Avec près de 300 000 exemplaires écoulés à travers le monde, la Nissan Leaf première du nom s’est rapidement imposée comme véhicule électrique le plus vendu de la planète. Plus d’autonomie, plus d’équipement, un look modernisé, la nouvelle génération se veut plus accessible en termes d’utilisation pour une grande majorité des foyers. De quoi convaincre le pro-thermique que je suis ? Allons voir si le défi est relevé !
Et si pour une fois, la voiture électrique était capable de me convaincre ? Je me suis mis l’instant d’un week-end dans la peau de l’un des avocats de la Mairie de Paris (Anne, j’espère que tu passes par ici) afin de défendre mon point de vue à propos de la dernière proposition de Nissan en matière de mobilité durable : la nouvelle Leaf. La parole est à la défense !
Leading, Environmentally Friendly, Affordable, Family Car ; c’est son petit nom. Évidemment, Nissan a rapidement compris qu’il n’y aurait pas assez de place sur la malle arrière pour faire rentrer tout ça. On se contentera donc de L.E.A.F ! Arrivée sur le marché français en fin d’année 2011, la première génération de voiture 100% électrique de la marque nippone a fait une apparition discrète dans l’Hexagone avec 12 000 exemplaires vendus en 6 ans de commercialisation, trustant tout de même la deuxième place du classement des véhicules électriques les plus vendus en 2015, 2016 et 2017, loin derrière la Renault Zoé qui semble intouchable avec plus de 15 000 exemplaires écoulés l’année dernière. Essayée en version 30 kWh par mes confrères Gabriel et Thomas, la précédente Leaf arguait disposer d’une autonomie de 250 km selon le cycle de tests NEDC (New European Driving Cycle) auquel on reprochait bien souvent un écart notable entre la théorie et la pratique. En effet, Gabriel a eu du mal à atteindre les 200 km d’autonomie même en adoptant une conduite résolument “éco-friendly”. 2017 a vu l’apparition du nouveau cycle d’homologation baptisé WLTP (Worldwide harmonized Light Vehicles Test Procedure) pour une meilleure corrélation entre théorie et pratique comme je vous le disais ci-dessus. Ainsi, c’est pas moins de 270 km d’autonomie que propose la nouvelle Leaf avec ses nouvelles batteries 40 kWh et, pour comparer, 380 km selon l’ancien cycle NEDC.
Vous me suivez toujours ? Beaucoup de jus de cerveau, tout cela pour vous dire que : la nouvelle Leaf est plus puissante et dispose enfin d’une autonomie digne de ce nom !
Bien que “stylistiquement” parlant, la Leaf n’affichait pas la même volonté que Toyota et sa Prius de montrer aux autres “Hé regardez tous ! Moi je roule propre !”, elle n’était définitivement pas un canon de beauté. Ligne pataude, face avant un peu niaise, jantes qui semblaient sortir du catalogue de gamme 1997, le design n’était sûrement pas la préoccupation principale du marketing. Toutefois, la voiture électrique rentre dans les moeurs et même des marques arguant le low-cost en premier lieu telles que Dacia apportent une vive importance à l’aspect extérieur. La nouvelle Leaf reprend les codes stylistiques de la gamme Nissan “thermique” avec le logo entouré d’un trapèze chromé et des optiques avant allongées rappelant directement les proues des Micra et Pulsar. Le profil est dynamisé avec des hanches marquées cassant le côté pataud de l’ensemble. Enfin, l’adoption d’un hayon noir et d’optiques fines rend l’arrière beaucoup moins massif qu’auparavant. Ainsi, sans le logo “Zéro Emission”, rien ne laisse supposer au premier abord que l’on a affaire à une voiture 100% électrique. La Leaf rentre dans le moule du marché automobile global tout en affichant une identité résolument Nissan, une proposition en ligne avec son époque si on oublie la finition d’entrée de gamme Visia.
L’habitacle, c’est clairement ce qui me déplaisait le plus sur la Leaf précédente… Couleurs beigeâtres, plastiques grossiers, dessin hors d’âge et des sièges aux motifs qui me font penser à ceux des transports en commun.
Là c’est une autre histoire. La Leaf hérite du volant multifonctions commun au Qashqai 2017 (notez le nombre impressionnant de boutons), du nouveau système de navigation agréable à l’utilisation mais surtout d’une finition enfin digne du prix affiché. Ne pas oublier que dans le cas présent, nous sommes dans une compacte à partir de 32 900 € pout cette finition Tekna. Les sièges cuir proposés sont de bonnes factures et le dessin élégant surmonté des quelques petites touches d’Alcantara ça et là. On retrouve aussi une petite coquetterie spécifique à la Leaf à savoir son sélecteur de vitesse en forme de boule qui s’avère très pratique à l’utilisation et n’encombre pas inutilement l’espace de la console centrale.
