Nous avons été conviés par BMW il y a quelques semaines à essayer les petites dernières de la gamme des hybrides rechargeables, série 2 Active Tourer et série 3, dans la région d’Angoulême et plus précisément dans le sublime Domaine des étangs.
Depuis quelques temps, les constructeurs, et notamment les allemands, ont compris l’intérêt des voitures hybrides. C’est pourquoi BMW souhaite proposer aux clients une gamme complète de véhicules utilisant cette technologie. Après le succès rencontré par le X5 40e (3ème des ventes dans sa catégorie) et pour célébrer les 100 ans de la marque, deux nouveaux modèles sont arrivés en concession le 7 mars dernier. Tout d’abord le monospac à succès, le 225xe Active Tourer, et la voiture la plus importante pour la marque, la berline 330e. Le grand paquebot de BMW, la Série 7, arrivera quant à elle en hybride d’ici le mois de juillet prochain. BMW en profite pour clarifier ses appellations : fini donc l’ActiveHybrid, il faudra s’habituer dorénavant à eDrive et iPerformance, comme un clin d’œil à MPerformance, pour différencier la gamme électrique de la gamme classique.
Durant ces deux jours, quatre voitures étaient à notre disposition, deux par modèles, dans des finitions et couleurs différentes.
Extérieurement, seuls des yeux experts sauront différencier ces véhicules des modèles 100 % thermiques. En effet, les seuls changements notables sont l’apparition du logo eDrive et bien évidemment la trappe de recharge visible à l’avant.
Le style du 225xe dénote totalement dans la gamme munichoise. Ce premier monospace de la marque, lancé en 2014, rencontre pourtant un très grand succès commercial auprès de nouveaux clients de la marque. Les dimensions se rapprochent d’un Scénic, tout en étant plus compacte. À ce titre elle ne fait pas rêver grand monde, peu se retournent sur son passage, mais je lui trouve tout de même un certain charme.
Au sujet de la 330e, c’est une belle berline, classique, mais tout de même très jolie. Dans le milieu de l’année 2015, le modèle a subit de très légères modifications stylistiques (feux LED, bouclier avant). Et si vous souhaitez vous démarquer un peu plus, avoir une voiture moins discrète avec un style plus tranché, vous pouvez vous offrir la finition M Sport (comme l’un de nos modèles d’essai). Celle-ci vous propose un kit aérodynamique M avec jupes avant/arrière et bas de caisse spécifiques, ainsi qu’un diffuseur métallisé comprenant 2 pots d’échappements séparés. De plus, les grilles de calandres bénéficient de 7 barreaux contre 11 en finition Luxury.
À l’intérieur, on est très peu dépaysé entre les deux modèles, et ils sont assez similaires ; le style est assez sobre mais efficace. Du côté des compteurs, ils sont très simples, mais on conserve toujours les aiguilles, et de nombreuses informations peuvent être affichées autour. Les deux voitures bénéficient toutes deux d’un grand écran de 6,5 pouces non tactile mais accompagné d’une très pratique molette. Les finitions et les matériaux présents dans l’habitacle sont eux excellents.
L’essai était très speed et je n’ai pas eu le temps d’approfondir toutes les commandes, mais les deux voitures peuvent évidemment bénéficier de toutes les dernières technologies : régulateur/limiteur de vitesse, radars et caméra de reculs, affichage tête-haute, palettes au volant, etc.
Au sujet de l’habitabilité, c’est évidemment l’Active Tourer qui l’emporte, vous pourrez y emmener toute votre petite famille sans problèmes. Même si celle-ci a dû être réduite en raison de l’installation des batteries (banquette arrière plus haute et fixe). Tout comme le coffre, qui passe de 468 à 400 l, et 1350 l avec la banquette rabattue. Si vous optez plutôt pour une 330e, vous ne serez pas non plus à l’étroit, la place y est suffisante pour transporter enfants et adultes sur de longues distances. En raison des batteries là aussi, le coffre se trouve amputé de près de 120 l, passant à 370 l.
Un peu plus original, ces nouveautés peuvent bénéficier d’une connectivité accrue. Grâce à une application installée sur votre téléphone, vous pourrez consulter le niveau de charge, analyser vos trajets, mais aussi activer à distance la climatisation ou le chauffage, et bien sûr trouver des points de recharges autour de vous.
C’est maintenant le moment d’appuyer sur le bouton « Start », la clé toujours dans la poche. Et là surprise, c’est le calme plat, aucun bruit. Pourtant la voiture vous affiche bien le message : « Véhicule prêt à démarrer ». J’ai personnellement attaqué par l’Active Tourer, et heureusement, car je serais peut-être passé à côté de performances surprenantes pour une telle voiture.
