Essai : DS 4 Crossback BlueHDI 180 EAT 6, Madame DS enfile les bottes

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À la manière de la DS 3 et de la DS 5, la DS 4 a laissé tomber les derniers Chevrons restants lors de son restylage de milieu de carrière et s’est vue ajouter une nouvelle version au look plus… baroudeur. En bons essayeurs que nous sommes, nous sommes allés vérifier sur le terrain si cette DS 4 Crossback était bien la voiture idéale pour aller chercher les champignons en Forêt de Rambouillet…

Après avoir eu entre les mains cet été la DS 3 (ici) et la DS 5 (), je me devais de boucler la boucle en essayant cette DS 4. Pour être tout à fait franc, la DS 4 est, des trois productions de la gamme du constructeur à ce jour, celle pour qui je ressentais sûrement le moins de désir avant de l’essayer… À mi-chemin entre la compacte chic aux faux airs de coupé et le petit SUV, elle souffrait d’un manque de personnalité qui peut expliquer sa relative absence dans nos rues, là où sa petite sœur fut elle un véritable succès. Histoire de lui donner un second souffle, DS a pris les choses en main et décida donc de scinder sa gamme DS 4 en deux en proposant d’un côté une déclinaison chic et de l’autre notre intéressée : la Crossback (qui représente 28 % des ventes de DS 4 restylée).

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Cette nouvelle mouture de la DS 4, Crossback ou non d’ailleurs, reprend la nouvelle identité visuelle du constructeur, maintenant entièrement émancipé de Citroën, en adoptant la sculpturale et clinquante calandre DS Wings ainsi que les nouvelles optiques Full-LED qui équipent désormais l’intégralité de la gamme. Huit ans après son lancement, DS commence ainsi tout juste à donner à sa gamme une homogénéité et une identité cohérente… Les mauvaises langues diront « c’est pas trop tôt », les plus philosophes diront « enfin ». Bref, le minois de la DS 4 restylée est indéniablement plus réussi que celui de la précédente ; la sublime signature lumineuse à LED de notre haut-de-gamme Sport Chic y étant, il faut le dire, pour beaucoup. Mention spéciale aux superbes clignotants à défilement, une constante chez DS dont je ne me lasserai jamais…

La DS 4 Crossback se voit elle dotée de quelques artifices la transformant de « Reine des Champs-Élysées » à « Duchesse de la Forêt de Rambouillet ». Outre sa robe recouverte de l’originale teinte cuivrée « Orange Tourmaline » qui équipe d’autres modèles du groupe PSA, elle se pare de multiples éléments noirs (rétroviseurs, jantes, becquets, passages de roues), de barres de toit, et voit sa hauteur de caisse augmenter de 30 mm pour la percher encore un peu plus haut et renforcer son côté baroudeuse. Pour être tout à fait exact, la DS 4 Crossback dispose de la même hauteur de caisse que la précédente DS 4, c’est en fait la DS 4 « chic » restylée qui a vu la sienne diminuer de… 5 mm pour ressembler un peu plus à ce qu’elle est réellement : une berline compacte.

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Difficile à vrai dire de passer inaperçu avec une voiture orange et noir laqué plutôt massive dont la face avant est une véritable guirlande de Noël… De nombreux badauds sur les aires d’autoroute se sont même approchés d’elle en se demandant de quel modèle il s’agissait ! Qu’elle plaise ou non, la DS 4 Crossback peut au moins se vanter de gagner en personnalité et de s’affirmer, là où la précédente était un peu le cul entre deux chaises.

Pour ma part, je dois dire que je garde une certaine préférence pour le modèle « chic » de la DS 4, collant bien plus à l’image haut-de-gamme « made in France » que dégage DS de par sa renommée mais aussi et surtout par sa communication. Déjà imposante en version traditionnelle, la Crossback se rapproche encore un peu plus du rang de petit SUV (au niveau du design), tant au niveau de son look que de sa position de conduite…

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À bord, les différences entre DS 4 et DS 4 Crossback disparaissent totalement et il est assez dommage de ne pas avoir droit à une identité propre pour notre version baroudeuse, avec des matériaux et teintes qui aurait pu être exclusivement créées pour elle. Bon… je suis mauvaise langue, j’ai droit à des tapis de sol spécifiques. Quoiqu’il en soit, la planche de bord de notre DS 4 restylée reprend dans l’ensemble celle de la génération précédente avec une présentation plutôt classique mais ergonomique. Quelques petits détails personnalisent le tout, à l’image du très beau volant à méplat ou encore de l’apposition sur plusieurs éléments du monogramme DS (seuils de porte, poignées, console centrale, etc.). L’ensemble de l’habitacle est plaisant à regarder et à effleurer avec une profusion de plastique moussé et d’aluminium ajustés à la perfection. À défaut de toit panoramique, notre immense pare-brise baigne lui notre cocon de lumière. Petite déception du côté des sièges, au moelleux irréprochable mais à l’apparence chargée (cuir, tissus et alcantara), bien loin du prestige de la sellerie « bracelets de montre » qui peut équiper la DS 4 « chic ».

