… mais aussi des 924, 944, 964, 911 Serie G, Corvette Stingray 1963 !
Anatole Lapine dit Tony Lapine dans le monde de l’automobile nous a quitté le 29 avril dernier alors qu’il allait avoir 82 ans dans quelques jours. Sa disparition suit de peu celle de Ferdinand Alexander Porsche début avril et c’est aussi le signe qu’une grande génération de designers et d’ingénieurs est entrain de s’éteindre.
Né à Riga, Tony Lapine commence sa carrière comme apprenti chez Daimler Benz à Hambourg après la seconde guerre mondiale puis au début des années, il quitte l’Allemagne pour rejoindre les USA et le fameux Bureau X de Bill Mitchell chez General Motors où il conçoit un certain nombre de voitures de sport et de concepts cars comme savaient le faire GM à l’époque. Chez GM il travaille souvent en association avec Larry Shinoda et après avoir dessiné la Corvette Corvair Monza Convertible, il crée toujours avec Shinoda la fameuse Corvette Stingray qui fera beaucoup pour la reconnaissance du modèle. En 1965, GM le renvoie en Europe en lui donnant la direction du style Opel.
Il y fera 4 ans avant qu’en 1969, Porsche ne le débauche et lui donne la direction du design de la marque. A l’époque, il trouve que la monoculture industrielle et stylistique est dangereuse pour le constructeur de Zuffenhausen et il choisit d’autre voies pour élargir la gamme et les marchés de Porsche. Mais il se penche dès le début des années 70 sur le cas 911 et on lui doit la 911 Serie G, celle avec les “gros pares chocs”, le bandeaux Porsche entre les feux arrières, les sièges intégraux, le volant 3 branches moussé ou les fameuses jantes alu dites “téléphone” à 5 trous ovales. Il fera évoluer la 911 jusqu’à la version 964 de la fin des années 80 non sans avoir créer la première supercar du constructeur, la 959 qui fera la loi sur la route et en rallye raid. Il fait aussi évoluer les 914 mais sa grande oeuvre à la tête du design et de la conception chez le constructeur allemand reste la création avec les ingénieurs de la R&D des Porsche “hérétiques” à moteur avant 4 et 8 cylindres, je veux parler des lignées 924/944 et 928. Une allure novatrice, surtout pour la 928, un moteur à l’avant, une boite de vitesse à l’arrière (système dit transaxle), un coffre, une BVA pour les USA et même un moteur 4 cylindres 2.0 L de 125 ch né chez Audi pour la 924.
Horreur, damnation, les porschistes de l’époque dénigrent, rejettent, crient au sacrilège et il faut un peu de temps à ces coupés “pas dans la norme” pour s’imposer aux cotés des 911 3.0 L, puis SC, Carrera, Turbo. Et pourtant les différentes versions de ces voitures remportent un certains succès commercial qui permet à Porsche de ne pas mourir notamment aux USA où les 924 et 928 connaissent un beau succès.
Il restera à la direction du design Porsche jusqu’en 1989 (deux décennies de style) avant d’être remplacé par Harm Lagaay qui va marquer les Porsche des années 90 et qui fera même évoluer les 944/968 et 928 jusqu’à leur fin de production durant cette dernière décennie du 20eme siècle. Tony Lapine avait gardé ses entrées chez le constructeur d’ailleurs il ne vivait pas très loin puisqu’il est décédé chez lui à Baden-Baden. Bonne et belle route Tony !
Via Porsche.