Essai BMW Série 8 M850i & 840d : le parfait mélange du luxe et de la sportivité ?

BMW a pour ambition de développer son segment “GKL”, son haut de gamme. La série 7 comme porte-étendard et la 8 comme axe dynamique. Et ça tombe bien, au blog on aime bien les voitures sportives. Nous avons donc répondu présents pour l’essai de la nouvelle série 8. Et quoi de mieux que Chambord et les châteaux de la Loire comme cadre luxueux pour une telle auto ?

20 ans après, la série 8 revient. J’ai presque 30 ans et pour moi lorsque je repense à mon enfance, le nombre 8 chez BMW est synonyme d’une voiture agressive, sportive et avec les phares pop-up ! Pour la nouvelle génération, exit ce dernier détail si charismatique pour des raisons d’homologation… Mais la sportivité et l’agressivité sont toujours là ! J’ai eu la chance d’être aux 24 heures du Mans lors de la révélation officielle de la belle en levé de rideau de la course mythique. Et à l’époque, j’avais déjà été subjugué par sa ligne et cette prestance indiscutable.

J’avais hâte de la prendre en main pour voir si ces traits de caractères extérieurs se retrouvaient bien derrière son volant. Il y a quelques jours BMW nous a donc invité à essayer son coupé haut de gamme. Rendez-vous nous a donc été donné au siège de BMW dans le 78 pour prendre en main notre voiture de la journée. Pour commencer, on décide avec l’acolyte JB du Billet Auto de récupérer la version de lancement de la voiture, la M850i dans sa couleur bleu-gris nommée “Barcelona blue”.

Je me place tout de suite au volant de la belle et appuie sur le bouton du plaisir en ayant eu la présence d’esprit de mettre le mode Sport. Et là, quel son… Le V8 bi-turbo se réveille à froid dans un grondement à la fois feutré, doux et bestial. Le tout avec un crépitement synonyme de plaisir.

On prend l’autoroute et on se rend vite compte du confort de la voiture, que ce soit auditif ou tactile, celui-ci est d’un très haut niveau. Après quelques kilomètres, le premier péage à la sortie de Paris se présente, le mode sport fait son retour, les fenêtres s’ouvrent et mon pied droit n’a pas d’autres envies que d’écraser la pédale d’accélérateur pour faire vrombir le V8 afin d’entendre ses plus belles vocalises. Au début grave comme un ténor, celles-ci deviennent aiguës comme une cantatrice de l’Opéra de Paris. À chaque pression sur la palette de droite cette symphonie se répète encore et encore… Mais il faut à un moment l’arrêter pour garder son permis de conduire.

Lors de la pause pour changer de conducteur je m’attarde sur le physique de la voiture. Pour tout vous dire, je la connais beaucoup pour l’avoir croisée plusieurs fois depuis sa révélation au Mans. Je connais bien ses proportions, c’est une voiture très grande avec ses 4,85 m de long et son 1,90 m de large. Mais sa faible hauteur, 1,35 m, lui confère un centre de gravité de sportive. Ce long capot fait un clin d’œil à sa devancière E31. Les règles de sécurité active et passive sont passées par là. On oublie donc les regrettés phare pop-up des années 80-90 pour une face avant tout en rondeur et en agressivité. Et que dire de ses courbes latines ? C’est beau non ? Je la trouve presque sensuelle avec ses hanches arrières larges et très bien proportionnées.

Il est déjà temps de laisser la place à mon collègue pour qu’il profite lui aussi de la belle. Décollage immédiat en sortie d’aire pour le bonheur auditif… Je prends alors le temps d’admirer le travail de finition accompli par BMW sur ce coupé. Haut de gamme ? Oui vraiment. Les matériaux nobles comme le cuir ou le bois côtoient des matériaux modernes et de très bonne facture comme de l’aluminium. Les assemblages sont au millimètre près et les sièges sont d’une beauté et d’un confort rares. La marque bavaroise était parfois critiquée par ses détracteurs pour avoir une finition pas à la hauteur de ses concurrents allemands. Mais avec cette série 8 et le X5 que l’on a essayé il y a quelques temps au Maroc, on passe un cap énorme et on rejoint le niveau des deux autres constructeurs sans aucun doute.

Je profite d’être en passager pour expérimenter un peu ce nouvel iDrive. Je n’avais pas eu le temps de m’y plonger avec le X5. Cette version 7 du système de multimédia est un peu différente et m’a un peu perdu au début. Au lieu d’avoir les menus de façon horizontale comme la version précédente, la nouvelle version se fait dans la verticalité. C’est peut-être rien de prime abord, mais lorsque l’on a l’habitude, c’est déstabilisant. Mais n’ayez crainte, après 5 minutes d’utilisation, je m’y suis fait très facilement. Comme quoi, BMW reste la marque avec une ergonomie et une intuitivité parmi les plus poussées du marché.

