Fort du succès de la première génération apparue en 2013, BMW démarre dès novembre 2021 la commercialisation de la Série 4 Gran Coupé génération G26. Design plus affuté que jamais, dimensions encore plus généreuses et une offre de motorisations pléthorique, tous les ingrédients sont réunis pour que cette nouvelle mouture plaise au plus grand nombre, malgré cette fameuse calandre qui aura déjà eu le mérite de faire parler d’elle. Essai de la déclinaison 430d xDrive.
Entrée en matière
+ 143 mm en longueur, + 27 mm en largeur et + 53 mm en hauteur par rapport à sa devancière, la Série 4 Gran Coupé de dernière génération n’est pas un petit gabarit et elle entend bien mettre à profit ses dimensions généreuses pour nous prouver que la grande routière par excellence, c’est bien elle. La déclinaison Gran Coupé est la 3ème variante de carrosserie de la gamme Série 4 (après le Coupé et le Cabriolet) qui elle-même repose sur une plateforme de Série 3, sans doute LA BMW par excellence. Une sacrée famille dont les personnalités aux multiples facettes raviront avant tout les amateurs de la marque, en quête de leur carrosserie idéale, pourvue qu’elle repose sur une plateforme FR de la marque aux hélices. La Série 4 Gran leCoupé a de plus le bon goût de proposer 3 types de propulsion : essence, diesel et 100% électrique (la BMW i4, que mon estimé collègue Jean-Baptiste essaye justement au moment où j’écris ces lignes). La gamme se décompose ainsi comme suit :
- Blocs essence : 420i 184 ch, M440i xDrive 374 ch
- Blocs diesel : 420d 190ch, 420d xDrive 190ch, 430d xDrive 286 ch
- Électrique : i4 eDrive35 286ch, i4 eDrive40 340 ch, i4 M50 544ch
En plus de la finition de base, BMW propose deux niveaux supplémentaires : Business Design ou M Sport.
Aussi étonnant que cela puisse paraitre, pour ce type de voiture, c’est le Diesel qui a retenu mon attention à travers le fameux 6 cylindres en ligne 3.0 L maison de 286 ch et 650 Nm, que d’aucun qualifierait de meilleur moteur Diesel de la production automobile actuelle (poke @UgoMissana). Évidemment, BMW France a mis les petits plats dans les grands en proposant une finition M Sport et une configuration de toute beauté, associant le Rouge Aventurine au cuir blanc Merino BMW Individual “Elfenbeinweiss”. La combinaison extérieur/intérieur est d’une élégance suprême, vous en conviendrez sûrement.
Le tour du propriétaire
Attardons nous quelques instants sur le design de cette Série 4 Gran Coupé, aux lignes quelque peu agressives mais avec un résultat équilibré, qui transpire la sportivité. La face avant reprend bien évidemment les deux haricots qui n’ont jamais été aussi imposants sur une BMW (bien que la nouvelle Série 7 semble vouloir entrer dans la bataille). Les optiques, frontales, effilées et largement inspirées de celle de la Série 8 reprennent la fameuse signature lumineuse “Angel Eyes” si chère aux béhèmistes. La finition M Sport nous gratifie d’un bouclier aux larges ouvertures latérales qui permettent d’ailleurs aux précités haricots de se sentir moins seuls dans cette course à kikalaplusgrosse.
Le profil est dans la plus pure tradition BMW avec des lignes élancées, un long capot rectiligne et un arrière de type fastback, typique de ce type de carrosserie coupé 4 Portes. De belles ouïes latérales non-factices sont situées derrières les roues avant pour laisser le flux d’air ainsi que la chaleur des freins s’échapper. La surface vitrée reste assez réduite avec une ceinture de caisse assez haute. Il n’y a évidemment pas d’entourage de porte formant une structure autour des vitres latérales, pour renforcer l’effet “coupé”. On notera un léger déséquilibre entre la longueur des portes avant et arrière, laissant entrevoir une accessibilité pas si optimale pour les passagers de la deuxième rangée. Petit détail qui a toutefois son importances, les poignées de porte affleurantes, que l’on retrouve sur l’ensemble de la gamme Série 4 & Série 2 (mais curieusement pas sur la Série 3, malgré la mise à jour de mi-carrière intervenue en fin d’année dernière).
