Si vous vous intéressez un minimum à la chose automobile, vous l’avez forcément déjà vu passer : la MG4 arrive en France, avec comme argument de vente #1 un tarif particulièrement attractif. La voiture m’intriguait, et j’ai demandé à l’essayer -dans sa version d’entrée de gamme, jouons le jeu jusqu’au bout. Mais en rendant les clefs, j’ai dû me rendre compte que mon avis était calqué sur celui de mes confrères & consœurs qui avaient déjà conduit la bête. Si ça vous intéresse toujours , voici tout de même ce que j’en ai pensé.
Commençons par le subjectif : niveau style, qu’est-ce que j’en pense ? Ne tournons pas autour du pot, parlons de ce qui crève (assez littéralement) les yeux : la couleur de mon MG4. Fizzy Orange, qu’elle s’appelle ; une option à 650 €. J’aime bien l’orange. Je viens encore de m’acheter un pull de cette couleur. Je trouve qu’il y a de très jolis oranges dans les catalogues des constructeurs ; Renault est en particulier dans mes petits papiers, avec l’Orange Tonic de la Mégane IV RS ou l’Orange Valencia qu’on retrouve sur la Clio et l’Arkana. Mais là…je bloque. D’autant plus que les petits enjoliveurs noirs de 16″ (privilège de ma version d’entrée de gamme) ne rendent pas service.
Balec de la couleur, me lancez-vous (à raison : il y a cinq autre choix, dont un très joli rouge). Comment je trouve la MG4 ? L’avant est vraiment à mon goût. C’est acéré, c’est dynamique, c’est…réussi, tout simplement. J’ai un peu plus de mal avec le reste, et notamment avec la vue 3/4 arrière : les feux planqués aux extrémités rendent le hayon assez désertique, tandis que les petites roues (encore elles) aux quatre coins font vraiment roulettes avec ce profil plutôt massif, d’autant plus que cet orange (encore lui) a tendance à écraser un peu tous les volumes. Ceci dit, les deux versions au-dessus de la mienne ont des jantes 17″ qui semblent gommer les défauts qu’on vient de voir -choisissez en parallèle une autre couleur et vous aurez la paix. De façon plus prosaïque, la MG4 est une compacte de 4.29 m de long pour 1.84 m de large et 1.50 m de haut, des dimensions qui la rapprochent d’une VW ID.3 par exemple.
A l’intérieur, c’est…épuré. Le tableau de bord de la MG4 est constitué d’un écran central de 10.25″, d’un second derrière le volant de 7″, d’une petite platine au centre regroupant un espace où poser son téléphone (qui se transforme en station de recharge par induction sur le modèle haut de gamme) ainsi qu’un bouton rotatif de sélection des rapports, et c’est à peu près tout. La planche de bord est…plate, le volant, sur ma version d’accès, est en plastique. Entre les sièges, un petit bac vous permettra d’y fourrer votre sac, votre manteau ou que sais-je. J’aurais trouvé ce tableau de bord incroyablement dénudé il y a encore quelques années, mais toutes mes (nos !) perceptions ont changé depuis l’arrivée de la Tesla Model 3.
L’habitabilité ? Validée, quatre adultes peuvent y prendre place sans souci. A l’arrière, les gardes au toit et aux jambes sont bonnes et on y voyage confortablement, grâce notamment à une banquette creusée très accueillante. Il faudra juste qu’ils voyagent léger : le coffre de la MG4 ne propose que 363 litres, lorsqu’une ID.3 en propose 385 et une Mégane E-Tech, pourtant plus petite, 440 litres. La qualité ? Les assemblages sont honnêtes, la qualité des plastiques est correcte sur la planche de bord et assez inquiétante sur les contre-portes : elles étaient déjà bien marquées alors que mon exemplaire n’affichait que…3 000 km.
Mais il faut aborder le sujet des écrans -parce qu’il y a des choses à dire dessus. J’avais peur en découvrant leurs surfaces extrêmement brillantes, me faisant craindre des sales réflexions, mais il n’en fut rien. C’est d’un côté tant mieux, vu qu’ils ne sont pas brillants (mdr) : sur l’écran central, si plusieurs de mes confrères & consœurs ont eu droit à des bugs, des ralentissements et des plantages, je n’ai (par chance ?) rien eu ; j’ai seulement pu constater une ergonomie pas franchement au top, avec beaucoup d’informations sur les affichages et des boutons souvent trop petits, difficiles à atteindre lorsqu’on roule. Pour les compteurs numériques, même constat : trop d’informations. On a compté avec un ami jusqu’à douze chiffres affichés simultanément !
