Rome – Paris en Honda Civic i-DTEC.

« Tenez Jean-Baptiste, prenez la Sedan grise, on vous a mis un panier pique-nique pour ce midi. On se voit lundi à Paris ! ». Nous sommes jeudi, il est 9h30 et je récupère en plein cœur de Rome une Honda Civic flambant neuve. Ma mission ? La ramener chez Honda France, à Marne-la-Vallée, le lundi suivant. Quatre jours pour faire 1 400 km : on ne peut pas vraiment dire que le temps presse. Autant en profiter ! Je vous embarque avec moi pour mon périple italo-français au volant de la nouvelle Civic diesel.

JOUR 1 : ROME – FLORENCE – BOLOGNE

« Nice car ! » : j’ai à peine fait 500 mètres pour arriver au pied du Vatican qu’on m’apostrophe déjà. C’est vrai qu’elle a une gueule, ma Civic. Alors j’ai eu pas mal d’avis négatifs sur le style extérieur, mais je l’aime bien moi. Fan notamment de la face avant, dynamique sans être agressive, avec de très jolis volumes qui prennent bien la lumière –bien aidé par un joli gris très lumineux. Et la calandre prouve qu’on peut avoir quelque chose de charismatique sans tomber dans l’outrance des dimensions ou du chrome. Après, j’ai peut-être un peu de mal avec l’arrière qui tombe de trop, je vous l’accorde. Au moins, elle sort de l’ordinaire ! En tournant autour, on se dit qu’elle est quand même grande, alors on regarde la fiche technique… Effectivement, avec 4.65 m, on se rapproche doucement d’une berline familiale.

Maintenant que la Civic est bénie, il est temps de prendre la route. Première étape : Florence ! Les trois heures de route me permettront de faire connaissance avec l’auto. Dès le départ, je tombe un peu des nues en découvrant l’écran central, « nouveau » et « sophistiqué » d’après le communiqué. Problème : je trouve les graphismes tellement datés que je ne cherche pas plus loin et branche illico mon téléphone. Android Auto apparaît immédiatement et je lance la navigation Google via l’excellente reconnaissance vocale. Il est alors temps de sortir de Rome. Chose dont s’accommode la Civic sans aucune gêne, avec une direction légère juste ce qu’il faut, un moteur doux comme un agneau et une boîte de vitesse au très bon guidage.

Le moteur, tiens, parlons-en ! C’est tout de même pour ça que je viens tester la voiture. Un nouveau moteur diesel en 2018, donc. Aberrant ? Pas pour Honda, qui justifie son choix par le fait que ok ça se casse la gueule actuellement, mais le diesel ne va pas disparaître du jour au lendemain : ils tablent sur 31 % de part de marché en 2021. Les ingés insistent sur un point particulier : ce 1600 cm3 de 120 ch & 300 Nm de couple a été conçu pour respecter toutes les futures normes environnementales –un cauchemar en termes de dépollution. Le moteur embarque donc des filtres dans tous les sens aux performances toujours améliorées, fait une chasse au moindre frottement et beaucoup d’autres choses qui m’échappent totalement. Résultat : ma version 4 portes se targue de consommer 3.4 l/100 km et de rejeter 91 g de CO2 par kilomètre –attention cependant, les chiffres sont obtenus en NEDC, pas en WLTP.

L’autoroute entre Rome et Florence permettra de soulever quelques points : il y a très peu de bruit à bord de la Civic, avec des bruits aéro correctement filtrés et un moteur inaudible à vitesse stabilisée. Seule les bruits de roulement me paraissent un peu trop présents : peut-être à cause des pneus hiver ? Toujours est-il que je peux profiter tranquillement de ma musique via le système son de bonne facture. Côté confort, la position de conduite est parfaite et les sièges maintiennent bien : les kilomètres défilent sans m’en rendre compte et j’arrive à Florence un peu après midi. Je trouve miraculeusement une place de la taille de la bête à deux pas de la Piazza de Santa Croce et j’abandonne la Civic pour l’après-midi. Je n’étais jamais allé à Florence et je comptais bien profiter de mon escale pour m’en mettre plein les mirettes ; ce sera totalement le cas avec une tachycardie environ toutes les deux minutes, ébloui devant la beauté des bâtiments –bien servi, il faut le dire, par une météo parfaite.

