Infiniti Q50 : Les A4, Classe C, IS et Série 3 n’ont qu’à bien se tenir !

La marque Infiniti existe depuis près d’un quart de siècle. Elle se veut être la marque haut de gamme de Nissan tout comme Lexus pour Toyota ou Acura pour Honda. Elle est arrivée en France en 2009 avec le grand SUV FX45 devenu  l’emblème d’Infiniti (et quel emblème avec un fabuleux et chantant V8). Elle a vendu à peine 2.100 véhicules en 2012 en Europe et la marque semble toujours à la peine en 2013. Aussi pour se donner un second souffle, la filiale premium de Nissan renouvelle et fait évoluer sa gamme.

Aujourd’hui, Infiniti nous invite  à essayer sa nouvelle berline Q50, qui est la remplaçante de l’excellente G37 hélas méconnue du public ! 

Q50 est la première Infiniti  renommée.

Explication : Plus la voiture est petite plus le chiffre est petit ; plus la voiture est grosse et puissante, plus le chiffre est important. Par exemple, Q100 est la Formule 1 de Vettel qui a participé au développement de ce modèle.

QX restera l’appellation pour les Crossovers et les SUV.

La Q50 : une voiture qui se démarque des autres   

Destinée aux sociétés et clients exigeants, elle est maintenant personnalisable un peu comme le sont les concurrentes germaniques.

Avec une longueur de 4.79 m. et un poids de 1.6 tonne, cette voiture est la plus spacieuse de la catégorie.  Son coffre de 510 dm3 ( 400 sur l’hybride) est largement au-dessus de ceux des  BMW Séries 3 et Audi  A4.

Deux nouveaux moteurs :

La Q50 sera disponible en diesel et en essence hybride. Les différentes finitions :  Q50, Premium, Sport, Hydrid permettent au client de choisir un niveau d’équipement spécifique.

La version diesel :

Grâce à l’alliance entre Mercedes et Infiniti pour les moteurs, la Q50 reprend le 2.1 L  170 ch, 546 Nm (couple combiné) avec une BVM6 ou la boite ZF à 7 rapports. C’est aussi le premier 4 cylindres de la marque. Il a été modifié par les ingénieurs d’Infiniti et devient plus sportif pour être en accord avec l’image de la marque.

L’exercice du 0 à 100 km/h est plié en 8.5 secondes aussi bien avec la BVM6 qu’avec la BVA7. Sa consommation mixte est de 4.4 L/100 km et ses émissions de CO2 sont de 114 gr/km  avec la version à boite manuelle. Il faut ajouter 10 g/km en BVA.

Sur route, la voiture est confortable. L’isolation est un peu décevante malgré le double vitrage et on sait, notamment à pleine charge que le moteur est alimenté par du gasoil. Le moteur diesel, bien que répondant sans problème aux demandes d’accélération, manque légèrement de constance. J’ai ressenti quelques vibrations au niveau de l’assise et du pédalier. Comme tout diesel, le moteur est un rien rugueux et mollasson à bas régimes. Au quotidien ce moteur remplira très bien son office et correspond aux attentes demandées à ce genre de grande berline.

La version hybride :

L’hybride n’est pas une nouveauté chez Infiniti . Rappelez-vous l’essai de la M35h (https://blogautomobile.fr/infiniti-m35h-q70-its-not-easy-being-green-196842). Elle récupère donc le même moteur que sa grande sœur M35h. La boite de vitesse est une automatique séquentielle à 7 rapports.

Le V6 essence délivre 302 chevaux auxquels vous rajoutez 67 chevaux électriques. Ceci  lui permet d’abattre le 0 à 100 en 5.1 secondes (maintenant dans le Guiness des records avec l’accélération la plus rapide du monde en hybride de série en attendant l’enregistrement par le GBR des temps des dernières supercars !). La puissance combinée ressort à 364 ch à 6800 trs/min pour un couple de 350 Nm. La Q50h annonce une Vmax autolimitée de 250 km/h, plie le 0 à 100 km/h en 5.1 sec en version RWD  (5.4 sec en version AWD). Selon les données officielles, la version propulsion ne consomme que 6.2 L /100 km et ne rejette que 144 gr de CO2/km alors que la version 4 roues motrices annonce 6.8 L/100 km et 159 g de CO2/km.

