autre de celle-ci crée un sentiment de dynamisme indiscutable. Le reste de la voiture n’est pas en reste avec un traitement tout particulier apporté par la marque coréenne au style extérieur de la voiture. Hé oui, pour séduire le marché européen c’est presque une obligation ! Pour le style je dirais que c’est mission réussie pour Hyundai. Même si j’aurais aimé avoir une version plus sympa pour les photos, et passer plus inaperçu.

A bord, le sentiment de modernité de l’extérieur ne perdure pas. On est à bord d’une voiture banale. Ce n’est pas super bien fini, les matériaux ne sont pas d’une superbe qualité, à part sur le haut de la planche de bord. J’ai l’impression d’être à bord d’une de ses cousines Kia. L’instrumentation de bord, le combiné multimédia ou encore les boutons du volant sont tous repris de la marque sœur. Bref, pas de personnalité et un peu terne. On aurait aimé plus d’audace de la part de la marque sud coréenne. Le coffre quant à lui dispose d’une des plus grandes capacités de la catégorie avec 488 litres.

Il est temps de partir faire un tour au volant de ce SUV. Après avoir mis de côté le bruit de camionnette du 4 cylindres, que ce soit au démarrage ainsi que sur les premiers dizaines de mètres, le Tucson est vraiment pas mal. Rien de fou, mais on se sent bien à son volant. Son gabarit imposant de près de 4.50 m de long et plus de 1.8 m de large passe sans encombre dans le trafic parisien. Le modèle n’était pas équipé de l’aide au stationnement actif (uniquement disponible sur les versions à boite automatique ou double embrayage DCT7) mais même sans cet artifice technologique, les aides que sont les radars avant/arrière et la caméra de recul m’ont permis de me garer dans des places sans presque aucune difficulté.

Quittons la ville, qui n’est pas vraiment son terrain de prédilection et partons à la campagne. Ça tombe bien, je dois me rendre dans la région de Troyes. Je pars tôt un dimanche matin pluvieux, très pluvieux. Je ne suis pas vraiment fan d’une position de conduite surélevée. Mais avec les conditions climatiques qui m’ont été infligée lors de ce trajet, je dois avouer que c’est vraiment plaisant et sécurisant d’être assis en hauteur. Je vois loin et les projections d’eau des autres véhicules ne gênent en rien la conduite. Je me sens vraiment en sécurité au volant de ce Tucson et les torrents d’eau lors de la monté de la N118 ne m’inquiètent guère, même si je garde à l’esprit que je ne dispose pas d’une transmission intégrale. Sur l’autoroute, le moteur se fait très discret. Seuls quelques bruits de vents venant sans doute de la hauteur de la caisse ainsi que de défauts de finitions viennent gêner le bien-être ambiant. Le moteur est discret aussi en termes de reprise, et comme à pu le souligner Régis lors de l’essai de son Kadjar, il faut prévoir un dépassement très longtemps à l’avance ! Le moteur manque cruellement de puissance du haut de ses 115 ch. Les 280 Nm de couple ne permettent pas une relance assez franche et je devais parfois descendre en quatrième pour pouvoir avoir un minimum de puissance pour pouvoir doubler et ça sans aucun sentiment de sécurité. Il faudra donc plutôt vous rabattre sur le 2 litres de 136 ch ou même celui de 185 ch si vous êtes adeptes de trajets autoroutiers. Petite technologie appréciable autant que déconcertante, le maintien actif dans la file sur autoroute. Au début, j’ai eu vraiment une appréhension à utiliser cette option, mais il peut être parfois appréciable de lâcher le volant quelques instants pour boire un peu d’eau.

Sorti de l’autoroute, j’ai été surpris par le châssis du Tucson. Le touché de route est vraiment impressionnant de sécurité : à aucun moment l’avant du SUV ne s’est écrasé sous le poids de l’engin en virage. L’avant reste mobile et bien accroché à la route, une vraie surprise. Bien sûr, ce n’est pas une 308 GTi, mais pour une voiture d’un tel gabarit et surtout connaissant les anciens modèles de la marque sud-coréenne, je m’attendais à un comportement sur route beaucoup plus perfectible. Le freinage dispose d’une attaque assez précoce qui renforce le sentiment de sécurité apporté par le châssis et les trains roulants.

Pour ce qui est de la consommation, le Tucson s’avère être très peu gourmand. Hé oui, un petit 1.7 diesel ça ne consomme pas grand chose. Sur autoroute, il est difficile de passer au dessus des 5 litres grâce à la boite mécanique à 6 vitesses, ce qui au vu des 62 litres du réservoir vous promet plus de 1200 km d’autonomie avec un seul plein. Plutôt sympa ! En ville, il monte à presque 6 litres et un plus de 7 litres en poussant le 4 cylindres sur des routes sinueuses.

Si on veut rester dans l’esprit de la voiture coréenne on se retrouve face à sa sœur ennemie, le Kia Sportage. Niveau design, ce sont 2 propositions assez différentes. Pour ma part, je pencherais plus pour le Tuscon, plus consensuel à mes yeux. Le reste étant presque comparable, je ne vais pas s’étendre dessus. Sur le marché, on peut le confronter au Kadjar ou au nouveau 3008. Mettons de coté ce dernier car on ne le connait pas encore vraiment et concentrons nous sur le Kadjar. A options et motorisation presque équivalente, on se retrouve avec un prix autour des 34 000 €. Un atout pour la Coréenne qui dispose d’une garantie 5 ans et kilométrage illimité quand la française ne dispose que d’une garantie de 2 ans.

Que dire alors de cette version essayée ? Tout d’abord que ce n’est pas une mauvais voiture. Elle est plutôt simple mais pas fade, du moins en ce qui concerne l’extérieur. Elle a un style bien à elle et sait se faire remarquer. De plus niveaux équipement, elle est très bien doté et l’écart avec une Renault, par exemple, n’est plus si grand. Mettriez-vous 34 000 € dans une Hyundai ou dans une Renault ? C’est vraiment la question que vous devriez vous poser.

Crédits photos : Ugo Missana

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