Changement de registre pour mon nouvel essai, on monte à bord d’un grand coupé à l’allure sportive. Aucun membre de l’équipe n’avait pu se rendre à l’événement organisé par Lexus pour essayer les RC. Nous nous devions alors de rattraper ça. Malheureusement la RC-F n’était pas disponible, me voici donc à bord de la 300h. Mais pas grave hein ! Quelle présence ! Et puis c’est un coupé Lexus, ça doit envoyer quand même… Et pourtant quelle déception en me penchant sur la fiche technique, plus de 200 ch de puissance cumulée mais des performances équivalentes à une bonne berline. Allez, ne vous en faites pas : j’en ai quand même bien profité de cette voiture. Et est-ce que j’ai aimé ? Réponse tout de suite…
Je vous vois derrière votre écran, vous allez me dire “paquebot” ce n’est pas très gentil, mais je le dis d’une façon très sympathique. Une voiture à prendre tel un très confortable voyage à bord du tout nouveau Harmony of the Seas et non pas en Hydroptère.
Ma première conduite en hybride il y a quelques semaines à bord des BMW 330e et 225xe m’avait beaucoup plu. J’avais alors véritablement envie de retenter l’expérience, cette fois-ci en condition réelle d’utilisation et sur plusieurs jours. Et c’est avec cette RC 300h Executive que j’ai la chance de le faire, alors je suis plutôt satisfait (très satisfait en fait). Le constructeur a réussi à rajeunir sa gamme depuis quelques années, grâce à un style plus affirmé et agressif. Avec la Lexus RC de nouveaux clients sont clairement ciblés.
Côté style donc, c’est une réussite. La calandre trapézoïdale, généralisée sur toute la gamme, est bien présente et accentuée par un maillage ici longitudinal. Tout le long de la voiture, on retrouve des lignes bien marquées pour accentuer sa prestance. L’arrière reprend les codes de la marque, on retrouve là aussi des feux en « L » et une touche de sportivité. Les jantes de 19 pouces, impressionnantes, sont quant à elles parfaitement intégrées au profil de la Lexus. Bon en regardant de plus près, c’est vrai que certains appendices aérodynamiques en font peut-être un peu trop, mais quelle gueule ! Elle impressionne !
Clairement, au boulot, je ne passais pas inaperçu en montant ou descendant de la voiture. C’est assez perturbant. Mais entre nous, en étant le véritable propriétaire de la voiture cela doit bien avoir un petit côté agréable, non ? Et encore, j’étais vraiment déçu de cette couleur grise. Pour un coupé luxueux comme ça, il faut s’éclater, le beau rouge radiant métallisé lui va tellement mieux… Surtout que ce gris, assez sombre, n’est pas des plus jolis.
Ce dessin vous incite à vite monter à bord, mettre le contact et piloter votre monture. Mais vos ardeurs seront vite calmées, ce n’est pas une véritable voiture de sport mais plutôt un agréable salon roulant. Malgré une puissance totale de 223 ch, grâce à un moteur essence de 4 cylindres en ligne (2,5 L) développant 181 ch et un moteur électrique de 143 ch, vous n’aurez pas entre les mains une sportive à l’efficacité époustouflante. Parlons chiffres donc, la vitesse de pointe est annoncée pour 190 km/h après un 0 à 100 en 8,6 s. Bon c’est pas mal hein, mais c’est quand même 2 secondes de plus que le monospace 225xe de BMW. On peut dire merci au poids, 1750 kg sur la balance environ, 100 de plus que la BMW.
Mais par contre, dès les premières secondes de conduite et la première forte accélération, tous nos repères se retrouvent perdus. Grâce à la boite automatique électrique à variation continue, on ne ressent aucun passage de vitesse, le compte-tour ne fait que monter et on accélère, accélère, accélère… Attention à surveiller le compteur, on pourrait vite être hors la loi. Mais franchement, quel pied !
Le problème se corse quand même un peu plus à l’arrivée du virage, même si le freinage se débrouille plutôt bien (allez, un chouille de mordant en plus ne serait pas de trop), c’est surtout la tenue de route à vive allure qui pêche. On ressent instantanément que la RC 300h n’est pas faite pour ça. Malgré tout, quand on finit par le comprendre, la tenue de route sur le sec s’avère plutôt bonne, la prise de roulis est limitée et la direction précise.
