Essai Hyundai Kona N-Line Executive : une place au soleil

Après 4 ans au sein de la gamme du constructeur coréen, le plus petit SUV Hyundai (désormais secondé par le Bayon) est rapidement devenu l’un des best-sellers de la gamme avec pas moins de 310 000 exemplaires écoulés dans le monde pour la seule année 2020. Non content de cela, il pointe à la 32ème place du classement des 100 voitures les plus vendues dans le monde pour la même année, avec une insolence insupportable puisque qu’il s’octroie même le luxe d’améliorer ses ventes de 4% par rapport à l’année précédente, dans un contexte économique pour le moins semé d’embuches. La recette est simple, un positionnement prix / équipement des plus compétitifs, une bouille sympa, un gabarit adapté à quasiment tous les marchés et une offre de motorisations des plus complètes : essence, diesel, hybride et même électrique. Niveau actualité produit, le Kona se fait pourtant voler la vedette en 2021 face à 3 autres SUV : Bayon, Tucson & Ioniq5 (si si, c’est un SUV). Quoi de mieux donc pour rester dans la course qu’un restylage de mi-carrière ? Ce dernier, intervenu en début d’année accueille également une nouvelle finition N-Line, qui arrive enfin dans vos concessions cet automne. C’est cette version que nous essayons aujourd’hui.

Offre unique 

De la même manière que l’i30 fastback N-Line, le Kona dans sa finition éponyme n’est disponible qu’avec une motorisation unique. Ainsi, comme tout le reste de la gamme dite “thermique”, le Kona N-Line intègre une micro-hybridation 48V et se décline donc avec le 3 cylindres essence 1.0 L T-GDi maison, développant 120 ch et associé à une boite manuelle à 6 rapports. Je vois d’ici la frustration se lire sur vos visages face à un look si décomplexé, d’autant plus lorsque l’on sait qu’avec un look quasiment identique, le Kona peut abriter sous son capot le moteur de l’i30 N, un 4 cylindres essence de 2.0 L de cylindrée développant la bagatelle de 280 ch. On retrouve ainsi outre-Rhin une gamme “N” forte de 3 modèles : l’i30 facelift (disponible en hatchback comme en fastback), le Kona, ainsi que l’i20. Des 3, seule la dernière s’avère disponible dans l’hexagone, règles de calcul du malus obligent. Passé ce sentiment d’amertume, il est temps de s’attarder sur ce nouveau Kona N-Line. À noter que deux niveaux d’équipements associés à cette finition sont disponibles. La gamme se décompose comme suit :

  • Intuitive
  • Business
  • Creative (compatible N-Line)
  • Executive (compatible N-Line)

A respectivement 26 400 € (N-Line Creative) et 29 450 € (N-Line Executive), on est en droit d’attendre un niveau d’équipement pléthorique et rassurez-vous, vous en aurez pour votre argent, d’autant que la politique Hyundai en terme d’options est quasi inexistante : il n’y en a aucune à part la couleur, le toit de culer contrastée et la toit ouvrant. Si vous souhaitez des équipements supplémentaires, il faut passer par le niveau de finition supérieur. En plus du kit carrosserie, la finition N-Line Creative intègre un éclairage full LED avant comme arrière, un combiné d’instrumentation digital (écran de 10,25 pouces), l’assistance au maintien et suivi dans la voie de circulation, le freinage d’urgence, la caméra de recul, les feux/essuie-glaces automatiques, l’affichage tête-haute et un système multimédia doté d’un écran de 8 pouces et d’une compatibilité Apple CarPlay / Androïd Auto. Pour 3000 € de plus, à vous l’aide au stationnement avant, un écran multimédia central de 10,25 pouces intégrant les services connectés Bluelink & Hyundai Live (pendant 5 ans), les sièges électriques / chauffants / ventilés, un chargeur sans-fil pour smartphone et enfin le système audio Krell.

Touches de sportivité 

Autant dire que côté style, les designers de Hyundai n’y sont pas allés de main morte. Le kit carrosserie N-Line associé à une couleur pimpante comme le rouge Ignite de notre modèle d’essai confère au Kona une présence certaine sur la route qu’il convient d’assumer. Amateurs de discrétions passez votre chemin. Avec une telle plastique, on s’attendrait d’ailleurs à des accélérations canon et des déflagrations monumentales au lever de pied, il n’en sera rien bien évidemment. Si le Kona de série brille par un dessin qui divise, le Kona N-Line enfonce le clou. Les pare-chocs sont peints dans la teinte carrosserie avec quelques touches de noir laqué pour rappeler la teinte du pavillon, la calandre en nid d’abeille accueille le logo “N-Line” à la manière des allemandes, on retrouve devant le capot trois fausses entrées d’air qui singent celles que l’on retrouve sur quelques véhicules de la gamme Audi, le montant C laisse apparaître une arrête saillante et un imposant diffuseur factice habille la partie arrière. Bref, ça déborde de partout, hyundai est allé au bout de son idée et pour ma part, j’aime beaucoup le résultat, même s’il risque de bien mal vieillir.

