Essai : le tour de l’Audi Q8 50 TDI quattro en 6 questions

Du SUV, encore du SUV, toujours du SUV. Les constructeurs nous abreuvent de ce genre de véhicules plébiscités par le marché. Essayons donc la dernière grande proposition d’Audi, le Q8 en version 50 TDI quattro… 

1. C’est quoi ?

Le BMW X6, ça vous dit forcément quelque chose. Ce gros SUV allemand aux airs de coupé (essayé pour vous sur le blog en version xDrive 50i)  a inventé un genre nouveau à son lancement en 2008, celui du SUV super premium et un peu dynamique. Certes, il y avait bien le Porsche Cayenne (lancé en 2002), mais avec ses airs de gros VW Touareg (essayé pour vous dans sa version MkII, en V6 TDI 204 ch, et le tout nouveau MkIII, en V6 TDI 286 ch), il n’allait pas aussi loin que le BMW, si ce n’est en termes de performances, du moins côté posture. Du coup, d’autres marques sont arrivées sur ce créneau du « SUV super-méga-premium qui ne ressemble pas qu’à une triste auto familiale » : Mercedes GLE Coupé, Maserati Levante, Range Rover Velar (essayé pour vous en version P300, sur le blog) et, allez, osons le Lamborghini Urus ! Et du coup, voici donc le nouvel Audi Q8. On le reconnaît facilement : grosse calandre « space frame », grosses roues de 22 pouces, gros gabarit (les 4,98 m de long, ça passe encore, mais les 1,995 mm de large, c’est parfois un rien handicapant au quotidien dans Paris et ses environs, d’autant qu’au volant, on a parfois un peu de mal à cerner le gabarit, hors manœuvres où toutes les caméras viennent en aide). Du coup, à côté d’un Q7 au proportions elles aussi assez massives et à l’allure plus conventionnelle, le Q8, avec sa ligne de pavillon façon coupé à l’arrière, se targue d’offrir une belle dose de dynamisme.

2. Et à l’intérieur ?

Que des bonnes choses ! Tout simplement parce que, et ce n’est pas un cliché, la qualité de construction est bien évidemment au rendez-vous. Entre la position de conduite parfaite, le large espace à bord (que ce soit devant ou aux places arrières, c’est vraiment généreux avec la banquette arrière qui coulisse sur 10 cm, tout comme le coffre qui offre 605 litres au minimum et 1755 litres au maximum – en même temps, encore heureux avec un tel gabarit !). Bref, malgré l’absence de montant autour des vitres, l’insonorisation est excellente et le niveau d’équipement est réellement impressionnant. On est en effet face à trois grands écrans numériques dont deux tactiles : le Virtual Cockpit peut transformer le tableau de bord en GPS avec affichage Google Earth 3D ; au centre, l’écran du bas est globalement dédié à la climatisation, mais on peut aussi écrire dessus pour encoder l’adresse du GPS ; à moins de préférer la commande vocale, évidemment, d’autant qu’elle est plutôt efficace. En fait, on retrouve dans ce Q8 l’univers des dernières générations d’Audi haut de gamme, telles que déjà aperçues dans les dernières A7 ou A8, essayées pour vous en version 50 TDI quattro, ici et  ! Cerise sur la gâteau : les deux écrans tactiles avec fonction « haptique » : c’est du digital pur, mais on a quand même l’impression d’appuyer sur un bouton. Brillant !

3. Justement, et sous le capot ?

Une motorisation est proposée au lancement : notre 50 TDI quattro, déjà vue lors de quelques essais récents. Ce bon V6 TDI de 2967 cm3développe 286 ch à 3500 tr/mn et 600 Nm de couple à 2250 tr/mn, tout en étant forcément associé à la boîte auto à 8 rapports et à la transmission intégrale quattro. Ce sont des valeurs carrément respectables, même eu égard au poids de l’auto, donné pour 2220 kilos (mais qui dépasse facilement les 2300 kilos dans les versions les plus équipées), car les performances sont malgré tout au rendez-vous, avec un 0 à 100 couvert en 6,3 secondes et 245 km/h en vitesse de pointe. Un peu plus tard, on aura une version dégonflée à 231 ch de ce V6 TDI (& 500 Nm) appelée 45 TDI, puis une version essence 55 TFSI avec le V6 de 340 ch et 500 Nm. De mon côté, le 50 TDI quattro convient parfaitement, à cette réserve près que la boîte auto à 8 rapports est parfois un peu lente à la reprise à bas régime, genre quand on s’insère dans un rond-point à 20 km/h et qu’elle se montre un peu hésitante. En revanche, une fois sur la route, l’alliance V6 TDI +BVA8 est juste parfaite.

4. Et côté techno ?

Là, sincèrement, ça dépasse l’entendement du quidam de base. La dernière génération d’info-divertissement et d’équipements technologiques et sécuritaires fait simplement référence dans le milieu. Ainsi, la Q8 adopte les feux LED Matrix, le bandeau de LED sur la malle arrière, la reconnaissance nocturne des piétons (avec la capacité de s’arrêter automatiquement et, avec les feux à LEDs, de dessiner un passage piéton devant l’auto). Ce n’est pas tout : une micro-hybridation 48V permet de baisser la consommation (de l’ordre de 0,7 l/100 selon Audi) et de faire passer en mode « roue libre » sous les 22 km/h. Côté conduite autonome, on frise le niveau 3 !

5. Et à conduire, c’est bien ?

C’est top : entre l’alliance parfaite du V6 TDI, souple et puissant et de la boîte auto à 8 rapports, douce, on se sent bien. Choyé avec la suspension pilotée, dont le mode « confort » est réellement soyeux. Les roues arrières directrices (qui pivotent sur 5°) confèrent à ce gros engin qui pèse plus de 2,3 tonnes une agilité insoupçonnée ! La douceur et le velouté du V6, quasiment inaudible à bas régime, allié à la douceur de la boîte font que les déplacements quotidiens sont un régal, même si l’auto est un peu large pour les petites rues parisiennes, et que lorsque l’on souhaite un peu de dynamisme, le calibrage de la boîte auto est assez typé « confort » et qu’il peut y avoir un petit moment d’hésitation. Mené à bon rythme sur route sinueuse, le Q8 se révèle à nouveau souverain…

6. Et côté tarif ?

Forcément, ça pique un peu. Le Q8 démarre à 78 300 € en 50 TDI quattro, mais dans la finition « Avus Extended » de mon modèle d’essai, ça démarre à 102 040 €. Et avec les options, mon auto d’essai s’affichait à plus de 124 000 €. On compense avec la consommation : donnée à 6,6 l/100 en conso officielle mixte, l’Audi Q8 est-elle sobre dans la vraie vie ? J’ai envie de dire oui ! 8 l/100 en balade sur le réseau secondaire, c’est possible, et au bout d’un essai assez chargé en kilomètres et avec pas mal de péri-urbain bien chargé, je m’en tire à moins de 10 l/100 sur l’ensemble. Pas mal, non ?

Photos : Gabriel Lecouvreur

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