C’est une propulsion, alors forcément des sensations avec le cul qui se dérobe un peu vous pouvez en avoir, surtout sur sol mouillé. Mais franchement j’avais plus le sentiment de la perdre que de m’amuser, surtout quand ça arrive dans un petit rond-point en sortant du travail. Vraiment, avec cette voiture, on se prend au jeu de rouler tranquillement et de profiter de ce qui nous entoure. On remerciera le calme et le silence que la Lexus peut nous offrir dans ces moments-là.
A ce sujet-là justement, j’ai eu envie de profiter de la voiture pour me balader dans Paris de nuit. Et qu’est-ce que c’est agréable un tel calme à bord, dans une ville aussi mouvementée et agitée. Voir autant de vie autour de nous dans un silence presque religieux était vraiment reposant et plaisant. Pour ce genre de voiture, la technologie hybride est vraiment parfaitement adaptée : un calme complet au ralenti et de belles accélérations sur commande. La Porsche 918 Spyder, ça vous parle ? Et bien c’est tout à fait ça, dans la limite du raisonnable évidemment. D’autant plus qu’un gros travail de réduction du bruit et des vibrations a été effectué par les ingénieurs.
Avec tout ça, si c’est un sujet qui vous concerne, vous rajoutez une consommation qui semble plutôt raisonnable pour une si grosse voiture. Lors de mon périple dans Paris, je suis descendu à 4,7l/100km. Lors d’un trajet d’une centaine de km alternant voie rapide à 110, nationale à 90, un peu de ville et quelques fortes accélérations en sortie des nombreux ronds-points j’ai obtenu un score de 6,3 l. Évidemment si vous êtes très joueur, les 10 litres aux 100 kilomètres ne sont pas loin. Enfin, le constructeur annonce des consommations dans toutes les conditions à environ 5l/100, plutôt réalistes. Surtout si vous commencez à bien appréhender les modes de fonctionnement et la possibilité de rouler en tout électrique sur 2 à 3 km.
Pour en revenir à la conduite pure, j’en parle comme d’un paquebot, et vraiment je le répète ce n’est pas péjoratif. Le confort est réellement présent, et justement c’est l’objectif de cette Lexus RC 300h. On pourrait la qualifier plus communément comme un palace roulant, avec la puissance qu’il vous faut pour vous échapper en toutes circonstances. Je regrette peut-être la mollesse des amortisseurs qui vous font sauter sur les dos-d’âne ou vous oblige à ralentir sur de l’asphalte déformé.
La sonorité en mode sport demanderait à être plus sympa
Je ne vous ai pas encore parlé de l’intérieur. Et que dire de cet intérieur justement ? C’est luxueux et confortable, mais ça manque de « wouah »… En fait, à mon sens, ça manque de modernité et peut-être d’un peu de folie (pour la folie, optez pour la F Sport qui vous offrira une animation de compteur central comme sur la LFA). En plus, je n’aime pas trop cette horloge à aiguilles, mais je sais que certains apprécient alors pourquoi pas… ?
Pour rentrer plus dans les détails, on a affaire à un savant mélange de luxe, confort et sportivité. Comme je le disais plus haut, j’ai eu une version Executive qui s’habille de cuir Ivoire, d’un beau bois Shimamoku, et de métal poli. Tout ça pour un joli contraste de couleurs, dans une ambiance élégante et sportive.
Mais je vais commencer par quelque chose qui me perturbe de plus en plus souvent. Ce n’est pas la première fois que je vois ça dans une voiture premium, la console centrale n’est pas du meilleur goût esthétiquement mais surtout le matériau n’est pas à la hauteur, de qualité moyenne et vraiment pas très beau. Je ne comprends pas pourquoi les constructeurs ne misent pas là-dessus en premier. Nos yeux et mains se posent quand même à cet endroit à longueur de temps.
Mis à part ça, on retrouve des finitions vraiment remarquables notamment au niveau des sièges, des garnitures de portes et du plafonnier. Il faudrait simplement revoir la présence d’un plastique trop sensible aux griffures au niveau de l’accoudoir, néanmoins dans l’ensemble c’est plutôt très bon.
