8 juillet 1990 : Dernier Grand Prix de France de F1 au Castellet

Source : gpfrance.com

Le grand cirque de la Formule 1 fera son retour en 2018 après dix ans d’absence au calendrier. Pendant de nombreuses années, le retour du Grand Prix de France a été spéculé, retour à Magny-Cours, retour au Castellet, ou même d’autres projets mort-nés. Finalement, c’est le Castellet qui est élu domicile du Grand Prix de France de Formule 1 à partir de 2018. Le circuit Paul Ricard a déjà accueilli la Formule 1, il y a quelque temps déjà : 28 ans, soit le Grand Prix de France 1990. Certains membres de l’équipe n’étaient pas encore nés que la F1 avait déjà posé ses valises à Magny-Cours ! On ne les citera pas, par respect pour nos anciens.

C’était le 8 juillet 1990. Cette année-là vit le sacre d’Ayrton Senna au détriment d’Alain Prost qui était alors passé chez Ferrari après une cohabitation devenue insupportable avec le Brésilien chez McLaren. C’est d’ailleurs sans nul doute le titre le plus controversé obtenu par le pilote McLaren quand on connaît l’issue du championnat au Grand Prix du Japon 1990, à Suzuka.

C’est pourquoi j’ai décidé de revivre le Grand Prix en tant que téléspectateur, et de faire un bon dans le temps, pour replonger dans l’ambiance du Grand Prix de France 1990, le dernier qu’ait connu le Circuit Paul Ricard, avant le 24 juin 2018. La DeLorean prête à démarrer, retour vers le 8 juillet 1990, destination : Le Castellet.

Un circuit bien différent d’aujourd’hui.

Le circuit en configuration 2018, la partie entre les virages 1 et 5 n’était pas sur le tracé du GP de 1990. (source : gpfrance.com)

Tout d’abord, le circuit Paul Ricard est un circuit qui a été conçu et pensé par des pilotes, pour des pilotes. Ont été sollicités à l’époque de grands noms comme Beltoise. Toujours est-il que le circuit n’a à l’époque rien à voir avec ce circuit ultra moderne recouvert d’asphalte azur et rouge d’aujourd’hui. En effet, le circuit F1 utilisé en cette année 1990 est long de 3,813 kilomètres, contre 5,861 km en 2018, soit environ 2 kilomètres de différence. On retrouve la fameuse ligne droite du Mistral qui cette fois est bien plus longue, mais aussi la courbe des Signes, le double droite du Beausset qui ont été retravaillé depuis. Pour vous faire une idée de ce qu’était un tour du Grand Prix de France au Castellet en 1990, montez à bord de la Williams de Riccardo Patrese, pour un tour embarqué :

https://www.youtube.com/watch?v=Wk0_tpMEHg0

Les Qualifications : Mansell en pole pour Ferrari, les McLaren en embuscade.

Lors de ce dernier Grand Prix de France au Castellet, Mansell signe la première pole position de Ferrari de la saison 1990. Jusqu’ici, les McLaren dominaient l’exercice avec 2 pole pour Berger et 4 pour Senna. Mansell devance justement les deux McLaren et son coéquipier chez Ferrari, Prost.

A cette époque, étaient organisées des pré-qualifications et des qualifications vu le nombre important d’écuries inscrites au championnat de F1. On se retrouvait donc pour le Grand Prix de France avec une deuxième ligne Senna-Prost, les éternels rivaux.

Avant de débuter le Grand Prix de France 1990, au classement, Senna est en tête avec 3 victoires et 31 points, suivi de son coéquipier Berger qui possède 23 points. Il est à égalité avec Alain Prost qui a remporté le Grand Prix du Mexique 15 jours plus tôt, mais également le Grand Prix du Brésil au début de la saison. Sont 4e du championnat avec 13 points Alesi, Mansell et Piquet.

La Course : Prost célèbre la dernière au Castellet, une victoire symbolique pour Ferrari.

Source : Formula 1

A l’extinction des feux, Mansell comme Berger en première ligne prennent un bon départ. Par contre, Prost lui perd deux places et est 6e après le premier virage. Mais avant même la fin du premier tour, Berger prend la tête de la course à Mansell. Dans la ligne droite suivante, Senna prend également le dessus sur le Britannique qui descend en 3e position. Derrière lui on retrouve Nannini sur sa Benetton qui avait pris un bon départ et la Williams de Patrese.