La proue arbore un design bien plus consensuel, avec des feux longitudinaux rejoignant le milieu de la malle jusqu’à la plaque minéralogique. Le discret diffuseur en plastique mat se mêle à 2 sabots de matière similaire qui remontent sur les angles, spécifiques au bouclier de la finition M Sport. On remarquera l’absence de badges, sans doute voulue expressément pour notre modèle diesel.
Habitacle : orienté vers la conduite sans oublier le plein de techno
En plus d’une dotation de série bien plus riche que sur la précédente génération, notre 430d Gran Coupé fait le plein d’équipements en tous genres, orientés à la fois vers le plaisir de conduite si cher à BMW, mais également tournés vers l’innovation et bénéficiant immanquablement au confort des passagers. Sur notre modèle d’essai à plus de 80 000 €, la finition ne souffre évidemment d’aucune critique. Les matériaux sont choisis avec soin, parfaitement ajustés et les couches de cuir et/ou plastiques recouvrant l’ensemble du mobilier paraissent suffisamment épaisses pour durer. Seule ombre au tableau à mon goût, ces fameux commodos, à l’aspect un peu cheap à mon goût (même constat que sur la Série 2 Active Tourer, sauf que là, on paye le double).
Dès que l’on s’installe à bord, on retrouve un environnement familier : une position de assise assez basse, un volant à la jante bien épaisse, des commandes tombant directement sous la main, bref, on est bien dans une vraie BMW. La marque bavaroise ne cède pas aux écrans de taille démesurée sur cette Série 4 Gran Coupé, pour sans doute ne point choquer la clientèle des habitués. Malgré un tableau de bord 100% numérique constitué d’une dalle haute définition de 12,3 pouces, on retrouve ainsi un écran central tactile de “seulement” 10,25 pouces, secondé par l’irremplaçable molette de contrôle située sur le tunnel de transmission. Le tout est complété de série par une commande vocale et en option, une commande gestuelle, que je n’ai pas pris le loisir d’éprouver. On retrouve de série le système de navigation natif BMW Maps avec des mises à jour logicielles effectuées à distance, qui profitent également à l’installation de nouveaux services connectés.
La panoplie complète des aides à la conduite sont disponibles, non mémorisées une fois désactivées et le contact coupé d’ailleurs (ex : l’assistant au franchissement de ligne). Il faudra forcément passer par les sous-menus de configuration du véhicule pour activer/désactiver à chaque fois ce que vous souhaitez/ne souhaitez pas conserver comme aides lors de votre session de conduite, un peu usant à la longue. Je regrette également l’absence d’affichage tête haute, bien utile en toutes circonstances et celle remarquée de la caméra 360. Au regard des dimensions de l’engin et du prix demandé, je ne pensais pas y échapper, un peu pingre de la part de BMW de ne pas proposer cette option dès la sélection du plus haut niveau de finition comme c’est le cas ici.
Un dernier mot concernant l’habitabilité. Si le conducteur et le passager avant sont on ne peu plus choyés, on est loin de pouvoir en dire autant de la rangée postérieure. L’accès à cette dernière est déjà compliquée, en raison de la garde au toit limitée et d’une longueur de porte bien insuffisante, et une fois installé, le tableau n’est guère mieux. Impossible de me tenir parfaitement droit et l’espace aux jambes s’avère très limité. Je ne parle pas de la punition que voyager sur la place centrale doit être, rien qu’à la regarder j’en vais mal au dos. Dommage que l’empattement allongé de 46 mm ne profite pas tant à l’espace à bord. Bon point en revanche côté coffre, avec un volume variant de 470 L à 1290 L une fois la banquette arrière rabattue.
Dynamisme et plaisir de conduite au rendez-vous…
L’excellente surprise derrière le volant de cette 430d xDrive Gran Coupé, c’est derrière le volant. Bien que je ne doutais pas un instant des qualités routières de notre voyageuse du jour, mes espérances sur le plan dynamique ont largement été comblées. La fiche technique laissait déjà entrevoir une absence totale de difficulté pour s’élancer ou reprendre de la vitesse quelle que soit la situation : 650 Nm de couple disponibles dès 1500 tr/min, un 0 à 100 km/h abattu en 5,3 secondes et une vitesse de pointe de 250 km/h, le tout avec près de 2 tonnes à vide sur la balance. Pour autant, notre Série 4 Gran Coupé semble tout bonnement faire fi de cette dernière métrique lorsqu’il s’agit d’être bousculée sur le réseau secondaire. La sélection du mode Sport laisse déjà espérer de grandes choses avec une direction calibrée aux petits oignons (on est loin du durcissement caricatural des Série 1 et Série 2 Active Tourer), une affermissement de la suspension pilotée et une réponse moteur accrue, exacerbée par le basculement sur la gauche du sélecteur de vitesse passant de D vers S. Avec un couple disponible très très bas, la 430d arrache le bitume à la moindre sollicitation. Le train avant s’avère très directeur, avec une précision de ressenti à faire pâlir quelques prétendues sportives. On doit même pouvoir aller un cran plus loin avec des pneumatiques dignes de ce nom (notre modèle était équipé en pneus hiver lors de cette essai).
