Essai nouveau Volkswagen Amarok : le parfait compagnon de travail

Nous avons essayé le nouveau Volkswagen Amarok V6 sur les routes et chemins de Corse !
Essai Volkswagen Amarok V6 2023/2024

Trois ans après la fin de production du Volkswagen Amarok de première génération, le gros pick-up allemand revient tout nouveau, tout beau, tout neuf. En partenariat avec Ford, il inaugure alors un style inédit mais également une nouvelle mécanique. Voici notre essai sur les jolies routes et chemins de Corse.

Mais avant de rêver, parlons des sujets qui fâchent. Pour échapper au malus de 50 000 €, jusqu’au 31 décembre 2023, Volkswagen a supprimé la place centrale arrière. L’Amarok est donc disponible sur notre marché en double-cabine à 4 places uniquement. Malheureusement, cette petite astuce risque de passer à la trappe avec la nouvelle loi de finances 2024. Dans celle-ci, il est prévu de finalement taxer ces pick-up, à hauteur de 60 000 € pour notre modèle d’essai, auquel on ajoutera le malus au poids. Si aucune autre solution n’est trouvée, l’Amarok disparaîtra alors du catalogue français. Il restera simplement un petit marché pour les institutions publiques ou encore les domaines skiables qui peuvent échapper à cette taxation. Dans tous les cas, pour l’instant, il est affiché à partir de 57 300 € en finition Life avec le bloc 2.0 TDI 205 et jusqu’à 66 850 € pour la finition Aventura V6 3.0 TDI 240 ici présente.

Au premier coup d’œil, le nouveau Volkswagen Amarok est un bel engin ; comme ça, c’est dit. Pourtant il ne semble pas chercher à se démarquer outre mesure. C’est sûrement son côté très statutaire, associé à de jolies peintures, qui lui confèrent un certain charisme. J’apprécie tout particulièrement la calandre grise en forme de X qui participe à lui donner une vraie personnalité. Tout comme la signature lumineuse, offrant un regard plein de caractère. En le voyant comme ça, on aurait presque peur de l’emmener hors des sentiers battus. Tant il se montre clinquant et bien fini. Toutefois, le constructeur n’a pas souhaité seulement le rendre plus attrayant, mais aussi (et surtout ?) améliorer le quotidien des futurs acheteurs. Ainsi, il gagne en volume et en compétences. Pour vous donner quelques chiffres, il est plus grand de 9,6 cm (5,35 m) et son empattement prend même 17,3 cm. Il peut désormais franchir des gués de 0.8 m et il améliore ses angles d’attaque et de fuite.

Passons maintenant à bord, où l’Amarok continue de faire bonne impression. Mais tout comme pour le design extérieur, on se demande s’il résistera aux assauts de ses utilisateurs. Le plastique dur est de bonne facture, et la finition bien travaillée. Mais les sièges en cuir et les quelques éléments en similicuir cette fois, pourraient en souffrir. Cependant, l’ensemble se veut à la fois accueillant et séduisant. Dommage néanmoins qu’on ne puisse pas se doter d’un toit panoramique, qui apporterait un peu de clarté.

De plus, le Volkswagen Amarok est bien équipé. On bénéficie tout d’abord du Digital Cockpit de 12,3 pouces, apportant toutes les infos nécessaires au conducteur ; avec de jolies animations en prime. Puis, si l’écran de 12 pouces et quelques commandes sont partagés avec le Ranger, l’infodivertissement quant à lui est de conception maison. On découvre alors une interface plaisante à regarder et facile à manipuler, bien qu’on aurait préféré des boutons de clim physiques. Le tout tactile à ses limites, surtout quand on roule sur des chemins, mais les menus sont bien pensés. Cette facilité d’utilisation va de pair avec des sièges à l’assise moelleuse et une belle sensation d’espace à l’avant, comme à l’arrière. Grâce à tout ça, on se sent prêt à passer des heures à bord sans le subir physiquement.

C’est sur l’île de beauté que Volkswagen nous a conviés à venir éprouver les capacités de ce nouvel Amarok. Éprouvé est le bon terme tant ils nous ont concocté un programme plus que complet. Nous avons eu la chance de parcourir les chemins dédiés aux pompiers d’une Zone d’Appui à la Lutte (ZAL), non loin de Calvi. De quoi combattre plus facilement et bloquer d’éventuels incendies. Tout ça avant de passer aux choses sérieuses grâce à quelques exercices de franchissement. Mais parlons tout d’abord de ce qui se cache sous la carrosserie. Comme je le disais en introduction, Volkswagen s’est associé à Ford pour cette nouvelle itération. Toute la mécanique provient alors du constructeur américain. On retrouve ainsi un couple moteur-boîte totalement inédit pour VW. S’il est possible d’opter pour un 4 cylindres TDI 2.0L de 205 ch en entrée de gamme, notre modèle d’essai haut de gamme Aventura était équipé d’un bon gros V6 diesel 3.0L de 240 ch et de la fameuse boîte automatique à 10 rapports.

