Un point sur la gamme BMW i (essai, impressions, explications)

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Après New-York, Rome et Tokyo, le BMW i Tour a pris la semaine dernière ses quartiers au Palais de Tokyo, à Paris. L’occasion de faire le point sur cette gamme dont le premier modèle, l’i3, sortira fin 2013.

 

BMW i, qu’est-ce que c’est ?

Pour faire simple, la gamme i est à BMW ce que les ZE sont à Renault. Soit une gamme entièrement dédiée aux voitures électriques et hybrides. Mais les ressemblances avec la marque au losange s’arrêtent là… En effet, BMW a choisi d’implanter sa gamme « responsable » dans une globalité, en partant du principe que la ville deviendra obligatoirement plus peuplée, plus dense, plus embouteillée et plus polluée. Ils ont donc créé divers outils favorisant l’intermodalité (ce que je trouve très intelligent) afin de pouvoir choisir (selon la destination) entre la voiture électrique, la voiture thermique (en proposant des locations à tarifs préférentiels) ou les transports en commun. Cette volonté de trouver des alternatives à la voiture s’illustre parfaitement lorsqu’on regarde le compartiment derrière les sièges de l’i8, où ne trône non pas un rutilant V12, mais…une paire de trottinettes, afin de gagner le centre-ville sans encombre. Pas sûr cependant que le propriétaire d’une telle voiture veuille s’afficher au guidon de cet engin…

 

Les voitures, d’ailleurs, parlons-en : elles ont aussi été crées avec une volonté d’innovation dans tous les domaines. C’est pourquoi leurs châssis, baptisé « LifeDrive » (littéralement VieConduire), est en aluminium (pour le module Drive, regroupant les mécanismes permettant à la voiture de se mouvoir) et en fibre de carbone renforcée de plastique (PRFC) pour la partie Life. Ce dispositif, de part se disposition et ses matériaux permet à l‘i3 d’être extrêmement légère (1250 kg batterie comprise), de s’affranchir du montant central (comme un Ford B-Max) et d’offrir un intérieur étonnamment spacieux.

Voitures électriques obligent, l’écologie a bien évidemment été mise en avant. Ainsi, l’usine de Leipzig qui construira les modèles badgés i est devenue passive (c.a.d consomme uniquement l’énergie qu’elle produit) grâce à l’implantation d’éoliennes et au travail de réduction de la consommation  en eau et en électricité. Même refrain à l’intérieur des véhicules : plastiques recyclés, fibres naturelles (avec de la laine sur les sièges !), cuir tanné naturellement, bois provenant de forêts gérées… Le but a été de « redéfinir » le luxe : en faire peut-être un peu moins, plus simple, mais le faire mieux. En gros, se sentir chez soi et immédiatement à l’aise dans l’habitacle. Hmmm… Ce n’est pas le nouveau principe de la gamme C de Citroën ?

 

Et pour vraiment insister sur l’approche novatrice de la ville par la marque et, bien évidemment, le côté naturel et écolo, BMW a créé avec le chef Alain Passard un jardin potager sur le toit du Palais de Tokyo, où se déroulait l’exposition. Dommage pour le temps pourri, mais c’est original et sympathique : bravo pour l’idée !

 

Quelles seront les voitures de la gamme i ?

Aujourd’hui, seuls deux concept-cars ont été présentés avec la promesse que la voiture de série qui en découlera sera une i : les concepts i3 et i8.

L’i3 est une citadine de 3,96 m de long, qui sera une des principales concurrentes de la ZOE de Renault. Si ses proportions peuvent étonner pour une BMW (profil monovolume, pneus ultra fins), plusieurs éléments stylistiques, comme les doubles haricots, permettent de la rattacher aux autres produits de la marque allemande. Cette 4 places, vendue comme « très spacieuse » (ce que je n’ai pu vérifier sur le concept), promet cependant une autre caractéristique très BMW : un plaisir de conduite intact, du fait de la rigidité du châssis LifeDrive, du centre de gravité bas (merci les batteries) et de la puissance du moteur (170 ch tout de même).

