La dernière des Mx-5, la Mx-5 le retour, la Mx-5 contre-attaque, la revanche de la Mx-5, le réveil de la Mx-5, etc etc…
“- ASSEZ ! Assez de la Mx-5, on en connait toutes les motorisations, toutes les finitions, toutes les teintes, tous les équipements et même chaque vis !
– Vous en êtes sûrs ? Vraiment sûrs ?… HA, pris au piège ! Il y en a une nouvelle ! Et bim, ça valait bien un article de plus.”
Je ne vais pas vous en refaire un pavé, car ça vous est sûrement égal pour la plupart, mais j’aime la MX-5.
En tant que rouleur acharné, membre convaincu du club associé et essayeur dévoué (si si !), il me fallait trouver une occasion un peu particulière pour essayer cette nouvelle déclinaison du roadster le plus vendu au monde. Car au cas où l’envie vous en prendrait, rappelons que rouler en Mx-5 n’est pas spécialement original. N’importe quel amateur de voitures de caractère connait sans doute au moins une personne qui possède ou a possédé un exemplaire de la fameuse Mimix. À défaut d’originalité, le plaisir de conduite est de mise et on en a généralement pour son argent. Alors pourquoi faire plus compliqué ? Pourquoi faire plus cher ? Pourquoi ?
Eh bien tout simplement parce qu’un constructeur généraliste en pleine croissance (et c’est le cas de Mazda) se doit de donner à l’ensemble de sa gamme une certaine vigueur, un renouveau permanent auquel n’échappe aucun modèle. Et c’est le cas de la Mx-5 (pardon Mazda, mais je n’arrive pas à me faire au genre masculin sur cette auto) qui fait contre nouvelle motorisation nouvelle version.
Dites bonjour à la RF pour “Retractable Fastback”.
L’objet de l’essai ? La “First Edition” limitée à 150 exemplaires pour la France, équipée du 4 cylindres 2.0 L Skyactiv-G de 160 ch, d’une couleur exclusive “Machine Gray Métallisé”, de jantes alliage BBS 17 pouces (ce n’est pas un hasard puisque dès la NA, le partenariat BBS/Mx-5 apparu déjà), et de sièges Recaro ainsi que d’un équipement multimédia et d’aides à la conduite des plus complets. Bref, on s’éloigne à première vue de l’esprit de la NA originelle où l’ABS et la climatisation n’étaient que des options. Autre élément qu’il m’appartient d’aborder : le toit. Exit la capote en toile si caractéristique de la Mx-5. Ici, c’est toute une machinerie qui permet d’ôter une partie du toit pour faire de la nouvelle RF une véritable targa à la manière de la 911 éponyme.
On s’éloigne donc également de la génération précédente NC qui proposait en version “RC” un toit en dur qui se repliait derrière les sièges mais demeurait une fois découverte un véritable roadster.
Ce fameux toit vous vous en doutez sera d’ailleurs l’objet principal de ce nouvel essai puisque la nouveauté, c’est bel et bien lui !
Et la destination au fait ? Ah mes amis, je vous ai concocté un petit parcours dont vous me direz des nouvelles. Direction le fameux circuit de Spa-Francorchamps en Belgique pour le week-end de Spa-Classic (n’oubliez pas de lire et relire le compte-rendu de l’événement vu par Pierre ici) auquel je participe pour la première fois avec mon club bien-aimé, le club Mx-5 France bien-sûr !J’ai d’ailleurs trouvé plusieurs avantages à profiter précisément de ce week-end pour cet essai.
1/ Autoroute, petites routes de campagne, ville, l’essai promet d’être des plus instructifs.
2/ Côtoyer durant 3 jours une cinquantaine de membres du club me permettra d’obtenir de nombreuses impressions de propriétaires (de la NA à la ND) quant à cette nouvelle version.
Si ça ce n’est pas de la communication soignée je ne sais pas ce que c’est…
Courage petite 125 (non référence à sa cylindrée, mais à son numéro, n°125/150 comme l’indique la petite plaque côté passager), toi et moi sommes partis pour un bout de route ensemble !
Rendez-vous au bord de l’A86, sur le parking d’une petite station service bien connue des pistards qui partent en convoi pour le Nurb’.
