La plus petite Audi change radicalement. Envolées les rondeurs, la citadine est allée faire du sport et ça se voit à son design plutôt en rupture avec le modèle sortant. Mais ce n’est pas la seule surprise à découvrir sur ce nouveau modèle.
Le marketing c’est quand même formidable. Tenez, prenons au hasard cette nouvelle Audi A1 (ça tombe bien !). Plutôt bien dessinée, elle arrive à renouveler (en douceur, on reste chez Audi) le style de la marque. Les traits deviennent plus acérés, la calandre plus grande et plus agressive. L’esprit Audi se durcit et c’est plutôt une bonne chose, tant la planche à dessin Cintiq semblait se transformer en photocopieuse.
Ce qui me chagrine un peu, c’est quand les sirènes du marketing veulent à tout prix rattacher la nouvelle A1 à une prestigieuse ancêtre : la Sport Quattro. Cette version “châssis court” de la Quattro a fait les belles heures du Rallye en Groupe B avec notamment le grand Walter Röhrl dans les années 80. Voilà donc la filiation posée : la nouvelle A1 est la digne héritière d’une voiture de rallye. C’est un peu cavalier, non ? Pour qu’on y croie, les références esthétiques sont nombreuses : ces trois perforations à la jonction capot/calandre, une custode large, et des dimensions proches. Mais les similitudes s’arrêtent là. Et c’est quand même dommage que l’A1 ne puisse pas revendiquer son esthétique bien à elle.
Car outre les éléments déjà cités, elle dispose de plusieurs autres points distinctifs : des feux arrières d’un nouveau dessin (rappelant vaguement ceux de BMW), un toit disponible optionnellement en noir, ou des arêtes saillantes sur les flancs pour se muscler. Tout ces détails réunis font qu’elle se démarque fortement de la première génération (jugée souvent trop ronde et “féminine”) et aussi des cousine Polo et Ibiza avec lesquelles elle partage la plate-forme MQB-A0. Ses dimensions sont en hausse : 4,03 m de long pour 1,74 m de large. Ça passe encore pour une citadine, surtout à l’heure où le moindre SUV familial frôle les 5 mètres. L’A1 n’existera qu’en 5 portes, faute de ventes insuffisantes en 3 portes. Au final, je la trouve réussie, exception faite de la gargantuesque calandre occupant, avec les entrées d’air du bouclier, les 3/4 de la face avant. Cela manque de finesse. Sur une supercar, pourquoi pas. Mais sur une petite A1 ? Cela dit, les deux modèles des photos presse sont des versions S-Line. Peut-être que les boucliers des versions classiques seront plus sages ?
Les soubassements de l’A1 étant partagés avec d’autres modèles du groupe, pas de surprise à attendre quant aux motorisations. Ou plutôt si, car aucun diesel n’est proposé au lancement ! La gamme essence est par contre plutôt bien garnie avec deux déclinaisons du 3 cylindres 1.0 TFSI développant 95 ch (25 TFSI) ou 115 ch (30 TFSI), un 4 cylindres 1.5 de 150 ch (35 TFSI) et enfin un 2 litres de 200 ch (40 TFSI), en attendant mieux avec une très probable S1 qui devrait pousser le curseur encore plus loin en terme d’agressivité. Rappelons que la S1 de première génération développait 231 ch et disposait de la transmission Quattro, a priori indisponible sur la plate-forme MQB-A0, sauf à ce que les ingénieurs d’Ingolstadt trouvent une solution miracle. Et quand même, revendiquer une filiation Sport Quattro sans offrir de transmission intégrale… Pas de trace d’hybride (douce ou pas), ni d’électrique pour l’instant, mais cela peut encore changer, tout comme l’apparition des moteurs diesel TDI.
Dans l’habitacle, l’A1 suit le changement amorcé sur le petit SUV Q2 en amenant de la couleur par petites touches (et très probablement en option). Mais le dessin de la planche de bord rentre dans le rang des grandes productions de la marque en adoptant des lignes horizontales et des grands aérateurs rectangulaires qui viennent hélas remplacer les dispositifs ronds pourtant si jolis. La console centrale, ornée de l’écran multimédia, se tourne à présent vers le conducteur tandis que le Virtual Cockpit trouve sa place dans le combiné d’instrumentation. Les similitudes de dessin, et même d’aspect, sont grandes avec la cousine Polo. Les dimensions revues à la hausse devraient améliorer l’habitabilité de la citadine tandis que le coffre atteint un total de 335 litres (+65).
Plus grande, plus agressive de dessin, la nouvelle A1 montre que Audi sait faire évoluer ses produits autrement que par petites touches homéopathiques. Elle croisera sur son chemin de citadine premium la Mini et… finalement pas grand chose d’autre. La future DS3 adopte le format SUV et sera donc hors-jeu et la Mercedes EQ A électrique s’éloigne aussi du segment en question. L’A1 sera disponible en novembre, pour un prix de départ d’environ 20 000 € (allez, 18 990 € pour le marketing !).
Crédit photo : Audi