Comme nous le disions en début de semaine, ces derniers jours étaient importants pour PSA car le groupe automobile français et son allié américain faisaient un premier point sur le travail des fameuses commissions communes, la direction du groupe rencontrait hier jeudi les syndicats et l’état lors d’une réunion tripartite et hier matin, Philippe Varin, plutôt discret ses dernières semaines s’exprimait sur Europe 1 chez JP Elkabbach.
En début de semaine nous avons donc appris que la descendante de la C5 sera assemblée dans l’usine PSA Peugeot Citroën de Rennes la Janais, site qui va perdre l’an prochain quelques 1400 emplois soit 1/4 de ses effectifs.
Mercredi c’est au tour de PSA et GM de faire part des premières analyses mise en place par les différentes commissions internes. Aussi nous avons donc appris que les deux groupes industriels avait définis 4 projets communs pour les prochaines années.
– 1) Mise en place d’un programme commun pour un monospace compact de marque Opel/Vauxhall et un CUV compact de marque Peugeot qui reprendra le modèle de l’actuel Peugeot 3008. En fait ce projet annonce le successeur des 3008 et Zafira.
– 2) Mise en place d’un programme commun de monospace sur le segment des petites voitures de marque Opel/Vauxhall et Citroën. On va donc trouver ici les descendants des Meriva et C3 Picasso.
– 3) Mise en place d’un programme commun pour de nouveaux véhicules destinés au segment D des marques Opel/Vauxhall, Peugeot et Citroën. On trouve ici les successeures des Insignia, C5 et 508.
– 4) Mise en place d’un programme commun qui mènera au développement d’une plateforme modernisée pour le segment des petites voitures à faibles émissions de CO2 destinées à la nouvelle génération de véhicules Opel/Vauxhall, Peugeot et Citroën en Europe et dans le reste du monde.
PSA et GM ont par ailleurs fait savoir qu’ils prévoyaient de commercialiser les premiers véhicules issus de ces programmes communs d’ici à la fin de l’année 2016. Ce qui nous fait dire que le salon de Paris 2016 sera importants pour Opel et PSA. Les deuxgroupes automobiles vont également créer une structure commune pour gérer leurs achats. La direction de PSA ajoute que l’objectif est de conclure «les contrats d’application» de ces projets au plus tard avant le 31 décembre 2012 et les deux partenaires confirment l’objectif de deux milliards de dollars de synergies et donc d’économie chaque année à se partager d’ici à 5 ans.
La banque de PSA, BPF, un peu en difficulté (mais vitale pour le groupe et surtout les concessionnaires) va par ailleurs bénéficier d’une garantie de l’état français de 7 milliards d’euros durant les trois prochaines années. Cette mesure vient compléter une rallonge bancaire et les banques créancières de BPF sont sollicitées pour mettre à disposition du groupe automobiles des liquidités pour un montant de 11,5 milliards d’euros dont 1 milliard de liquidités additionnelles. Le directeur financier du groupe explique par ailleurs :”Une grande part de ce crédit a déjà été négociée avec des tirages possibles sur la période 2013-2015 et le bouclage complet du dossier sera effectif dans les jours à venir.” Pour mémoire sachez que BPF est toujours dans le vert, dispose de 7 milliards de trésorerie ce qui permet à la banque PSA d’avoir une visibilité économique et financière de l’ordre de 6 à 9 mois.
Pour revenir un instant à la garantie de l’état français, PSA rappelle qu’il a été décidé, pendant la période de la garantie de l’Etat, de ne pas procéder à des distributions de dividendes ou à des rachats d’actions et de ne pas attribuer aux membres du directoire d’options de souscription ou d’achat d’actions ni d’actions gratuites. Par ailleurs et dans le cadre de l’échange de cette garantie de l’Etat, le constructeur automobile a accepté plusieurs contreparties dont la mise en place d’un fameux comité de suivi qui comprendra des représentants de l’Etat, de la direction de PSA ainsi qu’un administrateur indépendant, enfin un administrateur salarié fera aussi son entrée dans l’organe de surveillance du groupe français. Une mesure symbolique qui vise à apaiser les syndicats en leur donnant un semblant de droit de regard sur la gestion de l’entreprise.
Pour le reste du plan PSA, pas de changement et la direction du groupe par l’intermédiaire de Philippe Varin fait savoir qu’il n’y aura pas de modifications du plan initial. Le site d’Aulnay sera bel et bien fermé (des repreneurs se sont déjà positionnés !) et pour le reste le PDG de PSA renvoie au dialogue social à l’intérieur de l’entreprise. La seule note “d’optimisme” des syndicats porte sur une possible réindustrialisation du site de Rennes qui pourrait (attendons les résultats des études !) accueillir la production d’outillage industriel Peugeot. Cette option permettrait, si elle est validée, de conserver 400 emplois supplémentaire dans l’usine d’Ille et Vilaine ce qui limiterait la plan de départ à 1000 salariés au lieu des 1400 initialement prévus.
Pour compléter le sujet, je vous propose le lien qui vous mène vers l’entretien de JP Elkabbach et de P.Varin hier sur Europe1.
Un long dossier que nous suivrons ensemble dans les prochains mois.
Via AFP, LeMonde, LesEchos, OuestFrance, Europe1.