Essai : Peugeot 508 SW PureTech 180. Cet article n’est pas sponsorisé

Promis juré craché : je n’ai pas touché un centime de la part de Peugeot pour dire du bien de la 508 SW. Il va pourtant m’être difficile de lui trouver des défauts…

“Vous en avez une belle auto !”. Le voisin de mes parents, habituellement fort peu loquace, vient de lui-même me serrer la main. L’effet 508 SW ? Il faut le croire. En tout cas, de l’ensemble des amis/membres de ma famille ayant vu la voiture, aucun n’a émis le moindre jugement négatif sur sa plastique. Car il faut bien se l’avouer : la 508 SW est très jolie.

Les choses avaient certes bien commencé avec la berline (que j’étais parti essayer il y a un an – l’article est juste là), mais cette version break ajoute une couche d’élégance supplémentaire. Est-elle plus belle que la berline ? Je ne saurais émettre un avis définitif, mais je vais couper la poire en deux : les deux carrosseries sont très, très réussies. “Mon” SW cède à la mode des hayons fort inclinés, rendant l’allure très élancée. Les traits sont dynamiques, les galbes ravageurs, les détails sophistiqués, bref, un look d’enfer. La finition GT-Line de mon exemplaire vient apporter quelques touches distinctives, comme la jolie calandre à damiers ou les jantes de 18”…pas forcément de mon goût. Dans tous les cas, si vous souhaitez découvrir tous les détails de cette 508 SW, cliquez ici ; vous y découvrirez les jolies photos de Thomas réalisées lors des essais presse.

Et l’intérieur ? Un peu moins de surprises, puisque le tableau de bord est (très logiquement) identique à celui de la berline. Peu de surprises, peut-être, mais l’effet waouh est toujours bien présent. Dire qu’on se croirait dans un concept-car n’est pour une fois pas si galvaudé, car on se retrouve dans un cocon tout droit sorti de l’Exalt… Et c’est canon : c’est (très) beau, c’est original, c’est ergonomique, c’est d’une qualité perçue quasiment irréprochable, bref, c’est du tout bon. J’ajouterais simplement deux choses : heureusement que ma voiture était équipée des placages en bois (550 € tout de même), ça m’évite de me retrouver avec les placages en faux carbone, vraiment pas à mon goût ; seconde chose, si l’écran est de taille avantageuse avec ses 10”, je trouve dommage que le passage de 8 à 10” se fasse si simplement : les designers se sont contentés de reprendre exactement les graphismes de l’écran 8” en ajoutant “bêtement” des raccourcis de température de chaque côté. Bof.

On pourrait éternellement déblatérer sur cette bien belle planche de bord, mais il faut tout de même aborder un point essentiel : l’habitabilité de cette 508 SW. Essentiel, car il faut ici rappeler une caractéristique de la berline : les places arrières sont pour le moins exiguës. Le pavillon très fuyant oblige à quelques fâcheux compromis, tels que l’accès à bord assez scabreux, la garde au toit plus que limite et bien peu de places pour les pieds. Je vois d’ici les chauffeurs Uber et les ministres tirer la gueule. Du mieux pour le break ? Plutôt, oui ! Le toit est bien plus rectiligne et, grâce aux fenêtres sans encadrement (quelle classe), l’accès aux places arrières s’en trouve grandement facilité. Même cause même conséquence concernant la garde au toit : les gaillards dépassant le mètre 80 peuvent s’y installer sans vrai problème. Quant à l’espace dévoué aux pieds, il est par contre toujours difficile de les glisser sous les sièges avant, limitant de ce fait l’aisance des passagers sur ce plan.

Le coffre, lui, perd (un peu) au change avec 530 litres – 560 litres pour la génération précédente- et (beaucoup) en praticité du fait de la vitre arrière extrêmement inclinée. Au moins, le message est clair : la 508 SW, vous l’achetez pour son style de malade, pas pour sa praticité ; les SUV de la marque sont là pour ça.