La boite automatique à 8 rapport égrène les vitesses au moment le plus adéquat, sans même que le conducteur ressente le besoin d’intervenir via les palettes au volant, chose rare pour être soulignée. Voies élargies, essieu avant à double-triangulation, répartition des masses idéale à 50/50, barres de torsion plus épaisses, de nombreux organes mécaniques et caractéristiques techniques bénéficient largement à la dynamique de notre Série 4 Gran Coupé, dont le logo est loin d’être usurpé. Petit bémol, le freinage qui semble sous-dimensionné lorsque l’on tape dedans franchement. On notera également quelques interventions intempestives de l’ESP et du contrôle de traction qui activés, viennent rapidement freiner toute tentative de provoquer un peu plus loin notre élégante routière.
… le tout avec une sobriété exemplaire.
L’intérêt principal de ce fameux moteur, c’est sa sobriété tout à fait bluffante. Avec des températures proches du zéro, des pneus hiver et un conducteur très porté sur la boisson, le score global affiché au terme de cet essai était de 6,4 L / 100 km. Rendez vous compte, 6,4 pour un monstre de 2 tonnes et mu d’un 6 cylindres de 286 ch ! Bien entendu, le coût d’utilisation reste aujourd’hui supérieur à celui d’une berline électrique équivalente mais l’absence totale de contrainte liée à l’autonomie (plus de 850 km sur autoroute avec 5,7 L / 100 km mesurés à 130 km/h au régulateur) et l’agrément de conduite proposé par notre 430d xDrive Gran Coupé plaident encore largement en faveur de l’existence de ce genre de voiture en 2023. Point de miracle dans tout ça, le 6 cylindres 3.0 L maison est assisté d’une micro-hybridation 48V constituée d’un alterno-démarreur générant un boost épisodique de 11 ch selon les situations. En mode “Confort” (le mode de conduite que j’aurais le plus utilisé), le premier cran de la pédale de frein actionne uniquement le frein moteur (la voiture reste sinon en roues libres), permettant ainsi une conduite plus coulée et faisant économiser à la fois quelques précieux millilitres de carburant ainsi que les éléments mécaniques de freinage.
La résistance s’organise
La 430d xDrive Gran Coupé semble être une touche-à-tout. D’un caractère doux et onctueux sur voie rapide, elle peut rapidement vous démontrer l’intérêt pour vous d’avoir finalement opté pour le “gros” moteur de sa gamme Diesel, sans parler de l’agrément de conduite bien présent, qui ravira les plus gros rouleurs. Évidemment, ce discours tout comme le produit semblent totalement en décalage avec notre époque mais pour un voyage au long court, comme je le disais récemment après l’essai du Hyundai Santa Fe Hybrid 230, on n’a pas encore inventé mieux qu’un bon vieux Diesel ! La cerise sur le gâteau ? Malgré ses performances de premier ordre et son semblant de noblesse mécanique, notre modèle d’essai est homologué pour 148 gCO2/km, soit un malus écologique de 1276 €. Honnête pour un 6 cylindres de 286 ch vous ne trouvez pas ?
Quelques chiffres
Dimensions : 4783x1852x1442 mm
Poids à vide : 1920 kg
Volume coffre : 470 L
Volume réservoir : 59 L
Consommation mixte annoncée (WLTP) : 5.5 – 6.0 L/100 kms
Rejet CO2 moyen annoncé (WLTP) : 148 gCO2 / km pour notre version M Sport
Moteur : 6 cylindres 2993 cc + alterno-démarreur 48V
Puissance max combinée : 286 ch à 4000 tr/min
Couple max : 650 Nm à partir de 1500 tr/min
Vitesse max : 250 km/h
0 à 100 km/h : 5,3 s
Crédits Photos : Maurice Cernay