Je retrouve la Honda en fin d’après-midi et décide de pousser jusqu’à Bologne pour y passer la nuit. Alors si jamais vous prenez cette route, sachez que vous aurez à un moment le choix entre l’autoroute diretissima et la panoramica. Je vous en conjure : prenez la seconde option. Vous aurez alors droit à 40 km de panoramas sublimes et de routes qui tournicotent entre les montagnes et les vallées. J’ai de plus eu droit à un merveilleux soleil couchant, rendant l’expérience juste parfaite. C’est la tête dans les nuages que j’arrive dans un hôtel de chaîne en périphérie de Bologne, un des seuls à proposer un parking. Pour contrebalancer, je pars m’enterrer dans une petite auberge où je m’explose le bide avec un des meilleurs dîners de ma vie.

Que retenir des 448 kilomètres parcourus ce premier jour à bord de la Civic ? Eh bien qu’il n’y a pas grand-chose à redire. Ma Honda s’est révélée être une autoroutière de premier ordre, tout en sachant s’accommoder des petites rues italiennes sans broncher. Le moteur semble être une sacrée bonne surprise, discret mais vigoureux sur les relances. Une belle première journée !

JOUR 2 : BOLOGNE – SANT’AGATA BOLOGNESE – MARANELLO – MONACO – GRASSE

Honnêtement je ne me suis rendu compte de la proximité entre Bologne, Sant’Agata Bolognese et Maranello que la veille au soir, en regardant une carte de la région. Ce serait trop bête de ne pas faire un crochet… Me voilà donc aux aurores dans le parking de l’hôtel retrouver ma Civic. Je quitte Bologne et me rends rapidement compte pourquoi Ferrucio Lamborghini a fait des tracteurs : les 35 kilomètres me séparant de Sant’Agata Bolognese sont exclusivement constitués de champs à perte de vue. La Civic cruise sans aucun problème jusqu’à ce que BRROOOOAAAAA je me fasse doubler par une Aventador S en test. Doux Jésus, quel bruit ! Ce ne sera pas la seule Lambo croisée ce matin-là, mais toutes auront pour point commun cette mélodie qui vous retourne de l’intérieur. Arrivée en ville, on se rend rapidement à l’évidence : l’usine Lamborghini doit occuper la moitié de la taille de Sant’Agata. Sérieusement, il n’y a quasiment rien autour ! Je me pose avec pour optique de visiter le musée, mais j’apprends que 1) l’entrée est à 20 € et que 2) l’exposition est minuscule. Ce sera sans moi !

ciao ciao

Je reprends la Honda, direction Maranello, à une trentaine de kilomètres. Là, c’est encore pire : je ne descendrai même pas de la voiture. Tout y est tellement commercial, tellement artificiel… Le moindre café est orné d’un cheval cabré, des agences de loc à tous les coins de rue vous proposent des tours en California à prix délirants… Je prends deux photos devant l’entrée de la piste de Fiorano et reprends la route immédiatement, sincèrement déçu par les deux villes. Voilà une journée qui aurait pu mieux commencer…

J’ai vu ce que je voulais voir en Italie : direction Monaco ! Le trajet n’est pas des plus excitants, à l’exception de la belle et sinueuse arrivée sur la côte génoise. C’est à ce moment-là que je m’arrête pour un premier plein après un peu plus de 800 km passé au volant de ma Civic. Toujours rien à signaler, la Honda continue d’être cette autoroutière sans histoire. La frontière italo-française se passe sans même s’en rendre compte…à un détail près : les pneus de la Civic se taisent ! J’ai donc ma réponse par rapport aux bruits de roulements : l’enrobé italien est à blâmer. Mais je sors rapidement de l’autoroute pour rejoindre Monaco. Enfin, plus précisément, le rocher de la Tête de Chien, où j’arrive pile poil pour voir le soleil se coucher. C’est sacrément beau.