Parlons technique. J’ai donc récupéré une MG4 Standard, premier niveau de finition sur les trois disponibles. Des deux batteries proposées par la marque, la « Standard » récupère bien logiquement la plus petite : une lithium-ion de type LFP (lithium-fer-phosphate) de 51 kWh, associée à un moteur de 170 ch, lorsque le reste de la gamme a droit à une batterie NMC de 64 kWh couplée à un moteur de 204 ch. Chose assez drôle : le meilleur 0 à 100 km/h est obtenu avec…la motorisation la moins puissante ! Pas de grand-chose (7.7 s vs 7.9 s), mais ça reste assez cocasse. On remercie les petites batteries 🙂
Concernant ces dernières, si j’ai pris la peine de mentionner leurs différentes technologies, c’est qu’elles sont fondamentalement distinctes. Là où la « petite » LFP s’avère plus économique et plus résistante sur la durée, la « grosse » NMC est plus dense énergétiquement, et tolère une puissance de charge rapide plus haute et ce plus longtemps. A titre informatif, voici les courbes de charges en DC des deux packs :
En route ! Je récupère la MG4 à Courbevoie pour un week-end à St Malo -pour la petite histoire, on m’a proposé ce week-end après avoir su que j’avais la voiture. J’ai hésité, me demandant si la MG était vraiment taillée pour les longs trajets, avant de me dire que l’aventure pourrait être amusante. Comment s’est passé le voyage ? Très bien, je vous en remercie. Je me suis calé pépouze à 110 km/h avec Android Auto connecté sur l’écran central (ma version d’accès étant dépourvue de GPS), du Kaiser Chiefs dans les oreilles. Les sièges sont confortables, les bruits aérodynamiques raisonnables, on trace la route sans y penser. Les 420 kilomètres ont nécessité deux pauses d’une vingtaine de minutes chacune, où la MG tirait entre 70 et 80 kW tranquillou. Tout s’est bien passé.
Enfin, bien… A partir du moment où les aides à la conduite étaient déconnectées. C’est avec une certaine stupeur que je me suis rendu compte que toutes les ADAS déconnaient à balle. Le rappel de vitesse max ? Systématiquement dans les choux. L’aide au maintien en voie ? Fait incessamment bouger le volant. Le régulateur adaptatif ? Binaire. L’avertisseur de changement de voie ? Essaye de vous remettre en place hyper violemment…même lorsque le clignotant est activé. Sur le principe, c’est assez remarquable de proposer autant d’équipements de série, mais la pratique est bien moins enthousiasmante. Ceci dit, toutes les MG4 produites à partir de février ont bénéficié d’une mise à jour apportant bien des correctifs à ces aides, tandis que les modèles déjà sur la route peuvent en bénéficier en passant à l’atelier. Croisons les doigts pour que l’ensemble soit largement revu !
Et en dehors des voies rapides ? La MG4 devient une voiture hyper sympa à conduire. Vraiment. Tous les ingrédients sont réunis : on peut s’assoir très bas, chose rare dans une électrique (on remercie la batterie « one-pack » maison de seulement 11 cm de haut !), la voiture est une propulsion, le moteur est super punchy et la direction est un vrai kif. C’est cette dernière ce que j’ai le plus aimé, d’ailleurs : très très légère mais redoutablement précise, c’est un vrai plaisir à manier -bien secondée, il ne faut pas l’oublier, par un volant plaisant à prendre en main. En ville aussi, on s’y plaît bien : le rayon de braquage est excellent (merci la prop’), la pédale de frein a un ressenti tout à fait naturel (pédale de frein que vous pouvez accompagner d’un freinage régénératif réglable sur trois niveaux), la conso est maîtrisée (comptez aux alentours des 14-15 kWh/100 km) : un régal !
Clôturons, vous vous en doutez bien, par le chapitre des tarifs. Boum, « ma » MG4 Standard est affichée à 29 990 € hors bonus, avec de série la clim auto, l’accès & démarrage mains-libres, l’écran central 10,25″ compatible Bluetooth/CarPlay/Android Auto ainsi que toute la tripotée d’aides à la conduite citées ci-dessus, sans oublier le V2L (cette capacité de pouvoir alimenter un objet externe jusqu’à 2 200 W à partir de la batterie via un câble spécifique), chose extrêmement rare dans la production actuelle. Pour comparer, une Citroën ë-C4 d’entrée de gamme à l’équipement, la puissance, la capacité de charge et l’autonomie similaires est proposée à partir de…39 700 €. C’est dur.
D’autant plus dur que la MG4 est foncièrement une bonne bagnole. Pas parfaite, hein (hou, l’écran central pas ergonomique ! hou, les aides à la conduite !), mais foncièrement une bonne bagnole. Mais tout ça, vous le saviez déjà : je ne fais que confirmer votre intérêt…ou vos craintes, selon où vous vous placez.
Crédits photos : Jean-Baptiste Passieux
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