Il est équipé d’un moteur 3 cylindres essence de 136 ch et d’un moteur électrique de 88 ch, pour un total de 224 ch et 385 Nm de couple : impressionnant pour un monospace n’est-ce pas ? Et pourtant le départ de notre premier périple se fait dans un calme absolu et une douceur incroyable, en mode 100 % électrique. Officiellement, vous pourrez effectuer jusqu’à 40 km en ville et à vitesse réduite sans consommer une seule goutte d’essence. L’essai révélera qu’avec une conduite normale en ville, sans ralentir la circulation, vous serez plutôt à 25/30 km d’autonomie ; et bien moins si vous vous aventurez sur l’autoroute (jusqu’à 125 km/h).
Le confort en ville et sur route est irréprochable, aucun mouvement désagréable ne se fait ressentir et les sièges vous tiennent parfaitement bien. Les deux moteurs vous permettent des accélérations surprenantes pour ce type de voiture, puisque le 0 à 100 est effectué en seulement 6,7 secondes ! Au feu rouge, plus d’un automobiliste pourra être surpris par votre décollage…
Mais c’est sur petites routes que j’en attendais le plus. La 225xe n’est pas une sportive, et pourtant il vous sera facilement possible – une fois les enfants déposés à l’école – de hausser le rythme et d’obtenir une voiture assez joueuse. Evidemment, on est loin de son objectif numéro un et elle peut donc être soumise au roulis tout en conservant une très bonne tenue de route. Tout est assez remarquable au volant de cette Active Tourer : les reprises sont excellentes, les passages de vitesses fluides, la direction précise, seul le freinage mériterait d’être un peu plus mordant.
De plus, grâce à l’architecture moteurs thermique/électrique, cette 225xe peut bénéficier d’une transmission intégrale. En effet, le moteur thermique se charge d’entraîner les roues avant quand le moteur électrique se charge lui d’entraîner les roues arrières. Ainsi, selon la situation, votre voiture sera une traction, une propulsion ou une quatre roues-motrices. Ce dernier mode vous offrant une bien meilleure adhérence dans toutes les conditions, et ce jusqu’à 130 km/h. Et BMW a pensé à tout : même si votre batterie vous semble vide, il reste toujours un minimum de 10 % pour faire fonctionner cette transmission intégrale.
Passons maintenant à bord de la 330e, cette fois-ci pas de transmission intégrale. Le moteur thermique (un 4 cylindres essence de 184 ch) est évidemment placé à l’avant, tout comme le moteur électrique (88 ch) installé, grâce à un système ingénieux, dans la boite de vitesses ZF à 8 rapports. L’ensemble développe tout de même un total impressionnant de 252 ch et 420 Nm de couple, aux seules roues arrières, de quoi en faire une berline très réactive !
Mais tout comme sa cousine, la 330e peut rouler en tout électrique, vous offrant un calme et une sérénité saisissants. Toujours rien à redire également sur cette voiture lors de mon parcours en ville ou sur autoroute, le confort est au rendez-vous. Et c’est de nouveau sur nos petites routes de campagne qu’elle se révèle. Malgré un poids élevé (1660 kg), le plaisir de conduite n’a pas disparu. Le magnifique soleil présent lors de cet essai a bien aidé à fortement apprécier les quelques kms passés au volant. Un petit résumé suffit à décrire les sensations rencontrées : les accélérations sont folles, les reprises incroyables, la vitesse max inavouable… Tout y est fait pour conserver l’ADN dynamique de la Marque à l’Hélice. Avec les batteries placées sous le coffre, l’arrière glisse un peu dans les virages à vive allure, mais on arrive à rester en pleine confiance derrière le volant. La direction est précise et le freinage amplement suffisant.
À bord de ces deux voitures il est difficile de se mettre à la bonne vitesse, je me répète, mais le calme et les facilités offerts en conduisant (accélérations, passages des vitesses, etc.) vous font voyager en oubliant – presque – l’environnement extérieur.
Quelques précisions sur la partie électrique de ces voitures. Comme je le disais dès le début de cet article, ces véhicules font partie de la catégorie hybride rechargeable (Plug-in). Cela signifie que pour obtenir des batteries toujours pleines, elles peuvent être branchées à l’aide d’une prise prévue à cet effet. Que vous soyez chez vous, au boulot ou dans la rue (grâce aux bornes Autolib’ par exemple) vous aurez une possibilité de recharger vos batteries à 100 % avant de reprendre la route. 3h15 vous seront nécessaires sur une prise domestique, et 2h15 avec l’installation à domicile d’une Wallbox.
