Essai : comment je me suis réconcilié avec la Mercedes-Benz A 200

Elle en est à sa quatrième génération et à son volant, j’ai redécouvert une compacte attirante, sexy et carrément sympa à conduire ! Essai de la nouvelle Mercedes-Benz A 200 ! 

Pour se réconcilier, certes, il faut être fâché. Bon, je n’étais pas fâché avec la Classe A, mais disons que je lui réservais une froide et constante, indifférence. Comme beaucoup, mon premier rapport à la Classe A fut cet incroyable salto réalisé en 1997 à l’initiative d’un magazine suédois, quand la Classe A termina sur le toit à l’issue d’un test d’évitement. Episode qui aurait pu être funeste pour la marque à l’étoile, mais pas du tout, en fait, puisque cette première génération (les W168 et V168 de 1997 à 2004) fut écoulée à 1 100 000 exemplaires, ce qui fut plus que le restylage de la génération suivante (les W169 et V169, de 2004 à 2012), qui séduisit 1 050 000 utilisateurs. J’avais un pote dont la meuf roulait avec une Classe A 160 de première génération, grise intérieur gris, et franchement, c’était triste à mourir, ça avançait comme une mobylette enrhumée et je ne vois pas en quoi cette chose méritait l’insigne de l’Etoile sur le capot. Bref, ça m’en avait secoué une sans toucher l’autre, comme disait un ancien président poète : la Classe A, très peu pour moi, merci.

Ensuite, la seconde génération restait dans ce look semi-petit-monospace haut sur pattes, rien pour m’exciter, donc, et la troisième génération (la W176 de 2012 à 2018) rompait avec cet exercice pour devenir une compacte comme une autre. Mouais. 

Et me voici donc au volant d’une W177, la quatrième génération, donc, en motorisation A 200 et pack AMG. Et comme il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, ben, j’ai changé d’avis. Mais avec un certain nombre de raisons que je vous expose ci-dessous. 

Renault inside

Et pourtant, il a fallu que je me fasse un peu violence. Car, en vertu des accords internationaux entre la Carlos Ghosn Corporation et Mercedes, c’est le dernier bloc 1.3 Renault que l’on trouve sous le capot du A 200. Ce petit 4 cylindres de 1332 cm3est plutôt vertueux, mais lors de l’essai que j’en avais fait avec le Renault Scenic 1.3 TCe EDC, ici, je l’avais trouvé efficace, mais avare en sensations malgré, il faut le reconnaître, un certain brio.

Magie de la mécanique, de l’ingénierie, de l’influence réglages : sous le capot de la A200, le 1.3 TCe est transfiguré ! La boîte Mercedes est plus rapide, le moteur paraît plus coupleux dès les bas régimes, en tendant l’oreille, la sonorité est plus évocatrice, plus sourde (vous l’entendez, là, cette petite déflagration en coupant les gaz ?). Si la A 200 est dispo avec une BVM6, mon modèle d’essai possédait la boîte à double embrayage 7DCT-300 fournie par Getrag. 

 Au quotidien, on a une auto réactive, j’oserais même le mot, parfois un tantinet brutale à bas régime, mais si vous avez pris le pack AMG, ces sensations ne devraient pas vous déplaire. D’autant qu’elles s’accordent bien avec la direction précise, les excellents sièges en cuir bicolore et les suspensions, qui tiennent bien la caisse sans être cassantes, car oui, la classe A est confortable, et il semblerait même que c’est un peu nouveau. Par contre, une fois les passées les premières découvertes, les premières sensations, les premières émotions, on entrevoit, quand l’horizon se dégage, une auto qui ensuite se révèle plus linéaire au fur et à mesure que l’on grimpe dans les tours. Mais les performances sont néanmoins au rendez-vous : le petit 1.3 sort quand même 163 ch à 5500 tr/mn et 250 Nm de couple à 1620 tr/mn, ce qui lui permet de claquer un 0 à 100 km/h en 8 secondes et de faire crépiter des radars automatiques (enfin, pour ceux qui sont encore en service, ce qui devient heureusement de plus en plus rare), à 225 km/h en pointe ! Le tout avec une conso officielle mixte de 5,6 l/100 : en réalité, je m’en sors avec 7,5 l/100 de moyenne. Mais ce qu’il faut retenir, c’est qu’avec ce petit 1.3 Renault, jamais la A 200 ne paraît sous-motorisée : au contraire, elle est même assez punchy, dynamique, et ça en fait à mon goût une excellente auto du quotidien. 

Sexy, la cougar

Cette quatrième génération est plus sexy que jamais. Elle est plus large (de 1,6 cm) et surtout plus longue (de 13 cm, dont 3 cm sur l’empattement) que la génération précédente, et ce, au bénéfice de l’habitabilité, désormais très correcte. Et surtout, avec le CLS Coupé, elle inaugure cette nouvelle face avant Mercedes, d’un style plus angulaire et plus affirmé que par le passé. 

La découverte continue à l’intérieur : certes, mon modèle avec le pack AMG Line, tout optionné est carrément impressionnant. Cuir bicolore rouge & noir, sièges sport, on est dans l’ambiance. Ambiance carrément haut de gamme avec les deux écrans qui composent le tableau de bord, donc celui, tactile, de la console centrale qui surplombe les 3 aérateurs dont on peut changer la couleur d’ambiance ! On est loin de l’atmosphère clinique d’une Megane ou d’une Kia, même si, on est d’accord, ce n’est pas non plus le même tarif, mais on ne peut pas reprocher à Mercedes de se repositionner en haut de gamme, même avec cette Classe A : on a ici les équipements de la Classe A et de la Classe S, et côté feel good factor, ça change quand même beaucoup de choses quand on se retrouve au volant. 

Avec la Classe A, Mercedes lance son MBUX : ce barbarisme recouvre le Mercedes Benz User Experience. En gros, l’assistant vocal est là pour vous faciliter la vie : dites « hey Mercedes, guide-moi jusque Marseille » et le GPS trace la route. Continuez avec un « hey Mercedes, dis-donc, quelle météo fera t’il là-bas » et il vous affiche le temps, sans toutefois sans la miss météo sur l’écran. On se console avec la possibilité de réserver un bon resto de poisson une fois arrivé à destination. Contrairement à Siri, Hey Mercedes ne peut pas encore disserter avec vous sur le sens de la vie, mais ça viendra probablement. 

Suis-je tombé sous le charme ? Carrément ! Cependant, il y a une réserve : je désactiverais les aides à la conduite, qui sont carrément intrusives quand on trajecte un peu, avec une auto qui tape littéralement dans les freins quand vous vous approchez trop de l’intérieur d’une grande courbe, par exemple. Petite A 200, je t’ai trouvé vraiment cool, mais pour que l’on reste amis sur le long terme, laisse moi conduire, merci.

On termine, Maryse, avec la douloureuse : si une Classe A débute à 27 649 € et une A 200 à 37 749 €, il fallait quand même compter un poil plus de 50 000 € pour mon auto d’essai avec toutes les options, ce qui, on peut l’admettre, est un rien en haut du panier pour une auto mue par un petit 1.3 d’origine Renault… mais qui, malgré tout, épate par le reste de ses prestations. 

Photos : Gabriel Lecouvreur

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