Point d’avalanches de chevaux à tous les étages ni de bêtes de piste en tout genre, seulement 6 joyeux bonhommes, tous excités à l’idée des 400 km qui les attendent et du gite ambiance “colonie de vacances” à l’arrivée. Car oui, les membres du club Mx-5 savent rester simples et ne sont pour la plupart, que de grands gamins qui ne demandent qu’à prendre la route et à se marrer en bande, car plus on est de fous, plus on rit ! Et avec pas moins de 48 voitures ayant fait le déplacement pour l’événement, le dicton n’avait jamais aussi bien pris tout son sens.
Bien que je m’attarderais encore des dizaines de lignes sur nos divers amusements au sein du club, la RF reste le sujet principal.
Nous avions choisi d’emprunter l’autoroute A4 jusqu’à Reims pour y prendre aux alentours notre déjeuner puis terminer la deuxième partie du voyage via les petites routes, terrain de jeu inné pour la Mx-5 (en tout cas jusqu’à maintenant).
Contrairement à Gab et sa réflexion sur le plaisir de conduire (à retrouver ici), je compte bien profiter des qualités de GT qui semblent être apparues avec cette greffe de toit. De profil, on retrouve en effet sur la ND RF un petit air de Jaguar F-Type, il y a pire comme comparaison.
Je branche donc mon téléphone et retrouve avec joie l’interface GPS/Communication/Multimédia toujours aussi intuitive et qui me permet rapidement d’apprécier le dernier album Volcano du groupe Temples, pour ceux que ça intéresse sait-on jamais.
Malgré un réglage de suspensions plus mou, l’assise des sièges reste toujours aussi ferme, les Recaro maintiennent à merveille mais vous permettent de faire corps avec la machine, dans tous les sens du terme. Au volant, pas de doute, on est bien à bord d’une Mx-5 et le feeling reste exactement le même qu’à bord de la version “Soft-top” (ST pour les intimes) : jambes allongées, volant à 90°, levier de vitesses court et précis, direction on ne peut plus directe, bref un retour à l’essentiel. Mais un court instant passé à regarder votre rétroviseur central et tout change, la rétrovision n’est plus ce qu’elle était, et bonjour les angles morts vu les arches de toit imposantes de part et d’autre de la malle de coffre.
Feeling au volant identique, mais feeling d’habitacle complètement différent. On se sent véritablement enveloppé, un peu coupé du reste des usagers même avec le toit ouvert et vous savez quoi ? Un sentiment de toute puissance
Le monde entier vous admire, la sonorité rauque de la double sortie d’échappement vous envoute à 3000 trs/min tout rond, et la position de conduite qui me rappelle fortement celle de la 370 Z me permettent d’affirmer ceci : oui, on est bien en présence d’une mini-GT.
La mini-GT saura-t-elle se transformer en karting-boite-à-sourire ? On ne le saura pas tout de suite, la météo plus qu’exécrable ayant rebuté notre petit groupe à emprunter les petites routes de campagne. Ce sera donc de la voie rapide sur plus ou moins tout le long du trajet avec un passage “top-down” qui avait fait suite à notre petit débat habituel : avec ou sans capote ? Je vous vois venir d’ici alors pas un mot… Ce passage éclair sans toit m’aura permis deux constats supplémentaires :
– sans toit vitres levées, c’est un enfer de vacarme. Sans toit vitres baissées, c’est un enfer de tourbillon de vent. Alors à choisir, j’ai opté pour les vitres levées, espérant m’accommoder au bruit rapidement.
– une grosse averse orageuse m’a également permis de constater à mon grand désarroi que la RF faisait perdre à la MX-5 un de ses nombreux avantages, ne plus sentir la pluie à partir de 110 km/h environ. Il faut croire que la configuration targa ne sied guère à la météo pluvieuse puisque j’ai vu l’intérieur de mon pare-brise couvert de gouttes, tout comme moi.
On dirait qu’une éclaircie semble vouloir percer… Majestueux circuit de Spa, perdu au milieu de forêts sombres et interminables, nous nous rencontrons enfin !
Notre gite se trouvait à environ une quinzaine de kilomètres du circuit, au beau milieu d’une forêt au coeur des Ardennes. J’y croiserai d’ailleurs une Bugatti EB110 à vive allure, immortalisée dans l’article de Pierre à propos de l’événement. Le domaine de Mambaye et sa forêt verdoyante dont l’accès ne se fait qu’après des enchaînements de virages dignes du sacro-saint Nürburgring avait donc tout pour plaire. Cadre idyllique et surtout, même si ce n’est pas très raisonnable, terrain de jeu pour tous les miatistes en herbe que nous étions. De 7 (enfin plutôt de 18) à 77 ans, tous ont trouvé leur bonheur à jouer du petit mais précis levier de vitesses, enrouler les virages, s’autoriser de légères dérives à la corde des épingles à dévers et surtout, le tout cheveux aux vents. Serait-ce ça la liberté ?