Au même titre que DS 3 et DS 5, notre intéressée a également suivi un traitement bienvenue contre l’acné ergonomique dont elle était victime en intégrant un écran tactile de 7 pouces , ce qui lui permit de se passer d’une dizaine de boutons sur la console centrale. Notre version Sport Chic reprend le système multimédia maison utilisé par quasiment tous les modèles du groupe PSA, réactif mais pas vraiment pratique à utiliser avec des menus dans des sous-menus et des réglages qu’il faut impérativement enregistrer puis valider sous peine de devoir tout recommencer…

Heureusement, Apple est là. Comme si la Pomme n’était pas assez présente dans notre quotidien, DS a eu la merveilleuse idée d’intégrer à ses modèles CarPlay, qui permet d’intégrer son iPhone et iOS au sein même de la voiture. Le système PSA s’éclipse alors pour laisser place à une leçon d’interface-utilisateur et d’ergonomie où tout se commande en moins de quatre appuis ou via Siri, la commande vocale à l’efficacité bluffante. CarPlay centralise ainsi les commandes de musique (via Apple Music, Spotify ou votre bibliothèque), de communication (iMessage, SMS, appels) mais aussi de Navigation via Plans, au fonctionnement bien plus intuitif que le système de navigation intégré à la voiture. Pour jouir de tout cela, il n’y a besoin que de connecter l’iPhone en USB à la voiture puis elle s’occupe du reste. Le plus beau dans tout ça ? Dans les prochaines versions, il n’y aura même plus besoin de se brancher, la synchronisation pourra se faire entièrement en bluetooth. Mais nous y reviendrons lors d’un article entièrement dédié…

Avec ses gros fauteuils massants et son imposante surface vitrée, la DS 4 Crossback est agréable à vivre… à l’avant. Il y a des choix à faire lorsqu’on conçoit une voiture, et DS a choisi celui du look au détriment de la praticité. Malgré son look massif à l’extérieur et une sensation d’espace à bord, rentrer à l’arrière de notre compacte est une petite leçon de contorsion ; la faute aux petites portes qui empêchent également aux vitres arrière de s’ouvrir et même de s’entrebâiller. Une fois quelques vertèbres craquées et installé sur la banquette arrière, on sent un peu confiné avec d’imposants fauteuils avant qui obstruent la visibilité et de minuscules parties vitrées sur les côtés. Heureusement, l’espace aux jambes est bon, le confort de la banquette appréciable et l’immense pare-brise donne un peu de lumière. Le coffre est lui un peu dans la même situation : son volume est dans la moyenne (385 L), mais l’imposant séant de notre DS 4 implique un seuil de chargement un poil trop haut qui pénalise son accessibilité. Le manque de praticité est à vrai dire assez récurrent sur les modèles de DS et que ce soit sur DS 3 Cab, DS 5 ou cette DS 4, cela m’a sauté aux yeux… Quand on achète une DS, il faut donc faire des concessions : le look avant tout ! Et à conduire alors ?

Animée par le bien connu quatre cylindres BlueHDI de 180 chevaux, lui même secondé par l’excellente boite automatique du groupe, l’EAT 6, notre compacte haute-perchée excelle par sa polyvalence. Avant d’aller se promener en forêt, quittons le tumulte parisien par les voies rapides… La DS 4 y brille par sa souplesse tant au niveau de la mécanique que des liaisons au sol. Le bloc diesel et ses 400 Nm de couple dès 2000 tr/min lui offre des accélérations et reprises plus que correctes malgré ses près d’1,5 Tonnes sur la balance (0 à 100 en 8,6 sec.), alors que la boite enchaine les rapports dans une douceur appréciable et sans jamais faillir. Notre DS se joue de la piètre qualité de nos asphaltes franciliens pendant l’hiver par un niveau de confort exemplaire. La suspension est calibrée au poil en offrant une certaine fermeté pour empêcher la voiture, et son centre de gravité assez élevé, de s’écraser dans les virages et de prendre du roulis, tout en proposant une relative souplesse qui permet de filtrer les aspérités de la route et d’absorber, pour notre plus grand confort, les pavés et autres dos-d’ânes qui ornent nos chaussées.

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Sur de longs et monotones trajets, la DS 4 est un exemple d’agrément et de sobriété. Malgré 700 kilomètres engloutis en une journée, ni ma tête ni mon dos n’ont montré un quelconque signe de fatigue ou de douleur. La position de conduite est tout simplement parfaite et l’éclairage confié aux diodes et xénon directionnels, de nuit, est un vrai gage de confort et de sécurité. Et comme si le bilan de notre compacte n’était pas assez bon, impossible de passer à côté du fait que la DS est un moineau (ou un chameau) en ne demandant de se rendre chez nos amis pétroliers que très rarement… Notre week-end de 1000 kms, qui nous emmena sur tous types de chaussées et avec tous les styles de conduite, s’est ainsi ponctué d’un honorable 7,5 L / 100 km, alors que le réservoir de 60 L permet lui de parcourir de longues distances sans avoir à trop la ravitailler. Bref, cette DS 4 BlueHDI 180 est une voiture faite pour parcourir de longs trajets et invite à visiter notre beau pays.