Maintenant qu’on a bien tourné autour, il est temps de démarrer la Peugeot. Pour cet essai, j’ai choisi le PureTech essence de 180 ch accouplé à l’EAT8, somme toute le milieu de gamme du modèle. Un groupe motopropulseur qui ne m’est pas inconnu, puisque je l’ai déjà croisé sur le DS 7 Crossback qui m’avait accompagné au Pays Basque et -plus brièvement certes- dans un des Citroën C5 Aircross essayés à Marrakech lors des essais presse. J’avais adoré dans chacun des cas et ces quelques jours en 508 SW n’ont que confirmé l’excellente image que j’avais de ce couple. Le moteur est doux comme un agneau, suffisamment puissant et coupleux tout en restant relativement sobre (6.8 l/100 km après 838 km à son volant). La boîte, quand à elle, est un vrai bonheur, toujours au bon rapport au bon moment, n’hésitant pas à rétrograder de un ou plusieurs rapports si nécessaire, toujours dans une douceur absolument parfaite. Définitivement rien à redire concernant ces deux-là, vous l’aurez compris.

Deuxième bonne surprise : la 508 SW est une crème à conduire. Enfin, ce n’est pas non plus la surprise de l’année puisque, encore une fois, j’avais déjà eu le petit volant de la 508 berline entre les mains. Mais j’avais essayé cette dernière dans les twists de l’arrière-pays monégasque, et j’en étais sorti…comment dire. J’y ai trouvé la 508 agile et précise sans pour autant être une reine des virages en épingle. Si je devais la noter dans cet environnement bien particulier, ce serait un 8/10. Mais cette note va fatalement être bien plus élevée cette fois-ci puisque j’ai emmené mon joli break dans les grandes plaines picardes. Et, dans cet environnement, la 508 SW est brillante. Vraiment. Déjà parce que, une nouvelle fois, les ingés en charge de la calibration châssis ont fait des merveilles de synthèse entre précision et confort. Pour ce dernier point, peut-être que les suspensions adaptatives de mon modèle d’essai ont aidé à la tâche mais le compromis est absolument génial (petite parenthèse : quand on sélectionne le mode Confort des suspensions, la Peugeot se met à tanguer légèrement au-dessus des irrégularités de la chaussée. On se croirait au volant d’une Citroën !). La direction est idéalement précise et le petit volant décuple cette sensation d’agilité, tandis que le combiné numérique placé en hauteur affiche toutes les infos nécessaires à la portée des yeux. Non, franchement, côté dynamique, je n’ai quasiment rien à redire sur cette 508 SW : on peut rouler très vite sans jamais perdre cette douce sensation de sérénité. J’adore.

Allez, si, j’ai quand même un défaut à signaler. Une fois s’être bien amusé au volant de la Peugeot, il faut quand même la garer. Et là, patatras, s’affiche sur l’écran central une horrible image de la caméra AR à la définition ridicule, sans compter que, pour de stupides raisons d’économies, la vision 360° n’est pas “complète” : seules les caméras avant et arrière retransmettent une image, l’ordinateur de bord devant ensuite bidouiller avec ces rendus pour afficher une vague estimation de ce qui se passe à gauche et à droite de la voiture. C’est extrêmement dommage : la qualité générale d’une voiture se joue sur de petits détails comme celui-ci, et la moindre faute entache sa réputation… Un point qu’il convient de régler rapidement, M. Peugeot.

La nuit, c”est encore pire…

Mais l’essai touche déjà à sa fin, et qui dit fin d’article dit chapitre sousous. Si la 508 SW commence à partir de 33 600 €, “ma” version PureTech 180 GT Line s’affiche à 49 220 € avec (quasiment) toutes les options cochées. C’est cher ? Oui et non. Une Renault Talisman Estate à peu près similairement équipée et motorisée vous coûtera sous les 45 000 €, tandis qu’une Audi A4 Avant proche de la Peugeot s’affichera plus autour des 58 000 €. C’est vous qui voyez.

Du coup, que retenir de cette 508 SW ? Premièrement, qu’elle est belle ; deuxièmement, qu’elle est un régal à conduire ; troisièmement, que les aspects pratiques ne sont pas si sacrifiés que ça ; quatrièmement, que la qualité et les finitions de l’habitacle sont de bons niveaux, avec quelques fausses notes ; enfin, que le positionnement de Peugeot, entre généraliste et premium, se retrouve parfaitement dans la tarification du beau break. Une bonne synthèse, non ? 

Crédits photos : Jean-Baptiste Passieux

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