Essai Mini Cooper S DKG7 : la bombinette sexy !

Quoi de neuf chez Mini ? Plein de choses au volant de cette nouvelle Cooper S, à la puissance inchangée, mais à la présentation et à la transmission renouvelées. Bienvenue dans une auto pétillante…

Toujours 192 chevaux au programme…

L’ancienne Mini Cooper S faisait 192 chevaux et la nouvelle Mini Cooper S fait… 192 chevaux. Vu comme ça, on n’a forcément pas envie de se relever la nuit pour aller faire un tour à son volant. Et c’est un tort, car ce serait l’occasion de voir les nouvelles optiques, notamment à l’arrière, qui intègrent le dessin du drapeau anglais ! May God save the Queen and the Mini !

So cute !

Mais bon, on n’est pas là pour faire les bloggeuses de mode (si, si, c’est péjoratif), aussi, on ne s’attardera que rapidement sur les évolutions stylistiques de cette nouveauté.

C’est très “premium”, ça…

Bon, on parle de nouveauté, mais on peut considérer que ce modèle est la « phase II » de la « Mini moderne mkII ». En effet, depuis 2001, la Mini a quand même pas mal évolué, notamment dans sa version mkII qui adoptait un empattement plus long (+ 29 mm pour les versions 3 portes et Cabriolet, à partir des 2466 mm de départ), et surtout, exclusivement des moteurs d’origine BMW en lieu et place des Chrysler puis Peugeot (essence) et des Toyota (Diesel) du début.

En tous cas, si la forme globale reste assez inchangée, on notera quand même les nouvelles optiques de phare à l’avant, avec leur cerclage de LEDs, qui contrastent bien avec les fonds d’optique, désormais noirs. Ceci va de pair avec de nouveaux logos et de nouvelles teintes (notamment un gris Emerald, un bleu Starlight, un orange Solaris), tout comme de nouvelles jantes. Les coquetteries ne s’arrêtent pas là, avec le logo « Mini » qui s’affiche au sol quand on ouvre la porte (mais le message est personnalisable), tandis que l’interface du système d’info-divertissement est assez sympathique, comme vous pouvez le voir dans la photo ci-dessous.

So cute ! (bis)

C’est dans la boîte !

Toute de bleu revêtue, avec le toit blanc contrasté qui arbore l’option Union Jack, notre Mini ne passe pas (du tout !) inaperçue ! Cette analyse vaut ce qu’elle vaut (donc statistiquement parlant : pas grand chose !) mais la gent féminine semble l’apprécier, cette auto, à en juger par les regards perçus lors de cet essai.

Discrète ? Non…

Mais comme souvent, le meilleur est à l’intérieur : si les versions Diesel ont droit à une nouvelle BVA8 produite par Aisin, les modèles essence dont notre Cooper S peuvent désormais se doter d’une boîte à double embrayage et 7 rapports signée Getrag, avec palettes au volant. Pour les fans de technique, c’est la boîte 7DCT-300 que l’on trouve aussi dans la nouvelle Alpine A110.

La vraie nouveauté est ici…

Côté châssis, direction, freins : pas de changements. Pour saisir tout le sel de la nouveauté, il faudra donc ouvrir ses chacras dans le compartiment moteur & transmission. Sauf, que, de mon côté, j’avais eu la grande joie de vous parler du nouveau BMW X2, avec, heureux hasard, ce même moteur 2.0 et cette même boîte DKG7.

Si vous relisez l’article, j’avais été séduit par les performances et les aptitudes de grande routière de ce nouvel SUV, moins par les émotions de l’ensemble moteur / boîte ! Pourtant, les perfs étaient là, avec, pour le X2, avec 227 km/h en pointe et le 0 à 100 couvert en 7,7 secondes.

Bénéficiant d’un poids nettement inférieur (1250 kilos au lieu de 1535), notre Mini Cooper S dotée de la même combinaison moteur / boîte fait (heureusement) mieux : 235 en pointe, c’est anecdotique et le 0 à 100 couvert en 6,8 secondes, là, ça fait une belle différence au départ du péage.  6,8 : on rappellera que c’était le chrono d’engins aussi variés que des Mercedes E55 AMG break, Ferrari 250 GT V12, Audi S8 (340 ch), Chevrolet Corvette LT1, De Tomaso Pantera (285 ch), VW Passat W8, BMW 330 xi et bien d’autres. Pas mal du tout pour une auto à vocation urbaine (mais pas que) !