Arriver au gite après une journée bien remplie puis piaffer d’impatience à reprendre le volant d’une Mx-5 pour tâter du bitume des routes environnantes ? Pour moi, c’est ce sentiment-là que doit procurer une Mx-5. Et la RF tire nettement son épingle du jeu.
Vitre baissées, moteur chaud, il est temps d’aller les enrouler ces fameuses épingles. Le 2.0 160 reprend vite et bien, à n’importe quelle régime, là est encore l’avantage de la cylindrée et du couple associé par rapport au petit 1,5 L qui équipe la 131 ch. Et qu’on se le dise, malgré les 2 premiers rapports plutôt courts, la 3me et la 4me tirent très long ce qui vous permet d’aller chercher le couple à haut régime comme toute bonne japonaise. Mais contrairement aux 3 précédentes générations où les montées en régime vous donnent l’impression d’une accélération de plus en plus vivace, le 2.0 L tire long mais droit. L’accélération est parfaitement régulière, pourtant je l’aimais bien ce sentiment de bonheur grandissant à la sensation d’être de plus en plus collé au siège au fur et à mesure de la montée en régime.
Cependant, les vitesses atteintes deviennent vite éloignées du raisonnable et l’on regrette à l’approche des virages un freinage si peu mordant à moins d’aller fort au plancher. Je me souvenais d’une pédale de frein bien plus sensible sur les précédentes générations.
Reste mon irrésistible envie de survirer, que le 2.0 160 et l’ESP permissif autorisent sans mal. Mais malgré un maintien sans faille des Recaro décidément parfaitement adaptés à mon gabarit (je ne garantie rien pour les larges d’épaules en revanche), la RF s’écrase dans les virages et une telle prise de roulis rappelle la NA et NB hautes perchées sur leurs petites jantes de 14 et 15 pouces.
Elle peut le faire, elle veut bien le faire, mais vous ne prendrez pas grand plaisir à le faire à chaque virage et sur ce point-là, je reste quelque peu sur ma faim.
Alors la RF, véritable Mx-5 ? Si je devais faire une liste de manière très professionnelle reprenant les éléments un par un, je ne saurai pas forcément à quelle conclusion arriver. Mais si je décide de conclure comme je l’ai toujours fait en parlant de la Mx-5, je dirais un grand OUI.
Le feeling au volant, c’est tout ce qui importe. La banane à chaque accélération, le plaisir de se retrouver avec d’autres membres du club le temps d’un week-end et de voir que la RF est appréciée comme un membre à part entière de la grande famille Mx-5, là est bien l’essentiel.
Et même si cet essentiel a un prix : 37 750 € plus le malus.
Mazda souhaite en effet séduire une clientèle nouvelle et aller chasser sur les terres des Z4 et autres SLC. Au détail prêt que la clientèle visée risque de souffrir de quelques absences telles que la caméra de recul, les sièges à réglages électriques et autres babioles que seul le luxe peut comprendre.
Avec plus de 1500 Km derrière le volant, le seul luxe que je me suis permis est celui d’avoir roulé le plus souvent possible cheveux au vent, même en plein cagnart, avec la climatisation allumée. N’en déplaise aux adorateurs de mère nature (que je suis également ne nous méprenons pas !), mais malgré l’autoroute à vive allure, les petites routes en conduite dynamique, la consommation moyenne sur l’ensemble de l’essai s’éleva à seulement 7,5 L /100 km. Si ça ce n’est pas du plaisir raisonnable…
Au revoir petite 125, je te retrouverai bien un jour.
Crédits Photos : Maurice Cernay
Remerciements : je tiens à remercier chaleureusement la présidente du club Mx-5 France et son mari pour leur accueil, leur dévouement pour le club, leur bonne humeur inébranlable et également pour le prêt de leur petite NA BBS à l’honneur dans cet article.
Merci également à Dominique de s’être prêté au jeu des générations avec sa superbe NCFL RC.
Enfin, merci à la Chaud Patate Team, à dans deux ans les gars !
Et bien évidemment, merci à Mazda France pour le prêt longue durée et plus particulièrement à Jérémie pour sa confiance et sa disponibilité !