Hier soir, c’était la première mondiale de l’ID. Buzz, la nouvelle camionnette électrique de Volkswagen…et on y était 🙂
Première mondiale, certes, mais cette résurrection du mythique Combi n’était pas spécialement une surprise. Déjà parce que VW nous abreuve de concept-cars sur le sujet depuis plus de…vingt ans (le Microbus, c’était en 2000 !!), mais également parce que la marque nous a dernièrement envoyé des tas et des tas de photos de ce fameux ID. Buzz, certes camouflé, mais quasiment tout nu. Mais bon, ça fait quand même du bien de le voir dans sa livrée définitive…et en personne.
Quelque chose m’a immédiatement frappé lors de la conférence de presse : l’utilisation maintes et maintes fois répétée du terme “icône”, avec des références soutenues au -glorieux- héritage de Volkswagen dans le domaine des fourgonnettes mêlant à la fois transport de marchandises et de passagers -le premier étant, bien entendu, le mythiquissime T1 des années 50. C’est dit : l’ID. Buzz, bien plus qu’être un nouveau modèle de la gamme électrique “ID.” de la marque, représente un lien entre tradition et innovation.
La théorie…
Parlons concret : l’ID. Buzz, c’est une voiture de 4.71 mètres de long pour 1.94 m de haut et 1.98 m de large (!!) reposant sur la plate-forme modulaire MEB du groupe VW réservée aux électriques. Avantage de cette plate-forme : la possibilité de pousser les essieux looiiin loin vers les extrémités. Résultat : si l’ID. Buzz possède le même empattement (2.99 m) que le T.1, l’utilitaire thermique et hybride de la marque, il est 19 cm plus court que ce dernier ! Un atout en ville et pour le rayon de braquage, annoncé à 11.1 m, grosso modo celui d’une Polo.
Pour le reste, l’ID. Buzz reposant sur la MEB, il reprend les caractéristiques des grosses versions des ID. 3 & ID. 4, à savoir un moteur électrique de 150 kW & 310 Nm placé à l’arrière (vous remarquerez les énormes pneus 265/45 R20, probablement utiles pour assurer une tenue de cap potable) alimenté par une batterie de 77 kWh utiles, rechargeable en 11 kW en alternatif ou 170 kW en continu.
A l’intérieur, l’ID. Buzz proposera à son lancement à l’automne une seule configuration 5 places / empattement standard -des versions 6 & 7 places et un empattement rallongé arriveront plus tard, sans plus de détails. Le second rang est occupé par une banquette coulissante et rabattable 2/3-1/3, qui fera passer le coffre de 1121 litres en 5 places à 2205 litres en 2 places -attention ceci dit, il faudra sortir cette banquette à la sueur de votre front, la batterie empêchant de rabattre les sièges dans le plancher. A l’avant, on retrouve l’interface minimaliste des autres VW ID, avec un tout petit écran derrière le volant (volant qui accueille à sa droite un bien pratique satellite de sélection de rapports, un peu à la manière de la BMW i3) et un très très gros au centre du tableau de bord regroupant assez littéralement l’intégralité des fonctions & réglages.
Notons que la version Cargo, destinée aux pros, a été développée main dans la main avec les équipes de la version “pour les familles”, offrant ainsi les mêmes sensations de conduite et les mêmes équipements. L’ID. Buzz Cargo est livré de série avec trois places de front et une séparation avec la zone de chargement -une zone de chargement de 3,9 m3 de capacité, suffisamment grande pour accueillir deux euro-palettes.
Parlons techno : les deux versions de l’ID. Buzz profitent à fond de la MEB et raflent toutes les technologies possibles. En pagaille : des phares Matrix LED, un assistant de conduite connecté capable d’annoncer des incidents avant d’arriver dessus, un stationnement automatique, une vision 360°, un éclairage d’intérieur pouvant jouer jusqu’à 30 nuances, Android Auto & Apple CarPlay sans fil, un système “plug & charge” permettant de démarrer une session de rechargement sans badger ou s’identifier (un peu à la manière des superchargeurs Tesla), une charge bidirectionnelle et tant d’autres choses.
Parlons chiffons : l’ID. Buzz se débarrasse de toute forme de cuir dans son habitacle et se pare, ici et là (velours des sièges, ciel de toit) de matériaux issus de plastique recyclé. Les packs de couleur blanche, bleue, jaune, orange et verte illumineront l’habitacle et seront en résonnance parfaite avec les couleurs extérieures : Blanc Candy, Deep Black, Argent Mono, Lime Jaune, Starlight Bleu, Energetic Orange & Bay Leaf Green -notons que ces quatre dernières teintes peuvent se parer d’un ravissant biton comme sur les photos. Mon regret ? L’absence d’un joli rouge, pourtant assez fréquemment associé au Combi “d’avant”.
…et la pratique
Concrètement : après avoir tourné autour, qu’est-ce que j’en pense ? Version condensée : j’adore…à quelques détails près.
L’extérieur est, de mon point de vue, assez splendide -surtout dans cette superbe teinte verte presque-pastel-mais-un-peu-pailletée-quand-même-pour-faire-moderne. Le dessin est très simple (comme pour tous les transporteurs, la fonction prime sur la forme) mais l’ID. Buzz arrive à créer un caractère et un charisme de fou. Les proportions sont sans nulle autre pareil, et j’imagine le casse-tête des ingénieurs pour caser la direction et (surtout) les zones de déformations dans un si petit espace avant. Volkswagen a réussi à rendre la fourgonnette sexy et, rien que pour ça, ça mérite des applaudissements nourris. Amis professionnels, achetez-en un, floquez-le et tout le monde (absolument tout le monde, j’en mets ma main à couper) ne regardera que vous dans la rue. Bravo !
J’ai un peu plus de reproches sur l’intérieur. On a un habitacle immense et une largeur totale de dingue, mais VW ne nous propose qu’une simple banquette et non trois sièges indépendants. Conclusion, le passager central se retrouve avec un dossier bien plus ferme que ceux aux extrémités et je trouve ça quand même dommage de passer à côté de ça quand on cultive une telle fibre familiale. Dommage également pour l’absence de toit ouvrant (ou au moins panoramique) qui aurait rendu l’habitacle encore plus lumineux ! Dommage enfin pour les vitres fixes à l’arrière. Niveau finition, c’est basique (le bois que vous voyez sur les photos n’est qu’un adhésif, sans aucun relief), mais ça fait le taf et c’est manifestement moins dramatique que les autres ID. C’est toujours ça de pris.
Après tout n’est pas négatif non plus : la position de conduite, très haute, est hyper agréable, la vue vers l’avant est parfaite grâce aux petites fenêtres supplémentaires, on a des équipements rarement vus dans cette catégorie et il y a certains détails qui font penser qu’il y a eu une recherche approfondie sur la praticité de la bagnole et sur les aspects pratiques. Par exemple, les prises USB (8 au total !) dans la porte arrière sont dans un petit réceptacle permettant d’y laisser son téléphone et, détail que j’adore, les tablettes peuvent s’arrêter à mi-course pour poser sa tablette et regarder un film avec un angle parfait. Et ça j’achète.
Je pensais faire court sur cet article…au final pas du tout. Terminons par annoncer que l’ID. Buzz, produit à Hanovre, arrivera à l’automne et que j’ai extrêmement hâte de l’essayer.
Allez zou, toutes les photos :
Crédits photos : Jean-Baptiste Passieux, Volkswagen
Je suis sur Twitter : @JBPssx