Si vous envisagez de remplacer votre beau SUV actuel, pour plus de praticité, par notre pick-up du jour, il faudra peut-être y réfléchir à deux fois. L’Amarok n’a tout simplement pas été conçu pour une utilisation urbaine, et par conséquent ne proposera pas un confort exemplaire. En l’absence de suspensions pilotées, et avec ses grosses jantes de 21 pouces, il a tendance à renvoyer les aspérités de la route dans la cabine et pourra secouer un peu ses occupants. Il n’est pas non plus le roi de l’insonorisation, notamment avec le bloc diesel qui se fait beaucoup entendre. En termes d’agrément de conduite, il n’y a en revanche rien à redire. Le gros couple de 600 Nm permet de s’élancer et dépasser sans forcer, ni souffrir. – Pour la petite info, le 0 à 100 km/h est abattu en seulement 8,8 secondes. – La boîte quant à elle, apparaît docile et égrène les rapports en totale discrétion. On prend plaisir à rouler sur les grands axes, en ville, et même sur les petites routes ; bien que sa propension à prendre du roulis oblige à adopter une conduite cool.

À  l’inverse, il vous proposera des compétences en tout-terrain de premier ordre. Comme je le disais plus haut, le nouveau coup de crayon bénéficie surtout aux capacités de franchissement. Grâce à ses porte-à-faux plus courts par exemple, il passera là où la précédente génération se serait retrouvée bloquée. Sa transmission intégrale 4MOTION semble parfaitement réglée et ne révèle aucune faiblesse. En outre, on peut compter sur les différents modes de conduite (faible adhérence, boue, neige, …) qui vous faciliteront la vie en suggérant le mode de transmission à privilégier. En effet, la petite molette située entre les deux sièges se mettra à clignoter afin d’opter pour le bon réglage 2H, 4A, 4H et 4L. Comme vous pouvez le voir sur les images, la boîte courte et le blocage de différentiel notamment, nous auront bien aidés à ne pas rester tanqué et à grimper de beaux obstacles rocheux. On remarque dès lors son aisance sur de nombreux terrains, enchaînant les pentes raides, les chemins boueux, ou les ornières avec une aisance déconcertante.  Mais ce n’est pas tout, l’Hill Descent Control vous sera également d’une grande aide. On pense souvent pouvoir gérer soi-même la descente, mais un freinage brusque sur un terrain meuble pourrait tout bonnement faire baisser la garde au sol, et venir percuter des pierres sous le châssis. Ou pire, faire perdre tout le contrôle directionnel !

Sans oublier son aspect pratique. Sa benne de 1 624 mm de long par 1 227 mm de large permet d’embarquer une palette Europe et 951 kg de charge utile. Une benne que l’on peut ouvrir ou fermer avec un simple bouton dans l’habitacle, grâce à un volet roulant électrique. De quoi mettre à l’abri tout votre matériel ! Il peut également tracter jusqu’à 3,5 tonnes, et c’est nouveau, il peut aussi bénéficier d’un crochet de remorquage à l’avant. Enfin, il supporte 85 kg sur les barres de toit, en mouvement, et même jusqu’à 350 kg en statique, favorisant l’installation d’une tente de toit comme sur la version PanAmericana.

Avant de conclure, un petit mot rapide sur la consommation tant il n’a pas été possible de réaliser un véritable relevé sur ces 24 heures d’essai. Il est homologué pour 10,1 L/100 en mixte WLTP. Mais tablez plus sur un 15 à 20 litres aux 100 km lors de vos journées de travail loin de l’asphalte.

Après 830 000 exemplaires vendus en 10 ans, on souhaite à cette nouvelle génération le même succès. Les belles aptitudes en off-road du Volkswagen Amarok, associées à son aspect pratique toujours plus travaillé, permettront aux professionnels comme aux particuliers d’y trouver leur compte. Même si malheureusement, il est tombé sur une fiscalité française difficile à éviter.  

Fiche technique nouveau Volkswagen Amarok V6 2024 :

Moteur : 6-cylindres en V, turbo-diesel, injection directe
Transmission : intégrale débrayable
Boîte : Automatique à 10 vitesses
Puissance : 240 ch à 3 250 tr/min
Couple : 600 Nm à 1 750 tr/min
Poids à vide : 2,4 tonnes
Vitesse maxi (km/h) : 180
0 à 100 km/h : 8,8 s
Tarifs : à partir de 57 300 €
Garantie : 2 ans/120 000 km
Puissance fiscale : 11 CV
Conso mixte WLTP (l/100 km) : 10,1
CO2  : 265 g/km

Crédits photos : Thomas D. (Fast Auto) et Volkswagen France (pour l’habitacle)

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