 

La sonorité du V6 m’a juste bluffé ! Il ressemble par instant à celui de la Nissan GT-R, pour vous donner le niveau de la qualité sonore.

Comme c’est la tendance, la Q50h dispose de palettes au volant pour commander la boite de vitesse et quand on a goûté à l’agrément mécanique de cette version hybride, on n’hésite pas à s’amuser avec les commandes disposées derrière le volant. Si vous avez l’occasion de découvrir cette Q50, vous devriez essayer, c’est un vrai bonheur… pour une berline !

Un coup de palette à gauche pour rétrograder et nous voilà sur les routes à virages des environs de Barcelone. Personnellement, j’ai pris beaucoup de plaisir à son volant (en mode sport bien sûr). La voiture est précise sur la route et le ressenti de la qualité du revêtement est excellente. On sait où l’auto pose ses roues et sur quoi elles sont posées ! Le train arrière enroule avec bonheur les lacets et ne décroche pas tout en laissant paraitre un semblant de dérive (contrôlé électroniquement) qui plaira aux conducteurs dynamique. La motricité est excellente et jamais on est dépassé par les chevaux ou une dérobade du train arrière. L’auto, pourtant pas spécialement légère, ne laisse en aucun cas paraitre sa masse au volant et ce, aussi bien pour la version hybride que pour la diesel. Le nez un peu pesant d’une Audi par exemple est oublié ici, probablement du fait d’une meilleure répartition des masses.

Parlons un peu de sécurité.

Comme toute marque haut de gamme, Infiniti se doit d’innover en matière de sécurité. Elle a donc développé le système Active Lane Control qui travaille avec le DAS. Ce système est le contrôle actif de sortie de voie. Il permet de corriger la voiture lorsqu’elle sort de son axe. Une caméra permet de lire la voie sur laquelle se trouve le conducteur. Un système qui n’est pas sans rappeler le principe de l’AFIL ou ceux d’autres marques.

Le système steer-by-wire et la direction adaptative (DAS)  vous permettent tout simplement de transformer la voiture ou en  sportive ou berline luxueuse d’un confort presque irréprochable selon votre humeur du moment.  La direction devient plus dure (en mode Sport) ou plus douce (en mode Eco) tout comme les suspensions. Le moteur devient plus réactif et joueur (Direct RESPONSE). Pour chasser le gaspi, il est bien évident que le mode ECO sera plus adapté que le mode Sport qui fait vraiment la part belle au plaisir de conduire.

Le système Forward Collision Warning qui est une première en matière de technologie embarquée . Il permet d’éviter les collisions en calculant la distance des autres véhicules. Les systèmes de détection d’angles morts ou le régulateur adaptatif sont, bien entendu, de série  pour la version hybride et les finitions hautes.

Q50 la voiture qui a une mémoire.

Pour utiliser la Q50, il faut s’identifier comme sur un ordinateur. La voiture reconnaît la personne et règle son siège ou le volant. Jusque-là vous me direz qu’il ‘n’y a rien de nouveau. Infiniti va plus loin en mémorisant la conduite de la personne ( sport, éco ou standard) ou bien ses radios préférées. Une autre personne peut donc modifier la voiture sans gêner l’utilisateur principal.

La Q50 propose aussi un système hifi Bose qui se veut être une nouveauté dans le secteur automobile. Le son est séparé sur 14 haut-parleurs dont une barre de son. Le résultat est que l’on ressent chaque instrument avec précision.  Pour ma part, je n’ai pas trouvé ce système hifi d’une qualité sonore exceptionnelle, simplement bonne ! Le son proposé par Bose chez Porsche ou Audi est par exemple plus limpide, plus spacial et avec plus de présence. Après tout est aussi question de l’oreille de chacun sachant que l’expérience du fabricant de hifi en matière automobile est reconnue et appréciable sur toutes les gammes de nombreux constructeurs.