Pourtant, au quotidien, ce n’est pas cela que l’on ressent. Bien calé dans les sièges « sport », bien choyé par l’environnement très design de cette auto qui sait comment séduire ses occupants, avec toutes ces petites attentions telles que les boutons « façon aviation » et le grand écran central, c’est pas super ergonomique, mais on s’y fait quand même rapidement et ça met vraiment dans l’ambiance. Rien à dire, cette Mini Cooper S est vraiment une auto à part, et même en termes de sensations mécaniques. Car, oui, je découvre des sensations que ne m’ont pas prodiguées la BMW X2 sDrive 20i !

Pourquoi ? C’est une question de sonorité, de paramétrage, en un mot, d’émotions. Et là, il faut admettre que ce 4 cylindres de 1998 cmà simple turbo mais double entrée m’a fait plus forte impression que dans la X2. Déjà, la douceur de la boîte, précédemment relevée dans un autre article, fait que les rapports s’enchainent en douceur et que les 280 Nm disponibles dès 1250 tr/mn donnent à cette Mini Cooper S des airs de grande routière : en gros, ça roule vite sans forcer et sans tirer dedans, avec de belles ressources en reprises, et ce sont des sensations que l’on n’a pas si fréquemment que cela dans une auto de 3950 mm de long.

Ca, c’est le premier sentiment vécu à bord de cette Mini. Lors d’un long parcours autoroutier, suivi de belles départementales peu fréquentées, on se rend compte qu’on roule au-dessus du trafic, en douceur et sans jamais forcer, et c’est vraiment agréable.

Et en mode Sport ?

Tout se raidit un peu sans que cela ne vienne jamais cassant. En ce sens, j’ai trouvé que la Mini Cooper S était un peu moins caricaturale que par le passé. Entendez par là que sur les successions de bosses, elle reste moins raide que Rocco Siffredi allant chercher son premier Hot d’Or. Aie, j’aurais pas du écrire ça.

Il n’empêche que ce moteur n’en reste pas moins moderne : en plus de son turbo à double entrée, il dispose d’une injection directe, d’un calage variable des deux arbres à cames (Vanos), d’une levée variable en continu des soupapes (Valvetronic), de nouvelles pales de turbo et d’une pression d’injection qui a été portée de 200 à 350 bars.

Malgré cela, on ne peut pas parler de moteur « sportif » : il ne provoque pas le grand frisson à l’approche de la zone rouge, notamment parce que la puissance maxi est atteinte à seulement 5000 tr/mn, mais par contre, il est toujours présent, et il est vraiment efficace. Et puis, pour les émotions, le mode « sport » fait crépiter l’échappement ! A contrario, le mode « green » procure une fonction roue libre à la boîte de vitesse.

La Mini Cooper S n’est pas une « sportive » que l’on conduit le couteau entre les dents, tirant chaque rapport jusqu’à la zone rouge. Je l’ai plutôt appréciée en mode « pressé, mais prudent, mais pressé quand même », en jouant plus sur le couple que sur la puissance, tout en profitant de ce châssis précis et de ce train avant quasiment chirurgical, qui permet de belles entrées en virage. Efficace, facile, drôle, sublimée par cette boîte à double embrayage douce et réactive à la fois, la Mini Cooper S reste ce jouet terriblement sexy et addictif. La boîte Getrag a le mérite d’être assez rapprochée sur les rapports inférieurs pour donner un beau dynamisme, tout en étant plus lâche sur les rapports supérieurs pour baisser la conso et donner à cette Mini des allants de grande routière : ainsi, la première monte à 50 km/h compteur, la seconde à 90 et la troisième à 140, ce qui est cool sur les petites routes. Mais ensuite, Mini n’utilise pas tout le potentiel des 7 rapports, avec une quatrième qui prend 200 et une cinquième 220. Mais on connaît la chanson : resserrer l’étagement augmenterait forcément la conso, les émissions et le malus. De fait, le couple généreux du 2.0 compose bien avec cette DKG7, qui me semble du coup tout à fait recommandable. Même à un tarif qui commence à 26 800 € mais qui dépasse facilement les 30 000€, voire plus, avec quelques options (comme, par exemple, 620 € pour l’affichage tête haute, 550 € pour l’amortissement piloté, 1300 € pour les projecteurs full LEDs adaptatifs, 1900 € pour la boîte DKG7 et 100 € de plus pour la fonction « sport » avec palettes au volant, l’audio Harman Kardon à 800 €, les sièges cuir & sport à 2000 € etc.). Mais non seulement la Mini Cooper S est craquante, mais en plus, elle n’a pas vraiment de concurrente… Alors on lui pardonne tout !

Photos : Gabriel Lecouvreur

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