On sort de l’autoroute pour rejoindre les routes de la Sologne en hiver. Très peu de routes sont sinueuses dans le coin. Mais assez pour se rendre compte des capacités dynamiques de la série 8, surtout dans cette version MPerformance M850i. Les suspensions adaptatives sont spécifiques et les quatre roues directrices font des merveilles. Le coupé bavarois enchaîne les courbes avec une facilité bluffante. Le châssis spécifique n’y est pas pour rien, on sent les gênes de voiture de course. Et oui, la série 8 a été développée sur la base de la voiture de course, la M8 GTE, qui court en IMSA et dans le championnat WEC.

Cette région est plus connue pour ses belles et longues lignes droites qui sont annihilées par la puissance du V8. Celui-ci produit 530 ch et un couple camionesque de 750 Nm ! Le tout dans un vrombissement envoutant. Que demander de plus ? A ce moment-là, on se demande à quoi pourrait ressembler la future M8, tant la voiture est agile, puissante et terriblement captivante. Car même avec plus de 1800 kg, elle se montre vivace comme une voiture 500 kg plus légère, tout cela grâce à sa transmission intégrale de série sur toutes les série 8, ou encore ses 4 roues directrices.

Plus les kilomètres défilent, plus il faut se rendre à l’évidence. La voiture que l’on a en main est proche de la perfection. Et c’est à ce moment-là que l’on arrive en vue du Château de Chambord, lieu voulu par François 1er. Un écrin parfait pour découvrir les courbes de notre coupé BMW. Notification nous est faite à ce moment que l’on va pouvoir faire des photos dans le jardin à la française du château. De quoi faire des prises de vues exceptionnelles.

Un lieu de shooting parfait pour le photographe que je suis. Je n’aurais jamais pu penser faire ce genre de photo dans un lieu si exceptionnel ! Je vous laisse admirer les photos que j’ai pu y faire le soir et le lendemain avec la version 840d sur laquelle je vais revenir un peu plus tard.

Le lendemain matin, il est temps de repartir vers la capitale au volant de la version diesel de la bavaroise. On prend le temps avec JB de faire quelques photos dans la région des châteaux de la Loire. Ces longues lignes droites bordées d’arbres et la lumière d’un matin d’hiver ensoleillé sont là pour embellir le physique de notre belle monture…

Maintenant qu’on l’a admirée, je passe à son volant pour prendre en main la version 6 en ligne diesel turbo. Même si ses 320 ch et 680 Nm font pâle figure face au gros V8, sa souplesse est très remarquable. La noblesse n’est pas là. Mais sa consommation mesurée de 8 à 9 litres aux 100 km plaide pour lui face à la gourmandise du moteur essence. Il peut engloutir avec un bon rythme facilement le double. Mais est-ce vraiment important ? On se tournera donc vers le moteur essence à moins qu’on ait besoin d’une voiture plus parcimonieuse ou encore plus polyvalente. Bref, vous l’avez compris : ma raison irait vers la version 840d, mais mon cœur ira vers la version M850i et son fabuleux V8 bi-turbo.

Qu’avons-nous sur le marché face à ce coupé proche de la perfection ? On peut avoir une Classe S coupé. Mais sa motorisation la plus puissante ne stagne qu’à 469 ch et pour un prix de base de 20 000 € supplémentaires. Et, si l’on oublie les versions AMG de ce modèle, les capacités dynamiques sont moindres que celle de notre bavaroise. Allons voir chez Audi, ou pas… Il n’y a pas de concurrente chez la marque de Ingolstadt. Aux vues des capacités dynamiques de l’auto, on pourrait presque voir ce qui se passe chez Porsche avec la 911, mais ce serait pour certains un sacrilège. Mais lorsque l’on regarde les chiffres, on peut chatouiller certains puristes de Stuttgart. Un coupé sport 2+2, 4 roues motrices, une finition sportive et un confort agréable au quotidien. 3,7 s pour le 0 à 100 contre 3,6 s pour la 992. Mais ça s’arrête là, les acquéreurs de 911 achètent un mythe.

On peut encore aller voir chez Aston Martin avec une DB11 ? Mais on est 60 000 € plus cher. Bref, la série 8 est presque bon marché face à ses concurrentes avec un comportement de sportive prête à limer ses caoutchoucs sur circuit. En attendant la future M8, on est donc en présence d’une affaire pour qui peut débourser 124 750 € pour une version V8. Alors si vous avez les sous, foncez ! Vous ne serez pas déçu ! Pour les autres, faites comme moi, rêvez de l’avoir reste la seule solution.

Merci à BMW France pour l’invitation et à JB pour sa compagnie toujours sans faille !

Photos : Ugo Missana


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