Mais le credo de la Leaf en finition haute, c’est la conduite, ou plutôt la non conduite si je puis dire. Loin de moi l’idée d’être critique vis à vis de ça étant donné que les technologies proposées sont comme vous allez le constater en phase avec l’utilisation faite d’une telle voiture.
Tout d’abord, l’installation du système baptisé “ProPilot” qui ne correspond ni plus ni moins qu’à un ensemble de systèmes d’aides à la conduite permettant de pratiquer la conduite semi-autonome si chère à tous les constructeurs depuis ces dernières années. Régulateur adaptatif, maintien dans la voie de circulation, freinage automatique et avertisseur d’angles morts : la recette habituelle. Proposer ce genre de technologie sur une compacte à 30 000 € tient cependant de la performance, la Leaf démocratise l’électrique mais se rapproche également des références du marché en termes d’équipement. Qui a dit qu’il fallait être éco-kamikaze pour oser passer à l’électrique ?
L’exclusivité tient cependant d’une autre innovation appelée “ePedal”. Vous connaissez sans doute déjà le mode “B” que l’on peut sélectionner à la place de “D” lorsque la voiture est en route et qui accentue le frein moteur pour une récupération d’énergie optimale et un confort de conduite accru en ville. ePedal va encore plus loin en poussant ce mode de fonctionnement à son paroxysme à savoir ne plus utiliser que la pédale d’accélérateur 95% Du temps que vous passerez en voiture et ce même pour freiner ou s’arrêter !
Si le système n’est pas des plus flagrants à plus de 130 km/h (le frontalier Alsacien que vous êtes sera d’ailleurs heureux d’apprendre que la vitesse maximale annoncée à 144 km/h maximum est très légèrement sous-estimée pour atteindre un bon 150 km/h réel correspondant à 160 au compteur), il s’avère étonnement efficace en dessous de 90 km/h. C’est un coup à prendre au début puisqu’avec le système activer, il est quasiment impossible de lever le pied sans freiner plus que vous ne l’auriez voulu sur une voiture normale en effectuant le même geste. Il faut donc s’habituer à rester la plupart du temps le pied plus appuyé qu’à la normale sur la pédale de droite et ce même à vitesse stabilisée. Du reste, avec un peu d’anticipation et de pratique pour ne pas gêner le confort de vos passagers avec des décélérations trop intenses, ePedal est comblera n’importe quelle personne pour qui la conduite n’est pas un plaisir.
Outre l’aspect confort, je lui ai aussi trouvé un aspect sécuritaire. Vous savez tous que la distance d’arrêt est composée de la distance parcourue durant le temps de réaction et de la distance de freinage. En actionannt ePedal, le fait même de lever le pied amorce déjà votre freinage (les feux stop s’allument !) et fait donc intervenir la phase de freinage plus tôt dans la phase d’arrêt globale, habile !
Mais ce qui est vraiment fort avec cette nouvelle Leaf, c’est de me redonner confiance en l’avenir, même si celui-ci doit être électrique.
À l’occasion du mondial automobile de Tokyo en fin d’année 2017, Nissan a levé le voile sur ce que serait la Leaf en version Nismo, avouez qu’elle a de la gueule non ? Sauf que comme chacun le sait, pour faire une bonne sportive, il faut une bonne base. Et après plusieurs dizaines de kilomètres à un rythme effréné à travers les petites routes sinueuses du massif de l’Estelle par un soleil radieux, la Leaf en redemande ! Une pêche surprenante à la relance et une vivacité hors du commun pour un tel gabarit, notamment grâce au centre de gravité abaissé grâce aux batteries dans le plancher. J’ai aussi trouvé amusant que le fonctionnement du système ePedal se prête à merveille à l’exercice et permet de mieux appréhender les freinages brutaux ou encore le placement du train avant en entrée de courbe. Oui j’ai pris du plaisir avec une Leaf sur parcours sinueux, et je n’ai pas honte de le dire ! Plus qu’à attendre que cette utopique Leaf Nismo ne devienne réalité !
En résumé, la Leaf millésime 2018 constitue un nouveau pas en avant dans la mobilité durable, si celle-ci doit en effet être électrique, débat dans lequel je ne rentrerai pas. Autonomie accrue, look amélioré pour finalement se rapprocher au mieux d’une compacte classique, performances de premier ordre, équipement pléthorique et finition à la hausse. Plus que jamais Nissan nous propose un produit en phase avec son temps et avec les exigences de la grande majorité des clients utilisateurs d’une compacte dans la vie quotidienne. Il n’y a objectivement plus de véritable barrière pour passer à l’électrique, convaincu ?
Crédits Photos : Maurice Cernay, Nissan
Merci à Nissan France pour nous avoir permis de découvrir cette nouvelle Leaf quelques semaines seulement avant les premières livraisons dans l’Hexagone !