McLaren Elva : de l’histoire et de la concurrence…

Après un petit teasing cet été, McLaren nous présente ce matin sa grande nouveauté, la barquette radicale Elva, juste la veille du jour prévu par Ferrari pour nous montrer son propre dernier bébé, on y reviendra…

Nouvelle représentante de la lignée des Ultimate Series, la Elva prend donc la place de la P1, Senna et Speedtail dans une propositition totalement nouvelle pour nos amis britanniques. Après l’hypercar hybride, la voiture de course homologuée et la voiture chasseuse de vitesse de pointe, voici un roadster très affuté, sans toit ni pare-brise ni vitres latérales, ni système audio.

La voiture est motorisée par le bloc V8 de 4 litres que l’on retrouve dans toutes les voitures de McLaren, poussée à 815 chevaux, 15 de plus que la Senna (modification de l’échappement principalement). Quant à la plateforme, c’est à nouveau la même que pour la 720S, tout en carbone. Avec tous ces éléments supprimés, McLaren nous précise qu’il s’agit de la voiture la plus légère de son histoire, sans encore donner de chiffre exact, encore en cours d’homologation.

En revanche, les performances décoifferont les 399 heureux acquéreurs : moins de 3 secondes pour atteindre 100km/h, 6,7 secondes pour les 200. C’est plus rapide que la Senna, tout simplement. Si la voiture ne battra pas sa grande soeur sur circuit (l’ablation du toit et l’aérodynamique ne devraient pas le permettre), elle devrait donner bien du plaisir à ses deux occupants. McLaren met d’ailleurs en avant le système AAMS (active air management system) qui créé une bulle de relatif calme autour des passagers : une version (très) améliorée de la bulle du Renault Spider pour ceux qui s’en souviennent.

L’intérieur est une évolution de l’existant, dans la droite lignée du style bien connu de la marque : simple, épuré, sobre. On notera l’évolution du tunnel central. L’idée n’est pas de parcourir l’Europe en une semaine, le confort n’est donc pas la priorité. Un petit coffre a quand même été amménagé pour accueillir 2 casques et 2 ou 3 bricoles. Pour les moins téméraires, un pare-brise est disponible en option. L’Elva perd alors son capot ajouré mais gagne, un peu, en practicité.

Terminons par le style extérieur : l’identité McLaren est bien présente. La voiture nous offre une face avant inspirée de la Speedtail (phares étroits, bouclier travaillé) à laquelle s’ajoute l’entrée massive pour le AAMS. Les flancs sont largement creusés mais toujours dépourvus de prises d’air, comme sur la 720S. On les retrouve plus traditionnellement sur les épaules pour alimenter le V8 en air, en rappel à celle qui a inspiré le projet. L’arrière est dominé par le très large diffuseur. Les feux, très fins, et les sorties d’échappement soutiennent un aileron retracatable largement courbé. Finalement, annoncée comme une 720S découpée, on se trouve plutôt, en terme de style, devant une Speedtail sans queue ni toit, vous ne trouvez pas ?

L’Elva paraît très compacte, agressive sans pourtant présenter d’angle saillant. L’aérodynamique est très travaillée sans pourtant se parer de multiples appendices bien souvent disgracieux bien qu’elle soit avant tout destinée à limer du circuit, la monte pneumatique de série le prouve.

D’ailleurs, si jamais vous vous demandiez d’où vient ce patronyme très féminin de l’Elva, la réponse est assez simple. Bruce McLaren avant conçu en son temps une barquette, la M1A, qui lui a permis de se faire connaître en bien et d’accumuler les commandes. Trop petite pour assurer la construction d’autant de voitures, McLaren l’a sous-traitée à Elva Car Ltd dans les années 60. La philosophie de cette auto était déjà de faire primer la fonction à la forme, mantra repris par McLaren depuis 2011 avec pour symbole fort la très décriée Senna, pas bien belle mais terriblement efficace.

Côté concurrence, il faudrait être revenu sur Terre depuis 2 ou 3 semaines maximum pour ne pas comprendre que McLaren vient à nouveau défier Ferrari sur ses terres. La Monza est en cours de livraison et ses clients pourraient être tentés de varier les plaisirs dès fin 2020 contre un chèque de 1,6M€ environ, avant toute option de personnalisation MSO. Les débats pour savoir laquelle est la plus belle ont déjà commencé sur les groupes Facebook et à coup de hashtag sur Instagram. On vous laisse vous faire votre propre avis et on relance d’une Mercedes SLR Stirling Moss pour pimenter le sujet. Quel que soit votre avis, l’Elva entre dans le petit monde des voitures Passion avec un grand P, cela suffit à notre bonheur d’amateurs.

Crédit photos : McLaren Automotive

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