De grands noms arrivent en Formule 1 pour la saison à venir, comme Aston Martin avec Red Bull. Le 29 novembre 2017, le Sauber F1 Team annonçait avoir conclu un partenariat technique avec Alfa Romeo. La firme italienne n’était plus présente en F1 depuis maintenant 30 ans. On se rafraîchit la mémoire en faisant un peu d’histoire sur le retour d’Alfa Romeo en Formule 1.
On sentait l’affaire venir tant Ferrari démontrait un peu plus sa volonté de vouloir se rapprocher de l’écurie d’Hinwil. Alors qu’à l’été, l’écurie suisse annulait un contrat de fourniture des moteurs Honda, un rapprochement avec le motoriste italien était l’une des dernières solutions. Cela passait notamment par un baquet qui était réservé à Charles Leclerc, pilote protégé de la Ferrari Driver Academy et figure montante du sport automobile. Le monégasque s’est facilement imposé et a remporté le titre pour sa première année en Formule 2. Sauber s’assure également d’avoir les derniers moteurs. Pour rappel, la C36 était équipée pour la saison 2017 des moteurs 2016…
Alors qu’on pouvait penser que Haas tiendrait ce rôle de proximité avec la Scuderia, c’est bien Sauber qui se rapproche un peu plus du cheval cabré en signant le retour d’Alfa Romeo, au riche passé dans la catégorie reine.
Les débuts triomphants d’Alfa Romeo avec la naissance de la Formule 1.
En 1950, le premier championnat du monde de Formule 1 est créé. Alfa Romeo fait alors partie des écuries inscrites. Et le succès est immédiat. Portée par Giuseppe Farina et Juan Manuel Fangio, l’écurie survole le championnat et remporte toutes les courses au championnat. L’italien s’impose en Grande-Bretagne, Suisse et Italie quand l’argentin s’offrait Monaco, la Belgique puis la France. C’est d’ailleurs Giuseppe Farina qui sera sacré champion du monde de F1 à bord de son Alfa 158. Mais à l’époque, le championnat constructeurs n’existe pas, seul le classement pilote est comptabilisé.
L’année suivante, Alfa Romeo brille à nouveau. Cette fois, c’est l’Argentin Juan Manuel Fangio, futur quintuple champion du monde qui amène aux avants-postes son Alfa 159. Celui-ci remporte le Grand Prix de Suisse, le Grand Prix de France, puis le Grand Prix d’Espagne et est sacré champion du monde pour la 1ère fois. Après deux années couronnées de succès, Alfa Romeo se retire du championnat.
Un retour dans la compétition peu convaincant.
Dans les années 60, Alfa Romeo fait un retour, d’abord en tant que motoriste. Il vient alors équiper de son quatre cylindres les De Tomaso, les Cooper et les LDS et Alfa Special. Toutes sont de petites écuries et leurs résultats ne marquent pas vraiment les esprits. C’est au début des années 70 qu’Alfa Romeo revient officiellement en motoriste en fabriquant son V8 qui propulsa notamment McLaren en 1970 et March en 1971.
Bernie Ecclestone est à cette époque le directeur de Brabham. Celui-ci trouve un accord avec la firme italienne pour équiper ses monoplaces d’un V12. Ce moteur souffre de sa consommation. Le bilan de la première année est peu concluant. En 1977, l’écurie progresse, bien qu’elle ne concrétise pas ces améliorations en victoire, Brabham signe quelques podiums cette année là. L’Autrichien Niki Lauda arrivera tout de même à remporter en 1978 le Grand Prix de Suède avec une Brabham “aspirateur”, puis le Grand Prix d’Italie avec une Brabham classique. En 1979, par manque de fiabilité, Bernie décide de conclure un accord avec Ford Cosworth.
C’est à la même période qu’Alfa fait un retour en tant que constructeur. Dans un premier temps, en autorisant sa filiale sportive Autodelta à courir. Les résultats ne sont toutefois pas là. Son retour en tant que Team Alfa Romeo en 1980 n’est pas non plus des plus brillants. Giacomelli rapporte 4 points à l’écurie qui termine onzième au championnat constructeurs. L’équipe met les moyens en embauchant le champion du monde Mario Andretti, mais les performances de la voiture font que l’Américain ne peut faire de miracles. Lors de la dernière course de la saison à Las Vegas, Giacomelli réussit tout de même à amener un podium à l’écurie. Andretti quitte l’écurie et cède sa place à De Cesaris. Ce dernier signe la pole position à Long Beach et s’offre un podium à Monaco, et c’est à peu près tout, dixième au championnat avec 7 points.
C’est lors de la saison 1983 qu’Alfa Romeo est à son apogée. Rien de pourtant très glorifiant pour le constructeur italien. Avec son nouveau V8 Turbo, De Cesaris signera deux deuxième places au cours de la saison et l’écurie signe son meilleur résultat depuis son retour en terminant sixième du championnat avec 18 points inscrits.
Les saison 1984 et 1985 signent la fin du constructeur Alfa Romeo en F1. En 1984, l’écurie signe une troisième place à domicile grâce à Patrese, mais rechute au classement constructeurs en huitième position. L’hécatombe prend fin avec une piteuse saison 1985, vierge de tout points. C’est la fin de l’écurie Alfa Romeo.
Mais le motoriste lui, sera présent quelques années en plus. La firme fournit des moteurs à la très modeste écurie Osella qui ne fut pas couronnée de succès. On était face à un tel fiasco que le patron d’Alfa Romeo fit retirer le nom de la firme italienne des monoplaces afin de le dissocier de l’écurie cliente pendant la saison 1988 et de s’éviter une mauvaise publicité. C’est d’ailleurs à la fin de cette année qu’Alfa Romeo disparait des radars de la F1.
Nouvelle ère, nouveaux défis.
Désormais, Alfa Romeo entre dans l’ère du XXIème siècle. La F1 est passée au V6 Turbo, et n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était dans les années 80. Le bilan de l’écurie reste à ce jour de 10 victoires pour 12 pole positions.
Quelques jours plus tard, l’équipe annonce les pilotes titulaires pour la saison 2018. Il s’agit du Monégasque Charles Leclerc, champion de Formule 2, pilote de la Ferrari Driver Academy et figure montante du sport automobile. A ses côtés, le Suédois Marcus Ericsson est reconduit, lui qui roule pour l’écurie suisse depuis maintenant 3 saisons.