Essai : pourquoi la Ford Fiesta ST me ramène en enfance !

Qui, dont la tranche d’âge lui permet d’avoir connu le Club Dorothée et le Miel et les Abeilles (voire de la sublime série Parker Lewis ne perd jamais !) n’est pas nostalgique du bon vieux temps des GTI ? Dans ce cas, bonne nouvelle : la nouvelle Ford Fiesta ST n’est pas seulement une excellentissime voiture : elle vous ramène aussi en enfance !

Excellentissime : le mot est lâché dès l’introduction (on dit même le chapô en langage de presse). Aurais-je craqué à ce point sur la nouvelle Ford Fiesta ST ? Eh bien oui !

Et ce, pour plein de raisons. D’abord, sa bonne bouille. Certes, je ne l’aurais pas forcément prise en 5 portes (ce qui implique un supplément de 600 € par rapport à la 3 portes), mais à l’heure où de plus en plus de compactes se mettent à laisser peu de choix (je pense à la nouvelle Audi A1, par exemple, qui ne sera plus dispo en 3 portes), la Fiesta a le mérite de laisser le choix dans la carrosserie (non, il n’y a pas de contrepèterie). Et ce, d’autant qu’on peut être père de famille, mère de famille, LBGT de famille et avoir besoin d’un accès aisé aux places arrières : j’ai testé pour vous, siège avant réglé pour ma grande carcasse, eh bien, on peut facilement mettre une autre grande carcasse à l’arrière. Un bon point, ça.

Le reste de la présentation est plutôt flatteur : jolies jantes et gros freins, calandre suggestive avec prises d’air généreuses, bas de caisses effilés, la Fiesta ST ressemble à ce qu’elle est : une bonne et belle « GTI comme dans le temps » ! Bref, après avoir enchaîné plusieurs essais de SUV à la suite (pour rappel, je viens de ma taper une séquence BMW X4 30i / Volvo XC40 T5 / Jaguar E-Pace D240 / Audi Q8 50 TDI ; attention, je ne me plains pas, c’est pas le bagne non plus), retrouver une auto qui promet des valeurs pures, ça fait du bien au moral, au cœur, à tout mon être en fait.

Vive le downsizing !

Profitez de ce cri du cœur, car il est aussi rare que sincère. En effet, le downzising, chez moi, c’est comme les épinards : ça va un moment, mais en réalité, ça me gonfle vite. Et je suis le premier à râler de voir qu’une BMW 30i (essai du dernier X4 pour vous, ici) n’abrite pas un bon et beau six en ligne atmo, mais un 4 cylindres 2.0 de 252 ch ; ou encore qu’une Volvo, même en T8 (essai des XC60, ici, des V90 T8), voire d’un beau Ranger Rover Velar P 300 (essai à retrouver ici) sont eux aussi victimes du downzising. D’ailleurs, comme je l’avais titré à propos de l’essai de la Volvo V90 T6 : et si l’avenir, c’était le 4 cylindres 2.0 ?

Ca, je ne le sais pas, mais après l’essai de la Fiesta ST, l’avenir, ça peut être aussi le 3 cylindres 1.5 ! Et, en fait, ça me va car ce moteur est juste impressionnant : déjà, sa fiche technique inspire le respect, avec donc ce petit 3 cylindres de 1497 cm(qui remplace l’ancien 4 cylindres de 1596 cm3) et qui dans les deux cas sortent 200 ch. Ici, c’est à 6000 tr/mn (comme dans le 4 cylindres), assorti d’un joli couple de 290 Nm (comme dans la ST 200 4 cylindres aussi) de 1600 à 4000 tr/mn (sur le 4 cylindres, le couple maxi commençait à 2500 tr/mn). A noter qu’un overboostporte les valeurs à 215 ch et 310 Nm pendant 20 secondes, quand on soude le pied au plancher. Les performances sont à l’avenant, avec 232 km/h en vitesse de pointe et 6,5 secondes pour le 0 à 100 km/h. C’est marginal, mais les perfs sont meilleures que sur la ST 200 4 cylindres (230 chrono et 6,7).

