K.O ! Out ! Licencié ! Viré ! n°100 du plan de licenciement ! Congédié !
Les mots ne manquent pas pour cette fin annoncée de Dany Bahar à la tête de Lotus. Fin du “communiquant”, de l’homme qui aimait les people, les pépés (pour rester poli !) et les pépettes !
Il avait été suspendu à la fin du mois de mai et faisait l’objet d’une plainte contre ses agissements au sein de Lotus portée par la maison mère DRB-Hicom. Cette fin était inévitable, l’homme était parvenu à se mettre à dos tous les amateurs de Lotus, la presse, le web à cause de son attitude et de ses choix fait sans analyse ni prise en compte de la réalité. Il aurait fait plus de tort en trois ans à Lotus que la marque n’en a connu en 60 ans et c’est avec un soulagement certain que l’on accueille la sage décision prise cette fin d’après midi par le conseil d’administration de Lotus Group. Multiplicité des projets, programme de F1 monté à la va vite, procès contre Caterham, Indycar, baisse notable des ventes, restructurations, nouveaux contrats et nouvelles normes pour tous les distributeurs Lotus de la planète (Lotus : < 2000 autos/an ces dernières années dont 158 en France en 2011 mais une baisse de 20.6% par rapport à 2010), pipolisation à outrance, frais de représentation énormes, implication dans toutes les formules de course sans en avoir le sou, refus des autorités britanniques d’accorder des aides à Lotus (aides en passe d’être accordées), programme de gamme pharaonique avec 6 voitures dévoilées au Mondial de Paris 2010, la fin du “Light is right” par le “Heavy is beauty”, des autos déraisonnables pour aller chercher les ténors du segment que sont Porsche et Ferrari, une citadine pour concurrencer la Cygnet (qui n’explose pas les compteurs chez Aston Martin), un moteur V8 dont le développement semble être laborieux (faute de moyens mais aussi d’ingénieurs compétents virés au moment de sa prise de fonction), une Esprit dont on ne sait plus rien ni si elle existera vraiment, l’annonce à Paris 2010 que les Lotus actuelles étaient bonnes pour l’arrêt de la production car pas assez luxueuses et chères (même l’Evora qui venait d’être lancée devait passer à la trappe), le non respect annoncé du contrat signé en grandes pompes avec Toyota pour la fourniture des moteurs et il y a encore bien d’autres faits peu glorieux à mettre à l’actif de D.Bahar comme les sauteries new yorkaises avec bimbos, champagne onéreux à flot et rappeurs qui n’ont jamais fait la moindre promotion pour Lotus. On passera sur la gestion à la petite semaine qui a encore enfoncé le constructeur d’Hethel au fond du gouffre. On se rappellera aussi que l’an passé Dany Bahar avait annoncé la construction à venir d’une usine ultra moderne… Une nécessité pour produire deux milliers de voitures ! On oubliera la gestion financière à la petite semaine et les frais de voyages importants pour ne pas dire somptuaires… Tout cela a pris fin ce jour et c’est heureux pour le constructeur d’Hethel et c’est Aslam Farikullah qui devient à dater de ce soir le directeur général délégué de Lotus en attendant que DRB-Hicom ait trouvé un successeur à Bahar.
Il était entré par la grande porte avec fanfares et trompettes, il s’en va par un trou de souris, sans rien et avec effet immédiat du licenciement avec une plainte de la direction du groupe qui sera instruite et menée à son terme si l’on en croit les informations. Du coté de DRB-Hicom on assure avec fermeté et conviction vouloir assurer à Lotus Group un avenir solide et radieux. Le puissant groupe industriel confirme son engagement et sa volonté de continuer à soutenir Lotus dans son développement et sa remise en forme.
Il avait dit de la petite Elise née dans sa version Mk1 fin 1995 qu’elle devait rapidement disparaitre pour laisser la place à une grosse Elise mastoc qui devait aller chercher le Boxster, elle va lui suivre et c’est heureux car elle reste la colonne “vertébrale” et sportive de Lotus. Reste à voir ce que vont devenir les projets en cours ( Exige roadster, Evora GTE, Esprit) même si dans un premier temps, il faut remettre tout le monde en confiance tant à Hethel que chez les investisseurs et les clients et les amateurs. Une sale session s’achève pour Lotus et le meilleur est probablement à venir. Cela commencera dans un peu plus de trois semaines par Goodwood et le Festival of Speed qui va fêter dignement mais avec passion les 60 ans de l’entreprise créée par Colin Chapman.
Pour ceux qui veulent se rappeler ce qu’a failli devenir Lotus et ceux qui depuis deux ans me disent que je n’avais rien compris ou que je faisais fausse route et qui veulent verser une petite larme sur la Bahar’attitude, voici un lien et quelques photos :
Quelques photographies inoubliables…
Et celle qui survivra à Bahar :
Via AP, Lotus Group, Getty Images.