 

C’est d’ailleurs cette puissance qui grève quelque peu l’autonomie, annoncée pour 150km, soit la même que sur une ZOE bien plus lourde et moins évoluée. Cette autonomie pourra être optimisée par les modes EcoPro et EcoPro+, qui limitent la puissance des équipements électriques (clim, chauffage, GPS…) pour atteindre jusqu’à 200 km, selon BMW (avec le très extrême mode EcoPro+ qui coupe carrément le chauffage). Autonomie certes respectable, mais obtenue à quel prix… A réserver aux cas les plus désespérés, donc. Une pompe à chaleur vendue en option permettra à l’autonomie de ne pas fondre à cause du chauffage et de la clim. En outre, la voiture pourra (toujours en option) être équipée d’un Range Extender qui prendra la forme d’un petit bicylindre. Le système sera similaire à celui d’une Volt (essayée précédemment sur le blog), à savoir que, lorsque les batteries auront moins de 20% de capacité restante, le moteur thermique servira de générateur pour parcourir environ 500 km supplémentaires.

 

Pas de tarification pour le moment, mais BMW parle d’un « prix premium » qui sera dévoilé à la fin de l’été en même temps que la voiture se série. Les estimations tablent sur un prix aux alentours de 35 000 € avec la batterie, bonus de 7 000 € déduit. Certes, c’est une BMW, mais on peut avoir deux ZOE full options pour le même prix ! A méditer…

 

– Il y a aussi l’i8, ici présentée sous sa version Spider. Cette voiture de sport est une hybride de type rechargeable : on peut parcourir environ 30 kms sur les batteries (rechargeables en 1h45), puis un 3 cylindres de 223 ch prend le relais. Lors de fortes accélérations, la puissance combinée atteint 354 ch, suffisant pour franchir la barre des 100 km/h en à peine 5s. Malheureusement, la présentation était uniquement tournée vers l’i3, je n’ai donc pas beaucoup plus d’informations à vous donner…

 

Et à conduire, ça donne quoi ?

Rien de tel qu’un essai pour y répondre ! Rassurez-vous, je n’ai pas conduit l’i3 (dont les essais sont prévus en Octobre), mais plutôt celle par qui tout à commencé : l’ActiveE. C’est d’ailleurs une quasi-exclusivité BlogAutomobile, puisque je fus le seul à pouvoir la conduire… Cette Série 1 Coupé « électrifiée » est, avec la Mini E, une sorte de laboratoire roulant afin de collecter un maximum de données sur les habitudes des conducteurs de VE et bien d’autre choses. L’essai s’est déroulé dans Paris centre à 18h00, en pleine heure de pointe : pas idéal pour juger des qualités dynamiques de la voiture. Mais une chose m’a frappé durant ces 30 minutes passées à son volant : le degré d’avancement de la voiture. BMW pourrait la commercialiser dans l’état, on n’y verrait que du feu, tant la voiture semble être à l’extrême opposé de l’état de prototype. Tout y est : le silence absolu, la pêche au démarrage, auxquels s’ajoutent un confort assez étonnant et une direction très agréable, sans oublier 4 vraies places et un coffre, certes plus petit, mais décent. Niveau autonomie, il me restait 75 kms et une batterie à moitié pleine : les 150 kms en ville seront donc largement faisables. Et ces impressions ne pourront qu’être meilleures à bord des véhicules de série, notamment grâce à l’effort fait sur le poids : l’ActiveE pèse près de 2 tonnes (merci les batteries), alors que l’i3 n’en pèsera que 1 250 toute mouillée. Vivement l’essai ! Et le rendez-vous est pris à Francfort, en Septembre, pour y admirer les i3 et i8 de série.

 

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Crédit photo : Jean-Baptiste Passieux

 

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