Le soleil est parti faire dodo, il est temps que je trouve de quoi faire de même. Pour cela, je dépasse Nice et rentre dans les terres pour m’arrêter à Grasse. Je me trouve un petit hôtel trop mignon sur les hauteurs avant de me balader dans les ruelles de la ville, où j’y mangerai la meilleure terrine de poivrons du monde. Sachez-le : Grasse, un vendredi soir à 22h, est encore plus mort que la banlieue de Montbéliard -et Dieu sait que c’est pas jojo. Je pars donc me coucher, mais j’aurai un peu de mal à trouver le sommeil. Parce que demain…

JOUR 3 : ROUTE NAPOLEON – PARIS

La Route Napoléon ! Joie ! Ça faisait un petit bout de temps que je rêvais de la faire, celle-là. Pour rappel, la route Napoléon, c’est 332 kilomètres de routes sinueuses entre Cannes et Grenoble le long de la N85. Donc ça monte, ça descend, ça tournicote…et j’ai à ma disposition une compacte diesel 120 ch. C’est la cata ? Non, oh que non. Parce que la Civic révèle son second visage. Vous connaissiez une familiale tranquille ? Découvrez une voiture ultra affûtée, au châssis incroyablement sain, à la direction calibrée à merveille, à la boîte de vitesse superbement réussie dans son guidage et son étagement. Je commence à comprendre ce qu’a ressenti Ancelin lorsqu’il a essayé la monstrueuse Type R… Alors, certes, les 120 ch ne sont pas de trop, mais les 300 Nm obtenus dès 2 000 tr/min permettent de s’extraire des virages sans aucun problème. Il faudrait la comparer côte à côte avec une 308, les deux étant dangereusement proches en termes de plaisir de conduite…Un vrai régal !

Je suis de plus accompagné par un temps magnifique et une route vierge de tout camping-car (amen !). Seule la température proche de zéro m’incite à la prudence dans les parties abritées… Ce qui me laisse le temps de lever le nez et de m’extasier devant la diversité des paysages. Vallées, montagnes, lacs, feuillus, conifères… Tout change au moindre virage, c’est magique. Du moins jusqu’à Digne-les-Bains, où je regagne la vallée. Pour gagner un peu de temps, je prends l’A51 jusqu’à Gap pour entamer la seconde partie de la route…pour me rendre compte que la région est en vacances et que tout le monde cherche à gagner les stations de ski. Pour couronner le tout, il se met à neiger… Je remercie alors mentalement les équipes Honda d’avoir posé les pneumatiques adéquats sur mon exemplaire (et ce qui fait que vous n’aurez pas de photo du coffre ou de la banquette arrière puisqu’ils étaient réquisitionnés au transport des pneus été). Rien de palpitant donc jusqu’à l’arrivée à Grenoble, et la Civic redevient la compacte sage, douce et ronde qu’on connaissait.

Il est alors 17h et me vient une question : qu’est-ce que je fais ? Mon idée première était de passer la soirée sur Lyon y voir des amis, mais un coup d’œil sur la météo m’avertit d’une apocalypse verglacée sur la Bourgogne pour le lendemain matin. Dans ce cas-là, le mieux à faire est de remplir son corps de caféine et de pousser jusqu’à Paris ! Après un second plein en arrivant sur Lyon, j’arriverai chez moi à 22h30. C’est la fin du road-trip.

2060 kilomètres, 27h10 de conduite, 76 km/h de moyenne. Que retenir de cette expérience ? Déjà, de la beauté et de la diversité des paysages rencontrés, bien souvent pour la première fois. Et ensuite, forcément, à quel point la Civic est réussie ! Honnêtement, en termes de points négatifs, je ne trouve que l’écran central (absolument nul sur tous les rapports) et les buses de lave-glace qui n’aspergeaient pas toute la surface de balayage. Eeeeeet c’est tout. Pour le reste, le châssis est merveilleux, l’habitacle spacieux et bien construit, le moteur ne mérite que des applaudissements nourris. Ultime preuve de la réussite de ce bloc : la consommation finale s’établit à 4.9 l/100 km, avec –faut-il le rappeler- 300 km de Route Napoléon dans les pattes… Rien à redire. Cumulez ce super bilan avec l’offre actuelle étendant la garantie à un million de kilomètres (oui oui, 1 000 000 km), et vous avez là une proposition solide comme un roc. Foncez !

Un énorme merci à Honda France pour la proposition et la confiance.

Crédits photos : Jean-Baptiste Passieux, Honda

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