Concernant l’habitabilité, on se sent vraiment bien et pas du tout à l’étroit, voire même mieux que dans certaines berlines. La sensation d’espace est vraiment présente, on ne se sent ni oppressé par notre passager ni par la garde au toit. D’autant plus qu’on dispose d’un toit panoramique, et ouvrant (+ 1200 euros ou de série dès le 3ème niveau), ça aide forcément à se sentir plus à l’aise. Passons à l’arrière, et à première vue c’est une catastrophe. Mais finalement mes passagers en ont pensé le contraire. Certes ils ne feront pas 500 km à bord, surtout en faisant plus d’un mètre 70, mais les sièges avant épousent bien les jambes et les sièges arrières sont très confortables, de quoi rejoindre la côte Normande ou une petite maison de campagne avec famille ou amis sans stress. Et encore plus si ce sont des enfants qui vous accompagnent. Vous ne pourrez de toute façon pas partir trop nombreux, c’est une stricte 4 places. Mais par contre vous n’aurez pas besoin de trop limiter les bagages, 340 litres sont proposés, c’est presque aussi bien qu’une DS4 ou une Focus et mieux qu’une Audi TT. Et si vous n’emmenez personne à l’arrière vous pourrez même rabattre les sièges (60/40) pour bénéficier d’un plancher pas plat du tout (clin d’œil à un de nos lecteurs) mais vous offrant moults possibilités de chargement.
L’Interface Homme-Machine est très sympa dans cette voiture, et vous rappellera vos PC portables ou smartphone. En effet, le constructeur a installé – pile poil sous votre main – un pad (le Remote Touch Interface) vous permettant de jouer avec les divers menus de l’écran 7 pouces. Et c’est parfaitement fonctionnel et intuitif. Seul défaut à corriger pour une prochaine version, il nous manque un bouton retour, il faut aller le chercher directement sur l’écran tactile. Heureusement celui-ci est très bon et propose de bonnes fonctionnalités et possibilités. Même la commande vocale associée est très pratique et, une fois que l’on commence à bien la connaitre, très rapide.
Autre détail futile mais sympathique, le réglage de la température grâce à des commandes électrostatiques se fera d’un simple effleurement du doigt.
Pour vos oreilles, un équipement musical monumental est intégré dans cette finition. Et c’est Mark Levinson (fabricant américain de produits électroniques haut de gamme) qui s’en charge. Pas moins de 17 haut-parleurs sont disséminés un peu partout dans l’habitacle vous offrant un son à couper le souffle. Vous pouvez même, par le biais du menu, choisir où diffuser la musique (seulement à l’arrière, ou à l’avant, à droite, etc…). En finition Luxe et F Sport c’est Pioneer qui s’en charge en installant 10 HP.
Enfin, techniquement, vous aurez droit à presque tout ce qui peut se faire sur le marché. Détecteur d’angle mort, alerte de franchissement de ligne, régulateur de vitesse adaptatif couplé à un système de freinage automatique en cas de collision imminente. 4 695 mm quand même le bestiau, alors évidemment des radars et la caméra de recul sont présents. Mais attention, le frein de parking automatique à tendance à provoquer une petite secousse, il ne faudrait pas vous garer au mm près, au risque d’emplâtrer les voitures voisines.
Et avant de passer à la conclusion, un petit mot sur la sécurité. C’est un coupé, mais elle reçoit tout de même pas moins de 8 airbags, qui se déploient avec une force déterminée en fonction de la sévérité du choc. En plus de cela, la voiture peut identifier une collision frontale avec un piéton, qui déclenchera un soulèvement automatique du capot. Cerise sur le gâteau, elle saurait différencier un plot ou tout autre mobilier urbain.
Pour parler tarif, clairement ça va être facile pour moi, il n’y a pas d’option tout est de série (ou presque). Il n’y a qu’à choisir sa finition. Vous avez le choix entre 4 niveaux : Luxe, F Sport, Executive et F Sport Executive de 49 990 € à 59 990 €. Je vous laisse voir le configurateur par ici pour avoir tous les détails. Chez les concurrents vous pourrez peut-être vous porter vers les Mercedes Classe C Coupé et Audi A5, qui peuvent débuter à un tarif bien moins élevé. Mais avec un niveau d’équipement bien inférieur, et surtout avec la Lexus vous bénéficiez d’une technologie originale.
En conclusion, on peut trouver à cette Lexus RC 300h plein de défaut et se sentir sur notre faim en parlant de sportivité. Et pourtant j’ai rendu les clés avec un bilan positif, et le sourire aux lèvres ne m’a pas quitté pendant toute la semaine d’essai. Accélérations, style, luxe, confort sont au rendez-vous alors si la sportivité n’est pas votre critère numéro un il n’y a aucune raison pour ne pas craquer.
Dans vos commentaires, et en faisant abstraction du prix, n’hésitez pas à nous dire si cette technologie hybride pourrait vous tenter ou si le bon vieux 4 cylindres turbo (245 ch) de la 200t vous plairait bien mieux.
Un grand merci à Lexus/Toyota France pour la confiance accordée lors de ce prêt.
Crédit photos : Thomas D. (Fast Auto)