Ford mise beaucoup sur cette architecture 3 cylindres 1.5, puisque l’on trouve désormais ce bloc sur toute la gamme, du Kuga à la Mondeo en passant par le S-Max et la Focus (dans un éventail de puissance allant de 120 à 185 ch). Mais celui de la Fiesta ST est un peu différent, puisqu’il est construit tout en alu (bloc et culasse) et qu’il possède un système de désactivation d’un des trois cylindres, à propos duquel, franchement, je n’ai à dire tellement le truc est absolument imperceptible (le passage de 3 à 2 cylindres s’opère en 14 millisecondes). Ca a évidemment un but pour les process d’homologation et les consos normalisées, qui s’élève ici à 6 l/100 (en réalité, j’ai fait 9,1 en moyenne, mais il est effectivement possible d’être aux environs de 7 l en cruisant gentiment sur le réseau secondaire). Le stop & start fait partie du package, ça aussi c’est nouveau sur la Fiesta ST.

Cruiser gentiment, dis-je. Ça, c’est dur. Car ce moteur a du caractère. Une jolie sonorité, déjà, grave et profonde à la fois, avec quelques petites pétarades à la décélération en mode « sport ». Vraiment sympa. Et tout, dans ce moteur, est sympa ! Souple, il permet de rouler à 50 km/h à 1500 tr/mn en quatrième. Il a le mi-régime aérien et joyeux. Il ne rechigne pas à grimper dans les tours et balance un joli coup de rein entre 5000 et 6500 tr/mn, bien aidé par une commande de boîte bien guidée, aux débattements francs et courts, avec ce qu’il faut de fermeté pour vivre ce sentiment jouissif de sportivité.

T’as de beaux Recaro, tu sais !

Bien calé dans les sièges baquets Recaro, je jette un coup d’œil sur l’intérieur : ça a fait un sacré progrès, une Fiesta. Je me souviens des anciens modèles, avec le mini écran tout au fond de la planche de bord et plus de boutons que sur la tronche d’un adolescent acnéique. Là, c’est lisible et bien équipé. A la limite, cependant, j’aurais bien vu une série de manos (pression d’huile, pression de turbo), des trucs sportifs, quoi. Mais bon, je chipote, car la Fiesta ST a aussi le mérite de s’offrir à un tarif assez amical : à partir de 23500 €, c’est assez tentant, puisque l’on rappellera que l’ancienne Fiesta ST 200 4 cylindres démarrait à plus de 27000 €…

On peut aussi prendre le pack ST Performance à 950 €, qui inclut le système d’aide au départ arrêté et l’autobloquant Quaife mécanique, toujours mieux que le système électronique qui équipait l’ancien modèle. Si on rajoute quelques options (le bleu Performance à 750 € de mon modèle d’essai, la caméra de recul à 300 €, les feux full LEDs à 600 €, éventuellement le toit panoramique à 850 €…), on se retrouve avec une version toute équipée qui dépasse de peu les 28 000 €… et j’ai tendance à trouver qu’on en a vraiment pour son argent !

Entre la polyvalence, la douceur au quotidien, le punch du 3 cylindres dès que l’on attaque un peu, la précision de la direction (1,9 tour de butée à butée, contre 2,6 sur les autres Fiesta), du châssis et, en un seul mot, le vrai plaisir de conduite qu’elle délivre, cette Fiesta ST est juste craquante et me rappelle effectivement les GTI de mon enfance, avec un niveau d’équipement et de performances qui a sacrément évolué. Evidemment, question confort, ça reste un poil ferme : contrairement à la nouvelle Polo GTI, la Fiesta ST n’a pas droit à de l’amortissement adaptatif et les petites cassures sont ressenties quand même assez durement, mais c’est sportif et jamais insupportable. Et le sport, on le ressent au quotidien, entre le rayon de braquage assez moyen et quelques petites réactions de direction quand on est, façon cavalerie, pied à la planche sur un bitume un peu bosselé ou un peu gras, comme ça a été le cas lors de mon essai qui s’est déroulé quasiment en permanence sur un bitume trempé. En même temps, avec 200 chevaux sur le train avant, ça peut arriver et la ST reste toujours contrôlable, et n’incite pas à lever le pied. On serre les mains, on serre les dents, on reste à fond et ça passe. C’est ça, l’esprit GTI !

Photos : Gabriel Lecouvreur

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