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Sur routes plus sinueuses, les très bonnes liaisons au sol et réglages effectués sur la DS 4 nous permettent même d’oublier que l’on est à bord d’une voiture aussi « haute ». Un anecdotique bouton « S » placé à côté de la commande de boite permet de placer cette dernière en mode sport et donc de la forcer à pousser les rapports pour obtenir du couple et de la puissance jusqu’à la zone rouge, même si l’absence de palettes au volant empêche de prendre la main sur la chose. Grâce à une direction relativement précise, un excellent châssis et un freinage à la progressivité et au mordant irréprochables, la DS 4 dispose de qualités dynamiques certaines qui étonnent lorsqu’on se pose et qu’on regarde la voiture… « Comment une si imposante caisse peut-elle être aussi agile et stable dans les petits virages de la Vallée de Chevreuse ? » Tout le génie de PSA et leur maitrise dans la façon de faire des voitures saines et efficaces intervient ici. Nous ne sommes pas sur une 308 GT, pourtant équipée du même combo moteur/boite, mais la DS 4 a pour elle une polyvalence certaine qui distille une certaine satisfaction à son volant.

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Arrivés en Forêt de Rambouillet, un joli petit chemin avec des ornières boueuses se présente face à nous. Dénué de toute transmission intégrale ou d’un système de gestion plus poussée de la motricité hormis un bouton « neige » placé à côté de la commande de boite, notre DS 4 Crossback n’ira pas beaucoup plus loin que son alternative chic, en fait. Il est d’ailleurs assez étonnant que le constructeur n’ait pas doté sa compacte baroudeuse d’un sélecteur de mode agissant hors de sentiers battus, surtout qu’il n’y avait pas à aller chercher bien loin puisque son cousin 2008 ou la 508 RXH dispose du Grip Control, qui lui aurait plutôt bien été. On reste ainsi un peu sur sa faim, et DS aurait dû approfondir le côté Crossback en allant jusqu’au bout des choses… Signe que la voiture n’est pas faite pour aller bien loin, la monte en série des excellents Michelin Pilot Sport 3, les mêmes que sur la 308 GT.

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Restons sur le bitume, donc, et savourons le fait de dominer la route tout en se laissant masser par les sièges et en profitant du très bon système son livré de série. Niveau équipements technologiques, la DS 4 fait étrangement l’impasse sur des évidences technologiques à ce niveau de prix comme le freinage automatique d’urgence, le régulateur adaptatif ou les feux de route automatiques, pourtant présents sur DS 3 et DS 5. La faute, je pense, au pare-brise panoramique et à l’impossibilité d’y caser tous les capteurs nécessaires. On peut toutefois se consoler avec de série les habituels surveillances système de surveillances d’angle-mort, de franchissement de ligne et la caméra de recul, indispensable compte tenu de la piètre rétrovision. En Sport Chic, le système multimédia avec CarPlay, le pack SOS qui permet de joindre automatiquement l’assistance si on a un problème (essayé ici malgré moi lors de l’essai de la 308 GT), l’accès/démarrage sans clé et les feux à xénon/LED directionnels sont fournis de série.

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Équipée ainsi, notre DS 4 s’affiche à un tarif de près de 38 000 € (comptez environ 500 € de plus par rapport à une DS 4 chic). Sa seule véritable concurrente dans le segment des berlines compactes au look baroudeur est à aller chercher chez Volvo avec la V40 Cross Country, dont les tarifs pour une version équivalente en terme d’équipements et de motorisation sont un poil plus hauts (D4 190 ch : à partir de 35 700 € / env. 42 000 € pour l’équivalent). DS fait payer au prix fort les améliorations apportées à cette seconde mouture de DS 4, mais une fois replacée dans un certain contexte, on peut trouver un début d’explication à son positionnement… Dans les mêmes gammes de prix, chez PSA, il est possible d’opter pour la 308 GT HDI, équipée du même moteur et de la même boite mais plus orientée dynamique que confort, alors qu’à quelques centaines d’euros près et dans un tout autre registre, la sulfureuse 308 GTI et son THP de 270 chevaux occupent la place de trublion du groupe avec une efficacité hors-pair tout en conservant une polyvalence bienvenue. La DS 4 s’inscrit ainsi dans le cercle des compactes haut-de-gamme proposant un certain niveau de prestations, que ce soit du côté du confort, des équipements ou des performances.

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Voiture complète et assez remarquable par un confort exemplaire, des performances honorables et un look atypique, la DS 4 Crossback pose les bases d’une nouvelle ère pour le constructeur fraichement émancipé de la Maison Mère. Maintenant que DS dispose d’une gamme cohérente et d’une identité enfin affirmée, il ne nous reste plus qu’à espérer l’arrivée de nouveaux modèles sur le marché français. La Crossback fait une incursion aussi timide que réussie dans le monde des petits baroudeurs, histoire de prendre, je l’espère, la température avant l’arrivée tant attendue du SUV…

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Merci à DS pour leur confiance et leur disponibilité tout au long de cet essai.

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