Si vous aimez l’électronique à bord d’une voiture, vous allez être servi dans la Q50 ! Infiniti a développé le principe “INTOUCH” qui permet, lors de ses déplacements, de consulter ses emails, appels ou encore d’accéder aux fameux réseaux sociaux si chers à vos amis qui n’hésiteront plus à vous contacter lorsque vous êtes au volant… Le débat sur l’utilité de ces connexions est ouvert !
Les 2 écrans (GPS et console) sont tactiles. Ils permettent d’éviter un tas de boutons et, contrairement à celui de la nouvelle 308, on n’est pas obligé de jongler sur l’écran. L’interface est assez intuitif et on acquiert assez vite les bons réflexes. Infiniti a même été jusqu’à créer son app store au cas où en voyage sur l’A10 ou l’A7 vous auriez envie de faire l’achat d’une petite appli… trop souvent inutile !

Infiniti a développé de nouveaux beaux sièges dits “sans fatigue ” issus des recherches de la NASA sur l’apesanteur. Pour avoir voyagé plusieurs heures assis sur eux, ils se révèlent d’un grand confort même si pour bien goûter à la qualité des fauteuils il faut un peu plus longtemps que quelques dizaines ou centaines de kilomètres.
Toujours dans l’habitacle, on appréciera une belle qualité de finition et une sellerie de jolie facture. On peut sur la Q50 comme sur les autres Infiniti, profiter de belles associations de selleries et d’inserts qui nous changent de ce que l’on a l’habitude de voir sur les bavaroises bon teint !

En résumé : Cette voiture est pleine de nouveautés technologiques. Sa silhouette propose un design réussi et plus séduisant dans la réalité que sur les vues officielles. Personne ne pourra dire le contraire ! De plus, Infiniti a fait de gros efforts pour se hisser au niveau de Lexus IS, Audi A4, Classe C ou BMW série 3.
De mon point de vue,  cette Q50 est largement au-dessus en taille comme en confort intérieur (coffre  les places arrières très spacieuses) et on pose presque la question du positionnement de cette nouvelle Q50 que l’on placerait volontiers en face d’une Serie5 ou d’une A6.  Reste que le moteur de la version diesel, qui  sera sûrement le gros des ventes pour la France et même l’Europe, a une boîte de vitesses décevante et une insonorisation un peu juste pour ce niveau de gamme.

Cependant la version hybride, plus onéreuse, est fabuleuse. Charmeuse, elle procure un grand plaisir de conduite.

Les prix débute à partir de 34.800€ pour la version diesel avec la boite de vitesse manuelle et sachez qu’à titre de comparaison l’Audi A4 TDI 177 ch est facturée 34.310 € mais avec un niveau d’équipement moins élevé… et des beaux plastiques moussés chers aux amateurs de la fameuse Deutsch Qualität !!!

La version hybride 2 roues motrices est 53.540€ et la 4RM débute à 56.040€ (hors options bien évidemment même si elles sont peu nombreuses chez Infiniti)

Infiniti a donc réalisé une voiture innovante tant dans son design que par sa technologie de pointe. Il lui reste maintenant à améliorer son moteur diesel et à conquérir  des clients mais pour cela il faudrait que le constructeur pense à créer un vrai réseau de distribution et d’entretien et non 4 points de vente comme c’est actuellement le cas en France. Bien que leur nombre double d’ici la fin de l’année 2013, le client sera-t-il prêt à faire 600 km pour aller acheter/entretenir sa voiture alors que près de chez lui il y a Audi, BMW, Mercedes Benz ou même Lexus !

Merci à Infiniti Europe et son équipe pour l’excellent accueil à Barcelone.

Crédits photos : Flavien Jaouen pour Blogautomobile.fr

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