Alors que les McLaren commencent à creuser un écart sur leurs poursuivants, Senna lui se rapproche de son équipier Berger pour rester à à peine une seconde tandis que les 4 poursuivants se tiennent en moins de 6 secondes par rapport à Berger. Nannini lui est à l’attaque derrière Mansell.

Source : circuitpaulricard.unblog.fr

A peine 8 tours de course que la Williams de Boutsen rentre aux stands au ralenti, le moteur éteint et le Belge est le premier à abandonner. L’étau se resserre aux abords du 10ème tour entre les 4 premiers. Au 11ème tour, Prost proche de Patrese se met à sa hauteur dans le double droite de Beausset et évite de peu le contact. Il tente une nouvelle fois au même endroit un tour plus tard sans parvenir à passer l’Italien.

Après 17 tours, c’est toujours aussi serré, les 9 premiers pilotes se tiennent en moins de huit secondes. Après vingt tours, Piquet rentre déjà aux stands pour changer de pneus. Prost rentre aux stands à la fin du 27ème tour et est le premier du top 6 à s’arrêter pour changer de pneus. Au même moment, Senna prend le dessus sur Berger. A la fin de ce tour Berger et Nannini rentrent dans les stands. Mais les deux voitures sont arrêtées longuement dans les stands contrairement à l’arrêt de Prost qui était canon. Senna devance désormais Mansell. Mais le Brésilien rentre à la fin du 29ème tour de course. Un arrêt interminable avec un problème sur la roue arrière gauche que les mécaniciens peinent à changer. Mansell l’imite peu de temps après avec un arrêt maîtrisé, mais moins rapide que Prost.

Source : f1greatestraces.blogspot.fr

Alors qu’Alesi est contraint à l’abandon suite à une rupture du différentiel, Prost signe le meilleur tour en course. Mais la surprise vient du côté de l’écurie Leyton House, anciennement March. Capelli domine la course avec sa modeste voiture, devant son coéquipier Gugelmin et la Ferrari de Prost. La stratégie de Leyton House est claire : pas d’arrêt aux stands prévu. Prost lui est très proche de Gugelmin mais bute alors que Capelli lui prend le large aux devants. Mais ses principaux rivaux au championnat sont loin : Mansell 5e, Senna est 6e à plus de 16 secondes, et Berger 8e. Prost tente un dépassement sur Gugelmin à la courbe de Signes très risqué mais surtout pas concluant.

Nannini a rejoint les deux précédents dans leur bataille, mais rattrapent le leader de la course en grappillant quelques secondes. Alors qu’ils rattrapaient des retardataires, Prost en profite pour prendre finalement le dessus sur Gugelmin. Très vite le français creuse l’écart avec le brésilien. Les Leyton House semblent avoir perdu en performance. D’ailleurs, Gugelmin ne verra pas l’arrivée puisqu’il est contraint à l’abandon sur casse moteur. Mansell lui, est amené à faire un deuxième arrêt aux stands et de changer de pneus. Mais le britannique doit abandonner au 72ème tour sur casse moteur.

A trois tours de l’arrivée, Prost se défait finalement de Capelli et prend la tête de la course ! Le français s’impose devant son public pour la dernière au Castellet. Il s’agit de sa 42ème victoire, mais aussi symbolique pour Ferrari, qui franchit la barre des 100 victoires en Formule 1 ! Capelli sur sa modeste Leyton House est deuxième et Senna, qui a profité de l’abandon de Nannini monte sur la 3ème marche du podium.

Au championnat pilotes, Senna est toujours leader avec 35 points mais Prost s’est rapproché et est 2e avec 32 points. Berger, 3e possède 25 points. Au classement des constructeurs, McLaren est toujours en tête avec 60 points, suivi par Ferrari avec 45 points et Benetton qui possède 23 points.

Source : L’Equipe

La suite de l’histoire du Grand Prix de France sur le Circuit Paul Ricard s’écrira le 24 juin 2018.

Source : gpfrance.com

 

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