Afin d’optimiser au mieux les capacités électriques, les ingénieurs BMW ont prévu plusieurs modes de conduite. En plus des modes communs au reste de la gamme, à savoir Eco Pro, Comfort et Sport, vous aurez la possibilité de jongler avec trois autres modes sur simple pression du bouton « eDrive » :
- Auto eDrive : c’est le mode par défaut, il offre un meilleur compromis entre l’utilisation des moteurs thermique et électrique, en favorisant ce dernier. Il peut prendre en compte le trajet indiqué par le GPS. (mode dispo jusqu’à environ 75 km/h).
- Max eDrive : il force l’utilisation électrique jusqu’à l’épuisement des batteries ou un appui franc sur la pédale d’accélérateur (Kick-down). Ce mode offre la possibilité de rouler jusqu’à 125 km/h pour la 330e et même 130 km/h pour la 225xe.
- Save : pour conserver l’énergie dans la batterie pour une utilisation ultérieure.
Un dernier mode, appelé « Charge » peut également être activé en passant en mode Sport. Mais une surconsommation de carburant est alors inévitable.
Tout cela permet à BMW de proposer une consommation pour ces deux modèles d’à peine 2 l aux 100 km. En réalité, c’est bien plus compliqué que ça… Pour y arriver, il faudrait pouvoir rouler en électrique un maximum de temps et avoir le pied très léger en thermique. Lors de mon essai, j’étais plutôt aux alentours des 6 l/100 km en alternant électrique et thermique, et adoptant une conduite souple. Malheureusement, ces voitures se retrouvent avec un réservoir limité, de 36 (225xe) à 41 litres (330e), ne vous permettant pas de parcourir de nombreux kilomètres.
Le second facteur le plus inquiétant quand on parle de véhicule électrique est évidemment le prix, et sans surprises, nos deux voitures ne sont pas données. La 225xe débute à 37 950 € et la 330e à 45 950 € (1000 € de bonus écologique déduit pour les deux). Mais ce n’est pas fini, il y a un nombre de finitions et d’options assez conséquent faisant considérablement grimper le montant à la commande. Ainsi nos 225xe – en rajoutant en vrac : l’affichage tête-haute, le cuir, des projecteurs LED directionnels et antibrouillards, la caméra de recul et le Park Assist, le toit ouvrant panoramique et bien d’autres choses encore – s’élevaient à 52 680 €. Encore plus fort, avec tous les équipements précédemment cités et un tas d’autres options (pneus runflat, Hi-Fi Harman Kardon, sièges électriques, …), la 330e atteignait elle les 66 360 €. Information rare, mais très importante, BMW annonce un tarif de 3670 € HT en cas de remplacement de batterie (capacité de 7,6 kWh pour la 330e et 7,7 kWh pour la 225xe – une fois la garantie de 6 ans ou 100 000 km atteinte).
Point positif pour le constructeur, elles font face à une très faible concurrence. Tout d’abord, le 225xe est le premier monospace hybride, un coup de poker dont la marque espère tirer profit. En terme de prix, seules les A3 e-tron et Golf GTE font face, mais avec une habitabilité et une puissance moindres. Face à la 330e, on retrouve la Passat GTE avec près de 35 ch en moins et la Mercedes C350e avec 40 ch de plus mais surtout 12 000 € supplémentaires.
Malgré ce qu’une étude de BMW tend à prouver (70 % de leurs clients feraient moins de 70 km par jour (dont une grande majorité à moins de 30 km/jour)), l’autonomie reste encore relativement faible. Et même si elle est supérieure à la concurrence, est-ce suffisant pour sauter le pas, surtout à ce prix ? Pour vous aider, à puissance équivalente, la 330d par exemple se trouve être plus chère de 3800 €. La marque a souhaité intégrer ces deux nouveautés au cœur de la gamme.
Après avoir réglé tout ça avec vous-même (et votre moitié), si vous souhaitez vous lancer dans l’acquisition d’une voiture hybride, vous pouvez le faire les yeux fermés : le plaisir de conduite reste très présent au volant de ces deux voitures, et votre quotidien ne se verra que très peu modifié.
Pour l’anecdote, j’ai également croisé une autre voiture peu commune, tout électrique : la Bolloré Bluesummer. La Bluesummer était la voiture utilisée pour tous les déplacements dans le domaine. Basée sur une Autolib, elle est également à l’origine de la nouvelle Citroën e-Mehari.
Je remercie évidemment BMW France et l’agence X-Prime pour l’invitation, ainsi que tous les professionnels nous ayant accueilli au Domaine des étangs
Crédits photos : Thomas D. (Fast Auto)