À l’intérieur, les touches de sportivité sont également nombreuses. On retrouve ainsi des surpiqures rouges sur le volant, le soufflet de levier de vitesses et les sièges en tissu/alcantara. Le volant 3 branches marqué du N s’habille de cuir perforé, les buses d’aération adoptent elles aussi une petite touche de rouge et enfin, cerise sur le gâteau, le pommeau du levier de vitesses semble en tout point identique à celui que l’on retrouve à bord de l’i20 N. Le Kona N-Line accueille également plusieurs modes de conduite, dont un Sport qui lorsqu’on l’actionne, teint le fond des compteurs en rouge et…. c’est à peu près tout. N’attendez pas de transformation particulière du 3 cylindres. Côté ergonomie, le Kona se classe plutôt parmi les bons élèves de la catégorie avec encore une bonne partie des touches et raccourcis physiques, dont notamment la commande de climatisation ou celle des sièges. Le Kona fait figure pour moi d’exemple en la matière en mêlant habilement modernité d’affichage et instrumentation pratique. Pas besoin de faire dérouler 5 menus sur l’écran central pour accéder à une fonctionnalité.

Sur la route : volontaire mais pas de miracle

Avec tout de même 1340 kg à vide sur la balance, les 120 ch constituent pour le Kona N-Line le strict minimum pour s’en sortir sans encombre sur le réseau secondaire et les voies rapides. Confortablement installé dans les sièges au maintien latéral impeccable, on se dit que l’on passera un bon moment au volant de ce Kona et même si les performances délivrées ne sont pas de premier ordre, je pense avoir raison sur le reste. C’est sur le réseau secondaire alsacien que s’effectue la majeure partie de cet essai, avec donc des routes sinueuses, un peu de relief et un bitume en plutôt bon état. À l’accélération, petite déception, il faut pousser haut dans les tours pour obtenir la reprise nécessaire pour s’élancer en sortie de village ou bien de virage. La sonorité caractéristique du 3 cylindres se fait alors plutôt présente, jusque là rien d’anormal. Il s’avèrera plus discret à rythme moyen. Le maniement du levier de vitesses est plutôt agréable avec un débattement moyen et un excellent verrouillage des rapports. Seule ombre au tableau, un point de patinage très haut perché avec un impression d’embrayage qui colle : je me surprends à ré-accélérer plusieurs fois quelques dixièmes de secondes la pédale de droite complètement relevée mais le rapport pas encore rentré, peut-être est-ce dû au rodage, notre exemplaire n’ayant alors que 300 kms à peine au compteur. Le ressenti dans la direction sur les petites routes est plutôt fidèle, même si le niveau de filtration reste élevé. Le maniement de la direction est direct, peut-être un peu trop sur voie rapide où le moindre mouvement du volant s’en ressent immédiatement. Côté amortissement, pas de miracle avec des jantes de 18 pouces, l’ayant déjà jugé ferme lors de mes essais précédents avec des jantes de 17 pouces. Gare aux imperfections sur la route où votre dos et ceux de vos passagers en pâtiront. Prudence également lorsque vous abordez les nombreux dos-d’ânes que compte notre pays. Le comportement du Kona N-Line s’avère des plus sains, pas trop pataud, plutôt communicatif et filtré comme il faut pour maintenir un certain niveau de confort (auditif compris), il fait partie à mon goût des références du segment. En somme la copie délivrée est de bon niveau, mais ne tranche pas particulièrement parmi une concurrence très affutée. La consommation s’envole rapidement si vous sollicitez régulièrement la mécanique, il est très facile de dépasser les 7.0 L / 100 kms (nous avons même constaté une moyenne de 9.1 L dans les Vosges, avec 3 personnes à bord & leurs bagages). Le rejet de CO2 moyen est donné pour 139 grCO2/km, soit un malus de 190 € en 2021.

Conserver son avance 

Hyundai n’avait nul besoin de révolutionner l’un de ses produits phare pour son restylage. Il se vend bien et la marque coréenne entend bien continuer sur celle lancée en proposant un des éventails de possibilités les plus larges du marché pour un SUV compact, tant du côté des finitions que du choix des motorisations. La finition N-Line représentant plus de 30% des ventes en France en 2020/21, il eut été dommage de ne pas en faire profiter le Kona qui adopte à mon sens la panoplie avec brio. Seul le ramage nous laisse sur notre faim tant le 1.5 L T-GDi 48V de 160 ch disponible sous le capot de l’i30 aurait pu faire bon ménage avec le petit SUV, sans parler bien évidemment de la déclinaison N tout court que j’ai d’ores et déjà chassée de mon esprit pour éviter de me faire du mal. Quoiqu’il en soit, le Kona s’est déjà fait une belle place au soleil depuis son lancement en 2017 et devrait encore peaufiner son bronzage sans mal jusqu’à la fin de sa carrière.

Quelques chiffres 

Dimensions : 4205x1800x1565
Poids à vide : 1340 kg
Volume coffre :  361 L
Volume réservoir : 50 L
Consommation mixte annoncée (WLTP) :   6.1  L/100 kms (7.0 L constatée en usage routier, 9.1 L en usage dynamique)
Rejet CO2 moyen annoncé (WLTP) : 139 gCO2/km
Cylindrée : 998 cc
Puissance max : 120 ch à 6000 trs/min
Couple max : 172 Nm à 1500 trs/min
Vitesse max : 180 km/h
0 à 100 km/h : 11,9 secondes

Crédits Photos : Maurice Cernay

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